Le ShowRoom d'Essen

Le ShowRoom d'EssenEt voilà que l’heure de la grand messe européenne sonne.
Pas encore vraiment pour le public à l’heure où j’écris ces lignes. Dans les halls du salon d’Essen s’activent les installateurs de stands qui accrochent, peignent, clouent, déballent, empilent et autres activités préparatoires tandis qu’un orage blanchit le sol de grêle.
Un peu plus haut, se sont les journalistes qui ont été convié à l’habituelle cérémonie d’ouverture consistant en une présentation de ce nouveau salon, des jeux récompensés dans l’année, le tout en allemand et servi avec une soupe et quelques cochonnailles.
Une distribution est faite des différents dossiers de presse des grands éditeurs locaux avec là encore des textes en majorité allemand. Ce n’est donc, vous l’aurez compris, ni pour la météo, ni pour le discours, ni les dossiers de presse, ni pour la nourriture (encore que) que nous sommes là. C’est la suite des festivités qui attirent notre attention et sans doute la vôtre car, juste après la conférence, s’ouvre le show room où sont présentées les nouveautés.
Pas toutes les nouveautés ! Cette année le record semble atteint une fois de plus : plus de 750 jeux font leur apparition sur le marché. J’avais parié pour environ 800. J’ai été un peu optimiste. La plupart ne concernent que le marché allemand mais beaucoup et de plus en plus, seront édités en même temps dans différents pays dont la France. Une France où la progression du marché des jeux de société se situe entre plus 10 et 20%. Une estimation tirée des chiffres annoncés par différents éditeurs et distributeurs. Une progression estimée que nous avons notée également pour le public de Tric Trac. Une progression qui présume d’une plus grande popularité du jeu en France et qui semble aller à rebours de certains marchés en crise.
C’est d’ailleurs une petite crise qui est ressentie en Allemagne avec une perte d’environ 7% sur l’année précédente.
Moins d’achats donc mais toujours plus de jeux et la concurrence pour voir un jeu sortir d’un relatif anonymat est de plus en plus rude.
Nos collègues allemands comparent d’ailleurs le marché actuel français à se qui se passait en Allemagne il y a quelques années. Peut-être les acteurs français parviendront-ils à endiguer certaines erreurs commises de l’autre côté du Rhin et notamment une guerre des prix bas qui dans un premier temps peut réjouir les joueurs mais contraignent beaucoup d’acteurs du marché à une course en avant et des braderies pour ne pas se retrouver sur stockés avec le corolaire de dévaloriser l’image du produit et de générer des habitudes d’achats focalisées sur les prix cassés. Ceux-là mêmes qui sont sensés aider la production et qui ralentissent de plus en plus celle-ci.
La tentation peut-être grande d’avoir un catalogue imposant pour espérer avoir un produit « locomotive » qui permette de financer les jeux à public plus restreint. Et puis, il y a toujours la course à la récompense suprême : Le Spiel qui est l’assurance de ventes nombreuses. Autre phénomène à prendre en compte est la réduction drastique des boutiques ultra spécialisées comme nous les trouvons dans nos villes. Boutiques qui sont des prescripteurs très importants mêmes si elles ont la liberté de choisir leurs propres mises en avant au grand dam parfois des éditeurs. Mais comment voulez-vous mettre en avant tous ces jeux en même temps ?
Sur ces quelques spéculations toutes économiques, voici donc un petit panorama des nouveautés d’Essen 2011. Comme je vous l’ai déjà dit, toutes ne sont pas là. Par exemple, vous trouverez peut-être curieux de voir « Vanuatu » sans boîte et sans matériel. Mais voyez-vous l’heure ici c’est l’heure et pas la peine de venir expliquer que le jeu vient à peine d’arriver suite à un engorgement chez le cartonnier … Aucun jeu ne rentre dans le show room après dix heures ! Nein !
Maintenant, que le défilé commence… Ensuite nous jouerons.
Pour voir les photos : cliquez ici !

Pour Tric Trac,
Docteur Mops, Reporter.
Crédits photos : Monsieur Phal, Docteur Mops.