Gaïa, refaire le monde tout simplement

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S’il est une chose qui nous titille l’âme de joueur et pas que, c’est de se glisser dans la peau d’un dieu créateur. Il faut dire qu’une grande part de la fascination des joueurs (en plus de foutre la pâtée à leurs amis en ricanant) est de se retrouver dans un monde miniature où les règles de vie sont claires et connues par avance. De quoi se reposer l’esprit du réel plus complexe tout en faisant travailler le marshmallow sanguinolent qui nous tient lieu d’outil à réfléchir.

Et voilà que se pointent Olivier Rolko et Julien Castanié qui nous proposent de refaire le monde. Bon ok sortons les verres. Comment ? Ha ! Refaire le monde littéralement ! Ouch ! Vaste programme.

Alors figurez-vous que non. Du tout ! Gaïa est un jeu simple, aisément accessible et pour un large public. On pourrait le placer du côté de Carcassonne pour sa simplicité mais aussi sa construction, toujours savoureuse, de paysages.

Au commencement, il n’y avait rien ou presque. Juste une petite installation des éléments de jeu pour que la partie soit plus confortable. Nous allons donc construire ce petit monde tout neuf de 2 à 5 jeunes dieux sympas. Sympas mais que le meilleur gagne hein ?

Etre dieu est plus simple qu’on ne le croit. Chaque fois que notre tour revient (les joies du polythéisme), nous piochons une divine carte puis nous jouons une divine carte. Et c’est tout !

Ce qui va faire la différence entre les dieux ici n’est pas le bien ou le mal. Non. Nous sommes tous des dieux sympas, c’est juste qu’on préfère terminer premier en fin de partie. Pour cela, il nous faudra placer en jeu tous nos pions Peuple. Nous pouvons les reconnaître assez facilement parce que nous avons chacun notre couleur.

Parmi les cartes, nous tomberons sur des cartes Nature. Une carte Nature représente un des paysages disponibles du jeu. On pose la carte devant nous et l’on place une Tuile de même nature qui va venir agrandir notre joli monde. Il se composera donc peu à peu avec ses mers, ses déserts, ses forêts, ses montagnes, …

Si jamais, après avoir joué une carte nature nous nous apercevons que nous remplissons les conditions d’un Objectif, nous défaussons les cartes Nature concernées et nous posons un de nos pion Peuple sur l’Objectif pour signifier : C’est moi qui l’ait fait ! Je ne vous dis pas les jalousies que cela va provoquer.

Nous trouverons également des cartes Vie. Parce qu’une planète sans vie c’est bon pour les dieux au rabais. La Vie ici ce sont soit des animaux (et ils virent que cela était bon), soit des Cités (et ils virent blablabla…).

  • Les Animaux (pions) se posent sur une tuile de la nature indiquée par la carte jouée. Les Animaux c’est mignon mais aussi utile comme nous allons le voir.
  • Les Cités c’est un peu la même chose mais en plus délicat. Il faut respecter le bon type de terrain (sauf certaines qui iront se nicher n’importe où) mais les humains ont des besoins qu’il faut satisfaire. Regardons en bas de la carte Cité. Nous y voyons 4 besoins sous forme d’icones. On veut de l’herbe ! Et des cocotiers ! Et des mares ! Et des vacances à la montagne ! Oui… Ce sont les humains. Chiants mais gentils globalement. Alors pour que tout cela ne tourne pas à la grève illimitée, nous devons satisfaire 2 besoins. Il suffit que les bons paysages soient adjacents. Et si c’est le cas, nous pouvons poser un de nos petits chouchous de pion Peuple dessus. C’est à nous !

Enfin à nous pour le moment parce que je vois déjà les autres sagouins ricaner sous cape. Imaginons en effet qu’un autre dieu (méchant, vilain, sournois et tout) vienne construire une cité qui prive la notre d’un de nos beaux terrains. Alors une Cité qui n’a plus qu’un seul besoin rempli c’est le retour du pion Peuple chez son papa. Si jamais aucun besoin n’est satisfait, le pion revient dans notre réserve et la Cité est détruite (la carte est défaussée). Si vous vous demandiez comment de grandes et riches cités disparaissaient voilà la réponse.

