Critique de Skylands

[Skylands]


Derrière son esthétique largement inspirée du film Avatar pour les personnages qui prennent la pose sur la boite, Skylands cache un jeu de pose de tuiles intéressant qui serait idiot de limiter à cet aspect graphique qui n’est là que pour embellir un jeu qui aurait pu avoir de nombreux autres thèmes. Un jeu à creuser sans plus tarder.


Au pays des îles flottantes


On commence par former la zone centrale à l’aide des 4 plaques que l’on enfiche dans le cercle qui va accueillir tous les meeples. Ensuite, en fonction du nombre de joueurs, on va trier les tuiles que l’on va poser en pile, puis on va mettre à côté les tuiles Iles spéciales. Enfin, chaque joueur reçoit un plateau personnel, ainsi qu’un pion en bois et un jeton. La partie débute alors par le premier joueur qui va alors avoir le choix en les 4 actions représentées par les plaques, et ça sera ainsi pour chacun des joueurs et pour l’ensemble des tours du jeu. En sachant qu’à chaque fois, tous pourront bénéficier de cette action choisie, mais que le joueur qui l’aura activé bénéficiera d’un avantage par rapport aux autres. Ces actions sont : découvrir de nouvelles iles, soit piocher autant de tuiles qu’il y a de joueurs +1, chacun à son tour aura alors le choix de prendre ou non une tuile et de la poser sur son plateau en prenant garde à bien respecter les règles de pose. Le joueur initiateur pourra obtenir 2 tuiles. On pourra aussi déployer des habitants sur toutes les cases de l’une de ses îles, 2 îles pour le joueur initiateur. Créer de nouvelles îles en acquérant, en payant le coût, une des îles spéciales, moins 1 habitant pour le joueur initiateur, elles octroient des pouvoirs ou bonus. Enfin, la dernière action est de convertir les habitants des îles de cristaux en points de victoire, 1 point par habitant. Les tours se poursuivant ainsi jusqu’à que la réserve de points arrive à zéro, ou si l’un des joueurs n’a plus de cases vides sur son plateau. On compte alors ses points grâce au carnet, le joueur en ayant le plus remporte la partie.


Dragon et tuiles


Si la boite n’est pas très engageante et lorgne beaucoup sur le film Avatar, mais en vert, à l’intérieur le matériel répond présent ! Il y a beaucoup de pièces différentes : tuiles, jetons, meeples en bois, plateaux et carnet de score se côtoie dans cet espace exiguë où l’on aurait bien aimé avoir plus de sachets afin de bien séparer tout ceci. Graphiquement c’est coloré, donc on reconnaît bien chaque île, pratique, après ça ne flatte pas forcément la rétine, c’est classique mais pas moche non plus. Un jeu à l’esthétisme allemand qui fait un effort pourtant. Une belle édition qui ne souffre pas de véritables défauts.


À ne pas confondre avec Skylanders, le jeu vidéo


Vous vous attendiez à un petit jeu simple, calme, pas prise de tête … ha ha ha, petits rigolos que vous êtes ! Car Slylands cache bien son jeu sous ses airs de petit jeu guilleret, car chaque tour sera décisif, et remplir votre île du mieux que vous le pouvez pour scorer et maximiser vos équipements sera un vrai challenge. Pas impossible, car le jeu n’est pas punitif du tout, mais il ne sera pas toujours facile de faire ce que vous aviez prévu. Le coup du choix imposé à tous est une mécanique qui a fait ses preuves et qui ici montre encore une fois tout son potentiel. Et le fait de devoir changer de zone à chaque fois, est encore plus retors. On est tiraillé entre les choix des tuiles, celui des dispositions de nos îles et des points qui fondent comme neige au soleil. De plus le fait de choisir tous la même action, créé une véritable interaction, personne n’attend dans son coin. Cela n’apporte que du bon. Il faudra vraiment jongler entre les différentes îles chacune apportant son lot d’habitants bien utiles, mais aux retombées différentes. Un jeu malin avec une courbe d’apprentissage très intéressante. Il faudra pas mal de partie pour bien le maîtriser et pas mal de tactique pour arriver à ses fins face à des tuiles tirées au hasard. Ce qui m’amène à l’âge minimum conseillé, si la boite indique 8 ans, ce qui me semble correct par rapport à la mécanique cela ne me semble pas très judicieux en terme de tactique et de finesse de jeu, mais à vous de voir. Après le jeu s’adressera à un public familial, mais aussi entre amis même avec des joueurs expérimentés, car celui-ci est vraiment fin. Vous pourrez y jouer de 2 à 4 joueurs pour des parties de 45 minutes environ à 4, les 30 minutes indiquées sont plus valables pour les parties à 2. Un mot sur la durée de vie qui sera vous l’aurez compris, très bonne. Enfin, le thème ne ressort pas vraiment, car nous sommes devant un jeu de placement, ou le lieu de l’action n’a guère d’importance cela ne rejaillit pas sur le jeu véritablement.


Une bonne surprise


Skylands est une véritable bonne surprise ! Il est fin, malin, exigeant, mais jamais punitif, un jeu prise de tête comme on les aime, mais accessible et proposant une très belle courbe d’apprentissage. Un très bon jeu qui sera dommage (idiot ?) de bouder tant celui-ci s’avère être un jeu équilibré et bien pensé, chapeau aux auteurs !

4 « J'aime »