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Femme et jeux de société

Dans le tout dernier épisode de Proxi-Jeux, le thème était “la place de la femme aujourd’hui dans le monde du jeu de société”… Autant vous dire que j’avais des tas de choses à raconter. Mais en même temps, la crainte de tomber dans les poncifs ou les stéréotypes liés à ce type de débat - surtout investi le temps d’une chronique - m’inquiétait profondément. J’ai déjà eu une discussion que je qualifierai de houleuse sur le sujet. Il est difficile pour des francophones de se figurer la société japonaise et son fonctionnement à distance. Surtout lorsque l’on ne connaît le Japon qu’à travers un voyage touristique de quelques jours ou le plaisir pris à jouer Love Letter. Et il est tout aussi difficile d’en parler d’expérience sans omettre les informations les plus fondamentales…

Le Japon, pour simplifier et résumer, a développé un univers ludique concentré sur les hommes, généralement célibataires et peu enclins à s’entourer de filles ou de femmes. Si vous voulez en savoir plus, je vous renvoie sur ma chronique publiée dans le premier épisode du numéro 56 du podcast Proxi-Jeux.

Precure et compagnie !

Ce dont je voulais parler, pour rebondir suite à cette chronique, c’est des jeux aux thématiques douteuses dont je ne cesse d’espérer qu’un jour elles disparaîtront. Pour illustrer ma révolte - calme comme le vent qui souffle dans un paysage de Hiroshige - j’ai décidé de vous parler de deux jeux…

L’un était disponible au Game Market de Tokyo qui a eu lieu le 1er juin de cette année et l’autre a été annoncé pour le 25 juillet ! La création japonaise fait parler d’elle depuis désormais deux ou trois ans et il n’y a aucun doute, c’est Love Letter qui a lancé cette vague de jeux à deux sous qui valent leur pesant d’or. Sail to India, Lost Legacy, Card of the Dead, Minivilles, bientôt X-ing ou Dungeon of Mandom… c’est une déferlante de jeux japonais qui envahit les magasins en dur ou en E-matière.

Pourtant, il y a tout un pan de la création qui reste dans l’ombre pour les Européens et j’ai envie de dire : tant mieux. Comme je l’ai expliqué dans ma chronique audio, une grande partie des joueurs japonais (et je fais l’impasse sur les joueuses exprès) aiment, que dis-je, adorent, vénèrent les objets ludiques aux allures dénudées…

En Allemagne, le merveilleusement idiot Busen Memo a plus d’une fois fait parler de lui, mais ici, les jeux du genre graveleux proposent des paquets de cartes où les illustrations prennent sans aucun doute le pas sur la mécanique en exposant des corps jeunes, sinon très jeunes, dans des tenues qui choqueraient n’importe quel papa. Bon, en même temps, au pays des “Precure”, où on apprend aux toutes petites filles à gagner des points en portant des vêtements courts ou laissant entrevoir, le sourire aux lèvres, des fantasmes pour pédophiles couverts par la loi, on peut se dire que finalement, tout cela est normal.

Malheureusement, pour tout papa qui passe le plus clair de son temps libre à s’amuser avec sa fille aux jeux Haba, Selecta ou aux folies ludiques des Fraga, vivre dans ce contexte est tout aussi inquiétant que mes névroses sont nombreuses. Les univers du type Precure sont partout au Japon et lutter contre demande une vigilance de tous les instants. Je n’accorde d’ailleurs pas beaucoup plus de foi aux sucreries de Walt Disney, soit dit entre nous… Let it go, let it go! (Avec l’eau du bain, oui !)

Réacs OP

Et puis, parce qu’on ne peut pas nier l’actualité japonaise lorsque l’on parle d’un sujet tel que celui-là, sachez simplement que le Japon est encore entaché par les polémiques de ses hommes politiques, aussi réactionnaires que conduits par des discours indigents… Il y a à peine quelques jours, un coup d’éclat a été médiatisé suite aux remarques lancées par quelques couards sexistes lors d’une discussion sur les difficultés que rencontrent les femmes japonaises à concilier vie professionnelle et vie de mère. Parmi les délicates fulgurances : “Tu fais partie de celles qui devraient se marier le plus vite possible” ou encore “Tu n’es même pas capable d’avoir des enfants !”.

