Critique de Gingerbread House

[Gingerbread House]


Hansel & Gretle sont des gourmands, et sûrement des sales gosses. Mais voilà pourquoi vous contentez de deux enfants, lorsque toutes les créatures de la forêt pourraient vous servir de repas ? Il n’y a aucune raison ! Par contre vous n’êtes pas la seule sorcière à avoir eu cette idée, et vous allez devoir faire face à une rude concurrence. À vos truelles en nougat !


Elle est belle ma maison en pain d’épice !


Chaque joueur va se saisir d’un plateau de jeu et 15 dominos que l’on pose en pile face caché, de celle-ci on tire 3 dominos à poser à côté face visible. Au centre, on pose les cartes bonus, en quantité variable selon le nombre de joueurs, puis à côté, on tire de la pioche 4 cartes Personnage. La partie peut débuter. À son tour de jeu on doit construire sa maison en utilisant l’un des 3 dominos que l’on place sur son plateau, en respectant les règles de pose : pas en dehors du cadre et par-dessus un autre, si l’on veut si celle-ci ne recouvre pas entièrement celle d’en dessous. Les escaliers servant à aplanir les étages. On résout ensuite l’effet des symboles recouverts en agissant en conséquence. Les pains d’épices permettent de récupérer une tuile correspondante, les escaliers de prendre une tuile à son effigie, la double flèche d’échanger ses pains d’épice, la cage d’amener à sa porte un Personnage et enfin le joker se passe de commentaire. En payant le coût en pain d’épice vous pourrez capturer un Personnage que vous avez attiré, vous faisant ainsi gagner des points. Lorsque vous terminez un étage, vous pouvez alors prendre une carte bonus. Puis vous repiochez un domino et complétez la file de Personnages si besoin est. Le jeu se poursuit ainsi jusqu’à sa fin de partie qui intervient lorsque vous n’avez plus de dominos à jouer. On procède alors aux décomptes, le joueur avec le plus de points l’emporte. Il sera possible de jouer avec une configuration d’initiation avec les plus jeunes où les cartes bonus sont plus simples.


Une maison très carrée


Une boite en longueur avec dedans masse de matériel ! Des cartes, des tuiles carrées vraiment épaisses, des dominos pas moins massif, un carnet de score et des plateaux, voici l’ensemble du matériel, accompagné par une aide de jeu. Graphiquement, le jeu est frais et l’ensemble colle très bien à l’ambiance du jeu, entre mignon et illustrations de livres pour enfants, donc rien à redire. Quant à la qualité du matériel, les tuiles et les dominos sont vraiment épais, mais je l’ai déjà dit ! C’est vraiment une très belle édition qui en plus bénéficie d’un calage en carton vraiment bien pensé et joliment décoré.


C’est le défilé dans la forêt


Pas d’inquiétudes à avoir, ce ne sont pas les règles qui vous poseront problème, même si quelques détails demanderont un peu d’attention et de revenir dans la règle une fois ou deux. Non toute la difficulté proviendra de votre maison à construire et de votre pioche. D’ailleurs à ce propos, la pioche pourra être décisive à cause du hasard, pour peu que vous ne soyez pas chanceux vous risquez de manquer de certains symboles, notamment de Cage, qui vous permettent de capturer des personnages. Entre adultes calculateurs ça peut vraiment être rageant, donc n’hésitez pas à départager équitable les tuiles au départ pour avoir sensiblement le même nombre de symboles. Des tuiles au dos de couleurs pour chaque joueur, plus des tuiles génériques pour créer du hasard auraient été un point intéressant à intégrer pour rendre le jeu plus équilibré tout en gardant son hasard. Un détail qui étrangement semble avoir échappé à Uwe Rosenberg qui pourtant est assez rigoureux. Sinon passé ce souci, Gingerbread House se déroule très bien et est un jeu très plaisant. Il est fin, tactique et vraiment prenant. On se creuse la tête pour faire venir les meilleurs personnages, et mine de rien, ce n’est pas simple du tout ! Il y a du choix, du hasard et de finesse, la courbe d’apprentissage n’étant pas mauvaise qui plus est. De plus, on n’est jamais bloqué à son tour, par contre il faudra prévoir sur le long terme en sachant qu’une partie est vraiment vite terminée. Idéal pour jouer avec des enfants pour les initier en douceur avec un monde de contes. Et entre adultes, il marche aussi très bien, car il est très calculateur, plus que ne le laisse supposer son thème, bien rendu qui plus est. Au niveau de la configuration celle à 2 est très intéressante et calculatoire, tandis que celle à 4 est plus foutraque, mais aussi très plaisante. À partir de 8 ans (plus pour bien saisir les subtilités), pour 2 à 4 joueurs et des parties de 30 minutes. Le jeu est facile à mettre en place et sa durée de vie est bonne avec sa part de hasard provenant des différentes pioches.


Vous en reprendrez bien une part ?


Gingerbread House est un très bon petit jeu, simple, prenant et surtout amusant. Pour autant, il n’est pas dénué de réflexion, et il faudra se creuser les méninges pour agencer au mieux sa maison et attirer les meilleurs personnages. Un jeu de tactique, dans un univers mignon, mais qui reste assez précis dans ses mécaniques et demande de la finesse de jeu. Un jeu à l’habillage attirant, qui fera un bon gateway avec son matériel de très bonne qualité. Un jeu à découvrir sans hésitation pour passer un bon moment.

2 « J'aime »