Et maintenant, que vais-je faire ?

Et maintenant, que vais-je faire ?

Décembre. Magie de Noël. La période des traditions.

Alors je vais perpétuer celle commencée il y a deux ans pour à nouveau partager avec vous une sorte de bilan personnel de l’année écoulée, et aussi commencer à discuter de ce qui est dans les tuyaux. Une façon de prolonger les échanges que je peux avoir avec certains aux détours d’un salon, ou par message privé, ou encore sur les réseaux sociaux. Une façon aussi de vous dire merci du très chouette cadeau de Noël en avance que vous m’avez fait avec ce 3ème TT d’Or consécutif. Bref, je vais être bavard, mais c’est de VOTRE faute ! ;-)

Commençons donc par 2017, avec quelques chiffres :

Tric Trac

Mon premier jeu est sorti en 2002. Cela fait 15 ans déjà. En fait, ce sont même trois jeux qui sont sortis le même jour, en octobre 2002. Trois jeux pour inaugurer une nouvelle gamme chez Jeux Descartes : Les « Games for 2 ». Des jeux pour deux joueurs, déjà. Je suis donc passé en un jour du statut de « inconnu au bataillon » à « auteur avec trois jeux à son actif », ce qui, sur les forums de l’époque, avait déclenché quelques interrogations. Je me souviens très bien de quelqu’un disant exactement cela : « Mais comment un éditeur aussi réputé et sérieux que Jeux Descartes peut prendre le risque de sortir trois jeux d’un auteur totalement inconnu ». Le tout accompagné d’insinuations du genre ça doit être quelqu’un de la famille des patrons, ou il doit coucher avec quelqu’un. J’avoue que ça m’avait autant agacé que fait sourire. L’avantage des années qui passent, c’est qu’aujourd’hui il ne reste que le sourire à l’évocation de ce souvenir. Ces trois petits jeux ont eu en l’époque un succès d’estime suffisant pour me permettre de poursuivre ma route. Guerre et Bêêêh est celui des trois qui a été sans conteste le mieux reçu. Tiens… d’ailleurs on en reparlera plus tard ;-)

 

Tric Trac

En comptant celles de l’année 2017, j’ai maintenant dépassé les 100 publications. Dans ce total, je compte les extensions, qui, à chaque fois me demandent souvent autant de travail qu’un nouveau jeu.

Quand j’ai commencé à travailler sur mon premier jeu, mon ambition était claire :

- être publié (être capable de faire un jeu cool qui ne soit au final joué que par mes potes et moi ne m’a jamais intéressé)

- tenter de faire en sorte que ce ne soit pas une publication et puis rien… Tenter de m’inscrire dans la durée.

Mais franchement, jamais je n’aurai imaginé que cela puisse prendre de telles proportions. Que je puisse un jour conjuguer passion et vie professionnelle. Après, je ne tire pas de gloire particulière par rapport à ce chiffre symbolique de 100. Etre auteur, ce n’est pas un concours à celui qui en fera le plus grand nombre. Je suis le premier à avoir totale conscience que quantité ne rime pas nécessairement avec qualité. Créer des jeux qui durent, voilà le Graal.

En tout cas, lorsque je regarde derrière moi, j’assume chacun de ces jeux. A l’exception notable de Witty Pong, et encore, ce n’est pas pour le jeu lui-même (même si notre prototype était plus cool que la version finalement publiée), mais pour la relation difficile, et même pénible,  avec l’éditeur.

Et si je regarde devant moi,  ce qui est certain, c’est que je continue à mettre la même passion dans chaque nouveau projet, et qu’à chaque sortie, je guette toujours les premières réactions avec un mélange d’impatience et d’inquiétude. En espérant ne pas (trop) décevoir.

 

8 nouvelles sorties en 2017. Une année incontestablement sous le signe de l’extension :

- Cowboys pour Dice Town
The Crew pour Jamaica (10 ans plus tard, fallait oser !)
Les Caprices du Sultan pour Five Tribes
Stygie pour Conan (merci Fred de m’avoir invité sur le projet)
Queendomino (qui est à la fois un jeu à part entière ET une extension pour Kingdomino)

Oui, j’aime travailler sur des extensions. Parce qu’il est plaisant pour moi de pouvoir continuer à développer un univers, un système de jeu auquel je crois, qui me convient en temps que joueur. Mon crédo est qu’une bonne extension, c’est quelque chose qui ne complexifie pas le jeu de base (ou en tout cas pas trop) mais qui, en même temps, oblige le joueur à devoir reconsidérer complètement ses plans acquis au fur et à mesure des parties du jeu de base. C’est en tout cas dans cette direction que j’essaye de travailler.

