Le livre s'intéresse au jeu !

L’information vient de tomber à l’instant. Et ce n’est pas une petite information. Non. Du lourd. Du bien lourd. Elle est économique. Une entreprise vient d’en acheter une autre. Pas n’importe qui. Pas n’importe quoi. Attention….

Hachette Livre rachète Gigamic !

Oui, vous avez bien lu.

Gigamic.

Voilà une entreprise incroyable que Gigamic. Une histoire magnifique. Celle de 3 frangins qui montent, il y a presque 30 ans, leur maison d’édition dans le Pas-de-Calais. Un éditeur qui va marquer le ludique par son empreinte et son état d’esprit. Bien plus qu’une entreprise, Gigamic est une famille. Poussant le jeu abstrait comme personne. Ouvrant des voies, tranquillement, discrètement. S’installant solidement dans un secteur qu’il participait à construire. Seulement voilà les frangins savent que pour le bien de tous, l’entreprise doit leur survivre. Il faut passer la main à un moment. Au bon moment. Parce qu’une entreprise a besoin d’une période de transition avant de pouvoir continuer d’exister. Et que c’est quand on est encore vif qu’il faut passer la main. Alors les frères Gires ont décidé de vendre. Et pas à n’importe qui.

Hachette Livre.

Là, on est dans du lourd. Hachette Livre c’est Lagardère Publishing. Hachette, c'est plus de 2 milliards d'euros de chiffre d’affaire et plus de 200 millions d’euros de résultat net. Hachette c’est plus de 7 000 employés. Et, surtout, Hachette, c’est une envie d’investir dans le secteur ludique depuis quelque temps. Alors soit on part de zéro et ça prend du temps. Soit on s’appuie sur une base solide, sur des fondations sûres. Et hop, Hachette achète Gigamic qui était à vendre.

Nous sommes ravis d’accueillir Gigamic et son équipe formidable, dont les compétences présentent une proximité évidente avec nos métiers de création de contenus pour le grand public. Comme toutes les entités qui ont rejoint le groupe ces dernières années, Gigamic va pouvoir poursuivre son développement dans le respect de son autonomie créative

Arnaud NOURRY, Président-Directeur général du groupe Hachette Livre

Nos nombreux échanges ont confirmé que nos entreprises partageaient un même ADN en termes d’éthique, d’innovation, de management et de confiance accordée aux équipes en place. Le rattachement de Gigamic à un grand groupe français de référence est un signal fort donné aux membres de notre équipe, à nos clients et à nos fournisseurs. Nous envisageons l’avenir avec une grande sérénité et une très forte motivation

Stéphane GIRES.

Dans les faits, Stéphane (à droite) continuera de diriger l’entreprise alors que Jean-Christophe (à gauche) restera le temps d’assurer une transition.

Analyse rapide.

Voilà une nouvelle assez intéressante. Le premier point excitant est de constater qu’un géant du livre croit au ludique, au jeu de société. Il est assez fou, quand on sait où en était le secteur il y a 20 ans, de voir un groupe de cette taille investir dans notre loisir. De voir une entreprise dont le propos, les préoccupations et le public sont finalement très proches de nous (les joueurs), et si culturels. Haaaa, le culturel, nous en parlons tellement.

Ce qui est intéressant, aussi, c’est que nous allons probablement assister à des manoeuvres de toute part. Comment va réagir Asmodee. Et les autres… Est-ce que Hachette va bousculer les codes de la distribution. Est-ce qu’ils vont s’appuyer sur leur réseau pour proposer des jeux dans la librairie… Bref, nous allons vivre une année 2019 très très intéressante.

Message personnel

Je suis personnellement très heureux pour Monsieur Stéphane et Monsieur Jean-Christophe. Deux sacrés personnages du monde du jeu dont l’importance pour le secteur n’a d’égal que leur discrétion. Ils ont toujours soutenu Tric Trac, même si leur coeur de cible n’était pas vraiment les geeks qui surfaient par ici au début. Ils ont accompli et accompliront encore, j’en suis sûr, un sacré boulot, entouré d’une équipe composée à leur image, des gens formidables et aimants ce qu’ils font.

