Ride the dungeon !

Ride the dungeon !

Avouez-le, celui là, vous ne l’avez pas vu passer, ou si vous l’avez vu , vous avez changé de trottoir. Je vous comprends. Comment cette boîte (enfin celle que vous découvrirez si vous lisez cet article) pourrait-elle attirer votre regard ? Imaginez-la, coincée entre les oeuvres des illustrateurs vedettes du moment. C’est comme si vous mettiez miss univers en concurrence avec la championne du monde de vidage de pot de pâte à tartiner plein d’huile de palme… Il y a une qui part avec un handicap.

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(Jabba the Nut (est là))

Je sais pas vous, mais moi, quand on parle de l’Australie, je vois des kangourous, des surfeuses, des aborigènes … Ce n’est pas « jeu » qui me vient à l’esprit. En même temps, si on me dit “Allemagne” , c’est choucroute et Volkswagen et pas forcément Reiner Knizia qui … cette intro est donc douteuse, si ce n’est que j‘ai subtilement placé (9 points mot compte triple) Australie, d’où nous vient ce jeu, édité par Adventureland dans un premier temps.

Adventureland Games est un éditeur basé à Sydney. Une auto entreprise plutôt, dirigée par Phil Walker-Harding, également auteur des jeux de son catalogue. Adventureland Games est né en 2007, et avec les années, est passé du stade de loisir à quelque chose de plus sérieux, dans une certaine limite, bien sûr.

PWH vous le connaissez peut être, il est l’auteur de SUSHI GO un sympathique jeu de Draft dont vous pouvez trouver la fiche sur le site TT.

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(“toi aussi tu vas à la Love Parade?”)

VIENS CHEZ MOI, J’HOBBIT CHEZ UNE COPINE

Je dis hobbit à cause de la proximité avec la Nouvelle Zélande et Peter Jackson, mais il n’y a aucun hobbit dans ce jeu (ni de surfeuses). Le thème, comme vous vous en doutez et bien celui de la Fantasy et par extension, du classique: donjon/piège/porte/monstre/trésor.

Car, en exploration, le Donjon, l’Aventurier type Indiana (Melbourne ?) Jones, la pyramide mystérieuse, ou la chasse aux tentacules dans des demeures hantées, sont des décors idéaux.

Le thème est donc ,ici, en adéquation avec son propos.

Dans son édition originale, le jeu se présente sous forme d’un paquet de cartes classique, sans fioritures, budget oblige. Une boite de petite taille et des cartes, rien que des cartes, je vous le jure votre honneur. Le dessin (fonctionnel) lorgne du côté Munchkin, du moins vers le comique annonçant la couleur : « hey les gars, avec mon jeu on va se poiler à mort !».

Ce petit jeu ne payant pas de mine (normal, il n y pas de nain dans l’équipe) se récolte quand même en 2103, le « spiel des jahres australien » :le (LONG)Boardgames Australia Awards Best Australian Game Winner.

Il ne semble pas non plus y avoir une énorme concurrence (malgré quelques recherches je n’ai pas trouvé beaucoup d’éditeurs locaux : Acious games, Hexalia ( à priori plus en activité), 93 made games…(si un australien me lit…)

Gloriole purement locale car, malgré sa médaille, qui connaît ce jeu ?

« Tin…tin… tintin » (musique qui fait peur avec des gros tambours)

Jusqu’au jour où Homoludicus, l’éditeur espagnol se fend d‘une réédition du jeu.

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(Plus gros, plus costaud, pas vraiment plus intelligent)

YO SOY CONAN, DONDE ESTA LA CASA DE CONAN ?

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(les points de vie: avant et après l’esthéticienne)

Le premier changement, comme souvent quand on investit l’Europe, est d’agrandir la boîte. Le paquet des débuts est multiplié (12X18X4), on ajoute un peu de carton à l’intérieur pour remplir l’espace et voilà… visibilité assurée. Une pratique répandue qui permet d’être plus présent sur les rayonnages mais, surtout, de conclure que les européens ont une moins bonne vue que les australiens ou les japonais.

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(le sachet n’est pas inclus)

Le jeu de cartes s’est donc transformé en…jeu de cartes accompagné de cubes de plastique ébarbés à la scie circulaire. Et surtout, un nouvel illustrateur : Chetu Nieto (chetu que tu dessines pas si mal mon garçon…). Relookage des cartes, disparition de certains monstres, apparition, transformation, avec quelques vignettes très réussies.

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(he is bad, really really bad)

Pour jouer, nous avons donc

- 30 cartes souterrains : monstres /trésors/pièges/caveaux

- 25 cartes pouvoirs (de 1 à 5)

- 24 cartes objets : torches/ boules cristal/clés/épées

- 5 personnages

- 11 boss

- 15 cartes: portes/sac/sous

- 50 cubes PV

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(le petit marché: avant et après rénovation)

Seul mystère, la couverture de la boîte, qui, à chaque sortie provoque un long râle d’horreur, poing levé, crucifix brandit (un doigt seulement, je conduis) et désenchantement en cascade : « z’ ont pas de sous pour se payer un graphiste … ».

