Conan Hyborian Quests : chronique d'une partie

Conan Hyborian Quests : chronique d'une partie

L’histoire que je m’en vais vous conter est une histoire qui date d’une époque révolue. Il s’agit d’une époque perdue, oubliée.

Entre la fin de la mystérieuse Atlantide et le début de l’ère des villes étincelantes, il y a eu une autre ère. Un âge sombre, insoupçonné durant lequel des royaumes immenses recouvraient la surface du globe. L’un des plus célèbres royaumes de ce monde perdu était l’Aquilonie. Puissant, magnifique, craint, sa suprématie était sans contestation possible parmi l’Occident.

Cet Age dont on ne parle plus était violent, primaire, bestial, magique, chaotique, merveilleux, que sais-je encore? Mais ce n’est pas de cela que je vais vous parler.

Ce soir, voici le récit d’une aventure. Une histoire antique qu’on ne se transmet plus que de conteur à conteur.

Au cours de cet âge mythique, il vint au monde un homme au regard sombre, cheveux noirs. Cet homme, qui vit le jour dans une petite contrée du grand royaume d’Aquilonie, se prénommait Conan. Cet homme n’est pas n’importe qui et son destin n’est pas n’importe lequel. Epée au poing, il cotoiera les plus grands, affrontera maints dangers, deviendra à la fois tueur, pillard, voleur, héros, pirate… Ce barbare foulera des terres dévastées, traversera telle une ombre les royaumes les plus riches, affrontera les sorciers les plus malveillants, terrassera les démons les plus noirs…

L’époque de Conan deviendra légende, le mythe du guerrier de Cimmérie traversera les siècles.

Ce dont je m’en vais vous parler maintenant est un fragment de son histoire.

Mais rien n’est facile dans ce monde cruel… Mais parfois de la défaite surgit la victoire…

Les évènements de ce conte ont pour lieu un vieux village perdu au milieu des marais.

La rumeur sinistre persistait selon laquelle un monstre gigantesque sévissait en plein coeur de ces marais maudits. Cette rumeur attira un chef picte et le reste de son armée. Ce guerrier, à peine remis d’un affrontement et du sacage de son village par un barbare aux cheveux noirs, avait dans l’idée de se servir du pouvoir du monstre des marécages. Sur la route du village, il fit un pacte avec le monstre. En échange de sa vie et de l’occasion d’obtenir vengeance, il promit au monstre, qui n’était rien d’autre qu’une potentielle réincarnation de Set, un Serpent immense qui sévissait depuis des siècles dans le marais.

C’est donc accompagné par cette chose que le chef picte débarqua dans le village. Très vite, les villageois furent sous leur joug.

Rien ne semblait se mettre en travers de leur sombre dessein.

Et pourtant, surgissant de nulle part, un groupe de héros fit son apparition. Ils étaient trois: un homme à la peau sombre, une femme en habit de pirates et un homme dont la musculature ferait palir les dieux.

C’est ainsi que Conan, l’imposant barbare cimmérien, accompagné par deux de ses plus fidèles partenaires: Valeria, guerrière et pirate, et Shevatas, voleur agile et sans scrupule firent leur apparition.

Le temps leur était compté. Les héros avaient appris qu’il suffisait au serpent de se nourrir de cinq villageois pour recourrir à toute sa vitalité et massacré tout le village sans ne plus être inquiété.

Le choix devait donc se faire rapidement: tuer le monstre ou sauver les pauvres villageois appeurés. La décision était cruciale et l’urgence de la situation ne permettait pas de remplir parfaitement les deux solutions.

Le mal ne peut être vaincu…

Contrairement à toute bonne histoire j’ai choisi de commencer par vous conter le récit selon lequel le Mal l’emporta.

La première tentative n’est pas toujours la bonne…

Aux portes du village, les héros décidèrent de réaliser deux groupes. L’un “costaud” composé de Valéria et de Conan aurait pour mission de se débarrasser des pictes encore présents. De son côté Shevatas avait pour objectif secret de rassembler le plus de villageois possibles profitant de son agilité légendaire.

Ainsi, devant l’invisibilité du serpent, bien caché sous les eaux dangereuses du marais, les héros optèrent pour le choix de sauver tout le monde.

Mais les pictes ne restèrent pas les bras croisés. A la vue des héros, ils décidèrent de se déplacer en masse vers le groupe “costaud” et de les frapper. Valéria prise en traître reçut rapidement deux blessures. Pendant ce temps, le serpent fit sa première victime detruisant au passage les murs d’une des huttes du village.

