Gateway la Révolte, le deck building dans l'univers de Sean Andrew Murray

[Clank!][Dominion][Thunderstone]

Nous avons l’habitude de vous parler de nombreux artistes qui viennent exercer leur art dans l’illustration de jeux de société. Ce qui est plus inhabituel c’est de voir un jeu créé pour les dessins d’un artiste.

C’est pourtant bien la démarche qui a présidé ici. La cité de Gateway est un livre publié sous financement participatif (in english only). l’auteur y présente quinze ans d’images qu’il a regroupé dans ce riche environnement imaginaire.

L’art de Sean Murray révèle une imagination active, débordante et sans limite. Il est destiné à être un des plus grands conteur et illustrateur de notre domaine.

Guillermo del Toro

Sean Andrew Murray est indéniablement le fils spirituel de Gary Chalk (qui a beaucoup contribué à l’univers de Warhammer et bercé nos aventures des livres dont vous êtes le héros). Ils partagent en commun un univers gothique qui mêle indistinctement fééries et monstruosités. Ajoutez à cela une pincée de Tim Burton, de Terry Gilliam, de Lovecraft, de Neil Gaiman et une maîtrise technique irréprochable et vous avez des formes et des couleurs pour vous faire baver un bon moment.

Dans Gateway La Révolte, vous incarnez une Faction Rebelle tentant de libérer la ville de Gateway de son gouvernement actuel, dirigé par le Chancelier Gideon. Votre tâche est compliquée par l’incursion soudaine d’une nuée de monstres – la Horde Drueggar – qui menace de réduire la ville en cendres.

Démarrant avec un simple deck de cartes composé d’un Meneur de Faction, de quelques Rebelles et de quelques Marchands, vous devrez bâtir des alliances, recruter des Guerriers et des Marchands, et utiliser la magie pour créer un Deck puissant et une Armée solide qui vous permettront de prendre le contrôle des Quartiers de la Ville.

Les joueurs remportent la partie soit en contrôlant des Quartiers de la Ville, soit en accumulant des Points d’Infamie, qui sont le plus souvent obtenus en vainquant les Hordes de Monstres et les Gardes de la Ville.


Autant vous dire que le jeu est beau. Sombre mais beau. A tel point que l’on regrette que la taille des cartes ne mettent pas mieux en valeur le talent de l’artiste. Et qu’elles mettent nos vieux yeux à l’épreuve des empattements en corps 10 au blanc sur noir. Ça pique un peu.

Mais alors le jeu ?

Si vous connaissez Dominion, Thunderstone ou Clank! vous serez en terrain connu. Nous sommes ici dans un pur deckbuilding afin que nous puissions contrôler la ville et gagner des points d’Infamie.

La cité Gateway est constitué d’un plateau modulable de 7 hexagones qui représentent autant de quartiers. Chaque quartier offrira son pouvoir à chaque nouveau conquérant et l’on pourra faire varier la ville à chaque partie.

Chaque joueur reçoit un deck de base constitué de son boss (là aussi chacun dispose d’un pouvoir qui influera sur la stratégie), de troupailles de base et d’un peloton de marchands dont le bon or nous permettra de recruter de nouvelles forces vives.

Mais pourquoi faire ?

En début de partie, chaque quartier va recevoir (ou pas) des numéros ainsi que quelques troupes de gardes qui maintiennent la sécurité. Hormis le centre ville, il est probable que les plus faibles de ces pauvres gardes ne résistent pas à nos premières attaques.

Les combats sont simples : à notre tour nous pourrons amener deux unités dans notre armée. Une armée qui se construira doucement donc. Heureusement les marchands peuvent être utilisés à volonté depuis notre main de 6 cartes.

Gateway La Révolte

Pour attaquer, il nous suffit de désigner le quartier que nous souhaitons. Nous additionnons nos valeurs d’attaque que l’on compare à la défense de nos ennemis. On fait de même à l’inverse car les combats sont simultanés. S’il nous reste des unités et pas en face, alors nous pouvons investir le quartier tout en profitant de son pouvoir.

C’est un des objectifs du jeu que de contrôler tous les quartiers. Et ce n’est pas facile !

Gateway La Révolte

T’as pas entendu du bruit ?

La ville de Gateway n’est pas un petit coin tranquille. Ne serait-ce qu’à cause de nous ! Nous ne jouerons pas ici de gentils humanoïdes justiciers mais de curieuses créatures avides de pouvoir. Et puis une fois que chaque joueur à joué, nous allons tirer une carte événement. En général ce n’est pas bon signe… C’est là que les numéros de quartiers interviennent : des soldats ou plus vraisemblablement des monstres vont débarquer en ville sur certain numéros. Du coup les quartiers non numérotées sont assez tranquiloux alors qu’un quartier avec deux numéros risque d’être souvent mal fréquenté.

Alors sûr que nous sommes des monstres aussi. Mais pas d’aussi gros monstres !

Ils font souvent très mal les monstres de Gateway ! Aucune chance de leur botter les fesses en début de partie. Et même après… On se contente uniquement des plus petits…

Dés que trois Hordes (cartes) de monstres sont dans un quartier alors celui-ci est détruit. Et si tous les quartiers tombent alors nous avons tous perdus. Il faudra parfois coopérer. Avec regret mais quand même…

Le deck événements est toujours constitué de 12 cartes. La partie se terminera donc au pire au bout de 12 tours de table.

Vaincre des monstres ou des gardes rapporte des points d’Infamie. Dans le cas d’une fin de partie par épuisement du deck événement, le joueur avec le plus de points d’Infamie remporte la partie.

Attaquer un autre joueur apporte du plaisir personnel mais nous laisse souvent tout nu face aux autres…

Gemme, gemme pas

En plus des créatures bizarres qui peuvent venir enrichir notre paquet de jeu, nous pouvons également acheter des Gemmes. Les gemmes sont à double usage : soit nous les conservons et elle nous donne des points d’Infamie en fin de partie, soit nous les utilisons et leur pouvoir pourra nous aider dans des moments délicats.

Les histoires de Gateway

Le jeu propose de varier les parties grâce à des scénarios. Un scénario comprend une mise en place de la ville avec des quartiers conseillés et une série de cartes à acheter (en plus des cartes de bases) qui donneront une couleur particulière à ces parties.

Quand on arrive en ville…

Les amateurs de paquet-à-construire ne seront ni déçus ni étonnés. Ceux qui en ont déjà beaucoup fait découvrirons que ce mécanisme à les défauts de ses qualités. Gateway est un jeu tendu et les premières parties risquent de vous surprendre par la limitation de n’ajouter que deux cartes à son armée pendant son tour. Autant dire que taper du gros monstre est rare.

On aura parfois l’impression d’attendre contrairement à un Clank qui est très nerveux. Reste que si vous appréciez le talent de Sean A. Murray, l’attente se fera dans une belle ambiance.

► Le site de The Great City of Gateway (english) où l'on peut acheter le livre

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Bel univers, merci pour cette présentation.
Apparemment, édité par CMON, un KS à venir ??

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Non cela fait parti des CMON sans figurines et sans KS. Sorti directe boutique depuis il y a peu. =)

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Apparemment, S.A. Murray avait lui-même lancé un KS pour ce jeu début 2015, ça n’a pas marché et il l’a annulé. Courant 2016, il a trouvé un accord avec CMON qui l’éditera. Le jeu est sorti en boutique fin 2017 (à minima aux US et via Amazon).
J’ai pas vu d’info sur une VF.

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il est déja dispo dans certaines boutiques en vf

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Effectivement. En VF et dispo ! Merci pour l’info.

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