Pax, un divorce à la romaine

[Pax]

Thrace de combat et on verra Plutarque

Pax, un divorce à la romaine

Il aurait pu se nommer “Spartacus” mais c’était déjà pris. Plusieurs fois même.
C’est pourtant bien de cette période de révolution des esclaves dans la Rome antique qu’il va s’agir ici.

Pourquoi est-ce que je vous parle de ce jeu de Bernd Eisenstein aujourd’hui alors qu’il est sorti pour le salon d’Essen 2011 ? D’abord parce que je l’avais promis mais également parce qu’il jouit d’une actualité puisqu’il est désormais distribué dans l’Hexagone par Jactalea qui s’est pris d’amitié avec l’auteur/éditeur allemand.

La première chose qu’il faut savoir c’est que “Pax” est un jeu de cartes. La seconde est qu’on peut y jouer seul.

Revivez Rome au temps de la révolte des esclaves avec à sa tête Spartacus! Les rebelles évadés ont réussis à gagner de l’influence et de la puissance. Rome tente d’amoindrir la plus forte armée d’esclaves pour restaurer la PAX, ou la paix – mais uniquement à des fins personnelles. Est-ce que l’Empire s’effondrera sous la contrainte ou alors, peut-être que les promesses de Rome réussiront à ranger les esclaves de son côté? Les joueurs jouent des esclaves en fuite qui essayent d’augmenter leur sphère d’influence et ébranler la constitution romaine. En utilisant leurs cartes, ils étendent leur puissance en sept différentes catégories. À la fin de la partie, chaque joueur essaye d’être plus puissant que Rome - et, bien sur, plus puissant que leurs adversaires. Ou, à travers l’intrigue, un joueur peut rejoindre les forces de Rome et ainsi contribuer à sa victoire sur la révolte des esclaves.

Le principe du jeu est le suivant. Une bande de légionnaires posés devant les joueurs représentent les force de Rome.
Des cartes influences viendront se poser soit pour soutenir Rome soit pour soutenir la puissance de chaque joueur. Le jeu joue donc contre tous les joueurs et les joueurs contre le jeu et les autres participants.

Il y a 7 domaines d’influence. Si au terme de la partie Rome possède une majorité dans 4 domaines, tous les joueurs doivent se soumettre à Rome et ont perdu. Tous ? Non un petit village d’irréductibles… Non pardon c’'est autre chose. Je disais pas tous non puisque dans le jeu il y aura un traitre. Ce n’est pas vraiment un rôle secret mais une carte spéciale qui passe de main en main et montre qui a une petite faiblesse passagère pour la puissance romaine. Mais cela peut faire gagner la partie au traitre…

Comment ça se passe ?

Pour débuter une partie on installe quelques cartes Légionnaires devant les joueurs. Au-dessus seront placées 3 cartes Influence mystère. Elles ne seront révélées qu’en fin de partie mais sous certaines conditions un joueur peut en prendre secrètement connaissance.

Les joueurs reçoivent des Aurei (l’argent local), une carte Influence choisit parmi plusieurs.

Sous chaque Légionnaire on place une carte influence. Ce sont les activités en cours de Rome. Si personne ne vient leur piquer, elles leur seront acquise en fin de tour. (Elle passent alors de dessous à au-dessus)

Les sept piliers pour prendre le pouvoir : les cartes Influence.

Praedium - les Terrains.
Ils permettent d’avoir autant de flottes et d’armées que le nombre de symboles Terrain sur ces cartes

Conspiratio - L’Intrigue
Elles ont le même effet que les Terrains mais comme c’est une vilaine activité on ne peut pas toucher de Revenu. Les effets des Terrains et de l’Intrigue ne se cumulent pas, on prend le tas le plus grand entre les deux

Religio - la Religion
Dès qu’on possède 3 symboles en religion on peut, dans la phase de pioche, piocher deux cartes au lieu d’une et en choisir une parmi celles-ci. Quand on passe à 6 symboles on pioche alors 3 cartes.

Senator - Les Sénateurs
Le Sénateur n’intervient que quand on le joue. Il augmente le revenu de 1 Aureus. Sauf si on a joué des Intrigue pendant ce tour car on l’a vu plus haut : pas de revenu quand on complote !

