Critique de Tsukiji

[Tsukiji]


Il est frais mon poisson ! Il est frais ! Comment ça ? Vous préférez des pétoncles, qu’à cela ne tienne j’en ai aussi. Des Poulpes ? Pas de problème. Du thon rouge exceptionnel ? Bine sûr qu’il l’est ! Enfin tout ceci, je l’aurais lorsque je serais parvenu à revenir le bras chargé de marchandises du marché. Selon vous qui sera le plus fort pour parvenir à enchérir sur les meilleurs mets ?


Un portefeuille restreint


On place le plateau au centre, avec dessus les pions des marchandises, puis chaque joueur reçoit de l’argent, le premier 48 yens, et les suivants 3 de plus pour chaque, accompagné de cartes Billet de prisée à sa couleur. On trie les cartes selon le nombre de joueurs, on mélange ce qu’il reste puis on tire de la pioche une colonne de 3 cartes de plus que le nombre de joueurs. Puis chaque joueur va déposer, en même temps, devant chaque colonne un Billet de Prisée. Les cartes blanches ne sont utilisables qu’une seule fois. Une fois cela fait on retourne tous les billets puis l’on calcule la valeur de chaque lot. Celui qui vaut le plus cher, reçoit la tuile 12 yens, le suivant 9, puis 6 puis 3 (à 4 joueurs). En cas d’égalité, c’est le lot le plus à gauche qui reçoit la tuile plus haute. Ensuite, on avance sur la piste chaque pion en regardant les valeurs d’avancée sur les tuiles prix, en ajoutant les valeurs si besoin et multipliant si la même marchandise est présente plusieurs fois dans le lot (j’espère avoir été assez clair). Puis en commençant par le premier joueur, chacun va acquérir un seul lot en payant le prix indiqué par la tuile et le placer devant lui, ou bien passer son tour et gagner 3 yens. Les cartes Yakuza faisant défausser une carte du lot. Et on poursuit ainsi sur 6 rounds encore. Puis on déplace le pion marchandise ayant le moins de points, sur la dernière zone bleue en bas à droite du plateau, puis la suivante sur la case juste avant et ainsi de suite. Enfin, chaque joueur regarde la valeur de chaque marchandise et multiplie le nombre de cartes qu’il possède de celle-ci et fait ainsi avec tous les produits de la mer, le joueur avec le plus gros score l’emporte. Pour les plus taquins, il est possible de jouer avec des objectifs prédéfinis.


Poissons en bois


Des cartes, des tuiles, des jetons, des pions en bois et un plateau, voici ce qui constitue le matériel de Tsukiji. Le tout tenant dans une boite avec un thermoformage et des sachets. Graphiquement, cela rend très bien, c’est frais, coloré et bien lisible, en plus le matériel est de qualité. Par contre pour la fin de partie, et même lors des petits décomptes de manche, il manque un moyen pour marquer les scores, ce n’est pas grand-chose, mais ça aurait pu être un petit plus appréciable. Mais au fond, Tsujiki jouit d’une très bonne édition, et ça, c’est bien plaisant.


Thon ou poulpe ?


Allez je vais débuter ce paragraphe par la nomenclature. Vous pourrez y jouer de 2 à 4 joueurs, à partir de 8 ans (peut-être un peu juste), pour des parties de 20 minutes selon la boite, plus selon mon expérience, 30 minutes au moins à 4. En ce qui concerne le public, c’est déjà plus délicat, car je ne le proposerais pas à des novices par exemple, car Tsukiji est assez long et éloigné des party-game malgré sa mécanique simple, ce qui pourra rebuter. Les novices auront peut-être du mal à voir sur la longueur, pourtant pour gagner, il ne faudra faire que ça, voir plus loin que le tour en cours. Par contre entre joueurs ça passe très bien. En famille, le jeu ne propose pas un thème hyper fun, malgré ses illustrations colorées, du coup, il ne sera sûrement pas le plus attirant, en plus des parties un peu longues et redondantes si on joue mécaniquement. J’ai l’impression de cracher sur Tsukiji comme ça, pourtant, j’ai trouvé le jeu vraiment sympa et surtout très bien huilé, pas d’accros dans les règles, de déséquilibre, rien, ça passe tout seul ! C’est même un très bon jeu d’enchères, qui n’a rien à envier aux autres titres du genre. Ce que je disais avant était plus une mise en garde en fonction du public qui jouerait au jeu, mais après rien n’empêche d’adorer Tsukiji même si celui-ci ne s’adresse pas à eux en priorité. On râle devant les lots merdiques, les autres qui nous volent les poissons tant convoités ou ce fichu argent qui part trop vite. Il n’y a pas de techniques gagnantes et tout le monde a sa chance en y jouant. Bref un excellent jeu d’enchères !


La criée japonaise


Tsukiji est un très bon jeu d’enchères, cependant, il est un peu long et demande pas mal de manipulation entre chaque tour. Mais le réduire à cela serait une erreur, car au fond nous sommes face à un bon jeu, un jeu prenant, malin et bien fichu. Si vous êtes amateur de cette mécanique, foncez ! Par contre si vous jouez avec des novices ou des personnes qui n’aiment pas ce genre de jeu, la tâche risque d’être plus ardue. Tsukiji est, c’est indéniable, un bon jeu dans sa catégorie, après il s’adresse avant tout un public précis, et à ce titre, il faudra être juste certain que l’on répond à sa proposition afin de passer un bon moment.

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