[JeuxNco.org] Interview de Ludovic PAPAIS (Boite à Heuuh Editions)

« J’aime bien chiner sur le net afin de trouver des OLNI. »

[JeuxNco.org] Interview de Ludovic PAPAIS (Boite à Heuuh Editions)

« Qu’est-il arrivé à Agatha ? ». Il n’y a pas de solution, ou de chemin balisé. Le jeu est totalement collaboratif et créatif !

Jeux’n’CO : Peux-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas encore ?

Ludovic Papaïs (Boite à Heuuh Editions) : Bonjour, j’ai 30 ans, je vis avec ma femme dans la campagne toulousaine. Je suis ingénieur en sûreté de fonctionnement et depuis quelques mois je me suis mis à mi-temps pour monter la Boite à Heuhh, une maison d’édition dans le monde ludique. L’existence réelle de la Boite à Heuhh date de septembre 2010, mais j’ai commencé à y réfléchir presqu’un an avant.

Derrière la Boite à Heuhh, il n’y a que moi, même si de nombreuses personnes interviennent régulièrement, dont ma femme qui me supporte… (oui… dans les deux sens du terme).

Jeux’n’CO : Quel parcours as-tu suivi pour devenir éditeur dans le monde du jeu ?

Ludovic Papaïs (Boite à Heuuh Editions) : Voilà plusieurs années que je suis fan de jeux de société, jeux de rôles, de figurines… etc. Et depuis quelques temps, ça me turlupinait de pouvoir mêler passion et travail. Suite à la découverte de quelques jeux narratifs introuvables sur le marché français, je me suis dit que ça pouvait être l’occasion qui fait le larron (expression ringarde n°052).

Jeux’n’CO : Quels sont les principaux critères pour l’édition d’un jeu ?

Ludovic Papaïs (Boite à Heuuh Editions) : Il y a un critère prédominant : que le jeu me plaise et que je me dise « Il sera mien !!! ». Ca serait dur sinon de faire la pub du jeu. Cela va même au delà. Pour Sweet Agatha, j’ai signé le contrat avec l’auteur américain avant même d’avoir joué au jeu, tellement j’étais enthousiaste (et je le suis encore après plusieurs parties).

Un autre critère qui compte pour moi, c’est qu’il faut que le jeu soit vraiment sans équivalent sur le marché. Je n’y arriverais pas tout le temps, mais j’essaierais de m’y tenir. J’aime bien chiner sur le net afin de trouver des OLNI (Objets Ludiques Non identifiés).

Et enfin, j’essaye de rester sur le marché des jeux narratifs qui sont bien implantés aux Etats Unis, mais aussi dans les pays nordiques, anglo-saxons et en Italie.

Jeux’n’CO : Peux-tu nous présenter le dernier jeu que tu as édité ?

Ludovic Papaïs (Boite à Heuuh Editions) : Le dernier jeu que j’ai édité est aussi le premier (d’une longue série j’espère). Il s’agit de Sweet Agatha, un jeu pour 1 ou 2 joueurs d’une durée de 2 heures environ (peut être un peu plus pour la première partie). Un joueur incarne le meilleur ami d’Agatha, une jeune femme qui a disparu. Un livret est fourni dans une enveloppe avec les règles, dans ce livret sont compilés les premiers pas de l’enquête qui est faite dans l’appartement de la disparue. Le but du jeu est de construire, au travers de dix scènes, une histoire qui devra répondre à « qu’est-il arrivé à Agatha ? ». Il n’y a pas de solution, ou de chemin balisé. Le jeu est totalement collaboratif et créatif, la notion de victoire vient du plaisir et de la satisfaction que l’on a eu à créer notre histoire. Cette notion est nouvelle dans l’univers francophone ludique. En effet, parmi les rares jeux narratifs qui existent on pourrait citer « Il était une fois » ou « Petits meurtres et faits divers », jeux qui proposent un vainqueur et qui ne laissent pas une aussi grosse liberté créative.

Jeux’n’CO : Es-tu toi-même un passionné de jeux ?

Ludovic Papaïs (Boite à Heuuh Editions) : Oui. Et je pense en plus que pour être éditeur de jeu, c’est un vrai plus d’être un passionné. Cela me permet de me poser certaines questions de Geek, que je ne me poserais pas.

C’est aussi un malus pour mon stressomètre, car comme tout bon passionné, j’ai envie que le matos soit nickel, ce qui peut conduire à de grosses nuits blanches lorsque l’on est confronté à un problème « superficiel » d’édition.

L’ajout d’un sachet zip pour Sweet Agatha vient de cette paranoïa, je me suis dit que ça serait un moyen de protection supplémentaire au cas où les joueurs souhaiteraient emmener leur jeu en vacances…

Jeux’n’CO : Quels sont tes futurs projets ?

Ludovic Papaïs (Boite à Heuuh Editions) : Les futurs projets de la Boite à Heuhh sont nombreux, actuellement nous (relecteurs, traducteurs, maquettistes…) travaillons sur pas moins de 6 projets. Dont deux se rapprocheront fortement d’un jeu de société. Ces sorties s’étaleront d’ici mi-2011.

Le premier est Dirty Secrets. Il s’agit d’un jeu de rôle sans meneur, sans préparation et se jouant entre 4 à 12 heures. Un joueur incarne un enquêteur pendant que les autres prennent à tour de rôle la narration en main. Les joueurs sont aidés dans leur narration par des fiches remplis semi-aléatoirement. Ce jeu devrait sortir d’ici la fin d’année si tout se passe bien.

Ensuite viendra Remember Tomorrow, est un jeu de rôle d’une quarantaine de pages permettant de joueur dans des univers futuristes légers (comme les univers de William Gibson ou Blade Runner). Là aussi, le jeu est sans meneur.

Je vais essayer de sortir aussi pour la fin d’année un jeu de rôle d’apéro fun, pouvant se jouer en 15-30 minutes.

Jeux’n’CO : Je te remercie au nom de l’association Jeux’n’CO pour le temps que tu m’as consacré et je te laisse le mot de la fin.

Ludovic Papaïs (Boite à Heuuh Editions) : Merci à Jeux’n’CO de donner la parole à d’aussi petits éditeurs. Je vous souhaite une bonne continuation. Et pour le dernier mot : « Muffin ».


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