Critique de Queendomino

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Après avoir créé votre royaume pour un roi, vous allez désormais le faire pour une reine. Avec des dominos certes, mais aussi avec quelques nouveautés, cachées dans une boite plus grande que sa sœur. Ne tournons plus autour du pot et entrons directement dans le vif du sujet : la critique de Queendomino, qui fait suite à Kingdomino.

Mon royaume pour une reine

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Kingdomino a reçu le Spiel de Jahres cette année, une récompense que je trouve méritée pour ma part, ainsi que d’autres récompenses dans d’autres pays. Mais c’est également cette année que Blue Orange a prévu de sortir un autre jeu tiré de cet univers, pas vraiment une extension, pas vraiment une suite, mais un stand alone proche du premier jeu car basé sur la même mécanique.

Pour ceux qui ne connaitraient pas Kingdomino, le but dans le jeu est d’obtenir le maximum de points, en récupérant et en ajoutant à son royaume des tuiles avec des territoires différents et des couronnes, qui se multiplieront à la fin. C’est vraiment un résumé en une phrase, si vous voulez en savoir plus je vous invite à lire ma critique sur Kingdomino.

On reste dans sur la même base pour Queendomino. Toujours des tuiles numérotées, sorties face visibles et rangées dans un ordre croissant, qui seront ensuite distribuées entre les joueurs pour former un royaume de 5x5 carrés, 7x7 à 2 joueurs. Mais à cela viennent s’ajouter plusieurs nouveautés. La présence des chevaliers sous forme de pions qui pourront être posés sur la tuile jouée afin de récolter des impôts sous forme de pièces. Ces pièces justement vous serviront à acquérir des bâtiments offrant de nombreux avantages (comme les tours par exemple), que vous devrez acheter sur une piste et qui viendront se greffer sur la nouvelle couleur de tuile, le rouge. Vous trouverez également une reine qui permettra de payer moins cher vos constructions et qui ajoutera une couronne, à qui la possède, sur le plus grand domaine en fin de partie. Enfin, le dragon viendra détruire un des bâtiments sur la piste, pour qui souhaite faire appel à ses services. Le principe final reste le même, avoir le plus de points possible en ajoutant les domaines, les pièces de monnaie et les bonus offerts par les tuiles bâtiments. Là aussi c’est résumé, mais si vous avez déjà joué au premier jeu, il sera aisé de comprendre Queendomino.

Ajoutons des pions en bois

Pour le matériel c’est la même chose, on reste sur quelque chose de sûr et de connu. Des tuiles, des rois en bois, des châteaux en carton, auxquels viennent s’ajouter des tours et des chevaliers en bois, une piste, des pièces, des tuiles et deux pions que l’on dirait sortis d’un jeu Haba pour la reine et le dragon avec leurs illustrations imprimées sur du bois. Visuellement on reste dans la lignée du jeu précédent, c’est classique, ça ne sort pas du lot, mais ça fait le travail. Par contre, la boite recèle un ajout bienvenu : un carnet de score ! Contrairement aux tuiles Bâtiment qui souffrent d’un très gros défaut : des icônes bien trop petites pour être bien vues. Vous trouverez le tout entre 25 et 30€, ce qui est très raisonnable vu le matériel à l’intérieur. C’est donc une jolie édition qui vous attend si vous décidez d’acquérir le jeu.

L’appel du changement

Vous avez déjà joué à Kingdomino ? Tant mieux vous ne serez pas perdu. On reste dans le même ordre d’idée, un jeu simple d’accès qui propose une pointe de choix cornélien pour maximiser son royaume. Sauf qu’ici les constructions vont totalement chambouler la manière de scorer, car désormais vous devrez composer avec les tours et autres bonus avantageux. Choisir sa tuile à chaque manche demandera encore plus d’attention, surtout que vous devrez faire attention à vos finances pour parvenir à acquérir au bon moment les bâtiments désirés. Ça ajoute de la tension et des choix, sans pour autant trop alourdir le jeu. Certes celui-ci ne pourra être proposé spontanément aux novices dans les jeux de société comme pouvait le faire Kingdomino, mais il reste accessible, même s’il est un poil plus long en termes de temps de partie que son ainé. Il faut dire que les tours de jeu demandent ici plus de réflexion et propose aussi plus d’actions possibles, mais cela reste parfaitement gérable. En ce qui concerne le thème celui-ci est assez bien raccord, il intègre facilement les règles du jeu pour leur donner une cohérence palpable. L’ajout de la reine n’est pas un gros plus, tout comme le dragon, même si leur présence pourra faire basculer certains tours ou parties.

Vient le moment de comparer Queendomino à Kingdomino. En restant dans le même ordre d’idée Queendomino propose une expérience plus riche, plus maitrisée et plus génératrice de retournements de situation. Mais cela à un contrecoup : l’accessibilité du titre, qui se veut pour le coup moins facile à prendre en main que Kingdomino. Mais malgré cela le jeu arrive à proposer de nouvelles idées sans faire état d’une redondance absurde et facile.

Du haut de ma tour

Queendomino parvient à offrir une expérience très proche de Kingdomino tout en proposant quelque chose d’original. Si vous avez aimé le premier et que vous en avez fait le tour, celui-ci pourrait facilement vous faire de l’œil, et vous auriez raison de succomber à son charme. S’il s’agit de votre premier « domino », seules vos envies de profondeur de jeu pourront faire la différence entre les deux. Nous sommes devant un excellent jeu dont il serait criminel de ne pas accorder du temps, sous prétexte qu’un roi est déjà passé par là, et puis faire honneur à une reine ça ne se refuse pas.

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Merci pour cette analyse constructive ! Une petite question : A-t-on les bonnes tuiles pour jouer à 2 joueurs à Kingdomino, mais avec le jeu Queendomino (j’avais déjà vu ici et là que l’on ne pouvait pas jouer à Kingdomino avec Queendomino quel que soit le nombre de joueurs, d’où ma question en particulier pour 2 joueurs) ?

Oui tout à fait car dans Queendomino il y a des tuiles en plus, les bâtiments et des tuiles différentes dans celles chiffrées.