In Floribus - La Richesse
La Richesse permet, pour 3 symboles d’avoir une réduction de 1 sur ces achats et pour 6 symboles on économise 2.

Navis Longa - La Flotte
Pour 3 symboles Flotte on obtient un bonus Armée en fin de partie et deux si on possède 6 symboles.

Legionarus - L’Armée
De la même manière que la Flotte ci-dessus l’Armée donne un ou deux bonus de Flotte.

Le tour de jeu

Pendant notre tour nous pouvons réaliser 3 actions différentes :

- On DOIT piocher des cartes
- On PEUT acheter des cartes
- On PEUT jouer des cartes
ou
- On PEUT passer, regarder en douce les 3 cartes secrètes de Rome et gagner 2 Aurei.

Piocher
Une à la fois, nous allons piocher 3 cartes et décider immédiatement pour chaque carte de son usage: on peut
- Garder la carte en main
- La poser sous une Légion
- La glisser sous la pioche

Acheter des cartes
En fait on vole les forces de Rome. On peut donc “Acheter” toutes les cartes présentes sous une carte Légion.
Le prix est indiqué sur chaque carte.
Ces cartes rejoignent notre main.

Default

Jouer des Cartes
Pour poser des cartes de sa main à sa zone de jeu, il faut payer.
Les cartes sont alors rangées par domaine d’Influence.
Le prix est de 0 pour la première, 1 pour la deuxième, 2 pour la suivante, etc.
Quand on a posé des cartes en jeu, on perçoit des revenus. Il sont égal à la somme des cartes de votre plus grand tas.

C’est quand la chute de Rome ?

Dès qu’on ne peut plus fournir de nouvelles Influence sous les Légions, les joueurs terminent le tour et la partie est terminée.

Et Rome est tombé finalement ?

On révèle les cartes secrètes de Rome.
Si Rome est majoritaire sur 4 domaines d’Influence pour chaque joueur individuellement, elle gagne et tous les joueurs ont perdus. Allez hop ! Aux lions !

Si au moins un joueur bat Rome ce sera le joueur avec le plus de points qui gagne.
on compte :
- 2 points pour chaque domaine d’Influence posé devant soi
- 3 points pour chaque domaine d’Influence plus fort que Rome
- 1 point pour chaque symbole Armée et Flotte plus bonus éventuel
- 1 point si on possède la carte Primus Conspiratus
- 4 points pour le plus riche des joueurs

On peut convertir les cartes Influence encore en main pour 1 Aureaus chaque.

Allez Hop ! Je me nomme empereur à vie ! Les autres zou ! Aux lions !

Le jeu est vendu en version multilingue.

Vous savez tout ou presque.

“Pax”
Un jeu de Bernd Eisenstein
Illustré par Klemens Franz
Publié chez Iron Games
Distribution : Jactalea
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : 10 ans minimum
Public : Amateurs et Connaisseurs
Durée : 30 à 45 min
Disponibilité : depuis quelques temps en boutique
Prix : environ 16€

1 « J'aime »

Décidément, j'y arrive vraiment pas avec cet illustrateur...

L'aspect esthétique n'est pas vraiment un des atouts du jeu à mon avis également. Par contre à la décharge de l'éditeur tout est très lisible. C'est un atout en jeu.

Oui c'est sûr que c'est lisible, ça on ne peut pas lui enlever... (les couleurs primaires sont d'un effet redoutable pour la lisibilité :))

Sur BGG, Pax est bien plus apprécié que Pergamemnon.

Ambiance rubikscubienne :o)

Un bon jeu, jouable sur boiteajeux ;)

un jeu que j'aime particulièrement, très fin et subtile ; bien sûr toutes les configurations sont bonnes : 1, 2, 3 et 4 / l'idéal est cependant 4 joueurs car TOUTES les cartes sont jouées ; la "chance" est moins réduite ; c'est plaisant, rapide, bien lisible et on peut embêter ses voisins, rapport qualité-prix exemplaire !! ;)

Je ne saurais que trop vous conseiller ce petit bijou de fluidité et de fourberie. Une des meilleure sortie d'Essen 2011 selon moi.