Et là où je me détache de ce que rapporte Hélène Guinhut, la journaliste de Elle, c’est que non, cette histoire n’a pas révolté les Japonais. Encore une preuve que, encore trop souvent, les journalistes semblent ne pas pouvoir s’empêcher d’appliquer leur propre réaction, culturellement marquée, à celle d’un pays bien éloigné encore de leurs dynamiques sociales. Non, les mentalités n’évolueront pas à cause de ce coup d’artifice purement sexiste.

Au contraire, le débat qu’a lancé Ayaka Shiomura restera dans l’ombre de la polémique et ça arrangera bien les partisans d’Abe, de Masuzoe (le gouverneur de Tokyo, l’un des pires personnages qu’on puisse imaginer. Il avait notamment expliqué aux médias que les femmes ne pouvaient pas entrer en politique parce que, selon lui, “les menstruations empêchent les femmes de prendre des décisions importantes”) et les autres grabataires façon teishukanpaku, parce qu’ils ne se cachent pas de dire et répéter que la femme n’a pas sa place dans la société professionnelle des hommes.

Une femme doit être à la maison à s’occuper des enfants, à préparer le déjeuner de son mari et disparaître entièrement du monde public.

Quand un tel environnement n’interroge qu’une infime partie de la population et les médias, qui se régalent d’un scandale qui leur donne de l’entertainment pour pas cher, il ne faut pas s’étonner que les femmes soient si mal traitées dans la création ludique. Même si les enjeux sont sans doute moindre, ça n’en reste pas moins un signe de plus, un affront de plus.

Allez, c’est parti pour deux présentations effarantes :

Petite culotte entre copains

Les 5 raisons pour lesquelles elle a choisi ces sous-vêtements !

Le principe du jeu est on ne peut plus simple. Certains joueurs vont essayer de deviner quels sous-vêtements a choisi le joueur qui incarne la jeune fille invitée à un rendez-vous.

<img alt=“On choisit la “petite amie” et les autres joueurs incarnent tous le “petit ami”.” class=“size-full wp-image-807” src=“http://www.japantime.org/japanboardgames/wp-content/uploads/2014/06/play_01.png” style=“height:175px; width:300px” />

On choisit la “petite amie” et les autres

joueurs incarnent tous le “petit ami”.

Les “petits amis”, tous pour un et un pour tous, vont recevoir une des 5 cartes qui permettent de définir l’ambiance du rendez-vous : quel type d’homme êtes-vous ? Dans quel lieu proposez-vous d’aller ?, etc. Une fois que chacun a écrit à l’abri des regards indiscrets ce qui lui vient à l’esprit, tous les “petits amis” découvrent leur réponse.

Quel genre d’homme ? Où ?

Le joueur, ou la joueuse mais je crains que les filles ne soient pas de la partie (!), qui incarne la “petite amie” va alors composer 4 tenues légères différentes en essayant de coller au mieux aux réponses qui ont été données… Une fois les combinaisons réalisées, la “petite amie” les découvre aux “petits amis”. A eux désormais de trouver la tenue sélectionnée…

Je me demande si ça marcherait pour

un rendez-vous chez un psychiatre ?

La note de musique, ça doit être le bruit

que font les hormones des garçons solitaires.

Et voilà ! Rien de plus, rien de moins. Non seulement, le thème est douteux mais en plus la mécanique n’a aucun intérêt en soi. 4 propositions, choisissez au hasard… Voilà une idée de mécanique ludique géniale !

Ah, j’oubliais de préciser que le joueur avec le plus de points à la fin l’emporte. Le jeu. Parce que la nuit, évidemment, se finira comme chaque soir, chez papa et maman en solitaire. Nom d’un fondement appâté ! Alors, bon, pour ceux qui vraiment trouvent qu’il y a là de quoi s’éclater pour les 5 prochaines années avec un jeu super original et magnifiquement produit, sachez que ça ne vous coûtera que 3800 yens. Oui, une bagatelle. Allez, une ou deux images pour vous montrer le matériel.

Le matériel.

Le matériel.

Un peu plus de matériel.

Un peu plus de matériel.

Et le plus drôle dans cette histoire, c’est que j’ai découvert le jeu par le plus grand des hasards. En fait, et ça risque de briser un peu le mythe pour un auteur qui a créé un jeu appelé Love Letter, j’ai remarqué le jeu dans les mains de Seiji Kanai à la clôture du Game Market. En lisant le titre, je croyais avoir rêvé mais non. Le jeu existe. Il est même vendu ! Mais attendez, il y a bien pire. Vous allez voir. Et encore, je vous passerai les illustrations à tendance pédophile de certains jeux… Non, en fait non. Aujourd’hui, ça va piquer.