Les Cités sont parfois gourmandes. Si une icône d’animaux est notée dessus, il faut la nourrir. Cela veut dire défausser un pion Animal d’une tuile adjacente. Sinon… Besoin.

Et là vous savez tout ! Enfin tout sauf comment tout cela va se terminer. Si un joueur pose son dernier pion Peuple (nous en avons 5) alors c’est la victoire. Si la bataille est rude, il peut arriver qu’une des pioches soit vide. C’est la fin de partie et le joueur qui a posé le plus de Peuples a gagné.

Vous voyez c’est simple ! Alors si vous trouvez cela trop simple, le jeu vous propose des règles avancées. On pourra alors voler des Cités aux autres (en ricanant bien sûr !). Nous pourrons satisfaire encore plus les habitants des cités qui, nageant dans le bonheur, se… bref on posera 2 pions au lieu d’un seul.

Certains vont trouver ce rôle de dieu créateur et bénéfique un peu nunuche. Pas de souci ! Olivier Rolko a pensé aussi à vous (ou à lui. Je ne sais pas trop) en intégrant des cartes Pouvoirs qui se jouent en variante. Bonjour les éclairs destructeurs, séismes, sécheresses, éruptions, inondations ! Mouhaha ! Tremblez mortels ! Mais je m’égare.

Inversement si vous trouvez le monde trop cruel vous aurez le droit de retirer des méchantes cartes. Bref, il y en a pour tous les goûts.

Vous aurez compris le principe de base. Ajoutons à cela des visuels de monsieur Julien Castanié à la fois naïfs et clairs qui participent grandement au plaisir pris. Certains ont déjà pu découvrir le jeu car c’est en réalité une nouvelle publication qui va voir le jour en France en février 2015. Le jeu fut présenté au dernier salon d’Essen mais ne se trouvait pas partout car les créateurs du jeu sont canadiens. En général ce sont les cousins d’outre-Atlantique qui doivent patienter en attendant que les bateaux leur livrent les jeux francophones. Cette fois c’est l’inverse. Un peu de justice quand même !

On se fait une Tric Trac TV très bientôt !

► Vous pouvez télécharger les règles ici : clic !

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Gaïa
Un jeu de Olivier Rolko
Illustré par Julien Castanié
Publié par TIKI Editions
2 à 5 joueurs
A partir de 8 ans
Langue des règles: Française, Anglaise
Durée: 30 minutes
Prix: 27,00 €


7 « J'aime »

Belles illustrations en tous cas

1 « J'aime »

Dans ma collection depuis fin septembre.

7 parties au compteur (bien que cela doit faire plusieurs semaines que je l'ai pas ressorti...)

Bon jeu avec plusieurs niveaux de difficulté (et d'interaction). Des parties pas trop longues qui peuvent se terminer de facon abruptes (mais assez juissif quand c'est nous qui posons 3 meeples pour remporter la partie devant tout le monde :) )

1 « J'aime »

Merci à Docteur Mops pour cette magnifique niouze :)

Un petit point à signaler : les règles révisées sont désormais disponibles ici

http://tikieditions.com

Pas de révolution mais un “choix des joueurs” que nous avons décidé d’inclure dans les règles.

Les joueurs préféraient en majorité un jeu plus pacifique, c’est chose faite. L’ancienne variante “Une vie plus douce” devient désormais la règle et les éclairs ainsi que les éruptions sont désormais optionnels (variante “Désastres”).

Gaïa devient un jeu plus posé et construit. Et à tout ceux qui préfèrent encore foudroyer des Citées, la variante “Désastres” est là pour vous. À vous de doser selon vos goûts pour les catastrophes !

Ce sont ces règles révisées que vous trouverez dans toutes les nouvelles éditions dans divers pays en 2015 (Blackrock pour la France et le Benelux, Asmodee pour l'Allemagne, Lucrum Games pour la Pologne, Smoothie Games pour la Chine).

Amusez-vous bien !

1 « J'aime »

Très beau !

Intéressant. Un peu comme un Populous gentil.

Belles illustrations et règles simples.