elle est fraîche ma nouvelle !

elle est fraîche ma nouvelle !

Il est amusant de constater que les marques, les entreprises sont constamment à la recherche de trafic sur leur site web, sur leur page FaceBook, sur Twitter. De plus en plus. Je veux du clic, je veux de la vue, je veux du Like, je veux du follower. Qui peut leur en vouloir ? Personne. Enfin, si. Une catégorie de personne peut leur en vouloir. Les journalistes. Ou, à défaut parce qu’il n’y a pas vraiment de journaliste dans le secteur du jeu, les gens qui informent. Finalement. Parce qu’il devient difficile de savoir quoi dire, quand le dire, comment le dire quand on ne sait pas de quoi il est question, quand on est prit au dépourvu, et, surtout, quand l’éditeur a déjà tout produit son info à lui qu’il veut qu’on lise chez lui d’abord…

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Le plus terrible, ce sont les infos aux compte-gouttes. Et vas-y que je poste une image de boîte sur FB, que je lâche un nom sur un forum, que je publie une date sur Twitter. Rhaaaa, et qu’est qu’on fait nous ? Comment on gère nous ? À quel moment on doit publier un truc nous ? Et qu’est ce que l’on va publier nous ? Vous me direz « vous n’avez qu’à téléphoner, envoyer un mail… ». Certes, mais bien souvent l’éditeur n’a rien de plus à dire, parce qu’il ne sait pas. Non. Juste il « tease », il « buzze », il « marketingvirale ».

Mieux, quand, sortie sans crier “gare”, on tombe sur une annonce avec moult descriptions sur le site d’un éditeur, qu’est ce que l’on doit faire ? Lire et interpréter au risque de perdre du temps et d’être à la ramasse ? Produire juste un lien ? Il est où le plaisir quand on aime écrire ? Elle est où la valeur ajoutée ? Et quand on demande des infos pour avoir des précisions, parfois, ils n’ont rien de plus à donner, rien de plus à dire que ce qu’ils ont déjà dit sur leur page à eux qu’ils ont. Nous voilà bien contrits.

Mais le pire n’est pas là. Non. Le pire c’est que nous sommes occupés, toujours, en permanences. Parce que des éditeurs nous sollicitent. Par mails, par téléphone. Parce que nous les sollicitons. Par mail, par téléphone. Tout ça pour préparer, trouver des angles, des choses à dire. Et que du coup, lorsqu’une info tombe comme un cheveu sur une soupe, par surprise, au détour d’un surf, nous avons déjà des trucs sur le feu, des choses en cours. Problème. Parce que recopier un communiqué de presse en commençant pas un « X nous informe que… » ça va vite, mais ce n’est pas notre truc. Non. Alors le temps de bien préparer quelque chose, de le glisser entre les 2 bricoles que nous sommes déjà en train de faire, nous sommes est en retard. Le comble pour un site web qui doit être réactif.

Mais on les comprends les éditeurs. Assurément. ils veulent sans doute que les gens aillent lire les infos chez eux, sur leur site à eux. Parce que c’est toujours agréable d’avoir du monde. Mais qui va lire des infos chez un éditeur ? Qui va sur le site Nintendo pour lire l’info des jeux vidéo ? Pas moi. Mais c’est normal, je ne joue pas aux jeux sur Nintendo.

Un “journaliste” en proie au doute…

Informer, ce n’est pas facile ma bonne dame. Oui. ce n’est plus comme c’était !

Alors, quoi faire et comment le gérer ?

Il nous arrive régulièrement d’expliquer aux éditeurs comment préparer un bon plan de com chez nous. Étrangement, s’ils comprennent sur le coup, ils tiennent le processus 1 mois, et paf, amnésie et ils recommencent à gérer la chose aléatoirement. Pourtant ce n’est pas bien compliqué. Nous sommes capables de garder un secret. Oui. Quand on nous contacte et qu’on nous parle de projets, si on nous dit « pas de papier avant le JJ/MM/AAAA », nous savons tenir notre langue. Si le délai est long, cela nous laisse tout le loisir de préparer un beau papier que l’on publiera le moment venu, le JJ/MM/AAAA. Mieux, on explique à qui veut l’entendre que venir faire une TiTiTiVi 2 mois avant, même sur un prototype, c’est parfait pour nous, puisque lorsque nous écrirons notre papier, cela ira beaucoup plus vite et, surtout, nous aurons de quoi transmettre des sensations de jeux.

Mais c’est difficile. Le proto n’est pas forcément bien, le voyage pour venir coûte, il faut du temps… Alors nous nous retrouvons souvent dans une situation d’urgence, de toute part. Et cela est bien dommage, parce que nous ne pouvons pas, ou peu, rajouter de la valeur à nos écrits. Plus amusant, dans l’urgence, on contacte souvent l’éditeur qui nous dit systématiquement « tu as besoin de quoi ? » Et bien, systématiquement nous répondons « Comme d’habitude, d’images haut def et de la règle que l’on ne diffusera pas, mais au moins on saura quoi raconter. ». Oui. Systématiquement. Images Haut-def et règle qu’on ne diffuse pas. Cela a l’air simple. Évident. Pourtant.

Du communiqué de presse.

On peut aussi se demander quel est l’intérêt d’écrire un article pour juste annoncer une sortie en boutique, de passer du temps à faire une preview sans « profondeur » avec des éléments qui sont déjà disponibles chez l’éditeur. Oui. On se le demande finalement.

Une piste de réponse tient dans le fait qu’une annonce chez Tric Trac, c’est entre 3000 lecteurs pour les trucs qui intéressent le moins, et 15000 lecteurs pour les choses qui intéressent le plus. C’est donc bien souvent supérieur à tout ce qu’un éditeur peut espérer sur son site, sa page FB ou son twitter. Paradoxe. Parce que nous, du coup, nous ne sommes pas, plus très motivés par l’exercice. Celui du grappillage d’infos et du bricolage sans ce petit “plus”.

Et la réponse alors ?

On se dit que si nous ne trouvons plus vraiment d’intérêt à faire ces textes si peu impliqués, si nous trouvons un moyen de pousser les éditeurs à le faire eux même chez nous, ou alors de pointer simplement vers leur site automatiquement, leur Facebook, peut-être pourrions nous, du coup, consacrer du temps à l’écriture d’articles de fond à base de critiques. De la vraie bonne critique avec des mots choisis. De celles avec de l’implication dedans, de l’encensement en règle ou du déchirage de mécanique direct. De l’implication couillue quoi. Cela ne va pas plaire à certains, mais plaira à d’autres. Peut-être que cela va de pair avec le passage au payant, du coup. Nous ferions un truc automatisé pour traiter l’info courante gratuite et nous passerions plus de temps à faire de l’investigation pour les membres payants. Une piste. Oui. Une piste qui nous chatouille…

Tout cela se réfléchit, tout cela se pense… C’est ça qui est excitant.

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