Coloma, la soif de l'or !

[Coloma]

Défricheurs de terres vierges, aventuriers en recherche de fortune, Rastignac de l’Ouest américain, marchez dans les pas des orpailleurs de Coloma ! Cette petite localité ne réunissant aujourd’hui que quelques centaines d’habitants était autrefois le centre de ralliement de ces pionniers qui, à partir du milieu du XIXe siècle, explorèrent les moindre recoins de la Californie, filtrant le plus petit ruisseau ou grattant la terre dans l’espoir d’en tirer quelques onces d’or. C’est cette épopée que vous propose de revivre le jeu lancé en Kickstarter par Final Frontier Games et aujourd’hui repris en VF pour sa version boutique par Super Meeple.

Coloma se déroule donc de 1848, date de la première découverte de traces aurifères qui va déclencher l'année suivante la ruée sur l'or, à 1850 durant laquelle la Californie adhèrera à l'Union. Trois années représentant les trois manches qui vont rythmer la partie.

Chacune de ces années se découpe en 5 tours durant lesquels les joueurs vont assoir leur puissance. Car dans ces temps exceptionnels, les fortunes se sont moins construites par les chercheurs d'or que chez ceux qui leur vendaient les équipements, les accueillaient dans leur saloon, ou construisaient les infrastructures devenues indispensables depuis l'essor fulgurant de la région. L'objectif n'est donc pas de collecter le plus d'argent ou de pépites d'or, mais bien de se construire son petit empire d'influence.

On va donc, durant les 15 tours d'une partie, recruter du personnel, sonder les rivières ou bâtir des ponts, élever des bâtiments en ville (scierie, étable, pompes funèbres, saloon...) ou explorer la région. Et il y a la ville à protéger, chaque fin d'année des bandes de Hors-la-Loi viennent attaquer ce nouveau centre de prospérité et malheur aux prospecteurs qui se reposeraient trop sur l'esprit civique de leurs confrères.

La roue tourne, et la chance n'a pas grand chose à y voir...

Coloma est donc un jeu offrant un large panel de stratégies, l'objectif étant de mixer entre les différentes méthodes de scorings selon les opportunités, sans pour autant partir dans tous les sens. À vouloir chercher des points sur tous les fronts, on se retrouve le plus souvent empêtré dans des pénuries sur tout.

Mais la véritable originalité repose sur un élément central du plateau : la roue des actions servant à la fois de compte-tour et de pose d'ouvriers.

Un compte-tour parce que cette roue présente les 5 actions principales du jeu (production, activité sur les rivières, construction de bâtiment, déplacement, défense de Coloma / occupation des territoires) et qu'à chaque tour, à tour de rôle, un des quartiers est recouvert par une tuile "Bonimenteur" remplaçant ses actions par une opportunité d'achats (contre du bon argent ou des pépites scintillantes, le bonimenteur n'est pas un bon Samaritain).
Une fois que le bonimenteur a fait un tour complet de la roue, une année est passée et la manche s'achève.

C'est donc sur cette roue que les joueurs vont positionner leur pionniers pour déterminer les actions qu'ils vont tenter d'effectuer durant le tour. "Tenter ?", oui car le choix de l'action se fait secrètement et simultanément et que l'emplacement occupé par le plus de joueurs voit sa section secondaire fermée (chaque site présente deux actions : une principale, l'autre secondaire).

Cet élément de mécanique oblige d'être très attentif aux stratégies adverses afin d'évaluer les actions qui seront choisies et l'emplacement à venir de la barricade. Perdre une action secondaire dans une partie en 15 tours n'est pas neutre.
Il existe même, pour les petits malins, des bâtiments qui permettent de bénéficier d'actions bonus plutôt intéressantes lorsqu'on est confronté à une barricade. Certains vicieux sont même amenés à choisir un site dans le secret espoir de bloquer leurs concurrents tout en activant certains de leurs bâtiments, c'est moche.

Pour en terminer avec la roue, le déplacement des tuiles Bonimenteur et Barricade, il faut noter l'excellente qualité du matériel : plutôt que les systèmes classiques d'éléments en cartons tournant autour d'un pivot en plastique, les deux tuiles sont aimantées au plateau. La manipulation régulière de ces éléments en devient ainsi fluide et agréable, sans crainte de voir cet élément central de la mécanique s'user au fur et à mesure des parties.

Solo, duo, trio, quatuor, et plus...

Coloma est annoncé de 1 à 6 joueurs. Pour un jeu de gestion, avec un mode de programmation et de majorité, l'idée pourrait surprendre. Et pourtant le descriptif est bien conforme à la réalité.

La description succincte de la mécanique devrait vous avoir donné une idée de ce à quoi ressemble une partie de 4 à 6 joueurs : course aux éléments générateurs de points en nombre limité, concurrence sur la roue aux actions... bref une compétition acharnée pimentée d'un certain chaos dès lors qu'on est plus nombreux.

Je dois avouer qu'à le lecture des règles, j'étais assez circonspect sur le fonctionnement de la mécanique à 3. Avec 5 emplacements disponibles, l'effet "barricade" ne paraissait pas très compliqué à éviter. C'était sans compter les pré-requis indispensables pour optimiser certaines constructions. Et les moyens de récupérer des ressources, pour autant qu'ils soient variés, ne sont pas si nombreux. La lutte est donc plus discrète mais non moins féroce dans l'élaboration d'une mécanique personnelle d'optimisation des actions.

Ajoutons qu'il existe un mode deux joueurs (incluant un PNJ), ainsi qu'une variante solo que mon amour propre définira comme "ardue".

Enfin, plusieurs modules optionnels sont proposés pour les joueurs ayant épuisé toutes les finesses de la mécanique, dont une seconde variante 2 joueurs.

Le tout devrait représenter pas mal d'heures de jeu avant d'en avoir fait le tour.

Pour terminer, si l'envie vous prend d'aller plus loin dans la découverte de Coloma, je ne peux que vous inviter à lire l'excellente chronique d'Olivier Sanguy consacrée à la thématique du jeu, incluant des propos de l'auteur, Jonny Pac.

17 « J'aime »

Clairement une excellente nouveauté pour cette fin d année. Merci super Meeple !

1 « J'aime »

Ce jeu est une pépite !

3 « J'aime »

Ma pioche, mon âne, mes bottes, mon 6 coups et mon chapeau; Je suis prêt !

Peut-on dire que celui qui joue à Coloma vit l’U.S. ?

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Merci pour le lien :wink: Et je suis d’accord, Coloma est un jeu vraiment intéressant.

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Il m’a fallu quelques secondes…

Ah monsieur Tom donne dans le calembour, mais il était où pendant la TTcup pour défendre les jeux Lidja compatibles ?