Un soutien-gorge, avec votre jeu ?

Zombie, une joueuse, sur Twitter :

エロゲ特典にブラジャー付けるとか、いよいよ本当にあの業界頭おかしい En cadeau avec ce jeu érotique, un soutien-gorge… Ce monde est décidément bizarre.

Plutôt que de vous parler précisément du jeu et de son immatérialité mécanique, je vais juste mettre deux illustrations, ça devrait suffire. En plus, ça ne coûte que 8800 yens ! Franchement, vous imaginez ? Le plus triste, c’est les commentaires qu’a engendrée cette annonce. La catchphrase du jeu, c’est “imaginez-vous (les garçons) jouant les petites amies idéales”… Ce sera aussi un jeu vidéo, au passage. J’oubliais l’essentiel : vous aurez le choix entre plusieurs modèles. Faut pas déconner quand même.

Oui, vous ne rêvez pas. Oui, je sais, ça pique au moral.

On pourra peut-être me rétorquer qu’on est là dans la différence culturelle et qu’il ne faut s’emporter ou voir le mal partout. Mais en réalité, après en avoir discuté avec ma chère et tendre, bien qu’elle soit une joueuse tout comme je suis joueur, pas question pour elle de circuler dans les allées encombrées du Game Market. Et il en est de même pour nombre de mes amies joueuses.

Pour celui qui en est conscient, le Game Market a des zones d’ombre qui font parfois froid dans le dos. Pour l’illustrer, je vous montrerai une illustration. Je l’ai montrée. Plusieurs fois. Et les réactions ont été violentes. C’est moi qui voit le mal là où il n’y en a pas ?

Alors, toujours envie de jouer aux jeux japonais ?

On est à la limite de la pédophilie qui, je le rappelle, est autorisée dans le monde de l’animation au Japon. La possession de “produits” ouvertement pédophiles, hors animation, l’était encore il y a à peine deux semaines. Le Japon aura attendu 2014 pour interdire cette pratique. Et comme pour la loi contre les stalkers, à l’origine de nombre de tragédies ici, le gouvernement japonais se montre frileux à l’idée d’aborder ces problématiques essentielles.

Le jeu de base, Heart of Crown, un jeu de deck-building au demeurant très bon et présent à Essen l’année dernière via Japon Brand, proposait des illustrations inspirées elles aussi du monde de l’animation mais à aucun moment ne tombait dans ce glauque effrayant. Je compte bien poser la question à l’auteur du pourquoi, enfin, que diable ?

Ces jeux ne représentent évidemment pas la majorité des jeux produits au Japon, mais leur nombre est indéniable et c’est pour ces jeux que les files d’attente sont les plus longues. Files d’attente que j’évite religieusement, même si Jésus, a.k.a le Christ n’a rien à voir là-dedans.

Izobretenik

9 « J'aime »

Joli article qui montre que le Japon n'est pas seulement le pays du kawai. Merci.

3 « J'aime »

ça va attirer les beaufs un article comme ça...

Moi je le trouve rigolo le jeu des petites culottes, autant que "coup d'un soir".

Merci pour cet article très intéressant.

Si la distinction entre le subversif et le glauque n'est pas toujours facile à faire, le contexte politique que tu décris apporte l'éclairage qui fait clairement pencher la balance vers le très mauvais goût...

Il doit être assez déprimant de voir que les jeunes générations de femmes et d'hommes ne se saisissent pas de ce sujet pour le renvoyer dans la gueule des élites locales !

A quand un mai 68 à Tokyo ?

1 « J'aime »

J'imagine que cette article a pu en étonné certain mais pour qui connaît la culture japonaise, il n'y a rien d'étonnant la dedans. Les japonais (enfin un certain nombre pas tous) ont toujours su entretenir ce que l'on peut appeler des perversions sexuelles. Cela fait partie de leur culture et il est évident que ce n'est pas les politiques actuels qui provoqueront un changement. D'un autre côté, des pervers il y en a dans toutes les cultures, c'est juste qu'au Japon, ils sont visibles.

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Un article très intéressant ! qui nous éclaire un peu sur le japon et son côté obscur !

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Christd : 3.87 !

Bon, allez, je retourne lire des mangas pour en savoir plus sur le pays où j'aime vivre depuis désormais de bien nombreuses années.

