Great Western Trail : Wayne dégaine chez Gigamic

Ce monsieur commence sérieusement à me titiller les moustaches… c’est vrai quoi ! Mombasa, Isle of Skye, Broom Service… du bon, que ce soit du plus léger au plus lourd en terme de règles… Oui, vous l’aurez sans doute reconnu, c’est bien d’Alexandre Pfister dont nous parlons… un auteur qui, comme Feld, Chvatil ou même Knizia en son temps, résonne aux oreilles du joueurs avertis et déclenche automatiquement l’IRL (Intern Radar Ludic) : “ça pourrait bien être du très bon, choppe les règles sur la Toile et renseigne-toi sur sa disponibilité”

Lors du salon d'Essen, son dernier jeu, Great Western Trail a eu le vent en poupe et nous en parlions brièvement dans notre article sur le grand salon de l'année. De prime abord, le jeu semble bien "à l'allemande", avec un énorme plateau central, des plateaux individuels, des palanquées de tuiles, une foultitude de cartes, de l'argents en masse... et un carnet de score. Allez, nous sommes repartis pour une salade de points de victoire dans l'univers des troupeaux de bovidés, menés par ces folkloriques cow-boys d'Abilène jusqu'à Kansas City où le train prendra le relais. Yeeehaaa !

"Les cowboys"...

Tout au long des tours de jeux, vous ferez plusieurs fois le voyage avec votre troupeau le long des différentes pistes traversant divers paysages (pour divers effets) qui mènent à Kansas City. Si l'on n'y rencontre que quelques indiens et deux, trois éléments aléatoires, ces pistes ne devraient pas rester désertiques longtemps puisque vous pourrez y construire différents bâtiments pour autant de nouvelles étapes possibles sur ces routes. Ne faire qu'y passer pourrait grever votre budget par des taxes à payer à la banque ou au joueur propriétaire de la tuile ici construite. Mais faire un voyage trop long réduit vos rotations jusqu'à Kansas City où vos cartes "Troupeau" en main vous rapporteront bien des PVs et des billets verts.

Bien sûr, le bâtiment sur lequel vous vous arrêterez vous permettra un certain nombre d'actions : construire, récupérer de l'argent, faire avancer sa locomotive, embaucher, améliorer la qualité de son cheptel par de nouvelles cartes Troupeau plus intéressante... oui, il y a même un petit côté deckbuilding à gérer son paquet de cartes Troupeau. Bien sûr, s'arrêter sur un bâtiment adverse ne vous permettra qu'une action optionnelle... d'où l'intérêt de se positionner correctement et de proche en proche le long des routes pour ne pas être épuisé par le voyage et n'arriver qu'avec quelques vaches maigres.

L'arrivée à Kansas City est toujours un peu une fête et ça attire du monde. Du coup, de nouveaux travailleurs arrivent ainsi que de nouvelles constructions neutres le long de la route. La vente de vos bêtes à corne vous rapportent puis il vous faudra les charger dans le train pour... pour une destination de votre choix suivant vos possibilités. Et là encore, il faudra être avisé pour rejoindre les bonnes destinations qui vous permettront de récupérer des cartes Objectifs, libérer des cases sur votre plateau personnel pour augmenter votre efficacité et vos possibilités d'actions... Bref, op-ti-mi-ser ! D'autant que le train, ça coûte cher... à moins que vous n'ayez embauché quelques ingénieurs pour investir dans le rail également ? Vous pourrez même le long des voies améliorer les gares qui s'y trouvent... encore de quoi faire des actions bonus immédiates et profiter d'amélioration du scoring en fin de parties.

Fin de parties qui arrive d'ailleurs lorsque le marqueur d'embauche quitte le marché, marquant le dernier tour que chaque joueur effectuera ensuite. Vous finirez, plein de poussières récoltées sur la piste, par prendre le carnet de score en 12 lignes différentes : Argent, bâtiments construits, destinations livrées, les gares atteintes, les tuiles Danger affrontées victorieusement, le bétail de qualité, les cartes objectifs, les tuiles Gare achetées, vos employés, certains emplacements sur votre plateau personnel et le marqueur d'embauche récupérée... Celui qui a le plus de PVs devient le "Rancher" de l'année !

