![[Robin] Journal de l’illustrateur Quentin Ghion - LopSkull [5/5]](https://cdn.trictrac.net/discourse/original/3X/1/7/1715c57a6a12d5b48cd9db6e7eb2f120d4b70d50.jpeg)
Lop est une race de lapin bélier en anglais. Ces lapins aux longs poils et oreilles qui pendent. On pourrait donc traduire mon nom d’artiste pas crâne de lapin bélier aux oreilles tombantes, ce qui me définit finalement assez bien, j’aime les ambiances noires, mais aussi l’humour et surtout les lapins.
Qu’en est-il alors des ciels bleus, de la chlorophylle, et des sourires chaleureux ?
Ils se font plutôt rare dans mon portfolio, je voyage au contraire plutôt dans l’obscurité avec des brutes et des vilains monstres pas beaux mais pour qui j’ai toujours eu beaucoup de sympathie. Et ça fonctionne pas mal quand il s’agit de réaliser des concepts pour du jeu vidéo.
Ça n’aide en revanche pas vraiment quand il s’agit de retranscrire un univers familial avec Robin des bois et ses joyeux compagnons tout sourire. Voilà le défi qui m’a été lancé par Éric et Frédéric pour leur nouveau jeu baptisé Robin.
Un défi que j’ai eu beaucoup de plaisir à relever, même s’il a fallu me remettre souvent sur le droit chemin de la joie et des couleurs pour combattre certaines habitudes tenaces. J’avais oublié qu’un ciel était vraiment bleu, j’ai passé ma tête dehors et effectivement, quand il fait beau, il est bien bleu. Je me suis malgré tout senti vite à l’aise avec les personnages, essayant de leur confectionner une personnalité propre à chacun. Revisiter un classique est intéressant car ça parle facilement aux gens tout en ayant la liberté d’y intégrer sa patte personnelle.
Le plus dur à peut-être été de gérer les fonds des cartes avec le décor de chaque illustration. Il fallait qu’on reconnaisse facilement les familles tout en ayant des backgrounds qui servaient bien le sujet de la carte. Éric m’a fait confiance sur la manière de traiter les fonds et je suis content du retour que j’en ai eu.
Les échanges ont été efficaces sur toute la prod, pour une première expérience dans le domaine c’était très positif.
La grosse épine pour moi a été de gérer les lieux, il fallait essayer de garder une unité tout en ayant des ambiances bien distinctes. Le fil rouge de cette famille s’est un peu imposé tout seul, un beau ciel bleu et de la verdure. Mais comment faire le lien avec le cachot ou la ferme au crépuscule ? Finalement, les compositions ont suffit à faire le lien tout en gardant de la diversité. Les pictos allaient aider aussi à la distinction des familles.
La production a été assez efficace, avec un premier jet en crayonné, quelques modifications, la mise en couleur, et enfin une dernière passe avec les détails et le fond. Il a aussi fallu faire attention aux erreurs anachroniques - L’univers de Robin des bois est ancré dans un contexte historique bien réel.
Les cartes représentaient le gros du travail, mais la couverture, le plateau et la boite représentaient l’autre grosse partie. Quelques pistes ont été envisagées pour la couverture, dont une qui m’aurait bien plu, plus dynamique mais un peu trop agressive.
L’idée d’utiliser la boite comme plateau de jeu était séduisante, mais pas pratique (Lors des tests le plateau indépendant a toujours été préféré). C’est dommage mais la boite restera un bel objet, j’ai hâte de la voir imprimée.
Comme tout le reste d’ailleurs, quelle satisfaction de voir tout son travail concrétisé, pouvoir tenir les cartes en main, se déplacer sur le plateau, et gagner la partie bien sûr.
Merci à Éric et Frédéric pour leur confiance, et pour m’avoir offert l’opportunité de mettre un premier pied professionnel dans ce monde magique du jeu de société.
