Napoléon 1807 : revivez l'histoire !!

Aujourd’hui je vais vous présenter un jeu qui va répondre à la demande de certains joueurs : “Quel jeu pour jouer à deux?”. A cette question j’ai souvent envie de répondre que c’est peut-être le moment d’essayer un autre style : le Wargame. Surtout qu’il en existe à tous les prix, qui traitent de toutes les époques, à tous niveaux de difficultés et de toutes les sortes.

Si d’habitude je suis plus WWII ou SF sur ce genre de jeux, je vais commencer par suivre mon propre conseil et changer un peu mes habitudes. C’est donc dans un tout autre style et une toute autre époque que je me suis lancé avec Napoléon 1807 de chez Shakos. Pour ceux qui se poseraient la question, le jeu reprend les règles de son prédécesseur : Napoléon 1806. Je n’ai pas joué à ce premier opus mais d'après les retours de joueurs que j’ai pu lire, il semble que la version 1807 ait subit un équilibrage entre les deux factions et une modification des systèmes de victoire. Les jeux ont pu voir le jour grâce à un financement participatif et cette dernière version est en cours de livraison.

Pour le côté historique du jeu on se situe après les déroutes d’Auerstaedt et de Iéna, la Prusse s'est effondrée mais n’a pas encore capitulé. Son alliée Russe se présente à son tour pour défier Napoléon. La rude campagne de Pologne va débuter. C'est donc à travers 13 scénarios que vous allez revivre les affrontements entre Russes et Français au cœur de l’hiver 1806-1807 en Pologne.

Tric Trac

Le jeu propose un plateau qui représente la zone de conflit, des decks de cartes, tout un tas de pions et une série de pavés en bois où vous devrez effectuer une séance de “collage de gommettes” (dixit ma douce moitié) afin de représenter les forces en présences.


Au niveau de la mise en place, vous avez un plateau “d’ordre de bataille” qui représente vos troupes, leurs forces, leurs bonus/malus et la fatigue accumulée lors de l’opération. Le tout peut être caché derrière un paravent où figure un résumé des différentes actions.
Il suffit ensuite de suivre la disposition du scénario et les règles spéciales qui s’ajoutent.
A savoir qu’un feuillet rapide des règles est disponible et en présente une version “light”. Cela permet de jouer très vite et d’apprendre les bases avant de se lancer dans les règles complètes. Les scénarios sont notés avec un système de difficulté, de plus les “campagnes” se jouent en 2h environ là où les scénarios de “batailles” vont vous prendre moins d’une heure. Bref, avec tout ça vous avez de quoi apprendre en douceur au fur et à mesure et gérer le temps que vous souhaitez y consacrer.


Le jeu propose 13 scénarios. On y trouve 3 campagnes de plusieurs scénarios, 2 scénarios de batailles et un grand scénario permettant de revivre l’ensemble de la campagne de Pologne de décembre 1806 à juin 1807. Il s’agit tout simplement de rejouer les campagnes du début mais avec des modifications car suivant le résultat des scénarios, la suite des évènements va varier. Les deux derniers scénarios permettent de lier les boîtes de Napoléon 1806 et Napoléon 1807 pour ceux qui ont le premier opus. A savoir que si certains scénarios reprennent les positions historiques des belligérants, d’autres sont plus “libres” et permettent d’envisager des stratégies différentes.

Le tour de jeu est facile à apprendre et les actions disponibles sont très simples. Et au pire le dos du paravent résume, via un système d’iconographie, tout ce qu’il faut savoir en cas d’oubli. Le tour débute avec chaque joueur qui pioche 3 cartes de son deck personnel. A ce moment-là certaines cartes s’activent immédiatement, il s’agit bien souvent de conditions météos qui vont freiner la progression via la perte de points de mouvement ou l’ajout de fatigue. Les joueurs vont ensuite piocher une carte de leur deck pour déterminer l’initiative et là encore ils peuvent ajouter des effets en jouant d’autres cartes de leur main.