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@Christd : "Mentalité de bobo occidental", là pour le coup vous avez tellement pris de recul que j'en suis épaté. Tant d'arguments me font me demander, si en trouvant votre réponse aussi emportée que floue dans le propos, si moi aussi d'un coup je ne vois pas le mal partout ;)

Maintenant, comme je suis moi aussi un bobo occidental et que je n'embarrasse du recul que quand je m'adresse à un plus grand nombre que vous, la phrase "Parce que la nuit, évidemment, se finira comme chaque soir, chez papa et maman en solitaire" de monsieur Izo est une formulation imagée de "évoquer les relations inter sexes qui ne semblent pas des plus évidente" qui est de vous-même. Un bobo occidental qui fait de l'explication de texte, je suis sûr que ça va vous plaire ;)

3 « J'aime »

Cher Monsieur Christd,

L'avantage du Bobo Occidental, c'est qu'il est plus agréable que l'arrogant (sans doute un brin réac) qui se contredit en 3 phrases :o) En fait, c'est votre avis dont on a rien à faire, parce qu'il est sale, violent, mal écrit et un peu puant de mépris...

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M. Izobretenik,

Un grand merci pour cet article auquel j'adhère totalement.

Comme quoi, tout n'est pas bon dans le Japon. :-)

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Je ne suis pas loin de tendre vers l'opinion de Cristd, non pas sur la qualité et l'opinion de notre ami Izo, dont j'apprécie les interventions, mais sur notre propension généralisée à juger les us et coutumes des autres par rapport à nos traditions.

Je ne jugerai pas la société japonaise sur son opinion sur la place de la femme dans cette société, même si je suis à l'opposé de cette opinion.

Si l'Homme a de sérieuses tendances à vouloir dominer son prochain, il fût un temps très lointain où le polythéisme, qu'il soit religieux ou social, a permis une certaine sérénité dans les rapports entre les peuples. Quelques soient leurs us et coutumes.
Un jour, le monothéisme est arrivé, s'est imposé (par la force), nous a dit, nous a obligé à croire, ce qui était bien ou mal.
Et nous avons un peu de mal à nous en débarrasser.

;o)

Cher Monsieur @Christd,

On peut oui, et plein de gens ne sont pas d'accord avec moi et le dise, et tout se passe bien. Le truc c'est que eux, ils ne sont pas agressif comme vous l'avez été. Et si vous ne vous rendez pas compte de votre agression, c'est que vous êtes vraiment un sale type. L'auteur de l'article a bien eu du mal avec votre sale intervention. Et oui, c'est très agressif de ma part, c'est juste pour vous montrer ce que cela fait. Parce que moi, je sais quand je suis agressif. :o) Vos pieds, vous les mettez où vous voulez, par contre si vos doigts pouvaient avoir un peu plus de retenu, on en serait tous plus tranquille. Merci.
Monsieur Totoche dit en substance une chose qui va dans votre sens, et je pense qu'il n'aura aucun problème. Car le problème n'est pas l'opinion en soi, le soucis c'est la manière et les vôtres sont sales... A bon entendeur.

@Totoche

Les humains n'ont pas attendu le monothéisme pour s'opprimer et se massacrer les uns les autres. La volonté de domination a existé à toutes les époques, sous toutes les latitudes, et dans toutes les cultures.

C'est vraiment trop facile de réfuter la thèse de M. Totoche.

Ce que je trouve dommage dans ton intervention Chris, c'est d'abord que tu me juges aussi durement sans ne rien connaître de moi ni de mon expérience du Japon. Tu dis toi même ne pas avoir accès à cette culture et pourtant tu te places en position d'opposition à tout ce que j'ai écrit. Qu'est-ce qui te permet de te positionner ainsi, sinon juste l'envie de ne pas être d'accord.

Là où mon article doit échouer, c'est qu'en aucun cas ici je ne parle de la population japonaise dans son ensemble... Je parle de ces jeunes gens, qu'on classe parmi les otakus (mot à la mode pour qui aime les mangas mais qui a une portée sociale plus négative ici)... Ils représentent une infime partie des gens, mais dans le monde du jeu de société, ils sont très présents. Les jeux dont je parle ici ne sont qu'une petite partie de ce type de production.

Les jeux de Seiji, de Hiroshi et de quelques autres que vous connaissez en Europe prennent de plus en plus de place et, selon moi, c'est tant mieux. L'ouverture au public familial et féminin est lent, et la représentation des femmes et des enfants dans les événements du type du Game Market est minime, mais on va y arriver.

