[Dominations – Road to civilization] : mixez dominos et développement de civilisation

[Dominations : Road to Civilization][Triominos de Luxe]

Enfant, vous avez joué aux dominos avec vos grands-parents, en grandissant, vous avez attaqué les triominos, et plus tard vous avez passé des heures sur des jeux comme Civilization de Sid Meier ? Dans ce cas, vous allez adorer Dominations – Road to civilization d’Éric Dubus et Olivier Melison, sorti chez Holy Grail Games via un Kickstarter ! Et si vous ne voyez pas le rapport entre un jeu de civ et des dominos, ce qui suit va vous éclairer.

Les civilisations se bâtissent petit à petit

Dans Dominations, vous êtes le leader d’une des 16 civilisations du jeu (Grecs, Huns, Sumériens et j’en passe) que vous allez devoir mener à travers les âges vers la victoire finale. Chaque civilisation a sa propre manière de marquer des points, et plus vous remplissez ses objectifs, plus votre score sera haut à la fin de la partie. Pour les habitués du genre, Dominations n’est pas un 4X, il n’est pas possible d’attaquer ses adversaires pour leur voler des territoires, mais les interactions sont bien présentes.

La partie se déroule en 3 âges, chacun composé de 5 tours, avec une phase de scoring intermédiaire à la fin des deux premiers âges, et un scoring final à l’issue du troisième.

À son tour, on place sur le plateau central un domino triangulaire ayant un rond de couleur à chacun de ses angles, et un campement coloré en son centre, en faisant correspondre l’un de ses côtés avec celui d'un domino déjà placé. On gagne alors des ressources correspondant aux couleurs des ronds du côté du domino placé, à celles du domino contre lequel on l’a placé, et du campement du domino. Si les couleurs de notre domino et de celui précédemment placé correspondent, on reçoit un bonus de ressources. Enfin, si l’on ferme un locus (un cercle de 6 dominos), on récupère les ressources du milieu du locus, et pas celles du domino.

Ensuite vient la phase de construction. En utilisant les ressources que l’on vient de produire, on peut, au choix, soit construire une cité sur l’un des emplacements disponibles au centre d’un domino, soit contribuer à construire une merveille, en la plaçant sur le plateau central si ce n’est pas déjà fait ou en prenant l’une des cartes savoirs qui y sont liées, soit améliorer l’une de nos cités déjà construites. Les cités nous permettent de récupérer des ressources lorsqu’un domino est placé à côté, d’augmenter notre capacité de stockage des ressources et de gagner de l’influence, et les merveilles apportent principalement des points en fin de partie.

Enfin, on peut utiliser les ressources qui nous restent pour récupérer l’une des nombreuses cartes savoirs disponibles et la placer dans notre arbre de savoirs en respectant les couleurs des nodus autour de la carte pour la placer. Ces cartes donnent des capacités spéciales, des bonus ou des manières supplémentaires de marquer des points lors des phases de scoring, ainsi que des points de victoire. On peut également, plutôt que de récupérer une nouvelle carte savoir, améliorer l’une de celles que l’on possède déjà.

Cartes savoirs et aides de jeu pour bien orienter sa stratégie

À la fin des deux premiers âges, on procède à une phase de scoring intermédiaire durant laquelle les joueurs activent leurs capacités de fin d’âge présentes sur leurs savoirs. Puis, on regarde quel joueur possède le plus d’influence et, en fonction de son niveau, il peut assimiler gratuitement l’un des savoirs d’un adversaire (oui oui, même un savoir amélioré !). Chacun marque son score d’influence en points de victoire. Ensuite, pour chacune des 6 ressources existantes, on regarde quel joueur en a le plus en réserve. Il obtient alors la carte de domination correspondante qui donne un pouvoir pour l’âge suivant et quelques points de victoire. Toutes les ressources sont alors remises à zéro pour tous les joueurs, on pioche de nouveaux dominos et un nouvel âge commence.

On procède de même à la fin du troisième âge, à ceci près que les cartes de domination obtenues apportent toutes le même nombre de points de victoire, et que leur pouvoir ne sera pas utilisé. On regarde ensuite pour chaque joueur combien de ses objectifs de civilisation il a réussi à réaliser, il marque de 10 à 100 points en fonction du résultat. Le joueur ayant le plus de points de victoire l’emporte !

Merveilles en cours de construction et cartes de domination

Au premier abord, on peut trouver l’esthétique de Dominations austère, mélange de tons gris et bruns, mais en fait cela met en valeur les informations importantes présentes sur les éléments de jeu (couleur des ressources, des nodus et des cités) et l’iconographie présente sur les cartes objectifs est très claire.

Concernant la mécanique, elle est très fluide et les tours s’enchaînent rapidement malgré le caractère expert du jeu : le joueur qui commence sa phase d’acquisition de savoirs peut le faire pendant que celui qui joue après lui débute son tour sans problème. Évidemment, cela dépendra des joueurs avec lesquels vous faites une partie 😉 Les cartes objectifs de civilisation nous guident dans une certaine direction durant la partie, ce qui évite de commencer en se demandant ce que l’on va bien pouvoir faire devant tant de possibilités : on a un cap à suivre et c’est très appréciable, surtout pour les joueurs découvrant le jeu. De même, le nombre important de savoirs disponibles peut déstabiliser au premier abord, mais les aides de jeu expliquant les pouvoirs de chacun permettent de s’y retrouver dans un premier temps, et après quelques parties on commence à bien les connaître.

Le placement des dominos est assez stratégique, car il s’agit non seulement de récupérer le plus de ressources possibles, mais également de ne pas offrir d’opportunité à nos adversaires. La course au contrôle des merveilles, communes à tous les joueurs, apporte également beaucoup d’interactions. Sur la fin d’un âge, on se prend à se demander s’il vaut mieux construire des villes et acquérir des savoirs, ou s’il vaut mieux garder nos ressources pour espérer gagner la majorité et la carte de domination correspondante, même si cela signifie perdre toutes ces ressources. Il y a donc également un petit côté prise de risque bien sympathique.

Dominations – Road to civilization offre donc un excellent compromis entre pose de tuiles, contrôle de territoire et développement de technologies, rendu accessible grâce aux cartes objectifs et aux nombreuses aides de jeu, qui ravira les joueurs aimant optimiser leurs actions, car la moindre approximation peut faire la différence entre la victoire et la défaite ! La rejouabilité semble excellente au vu du nombre de civilisations disponibles, et 4 extensions sont d’ores et déjà sorties, de quoi renouveler le plaisir ! Pour les amateurs, un mode solo officiel mais non présent dans la boîte et développé avec amour par Eins, un trictracien bien connu, est disponible sur le site Boardgamegeek en téléchargement gratuit.

Les merveilles lapins issues du Kickstarter

Fiche technique

Éditeur : Holy grail games

Auteurs : Éric Dubus et Olivier Melison

Illustrateurs : Amber Scharf, Floriane Habbak, Loïc Muzy, Agathe Pitié et Florian Stitz

Nombre de joueurs : (1) 2-4

Âge : 13+

Durée : 80-160 minutes

Et si vous cherchez un livre ou un film traitant de domination, pourquoi pas essayer 50 shades of Grey ? 😉

14 « J'aime »

Pour l’assimilation de savoir par le joueur ayant le plus d’influence, il me semble avoir vu dans la règle qu’il ne pouvait assimiler un savoir amélioré que s’il avait déjà la version non amélioré du savoir en question. A confirmer.

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alors non. Tu peux, en copiant un savoir que tu possèdes déjà, l’améliorer.
Tu peux également copier un savoir amélioré d’un autre joueur et l’acquérir à son niveau de base si tu ne l’as pas.

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