Critique de Boss Monster

Des monstres, des donjons, des cartes, des pixels, bienvenue dans Boss Monster ! Un jeu où vous allez devoir bouter hors de votre donjon, d’intrépides héros, et si possible les pieds devant. En attendant on ne devient pas un maitre de donjon du jour au lendemain, du coup voyons comment vous formez au dur métier de boss !

Seal of quality

Pour moi la période 8 bits et 16 bits c’est toute mon enfance. Et en grand fan de retrogaming, je n’ai pu que me jeter sur ce Boss Monster qui m’aguichait, jusqu’à ce format qui copiait les formes des boites NES avec son seal of quality apposé par Nintendo himself. Du coup je trouvais logique de vous parler en premier lieu du matériel.

Le jeu s’offre donc à vous dans une boite qui copie les boites de jeux vidéo de la NES. A l’intérieur des cartes en quantité, une règle et un rappel des règles plus court. Dommage que la règle ne copie pas le format des notices de jeux, mais c’est compréhensible. Pour le reste si vous aimez les pixels vous ne serez pas perdus, ça dégouline de carrés. Le matériel est de bonne qualité, bien illustré, même si quelques tournures de phrases auraient pu être mieux rédigées, mais ce n’est pas bien méchant. Donc si vous êtes amateur de pixels vous devriez trouver votre compte avec Boss Monster.

La notice sacrée

Les règles sont plutôt simples. Une fois le boss choisi ou tiré au sort, vous recevrez 5 cartes Salle et 2 cartes Sortilège. En fonction du nombre de joueurs, le nombre de cartes disponible sera modifié. Votre but : collecter 10 âmes de héros pour remporter la partie. Pour ce faire, vous allez devoir construire votre donjon à l’aide des cartes salles piochées, chacune disposant d’une force d’attaque d’un pouvoir, et de symboles qui attireront les héros. Il existe 2 types de cartes, les monstres et les salles pièges. De plus, il existe pour chaque type (et non chaque carte) des cartes avancées, qui pourront venir se poser sur une salle ordinaire. Vous pouvez choisir une carte salle (ordinaire ou avancée), en sachant que votre donjon ne peut contenir plus de 5 salles, tous en même temps puis la révéler. Les cartes sortilèges peuvent être jouées à tout moment. Puis s’ensuit la phase d’appât, ou les héros révélés en début de tour s’approchent des donjons. Chaque héros est d’un type particulier et s’approchera du donjon qui possède le plus de symboles identiques au sien. En cas d’égalité les héros restent en ville, et viendront se greffer aux autres héros piochés lors du prochain tour.

Puis vient le moment de la dérouiller, nommé phase d’aventure. Chaque donjon va alors devoir gérer son ou ses héros et les faire passer de vie à trépas à l’aide de leur salle. Si le ou les héros trépassent, les cartes sont retournées faisant apparaitre leurs âmes. Sinon ils sont ajoutés face visible, infligeant des dégâts au donjon. Au bout de 5 blessures, la partie prend fin pour le joueur concerné. Et le jeu se poursuit ainsi jusqu’à que l’un des joueurs remporte 10 âmes, autrefois fières et courageuses.

Une épée faite de carré ça coupe ?

Les premiers tours sont un peu chaotiques, le temps de trouver ses marques puis ensuite tout va de soi. Puis l’on vient vite à se demander quelques cartes jouées et surtout quelles salles gardées. Fort heureusement, le tirage en début de tour vous donnera quelques indices, et une voie à suivre. Mais prenez garde, car les héros doivent être tués en un tour ! ça se bastonne, ça charrie, ça râle, les parties ne manquent pas d’ambiance. Il est juste dommage qu’elles manquent d’interactions entre les joueurs. Il y a bien les héros et quelques sortilèges, mais sorti de ça, c’est trop léger sur ce point. Construire son donjon vous demandera toujours de faire des choix cruciaux, et savoir s’adapter reste la clé de la victoire. D’ailleurs sur ce point le jeu peut souffrir d’un hasard qui pourra handicaper les joueurs. Mais il est possible de pallier cela, en ne piochant pas une seule carte, mais deux et en choisissant une seule parmi celles-ci, ou bien draftant les cartes. Il reste aussi la solution de séparer les cartes Salle en 2 niveaux, et de proposer de piocher 2 cartes (et en choisir une) si c’est une salle ordinaire, ou une seule carte avancée. Mais je n’ai pas testé cette dernière idée. Mais avec les règles de base, vous avez déjà de quoi faire, et ces solutions ne seront pas utiles si vous n’êtes pas tatillon.

Lorsque Billy et Jimmy rencontrent Abobo

Boss Monster est un jeu rapide, idéal pour un apéro entre amis fans de retrogaming et les autres aussi d’ailleurs. Car le jeu plaira à ce public bien ciblé, mais conviendra parfaitement aux autres également, les règles ne sont pas hermétiques ni illogiques, il sera donc facile de s’y plonger. Bien entendu je ne vous conseillerais pas de vous y adonner avec votre grand-mère, mais avec des ados par exemple ça passe sans souci, même avec des enfants s’ils savent bien lire. Car il faudra un peu de temps pour bien connaitre les cartes, mais rien de bien méchant.

Au niveau du nombre de joueurs, vous pourrez vous adonner de 2 à 4 joueurs, et le jeu se joue très bien à 2, mais également à 3 et 4 joueurs. À 4 ça sera bien entendu plus chaotique, surtout au niveau des héros, mais rien de bien méchant sur ce point. En ce qui concerne la durée de vie, chaque partie sera différente, cela sera aussi bien dû au tirage des héros que des salles. Donc il y a de quoi faire pour ne pas s’ennuyer.

Warning ! Boss Fight !

Boss Monster est un bon petit jeu, qui a su tirer profit de son thème en proposant de nombreux clins d’œil, mais en prenant garde à ne pas être que cela, une usine à Easters Eggs. Mécaniquement cela tient très bien la route, on regrettera juste le manque d’interaction entre les joueurs (peut être aurait-il été possible pour les joueurs de choisir les héros face cachée et d’en tirer au hasard en suite), et le hasard assez présent qui pourra pénaliser quelques tours. Mais rien de bien méchant si vous savez vous adapter. Un jeu qui peut se jouer avec un public assez large, fans de rétro ou non. Je pense également que le jeu est assez malléable, et qui est assez aisé de proposer des variantes ou de modifier des points de règle pour mieux l’adapter à ses envies.

Si vous aimez les pixels, dessouder des héros, et bâtir un donjon imprenable Boss Monster ne devrait pas vous déplaire. Une expérience à tenter pour découvrir un jeu original porté par un thème bien sympa et un rôle inversé, celui du méchant, qu’il n’est pas si courant de jouer.

voilà un jeu qui me fait bien envie :slight_smile:

Cependant, je sais que le coté “je joue tout seul dans mon coin” ne plaira pas à ma compagne, alors comme je sais que je ne le sortirai pas souvent à cause de ça… Il n’est pas en tête de ma liste d’acquisitions :slight_smile: