La genèse de Singin' in the Game! épisode 4: évolution graphique, sélections aux concours, problèmes de droits et auto-édition

La genèse de Singin' in the Game! épisode 4: évolution graphique, sélections aux concours, problèmes de droits et auto-édition

Bien le bonjour amis joueurs ou mélomanes!

Cela fait un petit moment (11 jours) que je n'ai pas posé de nouvel épisode traitant de la création et de l'évolution de Singin' in the Game! . Il faut dire que j'ai été pas mal occupé puisque j'ai enchaîné 3 jours à La Rochelle (pendant les francofolies) afin de distribuer des flyers et parler aux passants de mon projet ludique, 4 jours à Parthenay afin de l'animer sur les jeux de demain et 3 jours à Amboise dans le cadre du festival "Les Courants" pour faire jouer et faire découvrir le jeu aux mélomanes de ma région.

Je m'en viens donc rattraper quelque peu mon retard en publiant un nouvel épisode de la genèse du projet.

Celui-ci abordera mes nouvelles créations ludiques, l'évolution graphique du jeu, les concours (PEL, Ludix), les problèmes de droits, avant de rendre compte d'un changement important: comment passer du mode auteur au mode éditeur.

Mais avant cela, un petit rappel pour ceux qui auraient manqué les épisodes précédents...

Episode 1: DE L'IDEE A LA CREATION

Episode 2: LES PREMIERES PARTIES, L'AMELIORATION DES REGLES, LEUR PROTECTION ET LES MAILS AUX EDITEURS

Episode 3: LES PREMIERS FESTIVALS ET LA VERSION INTERNATIONALE DU JEU

Et pour ceux qui les auraient manquées, sachez que depuis le dernier épisode, les vidéos tournées sur TricTrac ont été publiées:

Une partie de jeu avec l'explication des règles:

Une courte discussion autour de ce projet ludique:

C'est sur quelques incertitudes que j'ai clos l'épisode précédent: trouverai-je un éditeur? Au bout de combien de temps? Comment ferai-je si je n'en trouve pas?

Mais ce que je n'ai pas mentionné, c'est le fait que peu avant l'anniversaire des "un an depuis ma première partie publique", un autre projet ludique commença à se dessiner: Memoria Bluff, un petit jeu alliant souvenirs et narration, bluff et déduction que certains d'entre vous ont peut-être déjà essayé au détour d'un festival.

Un jeu plus "classique", jouable par les grands comme par les petits et qui me fit me sentir un peu plus "auteur de jeu".

Car si à mes yeux "Clef de sol" était loin d'être un énième jeu de culture, j'avais tout de même conscience que c'est pourtant dans cette catégorie des "quizz et jeux de questions-réponses que l'on a sans doute déjà trop vu sur le marché (et qui ne sont que rarement funs)" que l'on peut avoir (trop) rapidement tendance à le catégoriser.

En bref, même si je continuais à penser que "Clef de sol" était un projet plus fun, plus intéressant, plus complet, plus nécessaire... Mémoria Bluff m'aida à me sentir un peu plus légitime en tant qu'auteur de jeux.

C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup! ;)

Mai 2015

Floriane Neau, amie et graphiste de son état, termina de travailler sur le logo et le plateau de jeu! Celui-ci évolua donc à nouveau.

Elle me proposa également un visuel pour les cartes du jeu. Visuel que je trouvais vraiment top!

Peu de temps après, je participai à mon premier FLIP puis à "Envie de jeux", un festival ludique Loir-et-cherien qui hélas ne fût pas reconduit mais qui me permit de jouer quelques parties sur mes terres et de rencontrer Stéphane, son organisateur, ainsi qu' Amélie, la présidente de Jouons à Chateauroux que j'ai depuis croisé à de maintes reprises et que j'ai toujours grand plaisir à retrouver.

Car cette aventure ludique n'est (heureusement) pas qu'un ensemble de festivals et d'évolutions de gameplay ou matériel de jeu. C'est aussi tout un tas de rencontres et de retrouvailles faites au détour d'évènements ludiques.

Arriva ensuite le mois de septembre 2015, et la seconde édition d'Orléans Joue. Un festival toujours aussi sympa, au cours duquel j'eus pour la première fois l'occasion de faire jouer à

Memoria bluff et à Chineurs Chinez (un autre prototype basé sur l'émission "Storage wars" né entre temps).

Trois enfants prirent Memoria Bluff à leur compte et en tirèrent bien des sourires, ce qui m'apparut très encourageant!

De même, Chineurs chinez eut l'air de plaire malgré certains défauts évidents qu'il me faudrait rectifier (taille des étiquettes, écarts de prix, calcul des points...).

Enfin, les 21 et 22 novembre 2015, je partis à la découverte d'un nouveau festival et concours de jeux, celui-ci mettant particulièrement l'accent sur les prototypes: Ludix!