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En voilà une information de taille ! Merci pour cela.

Sacré nouvelle! Félicitations Stéphane, Jean Christophe, Mathilde, Étienne et toute la belle équipe Gigamic.

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Woooow !
Du lourd, en effet. Tant de questions sur ce que cela pourrait changer me viennent…

Est-ce que Hachette poussera pour avoir un taux réduit de TVA sur les jeux de société (comme pour les livres) ? Et un prix unique ? Et… et…

Waow.

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Enorme. Ca veut donc dire qu’on peut encore s’attendre à des surprise dans les années à venir et que le jeu continuera de s’étendre dans la société. Plutôt sain.

Mince, les rois mages se sont encore barrés sans ramener avec eux le ravi de la crèche !

C’est pour ne pas laisser seul le simple d’esprit qui campe devant la crèche alors que la deco intérieur ne lui plaît pas !

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Merci Phal pour ce bel article qui nous touche beaucoup.

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Hachette c’est surtout une démarche purement commerciale. Qu’un mastodonte comme Hachette commence à s’intéresser au jds n’est certainement pas une bonne nouvelle. La concentration commerciale et les exigences de rentabilité ne sont jamais des bonnes nouvelles pour la création, et donc pour les auteurs et les joueurs. La diversité éditoriale est bien plus forte avec une multitude d’acteurs indépendants ayant chacun une ligne éditoriale, une démarche passionnée et une vision spécifique. Lorsque les départements commerciaux prennent la place centrale dans les structures de production cela signe en quelque sorte la “fin de la récrée”…

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“Hachette”, c’est pas un mot ch’ti pour “ascète” ?

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pareil que Juillet, je m’interroge toujours sur le bien fondé lorsque des géants englobe des plus petits (comme Asmodee par exemple), jusqu’à quel point est-ce vraiment bon ? Quand on voit ce qui se passe dans le monde avec les grands groupes (rentabilité à tout va, licenciement massif, délocalisation, actionnaires prioritaires au dépend des salariés qui pourtant font vivre l’entreprise…) je ne suis pas aussi enthousiaste que l’auteur de l’article.

Cher Monsieur Albatur,

Disons que l’auteur de l’article, moi donc, connait les gens impliqués du coté de Gigamic, et que du coup j’ai un capital confiance un peu plus élevé que ceux qui jugent à l’aune de ce qu’il se passe globalement dans le monde sans connaitre les gens et en faisant un traitement général. Je pense que tous les entrepreneurs du monde ne sont pas les même, et, surtout, je préfère avoir le sourire de l’optimiste que les pleurs du pessimiste. Je pense que cela aide à aller dans le bon sens. Ce qui ne veut pas dire que le fameux système qui part en couille me satisfasse et que je suis pour les grands groupes et tout le bazar. Prenons Asmodee, cela fait 15 ans que des gens hurlent au loup. On ne peut pas dire que depuis 15 ans tout va de plus en plus mal pour le secteur ludique à cause d’eux. Ce qui ne veut pas dire non plus que cela ne va pas arrive à un moment. Mais perso, je préfère accompagner tout cela d’un sourire optimiste qui, d’après moi, donne un élan positif, que pleurer sur notre sort à en être paralysée. Et puis, le jour où ça part vraiment en couille, ben là, on gueule, on change ses comportements pour faire comprendre que l’entreprise déconne. Avant, c’est un procès d’intention. Chez moi, par exemple, après certains constats, on ne fout quasi plus les pieds en grande surface, on bouffe le plus bio possible… Bref, on fait ce que l’on peut, mais quand on sait ce qui se passe, pas avant :o) Donc oui, pour le moment je suis optimiste parce que j’ai confiance dans les choix des frères Gires et de ses équipes.

Et puis regardez, certains ont criés au loup quand Tric Trac a changé de main et est passé chez un éditeur, craignant que l’on ne parle que de Plan B. Est-ce que vous pensez que ces inquiétudes ont changé quoi que ce soit à ce que nous faisons maintenant ? Est-ce que la catastrophe annoncé est arrivé ? Non. Et l’enthousiasme du plus grand nombre nous à bien fait plaisir et nous a aidé à maintenir le cap.Donc, tant que les choses n’arrivent pas, vraiment, perso, je vais pas me pourrir l’esprit. Et quand elle arrive, ben c’est nous consommateur qui avons le pouvoir, celui de ne plus acheter. ;o)

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Et hop! Offre exceptionnelle! Assemblez votre propre jeu de société ! Actuellement chez votre marchand de journaux : le fascicule numéro 1 et la carte Saboteur a 1,99€ seulement. (Trêve de plaisanterie le rachat peut être intéressant :grin:, a voir dans l’avenir!)

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Ah ouais, sacré info.
Certainement la plus balèze info économique dans l’univers du jeu depuis belle lurette.

Je me demandais quand ça arriverait.
Quand aurait lieu le rapprochement entre ces 2 mondes.

Les éditeurs de jeux de rôles font des jeux de rôles. Les éditeurs de jeux font des jeux. Les éditeurs de livres font des livres (et des BD :-). Et oui, je me demandais quand les uns ou les autres allaient explorer/investir les mondes voisins.

Ça s’est vu avec les LDVELH, avec les jeux de rôles vendues en librairies déjà dans les années 80 (LDVELH, œil noir), ça s’est vu récemment avec des éditeurs de jeux qui font des livres jeux. Et quelques autres exemples.

Mais ça, ça pourrait être une sacré ampleur.

Même si, chez Hachette autant que je sache il y a peux d’éditeurs jeunesse, et pourtant les 2 mondes sont relativement proches.

Et l’autre changement. L’autre paradigme. C’est que le milieu du jeu (je parle des gens qui crée et qui y travaille), globalement masculin, va rencontrer le milieu du livre, globalement féminin.

On verra bien.

Nous avons pu rencontrer l’équipe d’Hachette dont son PDG, et nous sommes absolument rassurés quant au respect de notre indépendance. Seul le temps pourra vous le prouver mais nous ne sommes pas inquiets.

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vu l’ambiance picon bière de Gigamic non c’est pas le genre, ce mot n’existe même pas en chti ^^

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et bé ho!

Je ne connais absolument pas les coulisses de ces deux entreprises, mais je suis contente de savoir que le monde ludique et littéraire se rapprochent. Il existe déjà des connections aussi bien dans les thèmes et reprise de personnages de roman (L’île au Trésor entre autres) que dans les illustrateurs (Minguez entre autres également). Alors la fusion entre une maison d’édition de jeux et celle de livres est somme toute logique, bien que je crois inédite.

Et quid de Mathilde qui etait l image de gigamik sur tric trac
Elle fait parti de ceux qui savent expliquer un jeu, sans les video dans lesquels elle intervenait je n aurai jamais mis la main sur de tres bon jeux

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pour connaitre un tout petit peu le monde de l’Édition (et de la commercialisation) du Livre je dirai :

  • Aucun doute sur l’indépendance future en terme d’Edition, les “gros” éditeur ayants dans leurs girons des maison d’éditions plus ou moins grosses (allez jeter un coup d’oeuil sur la fiche Wikipedia , je vais pas faire un copier/coller)
  • En terme de distribution (la logisitque), c’est plutôt pas mal car c’est le boulot d’Hachette Distribution d’envoyer des colis, de toute taille, dans des lieux improbables, ce qui peut être plus compliqué pour un éditeur de jeux (franco …)
  • En terme de diffusion (présentation des produits aux professionnels, prise de commande…) : c’est gagnant/gagnant : Gigamic apporte la connaissance des réseau spé (Boutique et GSS) et Hachette les portes d’entrées pour les grosses enseignes (et la grande porte vu la taille du bouzin)

Je préfère de loin un rachat par un éditeur traditionnel que via un fond de pension…

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