Rien pour essen !

[Monopoly][Nada!][Rythme and Boulet][Trivial Pursuit - Casual]

Essen c’est dans bientôt d’un mois à peu près. La grande messe des pousseurs de cubes en bois. Mais ce n’est pas que ça. Non. Il y a aussi de la figurine, du jeu de rôle, des comics, du grandeur nature… Bref, des tas de choses très sérieuses. Mais depuis quelques années se développe doucement le marché du petit jeu rapide avec juste de la déconne dedans, voir du très rapide, du carrément light. Et c’est donc un jeu light que va nous proposer cette année Blue Orange à Essen.

Blue Jactaléa Orange

Si vous êtes homme (ou femme, ça marche aussi) à vous tenir au courant des mouvements stratégiques de l’industrie ludique, vous avez du lire notre article de juin qui expliquait que Jactaléa n’existait plus parce que l’entreprise s’était associée à Blue Orange (cliquez là pour lire l’info). Blue Orange est une entreprise montée par Thierry Denoual qui a connu un gros gros gros succès aux États-Unis de l’Amérique du Nord avec des jeux simples, très simples, tout en étant efficace. Quelqu’un qui a compris comment fonctionnait le joueur américain de base, et quand je dis « de base », je ne parle pas du joueur qui va sur Boardgamegeek. Non. Pas celui qui va à la Gen Con d’Indianapolis. Du tout. Je parle du joueur américain qui intéresse les éditeurs qui vont à la Toy’s Fair de New-York. Celui qui représente 95% du public nord-américain. Et ce public-là, Thierry Denoual la bien rencontré, et il a bien analysé ce qui lui plaisait.

Trop compliqué !

Je me souviens d’une conversation entre Matthieu d’Epenoux de Cocktail Games et Thierry Denoual à la Toy’s Fair de New-york de 2011. Le second expliquait au premier, après une démonstration d’un jeu aussi simple que « Rythme and Boulet », que le jeu était encore trop compliqué pour le marché US. Il fallait retirer ça, et ça, et faire ceci afin que les gens s’intéressent à la chose. Et quand on parle « des gens », ce sont les gens de la vraie vie. Pas des gens qui sont monomaniaques au point de mettre toujours le même t-shirt lorsqu’ils vont faire une partie de leur jeu préféré parce que ça leur permet d’augmenter leur chance quand ils jouent avec le t-shirt porte-bonheur… Bref, on parle de ventes qui dépassent largement les 25.000 exemplaires, chiffres qui font rêver tous les éditeurs…

Ce qui est bien avec la simplicité, c’est que ce n’est pas compliqué.

Nada!

C’est donc un jeu dans cette veine, pour ce public si nombreux et qui s’ignore joueur la plupart du temps, que sort Blue Orange. Son nom, « Nada! ». Un jeu d’une simplicité biblique. Un jeu au matériel ultra léger. Des dés et rien que des dés. Même les variantes sont méga-ultra-simples. Je vous explique.

Rapidité et observation.

Tout tient en ces 2 mots. Il y a 2 types de dés. Les dés blancs et les dés oranges. Sur ces dés, il y a des illustrations. Une par face. On a donc plein d’illustration différente répartie sur tous ces dés, et elles sont toutes doublées sur au moins 1 dés orange et 1 dés blanc. Une partie standard se joue en 3 manches et avec 12 dés, 6 blancs et 6 oranges, pris au hasard dans le sac.

  • Au début de chaque manche, on prend donc 6 dés blancs et 6 des oranges au hasard et on les lance.
  • Chaque joueur va chercher, simultanément, si une des illustrations apparaît à la fois sur au moins 1 dé orange et sur au moins 1 dé blanc.
  • Le premier joueur qui cri le nom du symbole ainsi apparié récupère tous les dés illustrés correspondants. On relance alors les dés restants et on recommence.
  • S’il n’y a aucun dé à apparier, il faut être le premier à crier « Nada » et posant sa main sur tous les dés ! Là, on les gagne tous, et on recommence une manche en prenant de nouveaux dés.