Vient ensuite la phase la plus longue, celle des “Opérations” où les joueurs vont activer leurs unités à tour de rôle. Cela peut être une manœuvre, on déplace ainsi ses troupes en jouant des cartes de sa main qui permettent de dépenser des points de mouvement. Évidemment plus vous déplacez de troupes simultanément et/ou plus vous allez loin et plus cela vous demandera de dépenser des PM. Lors de ce mouvement les troupes vont recevoir de la fatigue suivant la distance parcourue, les bonus malus de cartes ou si la zone est contestée.
Lors de cette phase vous pouvez aussi combattre. Les joueurs vont piocher plus ou moins de cartes suivant le nombre d’unités présentes, le type d’unités, la puissance de celles-ci et d’autres bonus/malus. À partir de là, on applique les pertes et fatigues indiquées par les cartes de manière équitable et on déclare le vainqueur du combat, le perdant devant effectuer une retraite.
Et il y a évidement un mix des deux avec l'attaque en Marche mais attention aux malus. Les protagonistes vont jouer de manière alternée jusqu’à ce que les deux “passent”, ce qui met fin à cette phase.
Le tour se termine par la phase de “Récupération”, qui va permettre de jouer de nouveau des cartes de sa main pour retirer de la fatigue à ses troupes (celles non activées ce tour récupèrent intégralement).

On gagne des points de victoires en éliminant des troupes adverses, en prenant le contrôle de villes fortifiées, en conservant des citadelles ou en assiégeant celles de votre adversaire. Au début du scénario un compteur de PV est mis à 10. Quand le joueur Français gagne des PV on les soustrait à ce compteur, pour les Russes, on les additionne. Dans le cas où ce compteur arrive à 20, le joueur Russe remporte immédiatement la partie, si ça arrive à 0 c’est le joueur Français qui gagne la partie. Si aucune de ces deux conditions n’est atteinte avant la fin du scénario, il suffit de se reporter aux conditions de victoire de celui-ci.

Le coeur du jeu va être de gérer sa main de cartes, la fatigue de ses troupes et ce “stop ou encore” au niveau des activations. Les cartes servant pour de nombreux choix, à vous de décider de l’utiliser pour son effet, l’initiative, les points de mouvements ou la conserver pour retirer de la fatigue en fin de tour. De même faire la “fourmi’ pendant quelques tours et gérer au mieux ses troupes en attendant, va vous permettre d’accumuler des cartes (il n’y a pas de limite de cartes en main) et tenter un gros tour qui peut être décisif et porter un sérieux coup à l’adversaire. De la même façon, pousser ses troupes peut être un bon choix mais attention à ne pas trop accumuler de fatigue, votre adversaire pourrait s’en servir pour annihiler votre unité affaiblie sur une bonne intuition. À l’inverse savoir les alterner pour les activer, elles sont ainsi "fraîches et dispos” pour engager un lourd combat à tout moment. Et je termine par cette activation alternée, une fois que vous avez passé votre tour, vous n’avez plus qu’à attendre que votre adversaire passe à son tour … et ça peut être long et stressant de voir des mouvements qui se resserrent autour de certaines unités / citadelles / places fortes. Résultat le tour suivant ça va batailler dur pour avoir l’initiative et tenter de contrer l'agression “programmée” de votre adversaire.

Le jeu propose aussi une option très intéressante. Des dés sont fournis dans la boîte pour remplacer les cartes lors des combats. Cela ne change rien au niveau des probabilités de résultats mais comme on pioche moins de cartes, le deck tourne moins vite et certaines cartes défaussées vont donc revenir moins souvent. Clairement ça change quand même la stratégie de votre gestion de main et donc votre tactique. Et puis avec le lancer de dés pour attaquer, on a au moins un coupable tout désigné pour expliquer sa malchance (Merci à l’auteur pour le coup, ça me sert bien :P).

Napoléon 1807 reste un très bon wargame pour s’initier au style, mais saura aussi satisfaire les fans du genre. Entre son système de règles progressives et des scénarios de difficultés variées, vous allez pouvoir vous y mettre tranquillement. Pour ceux qui découvrent la période, c’est toujours intéressant de voir les tenants et aboutissants de ces combats et je me suis surpris à chercher pour en savoir plus sur cette période de conflits.
La finalité du jeu va être de tenter de se faire la campagne complète qui ajoute un plus avec ses interactions entre chaque partie suivant vos résultats. Facile à apprendre, le jeu vous demandera quand même de développer des trésors d'ingéniosité et un bon sens tactique afin de battre votre adversaire.