Cela aurait pu être l'occasion d'évoquer les relations inter sexes qui ne semblent pas des plus évidentes au Japon, mais tu préfères une formule lapidaire de condamnation ...

Alors, justement, si je n'en parle pas, c'est que parce là aussi, on est un peu dans le fantasme. Les relations inter sexes ne posent pas tant de problèmes que ça. La relation à l'autre dans le couple est certes différente et la rencontre amoureuse est parfois difficile (problème de temps, de timidité... mais un Français timide aura tout autant de souci) mais ne t'inquiète pas pour les Japonais... pour la plupart, ils se marient, ont des enfants... (pas suffisamment semble-t-il, mais là encore, c'est un autre sujet).

Par ailleurs, quand je vois les mangas, dessins animés et films que mon frère a pu regarder, je crois que tu effleures à peine la réalité.

Oui, manga et réalité. En effet, je dois être loin :)

Qui peut prétendre aborder un sujet aussi délicat et éloigné de vous sans en passer par quelques formules stéréotypes, parce qu'au final, c'est ce que l'on en retient. Et puis, soyons francs, les clichés ont la vie dure. La place de la femme dans la société japonaise est tout aussi complexe qu'elle ne l'est en France, mais ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui encore le sexisme est partout présent au Japon. Les féministes japonaises travaillent à améliorer les choses mais là encore, ça dépasse le cadre du jeu de société.

Je retourne à ma vie quotidienne où en tant qu'Occidental blanc armé de toutes mes certitudes, je vais aller mater de haut ces petits Japonais qui m'entourent en les jugeant avec mépris. Après tout, ce n'est pas comme si je partageais mon amour pour eux et leur culture depuis plus d'une décennie. Spéciale dédicace pour toi ! En espérant que tes propres certitudes en sortent grandies.

3.42 !

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Comme dit plus haut, mon ton était, à chaud, certainement trop véhément, même si je ne renie pas le fond.

Justement, pour quelqu'un qui a passé plus de 10 ans au Japon, et qui n'est plus habitué à être directement plongé dans l'agressivité (la véhémence, comme tu le dis), c'est dur de trouver la sérénité nécessaire pour répondre. En général, je passe mon chemin. Vu que la discussion a pris des proportions inattendues, je me suis dit qu'il était malgré tout nécessaire de répondre.

Je vois bien que je n'ai pas réussi, apparemment, à être assez clair sur mon sujet. En aucun cas il ne faut voir dans cet article une vision globale de la population japonaise. Je pense avoir encore assez d'humilité pour ne pas me poser en démiurge scrutateur dont les jugements sont forcément les seuls à être respectables.

Les otakus sont très particuliers. Il est d'ailleurs difficile de se faire comprendre quand le mot a perdu une grande partie de son sens, négatif, en passant dans la langue française ou anglaise.

Je te souhaite de réussir à comprendre cette culture qui, au dire de plusieurs personnes que ma femme connaît, reste hermétique aux occidentaux.

Je sais bien que je ne parviendrai pas à une complète aculturation, et je n'en ai pas non plus envie, à vrai dire, même si il est clair que je ne suis plus le Français que j'étais il y a dix ans (je le sens dans les décalages que je découvre en parlant avec des Français fraîchement arrivés, ou de passage)... La société japonaise est hermétique à partir du moment où on la refuse d'un bloc, ce qui arrive très souvent de la part des Occidentaux. Si déjà la plupart d'entre eux pouvaient faire l'effort d'apprendre la langue, de sortir de leurs communautés "occidentales", et d'avoir des amis japonais qui ne sont pas nécessairement des gens qui ont vécu à l'étranger ou attiré par l'anglais ou le français (plus facile à dire qu'à faire, vraiment), elle paraîtrait beaucoup moins hermétique.

Le Japon est très particulier, c'est sûr. Mais pour les Japonais, la France l'est tout autant. Je critique énormément de choses en France, et je ne vois pas le Japon non plus comme un paradis. La première année, j'étais dans la découverte et l'admiration continue. Mais les zones d'ombre existent, comme partout ailleurs. La place de la femme dans la société japonaise est une problématique importante, que mon épouse, que mes étudiantes vivent au quotidien. Avoir des enfants et travailler, avoir les mêmes chances à l'embauche que les hommes... des problématiques qui sont à analyser différemment de leurs parallèles en France. Mais les accepter d'emblée sans pouvoir émettre de critique sous prétexte que je suis un élément "extérieur" à cette société, est un principe complètement aliénant. Je ne pense pas qu'on puisse accepter de vivre longuement dans une autre culture si on se refuse à la regarder de près. Là, oui, la société devient hermétique.