... de "The Culpepper Cattle Co." passent la "Red River"

Il y a du Caylus et du Egizia dans ce "Great Western Trail"... et le jeu d'Alexandre Pfister ne pâlit pas devant ces très bonnes références. Du Caylus pour cette aspect de construction de route (ici plusieurs chemins sont possibles) avec l'intérêt de se placer aux bons endroits pour récupérer des taxes et soi-même se faire un "chemin d'actions optimisés" ; De l'Egizia sur l'aspect "j'avance sans pouvoir repartir en arrière", bien qu'ici, vous bouclerez entre quatre et six fois le "Drive", mais toujours en avançant seulement.

Si les joueurs occasionnels pourraient être refroidis par tout ce qu'il y a à voir, par tout ce qu'il est possible de faire, comme c'était le cas dans Mombasa, ce dernier jeu ne devrait pas les convaincre davantage, à moins que le thème ne leur parle plus pour les entraîner dans cette aventure. Ce thème, d'ailleurs, est une promesse d'aventures et de grands espace si on s'en réfère au cinéma. Pourtant le travail de cowboys n'avaient rien d'aussi romantique à bouffer de la poussière dans les beuglements des longhorns. Dans le domaine du jeu, le thème et la façon globale dont il est traité dans ce jeu est plutôt agréable. Comme dans Mombasa, une fois encore, si on apprécie de se raconter l'histoire de la partie, on peut le faire, même si très vite, ce sont les réflexions et les calculs qui prennent le dessus.

De fait, du côté des aficionados de la réflexion et des jeux à forte courbe d'apprentissage, bonheur et volupté. Il va falloir optimiser de tous les côtés, choisir sa stratégie et être capable de la faire évoluer en fonction des agissements des autres joueurs. Il va falloir gérer tout en profitant des opportunités qui se dévoileront lors de chaque partie. Les parties, que ce soit par la mise en place et les différents tirages apporteront toutes une part d'analyse, ce qui conforte une bonne rejouabilité.

Concluons donc en disant que nous avons bien hâte de recevoir Madame Mathilde qui viendra, dans une prochaine TTTV, nous expliquer et nous faire jouer à ce Great Western Trail puisque, Ô joie, après Mombasa justement, Gigamic nous promet pour le premier trimestre 2017 la VF de ce très bon "gros jeu".... Yeeehaaa derechef, en lançant mon Stetson et en tirant deux trois coups de feu en l'air, oserai-je !

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[[Broom Service](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/broom-service)][[Caylus](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/caylus)][[Egizia](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/egizia-0)][[Great Western](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/great-western-1)][[Isle of Skye](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/isle-of-skye)][[Mombasa](https://www.trictrac.net/jeu-de-societe/mombasa)]
8 « J'aime »

C’est du lourd mais le jeu est finalement très original dans les sensations qu’ils dégage.
On a envie de tout faire, on peut tout faire, mais au final c’est une course vers Kansas City et si on fait tout, on perd.

5 « J'aime »

Coup de coeur 2016 pour moi ! (de loin)

2 « J'aime »

super nouvelle !

2 « J'aime »

Oui, super nouvelle, un jeu de ranch qui me… branche ! Merci Gigamic ! Et vivement de voir Madame Mathilde en selle, celle qui viendra nous montrer un beau jeu et nous compter une belle histoire…

1 « J'aime »

Miam Miam… ;o)

Plus attirant que Mombasa pour moi, merci Gigamic :slight_smile:

très grosse réussite

Pfister… Acte 4 :grinning:

Excellent jeu ! J’aime beaucoup Mombasa mais faut reconnaitre qu’il est exigent et pas franchement fun, Great Western Trail m’a vraiment surpris à ce niveau-là. Le jeu est fluide, les tours sont rapides et le thème m’a semblé bien plus présent. Le top quoi. 3h30 la 1e partie à 4, on n’a pas vu le temps passer !