Quel plaisir ce fut!

Sans doute ma deuxième plus grande claque ludique après Cannes!

En effet, comment ne pas adorer le fait que le public contrairement à la plupart des autres festivals, se déplace essentiellement pour les prototypes et non pour des jeux déjà commercialisés!

Et puis même si j'apprécie les rues de Parthenay et la verdoyante pelouse du Campo Santo d'Orléans, il est également agréable de jouer en gymnase, un lieu qui permet aux passants de passer, de repasser, de flâner, de s'attarder...

De plus, il est toujours plaisant de confronter le jeu à un jury! Que dis-je: à deux jurys!

En effet, l'un est composé de professionnels du jeu et d'acteurs locaux, le second est composé de jeunes bénévoles.

Ce jury décida d'ailleurs de venir faire une seconde partie de "Clef de sol" le dimanche, signe que celui-ci fut sans doute quelques instants dans le viseur de certains membres pour le prix du jeune public.

Le jeu ne l'emporta cependant pas. Beaucoup d'artistes sont difficilement jouables pour les plus jeunes, et à l'époque, je ne pensais pas encore à trier les cartes afin d'adapter la difficulté du jeu au public qui venait le tester. N'en demeura pas moins un réel plaisir de voir que le jeu était apprécié, et que peut-importe notre âge, tout le monde, peut apporter ses connaissances et faire entendre sa voix lors d'une partie.

Après cette belle aventure, je fus contacté par Amélie, rencontrée à Saint Aignan qui me proposa de présenter Clef de sol aux 24h du jeu de Chateauroux en 2016. Elle me proposa même de mettre en place un tournoi de Clef de sol! Le pied!

Hélas, la région connut à cette époque d'importantes inondations ce qui m'empêcha de me frayer un chemin jusqu'à ce nouveau terrain de jeu ludique. Déçu, je préférai rester philosophe, tentant de me consoler à coups de "Ce n'est que partie remise".

C'est alors qu'un élan de joie vint atténuer la déception Castelroussine !

En effet, j'appris que j'étais sélectionné pour le Paris est Ludique 2016! Youpiiiii, une sélection: Et quelle sélection!: 143 prototypes, 178 auteurs, pour 27 jeux sélectionnés (18 dans la catégorie familiale où concourerai "Clef de sol").

Ce fut un réel honneur de sentir que quelque part, des joueurs, un jury, un festival (et pas n'importe lequel!) pouvait croire en la qualité de mon jeu.

EDIT: Je n'en reviens toujours pas près de trois ans plus tard.

Comme pour Ludix, je fus donc confronté aux votes du public sans l'emporter mais encore une fois qu'importe! De belles parties furent jouées, j'eus l'occasion de retrouver Christian, que j'avais déjà croisé à Orléans et à Ludix, et eus aussi l'occasion de faire de nouvelles connaissances.

Ce week-end là, Paris fut définitivement ludique!

Voici ce que fut mon résumé du week-end à l'époque:


- Une quinzaine de parties de Clef de sol jouées par environ 90 joueurs.
- "Soldat Louis, on écoute ça depuis toujours avec mon frangin" (de la part d' une jeune femme qui fredonne en moins de dix secondes deux titres du groupe AVANT même de songer à leur tube "Du rhum, des femmes".
- Une jeune femme de 14 ans capable de chanter du Reggiani et du Moustaki (Notamment "Sarah"). Chapeau bas!
- Quelqu'un me citant "It" de Christine and the Queens. (Ca vous dit quelque chose vous? Je vais devoir aller faire un tour sur youtube).
- Un:" Dis donc M'sieur l'instit, vous saviez qu'une qu'une de vos collègues avait fait une parodie de la reine des neiges? : Libérée des livrets" (scolaires). Non, j'ignorais! (Mais youtube est mon ami ;) ).
- Serge Lama a chanté dans une comédie musicale: Napoléon. Ca compte? (ah bon? je vais finir par m'abonner à youtube moi!)
- "La mauvaise réputation, Jordy il l'a reprise!" (Heureusement qu'il me restait à ce moment assez de batterie pour aller vérifier sur youtube! Et c'est véridique! Bigre!)
-" C'est Jean Michel Jarre qui a écrit "Les mots bleus" ". (Ptite vérification sur ....wikipédia! (c'est plus pratique que youtube dans ce cas là!) et c'est vrai (il a du moins collaboré à l'album et sans doute à ce titre!)
-Thimothé, bénévole chargé de ma zone de jeu qui me confie que mon stand est un des deux jeux où l'on rigole le plus et où l'ambiance est la plus présente.
- "Ce jeu si tu l'avais fait y a dix ans, il aurait fait un carton"! (Merci! J'espère en tout cas qu'il verra le jour :) ).
- Et puis c'était aussi une organisation au top, des bénévoles au taquet et souriants, des joueurs sympathiques et enthousiastes!!!
-Alors pour finir, ces quelques mots que vous, joueurs, avez gravé dans le "livre d'or'" du jeu. Merci, ça fait chaud au coeur! :)

* Très agréable avec des amis ou la famille, même si l'on est pas très calé.
Auréliane.