Ce long râle désenchanté pourrait illustrer un débat d’un intense profondeur genre « le packaging, utile ou inutile pour faire vendre ». Laissons cela aux vrais penseurs.

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(c’est le petit Jorge Ramirez de l’école élémentaire « Julio Eglesias »

qui a été choisi pour illustrer la version européenne du jeu.)

ET TU TAPES, TAPES, C’EST TA FACON D’AIMER

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(ouvrir la porte, éviter la lave, prendre les sous, tuer le dragon et…surprise !)

Ce jeu, puisqu’il ne s’agit pas uniquement d’une succession de vignettes à regarder, se déroule de la manière suivante:

Vous incarnez un personnage: barbare, sorcier etc… avec un petit pouvoir / ustensile qui vous est propre.

Sur 5 tours, il va falloir explorer 5 donjons, y piocher des trésors, des objets, combattre les monstres et éviter les pièges. Explorer signifie : résoudre le pouvoir de la carte avant de passer à la suivante.

Cela se fait de la façon suivante: chaque joueur doit poser secrètement une de ses cartes numérotées de 1 à 5. On révèle, et la (les) plus forte(s), dans le cas d’un trésor se sert(vent) en premier. Pour les monstres, il faut atteindre un nombre donné: on y arrive, parfait on est trop des winners ! on est en dessous, le joueur qui a posé la carte la plus faible est pénalisé. Pour les pièges, cela varie selon le danger. A chaque salle, les cartes sont défaussées jusqu’au donjon suivant. On connaît donc la main de ses partenaires. Tout est alors permis, et surtout les coups bas.

Il faudra survivre aux 5 donjons pour gagner. Vous aurez (vous êtes une équipe) besoin de coopérer, mais, le communisme n’étant pas encore né, vous bosserez aussi pour vous, quitte à faire quelques crasses au voisin quand c’est possible. Car, comme dans « Highlander », il ne peut en rester qu’un (ou deux parfois, s’ils s’aiment vraiment très fort). C’est d’abord le plus faible qui sera éliminé. Puis, parmi les survivants, c’est celui qui aura le plus d’or qui gagnera la partie.

Petite différence avec l’édition originale, vous affronterez un Boss de fin. (pas de pas bruce springsteen dans le tas).

Certains font très mal. (je vous laisse la surprise).

Aloooors…il est bien ou pas ce jeu ???

Bien sûr, ce jeu n’est pas parfait. Il y a d’ailleurs un bug sur les cartes (l’Espagne aussi semble avoir arrêté de payer des traducteurs) (il y a un errata dans la règle)

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(habla francés muy bien ?)

La boîte est moche, on aurait aimé plus d’aventuriers, des pièges un peu tordus (avec échange de salle / torches qui s’éteignent au mauvais moment), des monstres plus surprenants avec des pouvoirs… On aurait… Mais rappelons que ce jeu tenait à la base dans une boite ridicule, que ce n’est pas un JDR, ni un donjon crawl… c’est juste un petit jeu pour rire, facile à expliquer, qui tourne très bien et que l’on peut sortir facilement avec à peu près tout le monde (à part certains amis un peu soupe au lait de la ligue de protection des dragons)

Dungeon Raiders est un truc qui vient de nulle part (enfin si, on le sait maintenant) et qu’on est content d’avoir dégotté car, à la vue de sa couverture (de son visuel), on était plutôt tenté de faire demi tour.

Ceci pourrait nous amener vers un second débat bien senti « les a priori, pourquoi c’est pas bien ? » et il est toujours bon de finir par une question ouverte… Car oui, je l’avoue, c’est par moquerie que nous avons testé ce jeu, nous avions 20 minutes à tuer… J’ai honte.

Mais finissons sur une note joyeuse. L’été est là (si si) et puisqu’il est plus facile de rider une planche qu’un dungeon, laissons nous porter par l’écoute de ce disque tonique.

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En vous remerciant de votre attention

4 « J'aime »

Je préfère nettement la délicieuse malhabileté de l'édition originale. On dirait du sous Cranio sous acide. Encore que le guerrier Frank Zappa me fiche un peu les miquettes quand même.

Bel article monsieur morlockbob ! ^^

1 « J'aime »

Merci d'avoir apporté un éclairage sur un jeu qui en manquait.Si je tombe dessus,je lui donne sa chance.

Bof, bof. Un article que je n'ai pas aimé personnellement, car vide de contenu. J'aurais aimé savoir comment fonctionne le jeu, au minimum. Et puis, truffer le texte d'autant de petites phrases humoristiques (qui fera rire certains et agacera les autres, dont je suis) ne cache pas ce vide, à mon sens..