On me demande souvent si les extensions que je créé sont des éléments que j’avais déjà dans mon prototype de base, et que j’ai enlevés au cours du développement pour y revenir plus tard en cas de succès du jeu. Je ne sais pas comment travaillent les autres auteurs, mais en ce qui me concerne, ça ne se passe jamais comme ça. Quand je travaille sur un jeu, j’ai à cœur que le jeu soit complet, pour générer la meilleure expérience ludique possible. En tout cas celle dont j’ai envie. Et pour cela, je ne retire jamais rien qui soit nécessaire à cette expérience. Ce qui se passe, c’est que je continue à jouer la plupart des jeux sur lesquels je travaille, encore et encore, y compris après leur publication. Et lorsque j’ai accumulé plusieurs dizaines de parties, plusieurs centaines parfois, me viennent alors de nouvelles envies, pour renouveler mon propre intérêt pour le jeu. Pour sortir de mes routines. C’est là que commence le travail de l’extension !

Quelques mots sur les autres jeux de 2017 :

 

 

 

 

 

 

 

Crazy Mistigri : ce n’est certainement pas celui de mes jeux dont on parle le plus sur ce site. C’est bien normal, tant il est orienté famille, voir enfants. Mais il suit son petit bonhomme de chemin, et avoir réussi à signer un jeu dans la gamme métal de Cocktail Games m’a réellement fait grand plaisir.
 

Yamatai : un jeu dont je suis extrêmement fier. Une première collaboration avec Marc Paquien, qui va revenir seul chez d’autres éditeurs en 2018 avec de jolis projets. Mon seul (petit) regret, c’est que ce jeu à systématiquement fait l’objet d’une comparaison point par point avec Five Tribes. Parce que c’est le même format de boite, le même format de prix, le même éditeur, et (en partie) le même auteur. Alors qu’en fait, perso, quand je joue aux deux, mon feeling de joueur, la tension à laquelle je suis exposé, n’ont rien à voir. J’aurai préféré qu’on en parle pour luimême et pas en analogie à autre chose. Je suis d’ailleurs persuadé que personne n’aurait fait cela si cela avait été un jeu de Marc tout seul, publié chez n’importe quel autre éditeur. Mais c’est ainsi…
 

Oliver Twist : le jeu est trop récent pour vraiment savoir comment il va être reçu. Là aussi très content de la réalisation de notre éditeur, entre autres grâce au talent de Maud Chalmel aux pinceaux, et aussi de voir au travers de ce jeu mon pote Sébastien Pauchon revenir sur la scène ludique en tant qu'auteur. Parce que bosser avec un Pauchon, ce n’est jamais décevant.

 

 

 

Tric Trac

Dans un monde ludique où tout va toujours plus vite, où trop souvent la vie d’un jeu est quasi terminée 6 mois après sa sortie, quelques mots sur mes jeux de 2016 qui continuent leur petite carrière :

Tric Trac

 

 

 

 

 

Kanagawa : sans faire trop de bruit, notre jeu poétiquement correct poursuit sa route. Tranquille. Zen. A l’image de sa réalisation sans failles. En atteignant aujourd’hui les 40 000 boites. Et des retirages en cours. Joli !

La Main du Roi : très bel accueil là aussi, conduisant à des retirages plus d’un an après la première publication. Cool !

Et Kingdomino, bien sûr…

 

 

Tric Trac

Pas de panique… je ne vais pas vous refaire un grand couplet sur le prix. Je me suis déjà épanché ici. Mais 4 mois plus tard, tout en profitant chaque jour la chance incroyable d’avoir décroché le pompon, j’en profite pour répondre publiquement à des questions qu’on me pose très souvent ces temps-ci :

C’est plus facile d’avoir des rendez-vous, non? Maintenant tu n’as plus de soucis à te faire : c’est facile de signer de nouveaux jeux, non ?

Alors la réponse est NON, dans les deux cas.

Non, rien n’a changé au niveau des rendez-vous: comme je le disais au début de l’article, ça fait 15 ans que je suis auteur. En 15 ans, j’ai déjà rencontré à peu près tout le monde. On évolue dans un microcosme. J’ai débuté en accompagnant Bruno Faidutti et n’ai du coup jamais eu de difficluté à avoir de rendez-vous, ce n’est donc pas plus facile aujourd’hui. Pourvu que ça dure !

Non, il n’est pas facile de signer de nouveaux jeux.

