[Critique] Samouraï

On pourra dire que je l’aurais attendu celui-là ! Je l’avais vu passer il y a pas mal de temps, peu après la sortie de Tigre & Euphrate dans cette nouvelle collection, c’était avant le rachat/la fusion d’Asmodée avec Edge. Le thème me tentait vraiment, il faut dire que l’artwork donnait envie. Fort heureusement, j’ai pu jouer une partie, chez un ami, avec l’ancienne version, me permettant ainsi de tâter du matériel. Mais trêves de blabla et place à cette critique.

Le samouraï moderne

Cette version de Samouraï est donc bien la réédition du jeu de Knizia, Samuraï (avec le nom en version anglaise), paru en 1998, et qui avait depuis disparu de nos étals. Édité aujourd’hui par Edge dans la collection Euro Classic. En ce qui concerne les règles, celles-ci n’ont pas changé, seule leur mise en page l’a été. Il faudra toujours tenter de devenir le dirigeant du plus grand nombre de castes possibles (la religion, le commerce et l’armée), et pour cela vous devrez poser une tuile de votre main, qui dispose d’une puissance et d’un symbole de caste, à chaque tour. Puis vérifier si toutes les cases Terre adjacentes à une case Population contiennent des tuiles, dans ce cas les pions Caste de cette case sont capturés, en fonction de la puissance des tuiles. Puis le joueur refait sa main. Et le jeu se poursuit ainsi jusqu’il ne reste plus de pion Caste d’au moins une caste sur le plateau, ou bien si 4 pions Caste ont été retirés du jeu et mis de côté. Dans ce cas on procède au décompte des pions Caste, le joueur ayant remporté le plus de pions Dirigeant, remporte la partie.

Les règles sont vraiment simples, elles tiennent sur très peu de pages, et seront vite apprises.

Devenir Shogun

Parlons à présent du matériel puisqu’il s’agit du point le plus novateur du jeu. Bien que celui-ci soit malgré tout assez proche du matériel de base, enfin surtout le plateau, qui n’a subi qu’une légère chirurgie esthétique par rapport au jeu initial. Pour le reste, les tuiles ont gagné un léger fond de couleurs, de même pour les paravents, mais ceci reste très léger. Les pions eux ont été entièrement refaits, même s’ils sont tous noirs ce qui est je trouve, un peu dommage et difficile à différencier. Non ce qui change le plus dans cette nouvelle édition, c’est la boite. En plus de devenir carré (avec un gros calage en carton type Edge à l’intérieur), et non plus rectangulaire, la boite arbore une très belle illustration de samouraï bien plus moderne que le jeu des années 90, mais moins typique aussi. Le matériel est donc de bonne qualité, et se manipule très bien, même si le design fait à mon goût un peu vide, surtout face aux standards actuels. Surement une volonté de rester proche du matériel de base, mais cet état de fait peu facilement est remis en question en voyant l’illustration de la boite qui elle, est bien plus moderne. Enfin, ça « choquera » surtout les personnes qui connaissaient déjà le premier jeu, bien moins les autres. Non le véritable hic de cette édition c’est son prix, annoncé à 49€ sur le site de Edge, ce qui me semble un poil onéreux au vu du contenu de la boite, surtout face aux autres jeux sur le marché qui dispose d’un matériel parfois similaire.

Ashikaga

Le jeu n’ayant pas changé entre les deux versions, on trouve rapidement ses marques. Les tours de jeu sont rapides, pourtant celui-ci ne manque pas de stratégie, de tactique et de piquant. Bien gérer l’ensemble de ses tuiles ne sera pas aisé, surtout que le hasard viendra mettre son grain de sel, évitant à Samouraï d’être trop prévisible ou de proposer des stratégies gagnantes. Le fait de poser les pions aléatoirement en début de partie renouvèle bien le jeu, comme le hasard et la tactique de chaque joueur. Au niveau de la durée de vie, il n’y a donc aucun souci à se faire. En ce qui concerne le public, une fois les subtilités de la règle éclaircit, l’ensemble devient simple à aborder, faisant de samouraï un bon gateway, avec pour une fois avec un jeu Knizia, un thème qui ressort plutôt bien malgré l’aspect abstrait qui se démarque du jeu. Il faut dire que le fait de jouer sur une reproduction de la carte du Japon aide pour beaucoup. D’ailleurs en fonction du nombre de joueurs celui-ci sera modulable, offrant alors plusieurs manières de jouer différentes. D'ailleurs, le jeu est tout aussi agréable dans les différentes configurations, même si à 3 le jeu propose alors plus de retournements de situation et de monopole brisé, à 4 il sera moins contrôlable, mais restera agréable à jouer.

La maitrise des castes

Samouraï reste un bon classique qui reste un jeu à découvrir pour ceux qui seraient passés à côté. Simple dans ses règles, mais profond et avec de nombreux choix tactiques, le jeu s’avère agréable et prenant, et cela, quel que soit le nombre de joueurs. Seul son prix un peu élevé pourra vous y faire réfléchir à deux fois. Nous sommes devant une belle réédition qui remet bien au goût du jour le jeu, mais d’une manière sobre. Bref un jeu qui n’a plus rien à prouver malgré son âge.

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