Critique Brass Lancashire

[Brass]



Sorti initialement en 2007, ce jeu de Matin Wallace est revenu via Kickstarter l’année dernière pour finir en cette fin d’année sur nos étals, et cela, via deux jeux : Brass Lancashire et Birmingham. Dans cette critique, je vous parlerai de la version Lancashire sans plus tarder !


L’ère industrielle


Après avoir été réédité plusieurs fois, Brass s’est vu revenir dans une version simplifiée nommée Age of Industry en 2010. Si les joueurs semblent considérer Brass comme l’un des meilleurs jeux de Martin Wallace, lui ne le considère pas ainsi, lui préférant Automobile. Mais tout ceci n’est pas à confondre avec Brass Birmingham né entre temps. Cependant, cela ne va pas nous empêcher de voir les règles de la version Lancashire, maintenant que les précisions sont faites.


Votre but sera d’incarner un industriel qui cherche à obtenir le maximum de points de victoire en fin de partie, découpée en deux périodes où l’on procède à un décompte. Chaque joueur a droit à 2 actions à son tour de jeu, en plus des cartes récupérées dont la quantité varie et qui lui serviront pour justement faire ces actions. Il existe deux types de cartes les lieux, qui permettent de construire sur le lieu désigné, et les cartes industries qui concernent le type de bâtiment que l’on peut construire sur les exploitations. Un bâtiment pouvant être construit s’il est connecté à son réseau. Il sera possible aussi d’augmenter la technologie contre 2 Fer, il existe 4 niveaux. Et enfin vous pourrez emprunter contre un recul sur la piste de vos revenus. Le prix des ressources étant progressif à mesure que le marché extérieur se vide, permettant ainsi d’alterner entre le marché classique et l’extérieur afin de combler les déficits. De même qu’il existe plusieurs styles de bâtiments qui auront tous leur capacité, avec un système de retournements pour les activer et récolter des bénéfices sur l’échelle des revenus et des PV. Echelle qui vous permettra de gagner un certain revenu en début de tour afin de pouvoir investir. En sachant que le joueur qui a le plus investi dans un tour sera le dernier joueur du suivant. Les connections ferrées vont rapporteront des points en fonction du nombre de bâtiments connectés et activés. Ces deux éléments vous rapportant des points à la fin. J’ai vraiment résumé l’ensemble, car je ne voulais pas trop m’attarder sur ce point, les règles françaises étant disponibles en ligne. D’ailleurs, il est désormais possible avec cette édition de jouer à 2 joueurs.


Noir c’est noir


C’est la couleur principale de cette édition. À l’intérieur de la boite qui est étrangement assez petite en hauteur, vous trouverez un nombre conséquent de matériel : plateau, tuiles, cartes, jetons, il y a de quoi faire. Et si le thermo manque un peu pour ranger tout ça, comme l’aurait fait Edge par exemple, les sachets présents permettront de tout trier sans mal. Il faudra certes accrocher à l’esthétique sombre du jeu, mais pour autant superbe, qui si vous aimez cette période ne devrai pas poser problème, la qualité graphique des illustrations vous plongeant sans mal dans l’ambiance du jeu.


La suprématie du charbon


Brass est un jeu très costaud à réserver avant tout aux joueurs experts qui n’ont pas peur de se creuser les méninges sur une partie de jeu, et cela, pendant plusieurs heures. D’ailleurs, c’est le petit point noir à mes yeux, la durée d’une partie qui dépassera les 2h avec une attente importante entre les tours, surtout si vous avez beaucoup investi. Surtout si vous jouez avec des personnes prenant leur temps pour réfléchir. À l’heure des jeux au format 45/60 minutes, Brass semble long à côté et cela est dû à son âge avancé dans une industrie qui a grandement changée en quelques années. Brass étant avant tout un jeu de gestion commercial, un type bien précis qui devra plaire avant de se lancer dans une partie. Bien entendu, cela aura pour effet d’exciter les amateurs de calculs et de tactique, car le jeu demande beaucoup de rigueur pour parvenir à gérer au mieux son empire industriel. Tout étant vraiment gérable et se devant d’être pris en considération lors de son tour, car il faudra prendre des risque pour faire tourner son affaire, entre augmenter la technologie de ses usines et faire moins de revenus sur le coup pour sur les derniers niveaux, engrangés pas mal de points. Et sur ce point Brass ne fait pas dans la demi-mesure, car l’ensemble est riche, cohérent et tient parfaitement la route face à une mécanique extrêmement bien huilée qui vous plonge dans une ère industrielle où les deux périodes sont très bien représentées. Vous l’aurez compris le thème est vraiment très bien rendu, aucun souci sur ce point. Mais prenez garde au marché extérieur qui pourra apporter son lot de hasard, plus que dans le reste du jeu. Au niveau de la configuration, à 2 joueurs le jeu se voudra plus stratégique, tout comme à 3, tandis qu’à 4 c’est l’opportunisme qui régnera autour de la table. Et les situations seront assez différentes pour jouer de nombreuses parties sans refaire la même chose, Brass est assez riche pour ça avec plusieurs manières de jouer. Il faut dire que les premières parties relèveront plus de la découverte et du test que de la partie rondement menée. Néanmoins si vous prenez le temps de l’apprivoiser il vous le rendra très bien.


Que les experts me suivent


Brass était et reste un excellent jeu, même en 2019. Mais attention ne vous méprenez pas, il reste malgré tout exigeant et sera adapté aux joueurs expérimentés, qui se régaleront avec cette mécanique si bien huilée et son expérience riche, appuyée par une exploitation réussie de la période historique. Le tout est souligné par la qualité graphique de cette édition qui met en valeur Brass. À découvrir si vous aimez la gestion et l’économie mais surtout les gros jeux qui sont depuis longtemps devenus des classiques.

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Un très bon jeu à jouer sans modération !

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