Il y a des tas de choses que je reproche à ce pays... parce que les difficultés que j'y rencontre sont les mêmes que celles des Japonais. Il y a bien sûr des moments d'incompréhension, liés au culturel, mais ça ne représente qu'une partie des critiques que je fais au Japon.

Je ne pense pas qu'on puisse pénétrer la culture japonaise sans y voir ses enjeux sociaux et ses écueils. Je vis ces problématiques parce qu'elles me touchent au même titre que mes amis japonais, dont je partage très globalement le quotidien.

On pourrait en discuter longuement et je crains que le format digital soit un frein à une véritable discussion. Un jour, dans la vraie vie, en face à face, je pense que ce serait beaucoup plus productif et constructif.

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Cher Monsieur @Christd,

C'est amusant, dans la vraie vie, je ne me suis jamais battu :o) Manifestement vous devez être monothéiste pour penser qu'arriver au coup est une solution pour faire comprendre votre point de vue. :) C'est bien de me juger, médicalement en plus, juste sur 2 phrases. N'est ce pas ce que vous avez reproché à l'auteur de l'article que vous critiquez ? :o)

Pour supprimer un compte, il faut envoyer un courrier postal avec nom, prénom, adresse, mail, nom de compte à Flat Prod, 17 rue des Grands Champs, 45000 Orléans. Ou, le plus simple, ne plus écrire et votre compte aura l'air d'être supprimé.

Cher Monsieur @Christd,

"PS : Par contre le Docteur Mops et la finesse de ses propos me manqueront. C'est (presque) un plaisir de se faire remettre à sa place quand c'est fait avec intelligence !"

Celle là est excellente. Ho oui. Vous pensez, vous dites que vous et moi on en arriverait aux coup, mais je vous fais le pari que dans la vraie vie le bourre pif ne viendrait pas de celui que vous pensez... Vous êtes un sacré analyste vous. :o)

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@kerquist

C'est bien pour cela que j'ai débuté ma phrase par Si l'Homme a de sérieuses tendances à vouloir dominer son prochain.

Cependant, il n'y a qu'à ouvrir un livre d'Histoire pour constater que les sociétés multiculturelles, polythéistes, mutitoutcequonveut, ont été des modèles(même si tout n'était pas parfait) de démocratie de culture, etc... avant qu'on leur impose un dogme unique. Même si la patte de l'Homme a forcé les choses.
Ces choses n'ont pas vraiment changé au vu de l'actualité d'aujourd'hui.

Mais ce n'est pas vraiment le sujet.

:o)

Pour en revenir aux jeux, est-ce si important de voir des jeux avec des petites culottes ou autres représentations ?

Ce serait un jeu français ou européen, on dirait que c'est un jeu sexuel entre adultes consentants. ;o)

Là, il y a le contexte particulier décrit par Izo.

Difficile d'avoir un avis tranché.

:o)

@Izobretenik : si ça peut te rassurer un peu, c'est un collègue Japonais qui m'a parlé de l'affaire autour de Shiomura-san, et il était affligé (cela étant, ce collègue vit à l'étranger et n'est donc pas très représentatif de ses compatriotes, c'est vrai). Pour ceux que ça intéresse, il y a cet article sur le sujet.

En tout cas, ton article reflète plutôt bien la vision que j'ai du Japon... et je trouve que tu es plutôt gentil dans tes commentaires lorsque tu indiques que les dérives sont celles des otaku : j'ai bien peur que ça ne soit beaucoup plus ancré dans la société japonaise dans son ensemble, et que l'attrait pour les dessins de petites filles dénuées ne se limite pas à quelques geeks. La boite pour laquelle je bosse est japonaise ; on fait des jeux sociaux pour mobile - l'an dernier nous avons adapté deux de nos titres JP pour le marché US, et je peux dire que nos artistes ont eu fort à faire pour modifier certains dessins (genre une petite fée qui avait l'air d'avoir 8 ans, mais qui bien évidemment était nue et aguichante) :|. Bref, c'est spécial (et je ne parle pas de tout ce que pouvaient me raconter mes collègues Japonais lorsque j'ai passé 6 mois à Yokohama à la fin de mes études - le GIFL serait outré !!!).

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