Fiat Lux

[Capital Lux]

Fiat Lux et facta est lux*

*Non non c'est pas le salon de l'auto ! "Que la lumière soit, et la lumière fut"

A bien des égards Capital Lux nous éclaire, tant il est lumineux de simplicité.

C'est un jeu pour 2 à 4 joueurs de Kristian Roald Amundsen Østby, Eilif Svensson pour des parties de 20 à 30 minutes. Il est édité par Aporta Games et PixieGames et brillamment illustré par Kwanchai Moriya. Dans la boite vous trouverez les tables de la loi en anglais et en français, 80 cartes et 8 disques d'or (qui sont en fait carrés ;o))

Il y a 72 cartes divisées en 4 corporations de 18 cartes, d'une valeur allant de 2 à 6. On trouve également 4 cartes Capitale indiquant le pouvoir des 4 corporations et enfin 4 cartes modificateur.

Les joueurs vont devoir essayer de créer leur propre cité à l'image de la capitale, mais attention il ne faut pas lui faire de l'ombre mais toujours rester dans son ombre

La partie va se dérouler en 3 manches identiques au cours desquelles les joueurs devront de marquer le plus de points en créant une cité la plus proche possible de la Capitale.

La création du monde, c'est easy !

On commence par placer les 4 cartes Capitale au centre de la table, on pioche une carte corporation que l'on place sur la carte Capitale correspondante. Ensuite on distribue à chaque joueur de 5 à 6 cartes suivant leur nombre à la table. Il font une petite phase de draft 2 cartes par 2 cartes pour choisir leur main de départ.

A son tour de jeu, un joueur doit soit ajouter une carte à sa cité devant lui, soit ajouter une carte à la Capitale. Difficile de faire plus simple ! Il pose les cartes dans sa cité en les triant par corporation et s'il pose une carte à la Capitale, il active alors le pouvoir de la corporation correspondante.

Les pouvoirs sont :

L'AGENTpermet de piocher une carte modificateur (-3, -1, +2 ou +4) et de la placer secrètement au dessus d'une des 4 corporations,

LE MARCHAND donne un disque d'or permettant d'ajuster la valeur des corporations en fin de manche ou de donner 1 point de victoire en fin de partie,

LE CLERC permet de prendre la carte de la plus petite valeur d'une des 3 autres corporations de la Capitale et de l'ajouter à notre cité,

LE SAVANT permet de piocher une carte du dessus de la pile et de l'ajouter à sa main.

La manche prend fin quand un joueur a posé sa dernière carte, les autres joueurs peuvent alors jouer une dernière carte carte et doivent ensuite poser leurs cartes restantes dans leur cité.

Dieu a crée l'homme à son image...
...ensuite il a évolué !

La multiplication des points

A la fin de chacune des 3 manches, on révèle les cartes modificateur. Ensuite, chaque joueur compare la valeur des cartes de chacune de ses corporations à la valeur des corporations de la cité. S'il dépasse cette valeur, il défausse toutes les cartes de cette couleur, s'il est inférieur ou égale, il compare son score avec celui des autres joueurs. Le joueur avec le plus haut score (sans dépasser la capitale) prend alors la carte de la plus forte valeur parmi les cartes de cette couleur de la Capitale. Cette carte bonus est gardée face cachée et s'ajoutera aux points lors du décompte final. A noter qu'un joueur peut dépenser des disques d'or afin d'ajuster la valeur de ses cartes à celle de la capitale pour ne pas dépasser.

A la fin d'une manche, les cartes posées restent sur la table et à la fin de la 3e manche après le décompte normal, les joueurs révèlent leurs cartes bonus et les additionnent à toutes les cartes composant leur cité et 1 point par Or encore en leur possession. Celui qui a le plus de points l'emporte.

La Sainte Trinité (la forme, le fond et la finalité.)

Pour ce qui est de la forme, on est dans un jeu abstrait thématisé juste comme il faut pour avoir un univers graphique magnifique (à mes yeux) et créer un vocabulaire de jeu suffisant pour éviter de tomber dans l'abstrait total. Effectivement, on aurait pu jouer avec des cartes genre Uno. Mais l'éditeur a fait son job et il l'a bien fait en faisant appel à Kwanchai Moriya (découvrir son site) donnant une identité très marquée au jeu sans tomber dans un produit mainstream habituel.

Le fond, lui, est plus riche que la forme ne pourrait le laisser présager, personnellement j'ai beaucoup aimé, malgré une première partie où nous avons oublié de drafter, j'ai enchainé le lendemain une soirée où nous avons joué 3 parties de 3 manches. La part de bluff et de risque est amplifiée par le peu de cartes à jouer à chaque manche, l'erreur se paye cache mais la mécanique est très subtile et possède une faculté d'auto équilibrage très intéressante afin de ne pas perdre un joueur en cours de route.

Je m'explique : le gagnant dans une corporation va prendre comme trophée la carte de la plus forte de la capitale, ce qui pour la prochaine manche va l'obliger à faire un gros effort pour revenir sur cette corporation, et lors de la phase de draft, on peut penser que les autres joueurs auront tendance à lui subtiliser ces cartes ... pas certain, car s'ils les ont en mains, ils seront obligés de les jouer ... bref de quoi se faire des nœuds au cortex !

De même que le choix cornélien, entre poser une carte chez soit ou bien profiter du pouvoir de la corporation à la capitale. Le premier permet de monter son score au risque de dépasser, mais le second permet lui d'augmenter la limite ou bien de profiter du pouvoir au risque d'avantager un adversaire.... bref de quoi se faire des doubles nœuds au cortex !

On ne peut pas éviter de faire la comparaison (flatteuse) avec l'excellent Koryo de Gary Kim chez Moonster Game. J'aime ces deux jeux, du bluff, de la majorité, de l'interaction. Capital Lux est plus simple à prendre en main avec moins de pouvoirs et peut être un peu plus rapide à jouer. Reste des sensations totalement différentes qui ne font pas de doublon si l'ont possède ces 2 jeux dans sa ludothèque. J'aurai plus tendance à enchainer les parties de Capital Lux car la dimension métagame me semble plus présente. "Thématiquement" et mécaniquement plus simple que Koryo, Capital Lux sera plus facile sortir avec des joueurs non convertis.

Au final, j'aime beaucoup ce petit jeu original, simple et efficace....

Amen !

Merci au Lapin et à Pixiegames de m'avoir envoyé une boite !

7 « J'aime »

Article alléchant , j’ai craqué du coup , un petit coté Harald aussi dans ce jeu je trouve.

3 « J'aime »

Le petit coté Harald vient principalement des 2 lieux de pose de cartes (la cité perso et la Capital commune).
Et merci pour le craquage :slight_smile:

3 « J'aime »

Effectivement, y a du Koryo là-dedans.

merci, amuse toi bien !

1 « J'aime »

J’y compte bien .

Merci pour l’article.
Les illustrations sont superbes, le graphisme est cohérent et efficace. Rien que ça donne envie !

3 « J'aime »