Les cris de la victime retentissants, Conan se réveilla et tua plusieurs pictes rassemblés au même endroit. Valéria remise de ses égratinures en profita pour sortir un villageois à l’abri. Shevatas resta à observer les lieux bien à l’abri.

Une fois son forfait réalisé, le serpent reparti sous l’eau verte. Cette fois seul le chef des pictes se dirigea vers les héros.

Shevatas en profita pour surprendre les troupes de pictes à moitié endormies et sauva un deuxième villageois. Au passage, il en profita pour piller des coffres laissés seuls sur sa route. Conan partit à la rencontre du chef puis changea de direction. Valeria quant à elle se dirigea vers la seconde hutte.

Le serpent en profita pour refaire son apparition et mangea sa deuxième proie. Des archers tentèrent de toucher Valéria mais échouèrent. Celle-ci venant comme par magie de s’équiper d’une armure.

Conan continua à percer la défense des pictes et permit à Valéria de sauver un autre villageois tandis que le cimmérien en prenait sur son épaule, promettant à l’autre de revenir. Shevatas s’engrouffra encore plus profondément dans le village.

Le serpent surgit à nouveau et fit sa troisième victime. La situation devenait tendue. Mais cette nouvelle apparition couta cher au Mal.

Conan en profita pour faire sortir son bagage et pour retourner vers la hutte. Valéria se reposa. Shevatas arriva dans une hutte et prit sur lui d’accompagner un autre villageois vers la sortie.

Le chef picte courra vers Conan et le blessa en traître. Valéria alors en plein repos ne vit pas les renforts pictes arrivés et elle fut prise en tenaille.

Shevatas sortit le villageois et reparti vers une hutte qui semblait abandonnée. Il en profita pour trouver une cape abandonnée dans un coffre bien fermé. Valéria tenta d’infliger de lourdes blessures mais ne réussit qu’à éliminer un seul assaillant. Conan blessa à son tour le chef picte.

C’est alors que le serpent sorti de l’eau croupie et détruisant au passage encore des palissades dévora une nouvelle proie. La situation était tendue. Il ne restait à manger qu’un seul villageois pour le serpent et à en sauver quatre pour les héros. Le ciel s’assombrissait tandis que Shevatas se faisait encercler et blesser à son tour.

Conan choisit de tenter de fuir afin de protéger des villageois, mais la chance n’était pas de son côté et le destin décida qu’il resterait se battre. Valéria réussi à se débarrasser de la menace et se rapprocha de Shevatas afin de l’aider.

Les pictes se regroupèrent et leurs assaults firent mal surtout à Valérian. Les dieux semblaient s’acharner et elle reçut de lourdes blessures.

Conan réussit à sauver encore un villageois en s’extirpant des mains du chef picte. L’orage éclata… Shevatas arriva à s’extirper tirant avec lui un villageois. Mais Valéria trop touchée ne put rien faire à ce tour.

Le tonnerre cacha le terrible cris poussé par la dernière proie du serpent sanguinaire. Les héros durent battre en retraite. Le monstre était trop puissant…

Le massacre du village fut terrible mais ceci est une autre histoire…


… mais nul ne peut vaincre Conan réellement…

A coeur vaillant rien d’impossible…

Le terrible serpent ne pouvait continuer à sévir impunément.

Conan remis de ses blessures se remit en route accompagné de ses compagnons. Même personnage, mais personne différente.

Le Mal était lui aussi changé mais son regard noir était toujours présent.

Les héros optèrent eux aussi pour le choix de sauver le plus de villageois possibles. Ils se séparèrent en deux groupes. Conan d’un côté et les deux autres de l’autre.

Les pictes entendant leur arrivée, se préparent en se séparant avec pour but de les ralentir.

Contrairement à la première rencontre, une fois à l’intérieur du village, c’est un Conan énervé et guerrier qui fait son office. On assiste à un vrai massacre chez les pictes incapables de se défendre.

Shevatas rentre lui aussi et passe au travers des adversaires pour se retrouver sur un ponton. Valéria ne fait pas dans le détail et se débarasse facilement de deux pictes endormies.

Le serpent fait son apparition et sa première victime. Les pictes continuent à se séparer et au passage ratent toute attaque.