Des pénalités.

Forcément, on peut aller trop vite et se tromper. Un joueur qui se fourvoie en allant trop vite est tout simplement exclu de la manche. S’il ne reste que des dés de la même couleur, on les retire et on lance une nouvelle manche.

Oui, mais comment gagne-je?

Au bout de 3 manches, le joueur qui a le plus ramassé de dés est déclaré « Grand Vainqueur ». Simple. Oui. Très très simple.

Variantes.

Il y a 2 variantes de proposées dans la règle. L’une propose que chaque joueur ait un stock de dés personnel, et quand début de manche on choisisse secrètement les dés que l’on va lancer. La chose est encadrée, c’est-à-dire qu’à 3 joueurs, par exemple, chacun va avoir 12 dés et qu’à chaque manche vous êtes obligé d’en jeter 3. Pour le reste, c’est pareil. Cela rajoute un tout petit peu de ruse de rien du tout.

Il y a la « All In », là, on jette tous les dés, les 36 qui composent le jeu. Un joueur va lancer tous les blancs et un autre tous les oranges. Le petit manège est le même, on cri, tout ça. Sauf que là, le joueur qui a gagné des dés va décider de relancer tous les dés d’une seule des 2 couleurs.

Le problème de la simplicité, c’est que c’est compliqué à trouver.

Simple.

Je vous avais prévenu, on est dans de l’utra simple. Vous n’allez pas vous tordre un neurone en jouant à « Nada! ». Par contre, vous risquez de vous y amuser si le genre est votre tasse de thé. Ce qui est intéressant, c’est de voir doucement, tranquillement débarquer, s’installer ce genre en Europe. Bon, il faut dire que la production est internationale, le jeu est fourni avec une règle en 7 langues, donc même si le jeu est présenté à Essen, on voit très bien quel est le marché visé, mais ce développement ne peut-être que bon pour le secteur, car si on amuse des adultes qui pensaient que la création de jeu s’est arrêté en 1931 avec le « Monopoly » ou en 1981 avec le « Trivial Pursuit », on a déjà une petite victoire…

L’article qui parle de la fusion Jactaléa / Blue Orange, cliquez ici !

► Un reportage vidéo sur la Toy’Fair de New-York dans la TT Tv, c’est par là !


« Nada! »
Un jeu de Thierry Denoual
Pour 2 à 6 joueurs
à partir de 7 ans
Pour des parties de 10 minutes
Edité par Blue Orange
Prix : autour de 15 €
Sortie prévue : fin octobre, début novembre, pour Essen 2013 quoi, en somme



NdlR : Nada, ça veut dire Rien… d’où le titre. Oui.

4 « J'aime »

Comment créer un jeu à la dobble quand on est pas docteur es Mathématiques.

Moins élégant sur le concept mais efficace.

Et pour les gros malades des dés, dont je fais partie, c'est franchement irrésistible.

1 « J'aime »

Dont je fais partie aussi. Il sera mien.

La simplicité, pour un jeu d'observation/rapidité, c'est le bien. C'est pas le genre où multiplier les variables apporte quoi que ce soit au jeu...

2 « J'aime »

Testé à PeL, une bonne surprise !

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Testé à Paris est ludique, et je sais déjà qu'il plairas à beaucoup de gens. il risque de finir au pied du sapin de plusieurs personnes dans mon entourage. (et aussi au pied du miens de sapin)

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Visuellement, c'est déjà une réussite.

3 « J'aime »

+1 avec Martin
Le packaging fait envie.
ça à l'air d'être un bon mix entre Dobble et Bongo.
On doit d'ailleurs pouvoir intégrer un peu de Bongo dans les variantes ( par exemple, deux dés avec le même dessin et de la même couleur s'annulent ;) ... à voir si le "nada"" ne tombe pas trop souvent du coup mais bon ça doit être faisable en variant le nombre de dés à lancer )

1 « J'aime »

Il est difficile de faire simple mais simple de tout compliqué.

Bravo

Lapin carotte !!