*Un bon moment! L'idée est très intéréssante, surtout pour les mélomanes!
Merci :)
Laura

*Un peu compliqué pour les "sans mémoire", mais bon party-game, crée le lien entre inconnus.
Sylvie.

*Excellent jeu, accessible pour tous!
Bravo
Nathalie

*Très bon jeu, super fun!
Merci pour la partie!
Valérie et Tom

*Bon jeu, amusant de pousser la chansonette! Fun, bon courage.
Vincent

*Bon jeu pour de la bonne humeur, même si on est mauvais en culture musicale!
Emilie

*+1 sur le commentaire du dessus! sacré boulot...
Merci beaucoup.
Jean

*Bon jeu pour jouer par équipe...C'est un sacré boulot de compiler toutes les données
Jean Do

Paris, à bientôt j'espère!!!


Seulement voilà, l'expérience fut géniale, enrichissante, enthousiasmante...les adjectifs ne manquent pas. Mais il me fallut bien constater que mon aventure festivalière ne m'avait toujours pas permis de trouver un éditeur, de trouver la ou les personnes qui permettraient aux joueurs de pousser la chansonette sans m'avoir à leur côté.

Et puisque ni Cannes, ni Orléans, ni Ludix, ni le Flip, ni Paris ou Saint-Aignan ne me pouvaient me permettre de trouver celui qui m'aiderait à aboutir mon projet,je commençais à réaliser qu'il me faudrait aller seul au bout de ce projet, chose qu'à l'origine je voulais à tout prix éviter, n'étant pas adepte de la paperasse, de la comptabilité, du calculs de coûts et autres joyeusetés du même type.

En outre, un mail à la SACEM m'appris quelques jours plus tard que pour utiliser les titres des artistes existants, il me faudrait payer des droits:

"De plus, je vous précise que les titres sont effectivement protégés par le code de la propriété intellectuelle.

En conséquence la mise en place du jeu requiert au préalable un grand nombre d’autorisations au titre du droit d’auteur, au titre du droit des marques voire au titre des droits voisins si vous faites mention d’un artiste interprète."

Cette nouvelle, je la reçus comme une véritable claque tant le projet était basé sur les artistes et leur répertoire. Le jeu ne m'apparut alors plus que comme un projet fantôme qui ne pourrait jamais aboutir même en tirage ultra-limité...

C'est dans cet esprit que je m'inscrivis pour la troisième édition d'Orléans Joue, car si le projet ne devait pas aboutir, n'en demeurait pas moins l'envie de divertir les gens en leur faisant pousser la chansonnette.

Pour autant je ne parvins pas à me résoudre à l'idée qu'un tel jeu ne puisse pas être créé pour des soucis de droits. Après tout, d'autres jeux utilisent des phrases de chansons ou des noms d'artistes (le trivial pursuit par exemple. Payent-ils des droits? Quid des encyclopédies de noms propres?!)

Suite à plusieurs conseils avisés via facebook (la communauté des ludistes francophones), tric trac, de la part d'auteurs (un grand merci à Richard Champion et surtout à Sylvie Barc), de connaissances ludiques (Muriel de la MDJT notamment) et quelques temps plus tard de la chambre de commerce, j'appris que la réponse que m'avait fournie la SACEM au sujet des droits était éronnée puisqu'aucune musique n'est diffusée dans le jeu.

Ne restait donc "plus qu'à" résoudre cette absence d'éditeur pour continuer d'avancer, plus qu'à me remonter les manches et à me mettre au boulot, en gardant à l'esprit qu'il me faudrait franchir bon nombre de montagnes avant que le projet n'aboutisse.

A l'époque, le projet était de tout faire pour que Clef de sol soit auto-édité fin 2017.

Hélas, en lisant des articles concernant la fonction publique, j'appris qu'apparemment (depuis à peine un an), il m'était impossible d'être fonctionnaire à temps plein et auto-entrepreneur...

Dans la foulée j'appris que la demande pour se mettre à temps partiel (chose que je ne souhaitais pas puisque j'envisageais déjà de perdre quelques doniers en produisant le jeu) devait être déposée en début d'année pour l'année scolaire suivante.