Pour deux raisons :

la première, c’est que chaque éditeur sérieux sait à quel point le succès n’est jamais garanti. Il sait que dans la plupart des cas, les résultats finaux ne sont pas à la hauteur des espérances mises dans le projet. Les éditeurs sérieux sont tous des gens passionnés, autant que les auteurs. Ils ont aussi envie de se faire plaisir, autant que les auteurs. En conséquence, ils ne signent que des projets sur lesquels ils ont eu un véritable coup de cœur, peu importe que l’auteur soit connu ou débutant, peu importe qu’il ait déjà été primé ou pas.
je dirai même que si je rencontrai un éditeur qui soit près à me signer n’importe quoi juste sur mon nom, ça ne me rassurerait pas du tout quand à son professionnalisme.

La seconde, c’est que je suis dans une période où je viens d’enchainer Five TribesAbyss (2015) 7 Wonders Duel (2016) Kingdomino (2017), bref, des jeux qui sont tous sortis du lot. Alors quand je me présente devant un éditeur avec un petit jeu de cartes cool, qui me plait beaucoup, et qui marche très bien, et bien… il est systématiquement comparé aux jeux cités cidessus, de façon consciente ou pas. Et du coup, pour des petits jeux de ce type, j’ai le sentiment que les choses deviennent plus difficiles. Un jeu que j’aurai sans doute signé sans trop de difficulté il y a 5 ans, m’amène à devoir batailler plus encore. Comme si le niveau d’exigence à mon égard avait monté d’un cran.

Qu’on soit bien clairs : je ne me plains absolument pas de tout ça. Je préfère à 100% être dans cette situation plutôt que de faire face à l’indifférence. Et puis, ça me force plus encore à me remettre en cause.

 

L’autre question récurrente, lancinante même, c’est « maintenant que tu as eu le Spiel, qu’est ce que tu vas faire ?? »

Cette question m’a tellement été posée, que c’est devenu le titre de cet article. C’est assez rigolo, comme question, comme si avoir le Spiel, c’était le but ultime, comme si il n’y avait plus rien après. Je ne fonctionne pas du tout comme ça. Je n’ai jamais fait des jeux dans l’espoir d’obtenir tel ou tel prix. Bien sûr que j’y ai pensé. Avant même de travailler sur mon premier jeu. Mais pas comme un objectif. Plutôt comme une cerise sur le gâteau, comme un heureux accident de parcours. Je suis plus qu’heureux que le travail et la passion conjugués aient conduit la chance à me sourire. Mais ce prix, aussi important et prestigieux soit-il, n’a pas d’impact sur mes envies. Entre autres parce que un prix, c’est toujours donné à un jeu d’hier (oui.. parce que même si le prix était remis le jour de la sortie du jeu, ça reste un jeu d’hier pour l’auteur, puisqu’il a fini son travail depuis longtemps), et que je travaille aujourd’hui sur mes envies de demain. Bref, j’ai encore des envies. Plein. Plus que de temps. Alors je n’ai pas de « Spiel-blues » et je ne sens pas ma créativité en berne. Je n’ai pas peur non plus de faire « moins bien » puisque je ne suis pas persuadé que Kingdomino, quel que soit son succès, soit « le meilleur ». C’est juste celui qui a été là au bon moment. Et puis… Un certain Wolfgang Kramer l’a eu 5 fois, ce prix. Et il continue à faire des jeux !

 

 

Tric Trac

Comme chaque année, j’ai joué à trop peu d’autres jeux que les miens. Pas par snobisme, juste par manque de temps. Cela ne m’empêche pas bien entendu de me cultiver de l’existant grâce aux vidéos de présentation, et aussi à la lecture de règles online. Et heureusement de pouvoir quand même essayer deux ou trois trucs de ci de là (y compris au stade du prototype plus ou moins avancé quand je croise d’autres auteurs).

Cette année, mes coups de cœur sont donc :

Tric Trac- Santorini (plus de 40 parties) : Le jeu abstrait pour deux joueurs dans tout ce qu’il a de meilleur : règles simplissimes, parties courtes, profondeur tactique, rejouabilité, matériel exceptionnel. Je kiffe grave.

- CAP 10 / CAP Color de Charles Chevallier et Laurent Escoffier : je suis fan depuis la toute première présentation que m’a faite Charles il y a déjà 18 mois. C’est malin et élégant. Je préfère de loin le multijoueur au jeu solo, mais de toute façon c’est bon.

