Spiel des Jahres 2007

Spiel des Jahres 2007Le Spiel des Jahres est le prix ludique le plus attendu de l’année. Forcément, c’est l’un des plus ancien, l’un de ceux qui boostent les ventes. Et quand je dis “booste”, je dis “booste”. Pas le petit boustillage du dimanche. Pas le “boustillamounet” de pacotille. Du boostage 6eme Dan. De celui qui vous permet d’envisager l’avenir de manière plus sereine dans un monde ludique qui, malgré ce que l’on peut penser et surtout sur l’Allemagne, n’est pas si fringuant que cela. Du coup de forcément, tout le monde le veut. Passer de 6 000 exemplaires à 300 000, qui dirait “non, pas moi, je suis bien comme ça, retirer ces projecteurs de mon visage s’il vous plaît”.
Le monde ludique francophone aime bien le Spiel, surtout quand des auteurs ou des éditeurs de chez nous sont dans les finalistes. Chauvinisme oblige, on les voit vainqueurs ! Et cette année, dans les deux catégorie, voilà-t-y pas que nous avions nos chances. Ni une ni deux, go to Berlin, car c’est dans la capitale Allemande, dans un palace 5 étoiles que le jury du “Jeux de l’année” se réunis une dernière fois pour jouer et voter afin d’élire le jeu le plus, comment dire, consensuel possible. Celui qui aura le plus de chance de toucher le plus de monde tout en ayant des qualités comme on les aiment sur Tric Trac dedans quand même (sinon nous n’en causerions pas finalement).
C’est donc avec l’équipe d’Ystari Games que j’ai fait le voyage, rejoignant sur place Sébastien Pauchon, l’auteur de “Yspahan” et Roberto Fraga, l’auteur de “Gesagt – getan!”. L’euphorie générale laisse tout de même entrevoir une certaine inquiétude. Pour “Yspahan”, il faut dire qu’il est favori avec “Zooloretto” de Michael Schacht, et pour Roberto Fraga, c’est déjà la troisième fois qu’il fait le déplacement et les deux premières, il est revenu bredouille. Alors, la solution pour déstresser est de faire les touristes et de dire des bêtises, plein de bêtises. Surtout que rester à l’hotel veut dire croiser des membres du jury, d’autres personnalités ludique stressés, etc. Alors il vaut mieux aller manger des Woopers chez Burger King que de siroter des cocktails au bar du 5 étoiles.
Bon, le soir, on est bien obligé de rencontrer éditeurs, distributeurs, auteurs… De discuter bizness, surtout si on gagne. Ha ben oui, si on gagne, il va falloir avancer l’argent pour le big tirage, donc baisser les prix de ventes, donc baisser les % divers et variés… On l’oublie quand on est juste joueur, mais c’est un vrai bizness, et heureusement finalement, sinon pas sûr que l’on est de bons jeux tous les ans.
Le dimanche, veille de la remise, les salles pour la conférence de presse sont installées. Une avec sièges et tables, petite estrade et écran pour projection. Il faut dire que la presse allemande se déplace. Il y a même un petit cordon pour délimiter l’espace photographes et caméra. C’est la salle où seront annoncé les résultats. L’autre contient les “stand” des sélectionnés. Chaque éditeur installe ses décors, ses panneaux promotionnels, et des piles de boîtes pour les journalistes.
En fin de journée, le jury se réuni pour voter. Petit changement de mécanique cette année. Chaque membre glisse un nom dans une envelope qu’il remet, en toute discretion, au président qui sera le seul à faire les comptes et à connaître le vainqueur. D’ailleurs, le soir, un petit “cocktail” est donné, avec présent tous les sélectionnés, des journalistes et autres V.I.P. et il est amusant de savoir qu’un seul homme au milieu des ces 100 personnes est au courant. Du coup, le moindre de ses regards, de ses gestes, de ses mots est sujet à interprétation, genre “Il a regardé machin en tapant du pied et en buvant une gorgée de bière, il ne l’aura pas…”. L’ambiance est bonne enfant, mais on sent monter la pression et certain sont assez tendus. Qui, mais qui va l’avoir. Sur tous les sites ludiques internationaux, les pronostics vont bon train et “Yspahan” et “Zooloretto” sont au coude à coude, probablement chez les membres du jury aussi.
9h30 le lundi, tout le monde sur le pont. Les journalistes arrivent et commencent leur travail. Photo, interview tant que tout est calme. Sur internet, on attend le live fournis par l’équipe du Spiel. 10h30, tous dans la salle de conf pour la présentation des jeux. Petit discours sur le spiel enfant, film pour le jeu, présentation de l’équipe du jeu, remise de diplôme et photo… 1 fois, 2 fois… Les coeur s’accélèrent et paf annonce du Spiel enfant. “Beppo der Bock” de Peter Schackert et Klaus Zoch. Ce n’est pas Roberto Fraga. Déception. Grosse déception. Le clan francophone fait la mou. Petit discours sur le Spiel, film pour le jeu,présentation de l’équipe du jeu, remise de diplôme et photo… 1 fois, 2 fois, 3 fois… 5 fois et paf “Zooloretto” Spiel des Jahres. Ce n’est pas Sébastien Pauchon. Le clan Ystari s’écroule mais avec le sourire, celui d’Abacus exulte. Michael Schacht lâchera même une petit larme…
Bon, passé le ressentiment de protectionnisme, celui de “ouais, c’est un prix pour les allemands par des allemands”, force est de constater que même si l’on est pas fan de “Zooloretto”, ce qui est mon cas, il a toutes les qualités pour se vendre en masse. Le jeu est simple, rapide, avec juste ce qu’il faut de stratégie et de hasard pour laisser une chance de victoire à tous les membres d’une famille. Ce qui caractérise sans doutes le Spiel à l’heure actuelle. L’illustration de la boîte, par exemple d’aussi, avec le petit panda, sachant que les allemands sont raides dingue de Knut l’ours blanc du zoo de Berlin, ça va faire vendre un max. Et après tout, ce n’est pas ce que veux l’industrie du jeu ?
Allez, je vous laisse regarder les photos du périple berlinois et, bientôt, une petit vidéo de l’évènement.
Un gros remerciement à Ystari, et particulièrement à Cyril Demaegd, pour m’avoir invité à cette remise, car, forcément, c’est un truc à vivre.
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Pour Tric Trac,
Monsieur Phal, Reporter.
Crédits photos : Monsieur Phal