Pathfinder, le jeu de cartes, vous êtes prêts ?

Cela fait un petit moment que monsieur Croc nous parlait ici pour la première fois de PACG ou, plus couramment nommé : “Pathfinder Adventure Card Game”.

En lisant cet article, on comprend très vite ce qui a fait sonner chez lui sa petite sonnette d’alarme capable de réveiller le rôliste le plus endormi car n’est pas mort ce qui a jamais dort comme disait l’autre.

En fait je crois que j’entend parler de la mort du jeu de rôle depuis ses débuts ou presque. C’est un marronnier, un peu comme la mort de l’art. L’impression de ceux qui sont emportés par d’autres courants de la vie et qui ajoutent de la morbidité à ce qui ne devrait être que de la nostalgie. Haaa ! Le bon vieux temps ! Le bon vieux temps c’était avant. Avant quoi ? Avant que je devienne un vieux schnock mon pauvre ami ! Enfin ça c’est moi qui rajoute les sous-titres avec quelques didascalies cyniques et moqueuses.

Et donc non seulement le jeu de rôle n’est pas mort malgré la poussière accumulée sur mes étagères mais en plus ce coquin se paye même une nouvelle jeunesse, n’en serait-ce pour preuve les engueulades sans fin qui refleurissent sur différents forums et sites Internet. Le rôliste est un râleur mais que voulez-vous… Créateur de mondes est une occupation exigeante qui met en œuvre quelques concepts fondamentaux pouvant se cogner joyeusement les uns aux autres. Quand les dieux grondent la vie est là.

Je vais soigneusement passer sous silence tous les débats concernant l’innovation dans le JdR mais force est de constater que « Pathfinder » version cartes est une nouveauté dans cet univers narratif et simulationniste.

Que les amateurs du narrativisme ne se fourvoient pas sur le sujet ; PJdC n’est pas un outil de narration mais une adaptation en cartes du jeu de rôle éponyme et qui reprend tous les éléments de la célèbre campagne de « L’éveil du Seigneur des Runes ». Rien que le nom… Rien que le nom nous indique ici une appartenance au style le plus classique du JdR et de fait « Pathfinder » est bien le fils légitime du mythique D&D reprenant les mêmes gênes mais avec les bienfaits de la modernité.

On peut retrouver l’utilisation de cartes comme support de la narration dans moult jeux, en passant par « Il était une fois » jusqu’à des usages plus terre à terre comme les cartes de « Res Publica » qui mettent les guerres historiques en jeu mais dans le désordre d’une pioche.

C’est plutôt dans ce dernier style que le jeu de cartes « Pathfinder » puise sa source. Chaque joueur va donc jouer un personnage qui est l’équivalent du fameux perso prétiré dans certains scénarios spécifiques. Une carte pour le représenter et le localiser sur les différentes zones de jeu et une autre qui fera office de fiche de perso avec toutes les caractéristiques, compétences et même le système d’expérience pour devenir encore plus héroïque.

Le maître de maison aura pris soin au préalable d’installer le jeu. C’est une phase un peu fastidieuse mais la prise en main est facilitée au mieux. Un scénario (et donc une partie) se compose de plusieurs lieux. Chaque lieu sera défini par une série de cartes que l’on prendra suivant les indications. Dans chaque lieu (Vous êtes dans une auberge !) se trouveront des cartes d’aides (équipements, sorts, personnages bénéfiques, …) mais aussi des embuches (pièges, événements, monstres et monstres, …).

Le grand méchant de l’histoire et ses sbires sont ensuite répartis entre les différents lieux. Un par lieu en général. Ceci se fait au hasard et donc personne ne sait qui est où. Ou le contraire.

L’objectif est de buter le vilain en chef. Il va donc falloir se déplacer dans les différents lieux (pioches) et explorer (découvrir une carte).

Comme dans tous bons JdR, on peut se séparer ou collaborer. Les conséquences des découvertes seront ainsi partagées ou pas.

Pendant notre tour, nous pouvons donc changer de lieu ou rester au même endroit pour explorer. On tire une carte et on voit ce qui se passe.

La plupart des résolutions d’actions se font via un bon vieux système de jet de dés polyédriques modifiés suivant les circonstances, les caractéristiques du perso et les cartes que l’on a en main. Cette main est initialement issue de son deck perso qui, comme les lieux, représente les facultés de notre héros, ses connaissances et son équipement. Ce paquet est fabriqué avant la partie.

D’autres cartes proviendront des rencontres et objets trouvés en cours d’aventure.

Si le joueur actif est le seul à agir concrètement, le jeu est évidemment coopératif et les autres joueurs pourront dépenser certaines cartes pour aider un perso à réaliser une action ou pendant un combat. La plupart du temps cela nécessite que les persos amis se trouvent sur le même lieu.

Les grosses cartes de lieux sont celles des sbires. Des combattants en général assez coriaces. Les vaincre permet de « fermer » le lieu. Fermer un lieu le rend inaccessible. Cela est important parce que quand on tombe sur le boss final, il peut s’échapper et rejoindre aléatoirement un lieu non fermé. Hors le jeu se déroule en temps limité. Flâner va permettre de s’équiper mais chaque tour, une carte du deck de temps sera révélée. Quand ce paquet est vide, l’aventure prend fin et si le super méchant est encore en vie c’est la défaite pour toute l’équipe.

Heureusement, pendant son tour on peut explorer plusieurs fois. Si la première est gratuite il faudra dépenser ses cartes pour continuer. Cela a pour incidence de vider notre main (et donc nos possibilités) mais aussi de vider notre paquet perso qui représente également… nos points de vitalité. Oui. On peut donc mourir.

« Pathfinder, le jeu de carte » reprend donc tous les éléments qui ont fait le succès du jeu de rôle mais dans une version cartes aussi innovante que respectueuse des classiques du genre.

La grosse boîte de base contient tout ce qu’il faut pour jouer le premier scénario de la campagne et un système de rangement des cartes qui permet des tris aisés et suffisamment de place pour accueillir les prochaines extensions qui formeront la campagne complète.

Contrairement au jeu de rôle traditionnel, ici point de spoil (sauf si vous voulez d’abord jouer la campagne en jdr avant). Nous ne sommes pas dans la découverte d’énigmes et d’histoires mais dans de la génération automatique d’aventures qui peuvent donc se rejouer sans aucun souci.

Alors que vous ayez quelques soubresauts rôlistes ou une jeune passion dévorante, voilà qui devrait vous aussi vous faire tinter la clochette.

La boîte de base devrait être disponible vers la fin du mois de mars 2014 avec les premières extensions.

► L’article de monsieur Croc sur Pathfinder le jeu de cartes
► Tric Trac TV : Les explications
► Tric Trac TV : La partie


« Pathfinder Jeu de cartes : L’Eveil des Seigneurs des runes - Jeu de base »
Un jeu de Paul Peterson, Mike Selinker
Illustré par plein de gens
Publié par Black Book Editions, Paizo Publishing
1 à 4 joueurs
A partir de 13 ans
Langue de la règle: France
Durée: 90 minutes
Prix: 59 €


7 « J'aime »

Sympa le squelette ventripotant !

Sinon, les visuels des cartes sont ceux définitifs ? Il y a un bug : le titre du jeu en anglais sur la carte "Chausse-Trappe"...

Sinon, je vais suivre ça de près, pour voir si ça pourrait convenir pour jouer avec mes nains...

@Jokari Les visuels ne semblent effectivement pas tout à fait être les bons mais les cartes ressemblent bel et bien énormément à ça :).

Du reste, je viens de vérifier la carte "Chausse-Trappe"; elle est juste dans la boite :D