Conan prend sous son bras un villageois et achève un picte de l’autre. Puis, il sort son premier villageois. Valéria, seule, en profite pour sauver une jeune fille apeurée. Shevatas continue son ascension.

Le chef picte réagit et fonce droit sur le voleur. Il arrive à le blesser légérement.

Shevatas évite les assauts répétés du chef, et se sauve dans une hutte vide à proximité. Conan se repose et Valéria revient dans le village.

Le serpent mange sa deuxième en détruisant un morceau de hutte. Des renforts pictes apparaissent.

Shevatas voyant le serpent au loin tente sa chance et fonce vers lui. Au passage, il découvre une potion de force dans un coffre à l’abandon. Il arrive à blesser le serpent qui rugit comme un serpent (?!?). Valéria se repose tandis que Conan fonce récupérer un villageois assomé.

Les archers pictes se mettent en action. Ils tirent un feu nourri tout droit dans le mur. Les renforts pictes se rapprochent de Valéria et tentent de la toucher sans grand succès.

Conan fonce vers la sortie et sauve un autre villageois. Il revient un peu sur ses pas. Shevatas se repose. Valéria massacre les renforts puis les archers pictes assez proches d’elles.

Le village se vide… Mais le serpent surgit et mange sa troisième victime à l’autre bout du village.

Conan tente de blesser le chef picte de nouveau et celui-ci prend un gros coup de hache qui le rend quasi mort. Shevatas veut l’achever mais échoue lamentablement. Valéria se rapproche d’un villageois.

Le chef picte frappe… et rate. Les autres pictes se divisent et se rapprochent de leur chef.

Conan se déplace vers un picte voisin et le tue (son coup de hache finissant par fracasser le coffre derrière). Valéria prend un villageois et le rapproche des autres. Shevatas tente de tuer un picte mais rate.

Sachant Conan fatigué, Shevatas en manque de chance et oubliant Valéria, le serpent fait sa quatrième victime prenant le risque de se rapprocher.

Les héros n’ont plus qu’une solution. Foncer sur le serpent et réussir à le tuer ou cette fois la victoire du serpent sera totale.

Lorsqu’il se rend compte de son erreur, il est trop tard. Le serpent n’a plus qu’à prier.

Conan y va en premier et fait des merveilles avec sa hache malgré sa grande fatigue. Shevatas trop confiant ne fait qu’effleurer le serpent. Celui-ci bien amoché voit Valéria s’approcher. La peur lui prend et il se met à prier Set pour son échec. Celle-ci s’approche… et commence à frapper. Le serpent est obligé de dépenser son énergie pour parer et il arrive. L’espoir renaît pour le Mal… Mais disparaît quasiment aussitôt suite à une attaque incroyablement réussie de la part de Valéria.

La bête est transpercée. Son cri est si terrible que les derniers survivants pictes prennent les jambes à leur cou tandis que leur chef fort blessé glisse et se fait engloutir dans les marécages venimeux.

Les villageois survivants courent vers leurs héros. Tandis que les jeunes filles remercient chaleureusement Conan, Valéria se repose de ses blessures en sirotant le délicieux breuvage offert et Shevatas fait un tour dans les huttes abandonnées à la recherche de trésors.

Cette aventure n’est qu’une étape dans le destin guerrier de nos héros…

Mais c’est ici que s’arrête mon conte. C’est ici que nos destins se séparent pour mieux se retrouver…

Conan Hyborian Quests est vraiment un jeu à part.

Bien sûr il s’inscrit dans un style qui existe. Il emprunte des mécaniques qui, pour la plupart, sont existantes et parfois fréquentes notamment dans l’ameritrash.

Mais il arrive à mixer toutes les bonnes idées que l’on peut trouver ailleurs et à en faire quelque chose de nouveau. Cette transformation de choses communes donnent au jeu Conan sa propre touche, sa propre identité. On ne joue pas à Conan comme on joue à la majorité des ameritrash. Pourtant, on y retrouve du lancé de dés, on y retrouve des réflexions qui peuvent faire penser à tels ou tels jeux.

Mais non. On ne joue pas à Conan comme on joue à Descent (par exemple). Le ressenti est différent. Les sensations sont différentes. Le plaisir est différent.

Suivant les scénarios, il va falloir s’adapter. Tantôt frapper, tantôt éviter les combats, tantôt fuir, tantôt rester… Et la chose fonctionne réellement.