Tric Trac- Château aventure, de Ludovic Papais à la base, avec tout plein de scénaristes comme par exemple Ludovic Maublanc, Antoine Bauza, Théo Rivière et Corentin Lebrat (il y en a d’autres mais ceuxlà je suis sûr). Je n’ai fait qu’une seule et unique partie. En plus sur un scénario qui, au final, n’a pas été retenu je crois. Pour autant, j’ai été embarqué à 200%. Là encore, simple, malin, brillant, rapide. Je crois que ça sort pour Cannes, et je ne serai pas du tout surpris que le jeu fasse d’emblée partie de la sélection voir même…

Tric Trac- 7th Continent : je ne l’ai pas pledgé. J’attendais qu’il arrive en magasin. Mais il n’arrivera jamais en magasin. Alors j’ai profité qu’un pote l’ait lui-même pledgé pour faire une campagne. Chapeau bas aux Serious Poulpes. Parce que abattre le boulot qu’il ont du abattre, à seulement deux personnes, et en s’occupant de tout de A à Z, game design, illustrations, édition, marketing etc etc, le tout sur un projet des plus complexes et innovants, c’est tout simplement monstrueux, même quand tu t’appelles Ludovic et Bruno ;-). Le projet mérite la reconnaissance qu’il reçoit des fans. Son statut de KS l’empêchera peut-être d’avoir les honneurs de l’As d’Or.  C’est un vrai débat sur lequel je n’ai pas d’avis vraiment tranché et je suis curieux de voir comment le jury de Cannes va appréhender dans les années à venir les évolutions dans les modes de consommation des joueurs.

Tric Trac

J’ai aussi un autre coup de cœur ludique déconnecté des jeux de plateau : cette année, je me suis offert une Switch ! Ma dernière console, c’était la PS2. Je ne jouais d’ailleurs plus aux jeux vidéos depuis des années. La switch m’a fait craquer et je ne le regrette absolument pas. C’est exactement le format qui me convient : jouable en salon quand je suis à la maison, et en nomade quand je me déplace (et je me déplace souvent). Zelda est juste énorme, là je suis en train de terminer Mario Kingdom Battle (j’aime beaucoup), avant de me lancer sous peu dans L.A. Noire.

Je suis aussi consommateur de séries. Cette année, mes préférées auront été :

Stranger Things 2 / Ozark / Mindhunters / Godless

 

 

Tric Trac

Quelques mots sur le salon d’Essen de cette année.

C’était mon 16ème voyage au pays du Wurst. Avec un programme millimétré et sans surprises : quand je pars je sais exactement comment tout va se dérouler. Toujours plus de monde, ça veut dire toujours plus de sollicitations professionnelles (on en arrive aux petits déjeuners de travail !). Au point que je n’ai pas pu une seconde me poser pour regarder quoi que ce soit. Au point que je n’ai qu’à peine le temps de faire un petit coucou à tous ceux avec qui j’ai noué des relations d’amitiés au fil des salons.

Alors cette année, j’ai décidé de me faire plaisir, en réservant la table du Queendomino géant pour une première partie du matin en mode « on joue entre potes ». ça m’a fait un bien fou de retrouver le plaisir de jouer juste pour jouer. Certes, ne n’est pas tout à fait comme au temps où l’on jouait toute la nuit en mangeant des mauvaises pizzas en buvant de la bière. Mais c’était cool quand même.

L’autre sentiment est lié au nombre toujours croissant de nouveaux jeux, venant de partout, et à priori avec le plus souvent une vraie qualité ludique. Ce qui m’amène à me demander ce qu’il faut faire pour ne pas passer inaperçu. Un sentiment de tournis, et des questions… sans réponses !

 

 

Tric Trac

2018 va être une année pour moi riche et excitante.

Riche parce que certains projets initialement prévus pour 2017 se sont décalés sur 2018, rejoignant ceux qui sont à l’heure pour 2018. Du coup, ça fait du monde.

Excitante parce que j’ai de vrais espoirs sur ce programme. Et que j’ai hâte d’accompagner les premiers pas de ces jeux sur le marché. Du coup… allez.. je partage avec vous l’ensemble du programme, et je vais même mettre quelques images encore inédites quitte à me faire tirer les oreilles par mes éditeurs (pas grave.. elles sont déjà grandes, mes oreilles, alors un peu plus ou un peu moins, ça ne fera pas grande différence)

 

Imaginarium:  sera mon GROS jeu de l’année. Réalisé en tandem avec le jeune et fougueux Florian Sirieix, et après s’être appelé Steamers, Steam Dreams, Curiosity, ce jeu de gestion dynamique propose une course aux objectifs dans un univers Steam-onirique pour lequel Bombyx s’est complètement lâché. Des illustrations aux composants, tout a été fait pour immerger les joueurs dans un univers original. C’est pur ça que j’aime bosser avec Bombyx : quand ils y vont, ils y vont !

