Jeux Viens à Vous Salvador Malévich

[The Void]

J’ai rencontré Salvador Malévich à Paris est ludique.

Celui-ci faisait tester un obscur jeu appelé The Void. Cela fût ma révélation!

L’homme n’était pas seulement un auteur mais bien plus que cela…

Voici en exclusivité un entretien avec l’homme d’un autre monde, celui d’un Paradis Blanc.

Salvador Malevich, bonjour, auriez-vous la gentillesse de vous présenter ?

Bonjour, mon cher ami !

Tout d'abord, merci pour cet entretien. Je m'appelle Salvador Malevich et je suis artiste depuis l'âge de 4 ans. A cette époque, j’aimais le bleu, le rouge et le jaune... J’avais des goûts très primaires.

Et puis j'ai fini par découvrir que la vraie couleur était le blanc ! Les blancs plutôt !

Vous savez que le blanc n'est pas une couleur ?

Cela, mon cher, c'est ce que l'on vous apprend à l'école ! Mais y avez-vous vraiment réfléchi par vous-même ? De manière approfondie ?

N'avez-vous jamais observé la finesse des blancs ?

Moi, ma vie s'est transformée à partir du jour où j’ai découvert le blanc sous toutes ses formes, ses nuances, ses intelligences…

Je suis un autre homme !

C'est-à-dire ?

J’ai compris quelle était ma mission : révéler la richesse du blanc au monde entier !

Ce jour-là, The Void est devenu une évidence...

Dans ma cervelle, du moins, n’est-ce pas. Mais il fallait la rendre concrète, cette évidence !

Et Dieu a mis sur mon chemin un homme, mon double, mon ombre, mon âme sœur, mon autre moi en somme, la force de ma foi, ma faiblesse et ma loi, mon insolence et mon droit... Juste Leblanc.

C'est ici, en Sibérie, que Juste Leblanc puise son inspiration. Un voyage qui a bouleversé Salvador

Pourquoi n'avez-vous pas illustré le jeu vous-même ?

J'ai essayé, je vous l'avoue...

Mais j'ai dû me rendre à l'évidence : je ne maîtrisais pas mon sujet.

Je me suis senti incapable de parachever la dimension artistique du jeu. Juste, lui, a su redonner à The Void sa part cosmique, et l'emmener vers sa destinée : un chef-d'œuvre.

Vous savez que j'adore votre jeu, mais n'exagérez-vous pas un tout petit peu lorsque vous parlez de chef-d'œuvre ?

Vous plaisantez, mon ami ? Le jeu n'est-il pas de l'art ?

Euh... Je ne m’avancerai plus à ce propos...

Eh bien si, le jeu est de l'art, et The Void est un authentique chef-d'œuvre !

100 nuances de blanc, mon ami, pas 50 nuances de gris, non, 100 nuances de blanc !

De la pureté à l'extrême pureté...

Il s’agit certainement d’une référence à la montée du poète dans la Divine Comédie, allant vers sa belle Béatrice ?

Euh, non… Je pense plutôt à Omo.

Dès 1979, le chimpanzé d’Omo m’a ouvert la voie en lavant plus blanc que blanc. The Void était déjà là, en gestation, mais à l’époque, c’était tabou.

Tabou ? Qu'entendez-vous par là, Salvador ?

Vous imaginez bien les pressions que j'ai subies (et que je subis encore d'ailleurs) pour m’empêcher de publier mon œuvre.

De qui ?

Vous le savez très bien. Le monde entier du jeu est contre moi.

Sans parler du syndicat des coloristes.

Salvador, vous ne seriez pas un peu paranoïaque ?

Moi, paranoïaque ?

Ecoutez-moi :

Klein est mort d’un AVC à 44 ans…

Soulages a fait des intoxications alimentaires toute sa vie.

Quant à Wolfgang Warsch, mon confrère, il tousse depuis la semaine dernière.

Vous croyez que c’est un hasard ?

Sauf votre respect, vous êtes en train de développer une théorie du complot.

Bien sûr… Je suis, tel que vous me voyez, parfaitement sain d’esprit, Monsieur !

Ce sont ces gens qui veulent faire croire que je suis fou !

Regardez, Jack Lang m’a nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 1983. Jack Lang, tout de même !

Croyez-vous que je sois n'importe qui ?

Non, pardonnez-moi…

(Il s’emporte et m’interrompt)

Nous avons travaillé 8 mois avec Juste pour obtenir ces 100 nuances ! Nous les avons sélectionnés parmi 600 nuances, bon Dieu !

The Void et ses 100 nuances de Juste Leblanc

Je suis désolé, je ne voulais pas vous froisser…

(Il me balance un paquet de cartes à la gueule)

Quel culot, Monsieur Jeux Viens à Vous !

Vous pensez connaître le blanc parce que vous calez devant votre prochain article ?

Vous croyez quoi ? Que le blanc nacré est comparable au blanc cassé ?

Non, non, pas du tout…

Vous voyez quoi là ?

(Il me montre une carte du jeu)

Du blanc ?

Du blanc d’albumine, monsieur ! Et là, vous voyez quoi ?

(Il me montre une autre carte)

Euh… Du blanc ?

Du blanc de zinc ! Vous devez être aveugle, Monsieur Jeux Viens à Vous, pour ne pas voir la différence !

Heureusement que mes contributeurs sur Kickstarter auront les yeux en face des trous, eux !

Très bien, pas de problème. (J’essaie d’enchaîner)

Salvador, que souhaiteriez-vous que l'on retienne de vous le jour où vous quitterez le monde ludique ?

Je ne quitterai pas le monde ludique ! Jamais !

Mais j’aimerais qu’on se souvienne de la pureté absolue qui m’anime.

Salvador, êtes vous heureux ?

Oui !

Et je trinque même pour vous, mon cher !

A la void !

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Les parts d’ombres qu’on pouvait voir pour ce projet avant cet entretien ont fondues comme neige au soleil. Le propos de M. Malevich est parfaitement clair ! Certainement un grand homme (quoiqu’un poil puriste pour moi.)

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