Constantinopolis, ça va envoyer du bois

[Constantinopolis]

Un gros jeu de gestion “made in Italy”

Constantinopolis, ça va envoyer du bois

L’Italie est un Eldorado du jeu de société. De plus en plus d’auteurs et d’éditeurs transalpins arrivent sur le marché avec des produits souvent innovants. “Wings of War”, “Kingsburg”, “Age of Conan”, “Bang”, “Tokyo Train” ne sont que quelques exemples de la richesse et de la diversité de la production italiennes. Très prochainement arrivera un nouveau jeu, traduit en France par b]Edge**, le spécialiste du jeu méditerranéen, “Constantinopolis”. C’est l’œuvre de Giancarlo Fioretti, un membre de la communauté La Tania del Goblin, des fans de jeux à l’américaine. Alors, un nouveau jeu de guerre entre l’Empire romain d’orient et les hordes barbares ? Point du tout. il s’agit d’un jeu de développement et de gestion de ressources, un descendant direct de “Puerto Rico” ou de “Cuba” (parmi de nombreux autres). S’agira-t-il seulement d’une énième déclinaison d’un mécanisme rebattu ou celui-ci nous réserve-t-il d’agréables surprises ?

L’action se déroule au VIe siècle dans la ville de Constantinople. Les joueurs y incarnent des marchands qui vont essayer de devenir le plus influent de la ville. Pour cela, ils vont participer à la construction de bâtiments privés ou publics, affréter des navires qui vont partir dans des expéditions lointaines et même donner des marchandises à la cité.

Default

Comme dans “Cuba” et “Puerto Rico”, chaque joueur dispose d’un petit plateau sur lequel il posera les tuiles de ses bâtiments, où il gèrera ses expéditions et entreposera ses marchandises. Le plateau central, lui, sert principalement à entreposer le matériel durant la partie. Le livret de règles fait la bagatelle de 32 pages mais avec de nombreux exemples. C’est en tout cas un jeu riche qui semble se profiler. La partie dure exactement 10 tours.

Un tour de jeu de “Constantinopolis”se divise en huit phases mais trois sont vraiment décisives tout au long de la partie. Comme dans les autres jeux de ce type, il y a des rôles que les joueurs vont successivement pouvoir endosser. Ces charges publiques offrent des bonus particuliers durant le tour de jeu : le Magister Officiorum (toutes les tuiles du jeu sont en latin) recevra trois cartes Contrat supplémentaire le moment venu, le Comes Thesaurorum recevra de l’or en supplément et le Praefectorus Pretorio reçoit une marchandise gratuite. Le Praefecus Urbi a un avantage plus exclusif puisqu’il est le seul à pouvoir construire le Mur de la Cité (avec les avantages afférents). Enfin, le Consul a un droit de préemption sur un bâtiment qu’un adversaire souhaite construire. Ces rôles s’acquièrent aux enchères. Le joueur actif a le choix de garder sa charge, d’en prendre une disponible ou d’enchérir pour celle d’un adversaire. Seuls ces deux joueurs peuvent alors proposer de l’or pour ce rôle. Le perdant a alors la main pour obtenir une nouvelle charge. Cette phase ne peut être infinie, elle s’arrête dès que chaque joueur a eu la main une fois.

Les joueurs récupèrent ensuite des marchandises et de l’or grâce à leurs bâtiments de production et à leurs navires revenus au port. L’or sera indispensable pour acheter de nouveaux bâtiments, les marchandises serviront pour de nouveaux contrats commerciaux et donc des expéditions maritimes. Il existe différents types de bateaux, plus ou moins rapides, plus ou moins grands qu’il faut acquérir au fur et à mesure de la partie.

Default

Vient alors la phase essentielle de la construction de nouveaux bâtiments. l’ordre pour ce faire est déterminé par les charges publiques (le Consul en dernier). A son tour, un joueur peut construire un bâtiment dans chacune des quatre catégories que sont ceux de production, de service, commerciaux et publics. Les bâtiments de production, logiquement, produisent des ressources. Ceux de service offrent des bonus, des ristournes pour les différentes parties du jeu. Les bâtiments commerciaux permettent de vendre des marchandises aux habitants de la ville sans passer par des expéditions maritimes et de récupérer de l’or et de la notoriété. Quant aux immeubles publics, ils sont une source de points de notoriété. Restent les murs de la cité, un privilège du Praefecus Urbi. Ils apportent des capacités spéciales, disponibles une fois par tour. En tout, 36 constructions différentes peuvent être érigées.

A tout moment, les joueurs peuvent vendre des marchandises au marché actif ce tour-ci. Celui-ci indique les quantités et les prix des marchandises qu’il est possible de vendre ou d’acheter. Cela permet de récupérer de l’argent pour acheter d’autres bâtiments.

Default

Une fois les achats terminés, les joueurs, en fonction du nombre d’immeubles de production qu’ils ont, reçoivent de nouvelles cartes Contrat. Bien entendu, certaines charges publiques apportent des bonus, ainsi que plusieurs bâtiments. A eux de choisir lesquels ils acceptent et de charger leurs navires avec les marchandises nécessaires. Les joueurs ont alors le choix de lancer des expéditions longues (qui rapportent des points de notoriété en plus de permettre de transporter plus de biens) mais qui n’arriveront pas au port avant deux tours.

A la fin du tour, il est encore possible de donner certaines ressources contre des points de victoire car au final, il n’est pas possible de conserver plus d’une marchandise d’un tour à l’autre (sauf avec le Horreum, l’entrepôt).

Au premier abord, les stratégies offertes par “Constantinopolis” semblent nombreuses et le jeu très riche. La phase pour les charges publiques et donc l’ordre du tour peut donner lieu à de belles foires d’empoigne. Le marché où il est possible de vendre et acheter est un élément à ne pas négliger et il est possible d’anticiper ce qui sera demandé avec un tour d’avance. Quelle stratégie commerciale appliquer sera forcément essentiel. Prévoir sur du long terme avec de lourds navires, acheter des bâtiments commerciaux pour vendre à Constantinople ? Tout sera certainement une question d’équilibre et d’opportunités.

“Constantinopolis”
un jeu de Giancarlo Fioretti
pour 2 à 5 joueurs
à partir de 12 ans
édité par Homo Ludens et Edge
disponible bientôt

Heureux de voir qu'y'en a encore au moins un qui bosse pendant que les autres s'amusent avec leur joujouz'électroniques en bidouillant un site qui porte le prénom d'une marque de saucisses. ;-)

Bravo mr 20.100 pour cette abnégation!

Et merci pour cette news.

Il est prévu pour quand ce jeu qui à l'air excellent?!!! Je sens que je vais me le procurer celui là!! Merci pour cette news auquel je ne m'attendais pas du tout!! Super bonne nouvelle!!

Tout comme à l'étage au dessus, je me réjouis de cette info. Grand fan des jeux de commerce et de développement, ce jeu a tout pour me plaire à priori.

Constantinopolis, c'est Byzance, vite, hisse t'en boul'...

ah oué, celui-là me plait bien ;o))

a-t-on une idée (en mois) de sa sortie?

rhoooo on avait fini par penser que jamais il sortirait cui-la... Miam. Sans doute pas extremement original, mais rudement tentant quand-meme.

Alléchant tout ça !