Florian et moi serons à Orléans le 15 décembre 2017 pour une TTTV live. Le jeu sort à Cannes, au alentours de 50 euros (bref.. n’engloutissez pas toutes vos étrennes dans le premier KS venu ;-) )

 

Tric Trac

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Léviathan (extension pour Abyss) : Avec Charles Chevallier, nous avons décidé de retourner… au fond des choses… en prenant comme point de départ les retours des joueurs sur les différents forums. Beaucoup estiment que la piste des monstres est le point faible du jeu de base. En expliquant que dès que le curseur est sur la seconde case, lorsqu’un monstre apparaît, tu DOIS combattre et prendre la récompense. Ce qui fait que, si tout le monde joue comme ça, ça devient un peu automatique et même si ça n’handicape pas l’expérience de jeu, la piste des monstres n’amène alors rien.

Je pourrai bien entendu me lancer dans une grande démonstration mathématique du pourquoi se comporter systématiquement de la sorte repose sur un raisonnement erroné. Ce serait vain. Car les habitudes sont maintenant ancrées.

Alors on a décidé de complètement remplacer la piste des monstres pour offrir une autre expérience, plus épique.

Un nouveau bout de plateau va venir sur le côté du plateau de base : la frontière. A cette frontière, de « vrais » monstres sont en train de se rassembler. Lorsqu’une carte menace arrive dans le deck des alliés, alors on aura le choix entre aller combattre, ou pas.

Mais attention : le combat ne sera jamais gagné d’avance !

Pire… si on choisit de ne pas combattre, c’est au risque de se prendre un monstre dans les dents. Et c’est fragile, les dents !

Ajoutons à cela la possibilité de jouer à 5, et de nouveaux Seigneurs : chaque famille accueille deux conscrits qui, comme on peut s’en douter, vont nous faciliter la tâche si on choisit d’aller protéger les frontières.

Sortie… un peu après Cannes. Pour 20 euros environ.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Micropolis : Avec Charles Chevallier (oui encore !) et avec Camille Chaussy (TONG) aux crayons, chez Matagot. Un jeu qui à bien des chances de pouvoir réunir autour d’une même table des publics très différents. Les règles sont hyper simples : à son tour on récupère un pan de fourmilière et on doit l’ajouter à droite ou à gauche de ce qu’on a déjà construit pour agrandir sa fourmilière. Bref, quel que soit ton âge et ton expérience, tu peux jouer sans faire d’erreur. Mais bien sûr, pour jouer efficacement c’est une autre affaire. Puisqu’il faudra choisir de sorte de créer les réseaux de galerie les plus rentables, en fonction du nombre de fourmis, de fruits différent, en prenant en compte les effets des spécialistes et en gérant astucieusement son armée de fourmis rouge… Bref, c’est simple et riche à la fois. J’ai le même sentiment addictif que lorsque j’étais face au proto de Kingdomino, alors si Micropolis pouvait faire ne serait ce que la moitié de la carrière de Kingdomino, je serai déjà ravi ;-)

Sortie Cannes 2018.. et pour le prix, je ne sais pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kiwara : encore une sortie Cannes 2018. Chez un petit éditeur Suisse, OZ Editions. J’aime bien travailler avec tout type d’éditeur (et puis les petits d’aujourd’hui sont peut être les grands de demain). Ce qui compte, c’est le coup de cœur pour le projet et pour les gens avec qui je vais travailler. Avec Florian, le contact s’est tout de suite bien passé. Et le projet me tenait à cœur : en effet, Kiwara, c’est la réédition de Drôles de Zèbres. Souvent, donner une seconde vie à un jeu qui a plus de 10 ans, c’est pour moi l’occasion de modifier des éléments que je ne ferai plus tout à fait de la même façon aujourd’hui. Parce que j’ai plus de bouteille et que je peux éviter certaines « erreur » ou « lourdeurs ». Aussi parce que le monde du jeu a évolué et que ce qui était acceptable et cool il y a 10 ans ne l’est plus forcément autant aujourd’hui.

Pour autant, sur Drôles de Zèbres, il n’y avait rien à changer, ni au niveau de la mécanique, ni au niveau des équilibrages. Le jeu a fait l’objet de milliers de parties sur Boite à jeux, et il n’y a jamais eu la moindre remarque sur ce sujet.

Alors du coup, cette ré-édition est l’occasion :

- Tout d’abord d’offrir au jeu un nouvel écrin. Exit le plateau et les pion stout riquiquis de la version initiale. Ils sont remplacés à par un vrai grand plateau et des pions plus grand, pour une expérience de jeu vraiment améliorée.