Autrement dit: soit je faisais, en février-mars 2017, ma demande pour être autoentrepreneur de septembre 2017 à juillet 2018, sans avoir calculé les couts de fabrication, les délais et sans savoir comment monter une entreprise (un peu à la va vite donc!), soit il me fallait attendre le début de l'année 2018 pour faire cette demande sur l'année 2018-2019, ce qui me permettrait de mieux me préparer...mais ce qui signifiait aussi qu'il me faudrait encore plus d'un an et demi avant que le projet d'édition n'aboutisse. Ce que cette date pouvait me sembler lointaine!

C'est pourtant cette solution que je privilégiai, étant donné que malgré mon impatience, je ne souhaitais en aucun cas bacler ce projet que depuis tant d'années, j'essayais de porter.

[EDIT: heureusement que je ne me suis pas précipité tant je minimisais le travail que cela pouvait représenter].

En janvier 2017, j'annonçais donc sur la page facebook du jeu, mes intentions, mon ordre de bataille, histoire de me cadrer, de me motiver, de me donner une ligne directrice.

En avril 2017, je fis un premier bilan de cet ordre de bataille. Le voici:

"Il y a trois mois je postais ici quelques objectifs pour Clef de sol pour cette année 2017. Trois mois après, faisons un petit point:

-Joindre la chambre de commerce pour essayer d'en savoir plus sur les démarches à faire pour devenir auto-entrepreneur et auto-éditer le jeu.
==> C'est chose faite, mais le choix du statut, le taux de taxes, d'imposition et toutes ces adorables petites choses liées à la création d'une entreprise me semble encore très très floues! Heureusement, je me suis inscrit à un stage d'une semaine afin de découvrir le milieu de l'entreprise. Il commence demain!

- Joindre les imprimeurs et autres fabricants de jeux de société pour avoir une idée et comparer les coûts.
==>C'est chose faite. J'ai donc une idée de combien coûtera le jeu à la fabrication pour 100, 500 et 1000 exemplaires.

- Traduire les règles en anglais:
==> Ma meilleure pote est en théorie sur le coup! (Merci Jul!)

- Inclure les illustrations sur les règles.
==> Toujours en attente du devis de ma potentielle graphiste.

- Envoyer la plaquette de "Clef de sol internationale" aux éditeurs étrangers.
==> en stand by.

- Prendre rendez-vous avec l'inspection académique pour savoir s'il est nécessaire que je me mette à temps partiel pour finaliser ce projet.
==> Je ne peux pas être fonctionnaire à temps plein et auto-entrepreneur en même temps. Il sera donc nécessaire que je me mette à temps partiel. Or la demande aurait dû être faite début mars, pour l'année prochaine, ce que je n'ai pas fait car cela m'aurait forcé à précipiter le projet, ce que je ne souhaitais pas. L'objectif est donc de bosser à fond cette année pour que tout soit prêt (et fabriqué) pour la rentrée de septembre 2018, lorsque je serai à temps partiel.

Nouveaux objectifs:
- Créer un projet de financement participatif sur internet, ce qui inclut de choisir le meilleur site participatif (ulule? kickstarter), de faire connaitre le projet, de calculer au mieux les coùts (ca va pas être simple mais on va s'y atteler), de proposer différents paliers pour vous donner envie de soutenir ce grand projet et de faire un peu (beaucoup) de promo.
- Décider si la version internationale de Clef de sol sera un second projet à financer ou si elle fera partie des paliers à débloquer lors de l'achat en ligne de la version francaise.

-Joindre ma graphiste pour que le projet avance véritablement et soit fini d'ici un an. Envisager éventuellement d'autres graphistes. (ce que je ne souhaite pas)

-Mettre en place la création d'un site internet sur lequel je pourrais expliquer le projet et vendre le jeu une fois qu'il sera sorti.

- Envisager de travailler avec des distributeurs pour que Clef de sol soit vendu en boutique. (Ce n'est pas prévu pour l'instant)

- Aller voir les imprimeurs blésois pour voir si ils peuvent proposer de meilleurs prix que les fabricants que j'ai pu contacter.

- Enfin, relire, corriger, réagencer, mettre à jour et remplir les cartes des 1200 artistes que comptent la version francaise, son extension, la version internationale et son extension, ce afin de n'oublier aucun titre tout en passant de 12 à 20 titres par carte pour pouvoir au mieux redécouvrir chaque artiste. (Et la version francophone de base est pour ainsi dire terminée! Aux suivantes!)

Sur ce, je vous laisse, j'ai du travail! ;) A bientôt pour de prochaines news!


A la relecture de ce premier bilan, je réalise que du chemin a été parcouru depuis. Car, par la suite, il m'aura fallu établir et gérer bien des tâches en les priorisant, car certaines de celles évoquées ci-dessus n'auraient même pas dû être évoquées alors que mon marathon éditorial commençait à peine.


Mais je vous en parlerai sans doute davantage d'ici quelques jours! ;)

A très bientôt donc!




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