Critique de Viceroy

« Qu’il est difficile d’être le roi de la France » nous disaient les Inconnus dans l’un de leur sketch. Pour la France je ne sais pas, mais en ce qui concerne Viceroy j’en suis certain. Surtout que vous allez devoir construire carte par carte votre pyramide de pouvoir. Un rude exercice au cœur d’un jeu qui ne manque pas de royauté.

Et ça consiste en quoi le métier de Viceroy ?

Dans Viceroy vous allez devoir remporter des enchères fermées, afin d’acquérir des cartes que vous allez pouvoir ajouter à votre pyramide de pouvoir, en payant leurs coûts d’activation en fonction de l’étage dans lequel elles seront jouées. Tout un programme. Chaque carte comporte plusieurs informations : son nom, les 3 fragments de gemme que vous devrez faire correspondre avec les autres cartes pour obtenir une gemme pure, et surtout les bonus acquit selon l’étage où elle sera jouée avec le coût que cela implique. Sachant que plus vous la posez haute et plus cela coûte cher.

A chaque tour on va donc poser une carte devant chaque couleur : bleu, rouge, jaune et verte. Puis tous les joueurs vont tendre leurs poings qui contiendra ou non une seule gemme désignant la couleur désirée. Si plusieurs joueurs convoitaient la même carte, et qu’il n’y en a qu’une (il peut y en avoir 2) c’est raté, tandis qu’un joueur seul repartira avec la carte qui mettra dans sa main et non dans sa pyramide. Le jeu continuant ainsi jusqu’à épuisement de la pile de cartes. Des cartes Lois venant pimenter le jeu en s’incorporant dans la pyramide. Plusieurs manières de scorer sont proposées et résumées sur les paravents. Vous aurez le choix entre l’attaque, les gemmes pures, les cartes Lois, les jetons de Pouvoir, les jetons de Magie et les sets complets de jetons. Enfin quand je dis le choix c’est en partie faux, car vous pourrez bien entendu combiner toutes ces manières de gagner des points. Le joueur en ayant le plus remportant la partie.

Mais je vous laisse découvrir toutes les subtilités du jeu avec cette règle complète : http://www.funforge.fr/FR/files/viceroy/VICEROY_RULES_FR_LD.pdf

Une bardée de personnages

Si les différents personnages représentés sur les cartes ne servent strictement à rien dans le jeu, il ne faut pas pour autant faire l’impasse sur l’excellent travail d’illustration qui fut réalisé par les différents artistes ayant œuvré sur le jeu. Claires et fonctionnelles, les cartes font parties intégrantes du jeu et contribuent à l’exploitation de son thème, somme toute assez léger. Si la qualité des cartes et des très nombreux jetons sont au rendez-vous, la boite est une véritable galère à ouvrir (du moins la mienne), pourtant le rendu toilé est fort joli. Pareil pour le thermoformage, qui s’il part d’une bonne intention se révèle peu fonctionnel, les cases étriquées où ranger les jetons étant trop étroites pour laisser des gros doigts comme les miens. C’est pour cela que je lui ai préféré de bons vieux sachets, même si le thermo n’est tout de même pas une catastrophe, mais reste peu pratique.

Mais ces maigres défauts ne doivent pas entacher la qualité des illustrations et celles du jeu en lui-même.

L’étendard des rois

Dans Viceroy vous allez donc être amené à enchérir sur des cartes en espérant récolter de quoi fabriquer votre pyramide. Les bonus sont nombreux et chaque carte est différente, il faudra donc choisir au mieux et surtout prendre le temps de bien tout consulter avant de jouer. Mais le choix le plus difficile restera celui de participer ou non aux enchères afin de remporter de précieuses cartes ou des gemmes si vous passez votre tour. Car tout l’équilibre du jeu va reposer sur elles, et comme dans tout bon jeu qui se respecte c’est de cette fine limite que va naitre les conflits, l’aspect économe et parfois frustrant du jeu. C’est aussi ce qui le rendra aussi complexe et intéressant. Surtout que les cartes Lois viendront parfois bouleverser vos plans en vous offrant de nouvelles opportunités pour scorer.

Tout va vite, trop vite même, car pour terminer votre pyramide il faudra être vif. Et plus encore pour réussir à obtenir des gemmes pures et de nombreux bonus, surtout que construire cette fameuse pyramide coutera cher, très cher.

Être un bon conseiller

Il faudra faire des fois en essayant d’être sur tous les fronts. Cela ne sera pas simple, mais en effectuant les bons choix cela est possible. C’est tout cet aspect tactique qui donne à Viceroy une bonne courbe d’apprentissage et par la même occasion une bonne durée de vie. Chaque partie sera différente, car les paramètres varient d’une partie à l’autre. Mais ce qui modifiera en profondeur le jeu c’est le nombre de joueurs, si celui-ci m’a semblé compliqué et difficile à 4, il est très agréable à 3, mais aussi à 2 joueurs. La durée des parties, mais aussi la grandeur de vos pyramides découleront immédiatement de la configuration choisie, et cela même si les règles prévoient des modifications pour adapter le jeu au nombre de joueurs.

Son installation est assez rapide, plus que ne le sont les parties, et bien qu’il n’y ai pas de plateau Viceroy n’est pas un party-game, mais clairement un vrai jeu de réflexion et d’opportunisme. On pourra reprocher un certain manque d’interaction au premier coup d’œil, notamment sur les pyramides des autres, mais c’est oublier un peu vite la cruauté des enchères et sa mécanique qui permet aux joueurs de se confronter directement en fin de partie via les attaques.

Bien entendu Viceroy ne sera pas à mettre entre toutes les mains. Si vous pouvez oublier les enfants et les novices, les autres joueurs seront très certainement ravis de découvrir un jeu fin et tactique, le tout enrobé dans un écrin de qualité et une mécanique rapide et claire. Seules les manières de scorer et les nombreuses informations sur les cartes pourront inquiéter les joueurs lors des premières parties.

Viceroy aujourd'hui, mais demain …

Viceroy est un jeu exigeant, mais qui mérite amplement que l’on se penche sur lui, tant il possède de nombreuses qualités qu’il ne demande qu’à être partagé. Si je recommande une partie à 2 ou 3 joueurs pour la première découverte, une fois la bête maitrisée vous n’aurez de cesse de vous améliorer en découvrant le jeu. Si son édition comporte quelques défauts, il sera facile de passer outre pour se concentrer sur ses qualités visuelles.

Offrant une expérience de jeu riche et enrichissante, Viceroy cache bien son jeu car au final il s’avère bien plus complet qu’il ne peut y paraitre de prime abord. Il serait donc dommage de passer à côté d’une partie qui aura de fortes chances de vous convaincre de son potentiel.

Merci de la critique ça me donne envie de retester du coup, 1 seule partie à 4 que j’ai trouvé longue et ennuyeuse…limite le calvaire, donc je vais voir à moins :wink:

1 « J'aime »

Pour ma part à 4 le jeu est moins intéressant, à 3 et à 2 il est vraiment très bien. Pour ma part je l’aime bien à 2 car il est du coup très tactique et plus taquin.