- D’augmenter la rejouabilité à l’infini : en effet, le plateau  présente, au recto, le mode « classique », à savoir les différentes zones telles qu’elles étaient dans le jeu initial. Mais au verso, grâce à un ensemble de bâtonnets, on va pouvoir choisir de se constituer son propre plateau, por multiplier les expériences de jeu.

- Enfin, j’ai totale conscience que Kiwara/Drôles de zèbres est un pur jeu de stratégie sans aucun hasard, dans lequel l’expert ne laissera jamais une chance au joueur novice. Alors pour équilibrer les chances, et en particulier laisser beaucoup plus de place aux parties entre un parent et son enfant, j’ai imaginé un petit système de handicap permettant de remettre la balle au centre !

 

L’âge des Géants : (WARNING: le visuel est un work in progress.. pas du tout quelque chose de validé et définitif)

Quand j’ai créé Kingdomino, j’avais envie d’un jeu hyper simple, sans être simpliste. Alors j’ai tenté d’aller à l’épure, de ne rien ajouter qui dépasse. Et c’est sans aucun doute ce qui fait le succès du jeu.

Et puis sans du tout renier Kingdomino, à force d’y jouer encore et encore, j’en suis arrivé à avoir envie de plus. De beaucoup plus. De faire un jeu utilisant le même système de sélection et pose des dominos, mais avec bien plus de considérations stratégiques, de choix, de dilemmes. Et c’est ainsi qu’est né Queendomino, un jeu à destination d’un public plus averti et ayant plus envie de se triturer la tête. En plus, je me suis débrouillé pour que les deux jeux soient mélangeables, pour des parties encore plus intenses.

Bien évidemment, j’avais conscience en faisant ça que la marche serait appréciée par tous ceux qui trouvent Kingdomino trop simple, mais serait trop importante pour tous ceux qui y jouent en famille ou avec leurs enfants souvent pas très âgés..

Alors j’ai conçu l’âge des géants. Une extension toute simple pour ceux qui ont envie d’un peu de nouveauté et de fun mais sans prise de tête.

Il y aura 12 nouvelles tuiles. Ce qui permet donc de jouer jusqu’à 5 joueurs.

Les 6 tuiles qui viennent avant le 1 sont bien pourries.. pas de couronnes et en plus elles provoquent l’arrivée d’un géant pas méchant mais un peu bêta qui va venir camper sur une de tes couronnes (tu choisis laquelle quand même.. mais ça fait toujours des points en moins).

Les 6 tuiles qui viennent après la 48 sont méga cools. Non seulement il y a des couronnes sur les deux  cases mais en plus tu peux renvoyer un des géants présent chez toi aller voir chez l’adversaire de ton choix si tu n’y es pas.. vos enfants vont adorer les expédier chez vous !

Mais ce n’est pas tout.. Les variantes « château au centre » et « royaume complet » sont devenus deux cartes. Parmi une bonne dizaine. A chaque partie, on va piocher aléatoirement deux de ces objectifs , qui vont être communs pour tous les joueurs. Une bonne façon d’assurer le renouvellement des parties sans complexifier le jeu.

Ajoutons à ça que la tour distributrice de dominos présente dans la version allemande sera présente dans l’extension.

Ajoutons encore que l’âge des géants sera jouable aussi avec queendomino

Alors.. je vous en mets combien ? Sortie.. second trimestre 2018

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jurassic Snack : Encore un jeune éditeur. Encore un jeu à deux. Encore un ré-édition. Cette fois-ci il s’agit de Guerre et Bêêêh. Si vous avez bien suivi, on en a parlé tout au début de l’article. Ça faisait longtemps que j’avais envie de donner une seconde vie à celui-là. Parce que le jeu a tout de suite trouvé son public, pour des parties parents-enfants, le soir avant de se coucher. C’est fun, rapide, avec un mélange prise de risque / tactique qui, si il laisse une chance au moins expérimenté, donne toujours l’avantage au plus fûté. Mais il y a un élément que j’avais envie de changer depuis longtemps : En effet, dans le jeu initial, manger des jetons herbe de faible valeur donnait en contrepartie l’accès à une carte avec un super pouvoir. Carte que tu pouvais jouer plus tard. Ça marchait très bien mais… Le problème, c’est que lorsque tu joues avec des plus jeunes, il ne savent pas forcément lire, ou ne savent pas bien lire, et tu ne peux pas leur expliquer l’effet de la carte si elle est piochée secrètement. Un vrai frein à l’apprentissage de ce petit jeu. Alors du coup, plus de cartes. Lorsqu’un jeton herbe est mangé par un diplodocus, son effet est illustré au dos et appliqué immédiatement. Plus besoin de longues explications, on peut entre directement dans la partie.