RAF Park

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Merci pour tous tes articles Rafpark qui explorent des facettes très proches des jeux de plateaux. Ton article sur Saga m’a fait franchir le pas (j’ai pris Saga + Age de la Magie + Livre des Batailles + les dés + les cartes + les gabarits, bref, le fan boy de base) et si j’avais lu cet article plus tôt, je me serais laissé tenter aussi (mais je suis parti sur la réédition de 878 : Vikings). Bravo encore pour tes articles !

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Merci pour cet article qui participe à la popularisation des wargames, trop souvent considérés - à tort - comme les vilains petits canards des jeux de plateaux. Napoléon 1806 est excellent, je ne savais pas qu’ils sortaient la suite, et j’en suis enchantée !

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Merci pour cet article.
Quelques mécaniques en commun avec Conflict of Heroes.

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Trop vrai même si un design moins austère aiderait parce qu’on croirait que le jeu est sorti sous Napoléon. :wink:

Bah là c’est moi qui te remercie !! Ca fait plaisir à lire !!
Viking 878, j’avais bien aimé 1775 et 1812 mais ils ne sortaient pas assez souvent, j’ai fini par libérer de la place :wink:

@BloodyNora : Mais de rien, et j’en ais d’autres de prévu mais pas pour tout de suite, un peu de jdr et de jeu de figs avant :wink:
@bobbylafraise : Certains wargame sont plus “fun”, heroes of normandie par exemple avec son look comics :wink:

Oui mais pas du tout les mêmes sensations de jeu, j’ai quasi tout les conflict of heroes (il ne me manque que guadalcanal il me semble) et effectivement c’est aussi une très bonne série de wargame que j’invite à essayer !!

Et du coup, une chose en entraînant une autre, je vais sur ton blog pour essayer de peindre mes figurines de l’Âge de la Magie.

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ma page date d’avant la contrast, donc mes techniques de “voleur de dindons” ont encore changées :stuck_out_tongue:
Parce que là c’est même plus du speed painting à ce niveau là avec la contrast, c’est le niveau au dessus ^^ Après faut être précis et les vieilles techniques sont bien pour apprendre ça.
Mais cool que tu te soit mis au jeu de fig et à la peinture, à peut être un jour autour d’une table à pousser du pitou :wink:

Je pense que c’est justement le but, d’avoir un wargame qui donne l’impression de dater de l’époque napoléonienne : c’est plus immersif. Heroes of Normandie m’a par exemple rebutée à cause de son look cartoon.

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Pour le design graphique de Napoléon 1807, j’ai voulu recréer, comme pour 1806, l’impression de jouer sur une carte d’Etat Major d’époque, ce qui avait déjà plu à l’auteur lors de 1806 :wink:

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je comprends parfaitement même si un beau jeu aura plus facilement mon attention.

@Cadfael, et c’est très bien rendu et immersif au possible, tout en restant très lisible.

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Excellente mécanique de jeu avec de vrais choix stratégiques et une planification nécessaire pour gagner la partie.

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C’est surtout pour le matos de base. Parce que entre toutes les marques, je m’y perds un peu. Pour peindre, je vais m’appuyer sur le Grand Livre de la Peinture des Armées. Je l’avais acheté à sa sortie mais je ne m’y suis pas encore mis…

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Merci beaucoup. 1806 ou 1807 au final s’il ne devait en rester qu’un ?

Moi j’aime pas Napoléon et puis j’aime pas les decks.
(le Schtroumpf grognon)

je n’ai pas joué a 1806, donc dur de me faire une idée, mais de ce que j’ai pu lire 1807 a subit des modifs niveau équilibrage, donc je serais tenté de dire 1807 :wink:

un petit ASL sur la WWII alors ??? :stuck_out_tongue: