Dis, comment tu m'imagines ? Euh... agile, radine, en tutu et bilingue !

Dis, comment tu m'imagines ? Euh... agile, radine, en tutu et bilingue !

Le Poker du Caractère Idéal !

Vous allez me demander quelle mouche m’a encore piqué, ou bien quelle drogue mon corps désormais japonisé a pu ingérer pour en arriver à inventer des titres comme celui-là. Rassurez-vous, rien de dangereux pour la santé. Tout au plus, quelques grammes de joie de vivre autour d’un petit jeu de cartes, comme je les aime. Un soupçon de party game, une pincée de projet de fin d’études, sans académisme !, des graphismes d’une beauté que je trouve époustouflante (mais ceci est affaire de goût paraît-il) et une auteure passionnée et passionnante. De quel jeu vais-je donc encore pouvoir vous parler ? Et bien, il s’agira sans nulle doute d’un jeu qui sera passablement difficile à trouver cette fois.

Du coup, cette fois, je promets de manger deux pots de natto si l’un d’entre vous parvient à se le procurer (et ce sera en vidéo) ! Bon, trêve de phrases chaloupées, passons aux choses sérieuses. Peu avant le Game Market d’Osaka, j’ai eu la chance de tomber sur le site de l’auteure de ce jeu, que je n’ai pas encore nommé. Elle a gentiment accepté de me garder un exemplaire sur le côté.

En réalité, nous aurions dû nous rencontrer autour d’un café près de chez moi, mais la grippe Influenza en a décidé autrement et il a donc fallu que j’attende quelques semaines de plus avant de pouvoir enfin mettre la main dessus ! Tatsuko Yabe 矢部 たつこ, est l’auteure de ce petit jeu de 50 cartes, cachées comme un bijou multicolore dans son écrin, une boîte en carton épais où deux visages, l’un venu des tréfonds du mal, l’autre des tréhauts du bien, s’opposent, le sourire aux lèvres et les yeux triangle.

Quelques cartes !

Le jeu s’appelle 理想の人格ポーカー, “Poker du Caractère Idéal”, et il a été composé graphiquement en collaboration entre l’auteure et les gens de Tansan Fabrik. Les parties durent environ 10 minutes, pour 3 à 5 joueurs, à partir de 10 ans. Le principe du jeu est très simple et rappelle certains party games français où votre but principal est de convaincre les autres joueurs que ce que vous proposez est ce qu’il y a de meilleur. Je m’explique.

Dans la boîte, les 50 cartes sont colorées de 5 couleurs différentes, chacune attribuée à un type de personnages à “caractériser” : en jaune, la catégorie “puissance”, en vert, celle des “intellos”, en bleu, celle plutôt tendue vers “l’ingénierie”, en rouge, “les artistes” et enfin, en violet, la catégorie “du reste” ! Et oui, parce que “le reste” a lui aussi le droit d’être qualifié, d’une manière ou d’une autre !

Joli, non ?

On distribue 5 cartes à chaque joueur. Le reste des cartes viendra composer la pioche. Le jeu se joue en 5 petites étapes. Les joueurs vont d’abord choisir un type de personnage à présenter. Les joueurs peuvent décider eux-mêmes mais si leur imagination est désertique, la règle en propose 45, parmi lesquels on trouve : un héros, un arnaqueur, le papa, le prof, l’épouse… ou plus exotique pour vous, qui habitez loin de mon climat tropicalement vôtre, le yakuza !

Sur chaque carte reçue, vous pourrez remarquer une courte description, associée à une illustration (minimaliste mais que je trouve pour ma part globalement sublime). Quelques exemples : “mauvaise langue”, “coureur rapide”, “playboy”, “bilingue”… Des tas de qualificatifs qui pourront, selon votre capacité à défendre une opinion ou à imposer votre mauvaise foi, vous permettre de décrire au mieux, au plus près, un type de personne, ou de personnage.

Alors, vous vous dites déjà : “ben oui, mais comment je fais si j’ai des cartes pourries dans ma main de départ ?”. Je pourrais vous répondre avec un certain cynisme : “ben, tu rentres chez toi…”, mais l’auteure a pensé à tout. Et elle est gentille, elle. Moi, non. Enfin, si. Enfin, ça dépend.

Du coup, elle vous propose à plusieurs reprises de changer certaines de vos cartes, avec la pioche, ou avec les cartes des autres. En effet, lors du premier tour, les joueurs pourront se débarrasser des cartes qui les encombrent. Pour ce faire, ils les poseront devant eux, face découverte, à la vue de tous, et reconstitueront leur main de départ avec des cartes de la pioche. Si les joueurs pensent encore pouvoir affiner leur main, ils pourront lors de la deuxième phase, se débarrasser de cartes et les remplacer par des cartes de la pioche, toujours, ou par les cartes défaussées des autres joueurs.

Toujours pas prêt ? Bon… alors, allez-y, vous avez encore un dernier tour ! Une fois ces trois étapes terminées, le vrai jeu commence. Vous avez tous votre main de cartes. Vous allez désormais, l’un après l’autre, à coups de talent d’orateur, de super pouvoirs de VRP et de clins d’œil bien placés (ça marchait vachement bien dans les années 50, me disait mon grand-père), pouvoir convaincre les autres joueurs que la description que vous faites de la responsable de classe idéale : agile, radine, superbe en tutu et sauvage, est la meilleure, ou encore que le yakuza idéal se doit d’être : bilingue (ben oui, le crime aussi vit sa globalisation), bon chauffeur, manipulateur, timide (un yakuza qui rougit, ça fait pas rêver ?) mais bon avec les explosifs…

Je ne me lasse pas de ces cartes…

A la fin des présentations, les joueurs votent et décident qui a proposé le portrait le plus convaincant ou vraisemblable du personnage qui a été attribué au début de la manche. 理想の人格ポーカー est un de ces petits jeux sympathiques, sans prétention et facile à apprécier, qui donnent envie de le ressortir avec les amis. Il laisse la porte ouverte à de nombreuses possibilités de rajouts de cartes et les possibilités quant aux personnages à décrire sont presque infinies.

J’insiste sur l’objet, réalisé par l’auteure, une étudiante en arts graphiques pour un projet de fin d’études, dont les illustrations sont certes simples mais pleines de bon goût. Le choix des couleurs, des dessins qui sont associés aux expressions, tout fonctionne super bien. Maintenant que vous savez tout ou presque sur ce petit jeu, j’espère juste qu’aucun de vous ne parviendra à mettre la main dessus. Parce que, oui, le natto, c’est vraiment un truc que je déteste. Clic clic.

Izobretenik

3 « J'aime »

arf c'est sold out sur le site officiel -_-

Moi j'aime bien le natto. Il faut apprivoiser l'odeur, comme pour le fromage.

youngfrancis : ben oui, et ça fait des mois. En fait je pense que le jeu n'a même jamais été disponible sur le site :) J'avais prévenu.

jmguiche : mouais, j'ai beau en manger régulièrement, je trouve toujours ça très accessoire dans le monde du goût :) Ma fille dirait le contraire, mais m'en fous, elle est pas là !

Après un petit échange très sympa avec Tatsuko Yabe, il semblerait qu'un reprint soit prévu pour le moi de juin!

Oui, pour le Game Market de juin, j'ai vu qu'elle serait présente sur le salon. Je suis vachement étonné par les efforts que font les TTciens pour se procurer les jeux que je présente :D Je ne le ferais pas. Ca m'épate. Je vais aller voir s'il y a des jeux sympas au Liban à me faire envoyer !