Là encore, le jeu bénéficie des magnifiques illustrations de Camille Chaussy et une réalisation plus valorisante, avec une surface de jeu plus grande et des figurines de dinosaures complètement craquantes.

Sortie second trimestre 2018

 

Scarabya : (Là aussi, visuel en cours de travail). à paraître chez Blue Orange, avec Ludovic Maublanc. Cette fois-ci, nous avons décidé de nous attaquer à un autre genre : le « puzzle-game ». Il va falloir faire des fouilles archéologiques (optimiser le placement de ce pentominos) pour mettre à jour d’étranges Scarabées Géants en or massif. Un jeu jouable de 1 à 4 joueurs, avec un mode duplicate (chacun essaie de faire le meilleur score sur la base d’un tirage commun à tous), un mode duel (un contre sur une même surface de jeu), et un mode solo. Les premières images sont prometteuses. Vivement Essen 2018 !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est pas faux junior : Toujours chez Scorpion Masqué, et toujours avec mon complice Ludovic Maublanc. Pour commencer, le titre présenté ici n’est pas définitif. C’est toujours le nom du projet, mais une réflexion est en cours sur le sujet. Parce que finalement, est-ce uniquement une version junior.. pas sûr.

L’idée, c’est de faire un « c’est pas faux », mais avec des images !!! Au recto, une image débilo-rigolotte sortie tout droit de l’imagination déjantée de Rémi Tornior. Au verso, des questions relatives à cette image, ou une fois encore il faudra répondre la vérité.. ou pas ! (et aussi des questions débiles, hein, faites nous confiance).

Sortie… 2018 mais je sais pas exactement quand

 

Fold it & Fly : Ici aussi, ce titre, très provisoire, est celui de mon proto, et n’a donc rien de définitif. Là encore, je ne peux pas montrer grand chose car le travail graphique démarre juste. Par contre, en deux mots, ce projet est né l’an dernier lors de mon voyage en Corée. J’ai découvert et joué à Fold It. Le jeu de base. Et aussi ensuite au prototype de ce qui allait devenir Fold It battle. Devant mon enthousiasme, on m’a demandé si j’aurai envie moi aussi de développer un jeu basé sur cette mécanique de pliage de tissu. Ça tombe bien, j’avais justement une idée : d’emblée j’ai eu envie que plier du tissu ça fasse sens par rapport à la thématique du jeu. Du coup, j’ai imaginé des tapis volants, avec des icônes magiques dessinées dessus. Pour faire avancer ton tapis, il faut le plier de sorte à reconstituer la formule adéquate. Et c’est ainsi qu’est née cette course de tapis volants, à paraître, elle aussi en 2018. Probablement en fin d’année.

 

Kali Ma : Mon premier jeu en collaboration avec le zébulonesque Théo Rivière. A sortir chez Hurrican fin 2018. Un jeu à deux joueurs. Dans un univers Indiana Jones. Un temple perdu. De l’exploration. Des trésors dont certains sont un peu maudits. Des cartes a effets pour de la petite combo qui va bien (nous sommes tous deux des joueurs de Magic, alors forcément..). Un matériel original. Oui, j’ai hâte en fait. (au passage, encore un titre provisoire, kali ma étant protégé. Dommage)

 

Looser : A ce stade je ne peux pas encore montrer grand chose du jeu final. Tout simplement parce que je n’ai pas moi-même encore vu grand chose. Le travail graphique démarre. Looser, c’est ce que j’appelle un « party-gamer ». C’est à dire un party game, mais plutôt tourné vers des joueurs un peu avertis. Non pas que les règles soient compliquées : ça reste un jeu d’ambiance. Mais simplement,  jouer efficacement est plus subtil qu’il n’y paraît au premier regard. Dans ce jeu, comme son nom l’indique, il n’y a pas de vainqueur. Par contre, il y a un seul et unique perdant. Les joueurs sont des apprentis magiciens et à chaque tour, le plus « mauvais », ou le plus « vantard » selon les annonces réalisées, va partiellement se transformer en grenouille. Bien évidemment, le premier à être complètement transformé en batracien perd la partie. A chcun de voir quel sera l’enjeu de cette défaite !!