Comment sait-on généralement si on a affaire à un grand jeu? Le plus souvent ce qui caractérise les grands, c’est quand on sort de la partie et qu’on en reparle. Qu’on revit ces moments passés bien au delà du temps de jeu lui même.

D’habitude, on a ces sensations lorsque l’on fait des jeux longs. Des jeux comme Twilight Imperium ou Virgin Queen par exemple. Ces jeux qui ont la capacité de vous projeter dans des mondes, des univers autres que le réel, le temps d’une partie voire même après.

Ces jeux ne font pas que raconter une histoire, ils vous font vivre une aventure.

Fred Henry, avec Conan, réussit à non seulement rendre ses lettres de noblesse à Conan, mais aussi à nous faire vivre une histoire en moins d’une heure trente. J’ai eu l’occasion d’essayer de nombreuses fois le jeu, les différents personnages voire même le Bien comme le Mal. A chaque fois, je me suis éclaté. Et même si je perdais, j’avais l’impression d’avoir passé un moment excellent.

Les stratégies ne sont pas toutes tracées, les choix ne sont pas forcément écrits et les dés ont leurs propres idées de la victoire ou de la défaite.

De plus, pour en avoir un peu parlé avec Jérémy, ce qu’ils ont prévu pour la campagne semble être un vrai challenge et un vrai plaisir à jouer.

Les scénarios sont variés et offrent une réelle rejouablité (en tout cas pour ceux que j’ai eu la chance d’essayer).

Epique, magnifique, facile à prendre en main, fun à jouer, très immersif (malgré un temps de jeu restreint), Conan va enfin avoir un jeu qui lui rend hommage !

C’est difficile d’essayer de vous faire partager mon impatience face à ce jeu. Ce n’est pas du fanboyisme ou autre (même si cela pourrait y ressembler) mais Conan m’a mis une réelle claque ludique. Cela fait longtemps que je n’avais pas ressenti cela face à un jeu de plateau. Une telle attente, un tel engouement de ma part.

Merci de m’avoir lu et ne ratez pas le rendez-vous de janvier. S’il y a bien des jeux qu’il ne faut pas rater, Conan Hyborian Quests de Frédéric Henry en fait partie.

Attention : la trame narratique d’introduction que j’ai décrite au cours de ce retour de parties, est purement fictive. Elle ne correspond pas tout à fait à celle du scénario réel (je m’excuse auprès de Fred et de Jérémy d’avoir oublié la vraie).

Merci à vous deux d’être venu et pour cette excellente soirée.

Le proto 3D est vraiment superbe !



Merci de m’avoir lu. Vous pouvez retrouver cet article et bien d’autres sur le blog de l’association La Cave à Jeux : http://lacaveajeux.fr

16 « J'aime »

[mode PAtrice Louinet on]

CONAN n'est pas né en Aquilonie ! il est né en Cimmérie au nord de l'Aquilonie...

WHAMM

[mode Patrice Louinet off]
Je dévore ce post, merci.

2 « J'aime »

Très sympa à lire jusqu'à la photo finale qui était parfaitement dispensable vu le niveau d'esthétisme atteint par les précédentes...

Et bien, comme qui dirait, j'ai déjà lu des remarques plus aimables.

@Jumanji_badkam au départ je me suis dis" haaaa mais qu est ce qu il ma fait ce guilou pour poster une photo de moi comme ca il est malade!" et puis bon en fait c'est juste la réalité alors bon... tant pis :)

Merci pour ce CR....

Mais pour info et rester précis, les shamans (qu'ils soient Pictes ou non) comme Zogar Sag et qui seraient également prêtres de Jhebbal Sag sont capables de faire appel et de contrôler n'importe quel animal du moment que celui-ci "se souvient du culte de Jhebbal Sag", un antique culte oublié de la plupart des hommes et de bêtes...En d'autres termes un serpent géant qui "se souvient de Jhebbal Sag" peut être directement invoqué et contrôlé....l'histoire d'un pacte me paraissant trop étrange.

2 « J'aime »

@ Goreto : mais c'est pas toi c'est Jérémy Pingert (après si tu veux rester dans l'anonymat je peux la retirer hein).

@ Pallantines : merci pour cette précision.

@ tous : merci pour vos compliments

Aie aie l'orthographe et la conjugaison...

Sinon, sympa la critique, vivement le 5 janvier, que ça démarre

Allez Fred, on est tous derrière toi !

@ Palo: A ce point? Tu peux toujours me corriger en mp si cela te piques les yeux