Ce projet va être une grande première pour moi : c’est une signature avec un éditeur Russe, Lifestyle. Je ne sais d’ailleurs pas si ce jeu sera diffusé en France. Je sais simplement qu’en ce moment même des discussions sont en cours. Et c’est aussi un jeu avec un nouveau co-auteur….. roulements de tambours…. VINCENT DUTRAIT !!! Et oui, ça fait un bon moment que Vincent avait envie de « mettre les mains dans le moteur ». Alors ce jeu-là, on l’a construit ensemble. Et il ne sera pas illustré par Vincent.

Sortie… 2018.. quand j’en sais plus, je reviens par là.

 

7 Wonders Duel – Extension 2 : Difficile d’en dire plus, sachant que rien n’est totalement validé à ce jour. Mais Antoine et moi travaillons sur cette seconde extension qui, si on va au bout, devrait amener des éléments assez inattendus, et en tout cas qui n’existent pas dans le 7W de base. Notre objectif serait d’être prêts pour fin 2018. Mais là, c’est plus hypothétique.

 

Voilàààààà.. c’est tout, et c’est déjà pas mal. On pourra pas dire que vous avez pas été prévenus !! ;-)

J’aurai eu envie de parler encore de tout un tas d’autres choses. De l’évolution du marché telle que je la perçois, des relations auteur-éditeur-illustrateur, des goodies, etc etc… Il y aura d'autres occasions.

Mais je crois que j’ai déjà été long. Très long. Trop long peut-être.

Alors à tous ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu’au bout, je tiens à vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année, et tout le meilleur pour 2018 !

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Merci pour ce partage… :slight_smile:

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Joli programme pour 2018 ! :wink:

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C’est plaisant de découvrir un peu ce qui se passe sous la perruque. Merci pour ce partage !

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Merci pour toutes ces bonnes nouvelles Bruno ! Bonne fête de fin d’année également et bonne continuation d’excellents jeux pour 2018 !!

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Bon bah c’est pas en 2018 que je vais faire des économies :wink:

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Bon ben c’est pas non plus en cette fin d’année que je vais économiser, je viens à l’instant de me commander un petit QueenDomino !!! Il sera parfait entre deux parties de Fives tribes, Longhorn et ensuite une petite main du roi. Que du bonheur ces jeux. J’ai même racheté et redécouvert un bon Desperado of dice town qui fait le bonheur du fiston et de la famille!!! Bonne fête de fin d’année Bruno!

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Chouette, une nouvelle extension pour Abyss! L’excuse parfaite pour replonger dans l’un de mes jeux préféré.
Une extension pour 7WD aussi? L’excuse parfaite pour en découdre à nouveau dans l’un de mes jeux préféré.
Kingdomino?!..

Vivement 2018!

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Festoyez bien pour revenir avec plein d’idées à concrétiser en 2019

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Il va falloir freiner monsieur, on n’arrive plus à tout suivre. En tous cas bravo, ça promet encore un beau 2018.

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Merci pour cet article !
J’ai vraiment hâte de découvrir la nouvelle extension d’Abyss !

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Quel bel article…Toujours la même passion et surtout l’envie de partager. J’ai hate de voir Imaginarium et les extensions d’Abyss et de Kingdomino.

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LOOSER c’est pas mal du tout. J’y ai joué au Corsaire Ludique cet été avec Alexander.

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Merci pour cet article comme riche en infos !

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Merci de partager tout ça avec nous Bruno.
Je me souviens encore des quelques parties de Droles de Zebres jouées ensemble sur BAJ (il y a 12 ans de cela) où comme tu le dis tu avais fait parler l’expérience!!! :wink:

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Merci pour l’article, encore une grosse année en perspective :slight_smile:

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Très bel article. C’est qu’il est productif ce Bruno ! Je n’en reviens pas… Tu as tellement raison sur de nombreux points comme la comparaison systématique à d’autres jeux alors que les mécaniques sont biens différentes… Etre comparé à ses propres jeux, c’est encore pire, je pense…

Très impatient de découvrir Micropolis dont j’entends le plus grand bien !

Enfin, Vincent en auteur, quelle nouvelle ! Et surtout, très impatient de voir ce qu’il aura pondu …

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Je ne fais pas partie du public qui achète un jeu pour son auteur, mais je me rends compte que j’ai (entre autres) vos trois premiers jeux !

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Merci pour cet article que j’ai trouvé intéressent. Tu a vraiment une capacité de tramus étonnante mais, que je trouve très motivante, alors merci pour cela et pour tes jeux qui nous font passer de très bon moment. Bonne fêtes de fin d’année Bruno.

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Merci Matthieu !! ça c’est vraiment cool