Cepheus, le Poker est-il résolu ?

Cepheus, le Poker est-il résolu ?

Bon ! Eh ! Bien ! Céphée…

Des informaticiens de l’université d’Alberta ont annoncé en début d’année que le Poker était désormais un jeu résolu. La machine vaincra l’homme.

Première précaution et pas des moindres, il ne s’agit pas de la forme la plus disputée : le Texas Holdem no Limit mais de sa version en duo et à limite.

Jusqu’ici les intelligences artificielles s’étaient essayées à résoudre des jeux comme les Dames ou les Échecs avec des réussites de plus en plus performantes. La caractéristique de ces jeux étant qu’ils sont à information complète. Un jeu à information complète est un jeu où tous les éléments sont connus à toutes les étapes du jeu par tous les joueurs.

On peut donc envisager toutes les possibilités, les difficultés consistant alors d’une part à les évaluer correctement mais aussi à posséder assez de puissance de calcul pour répondre dans un temps humainement correct. Le jeu de Go, de part l’immensité de ces possibilités reste encore à ce jour un souci pour les IA.

Mais plus difficile encore est de traiter les jeux à information incomplète comme le Poker qui utilise pour un coup quelques cartes piochées aléatoirement dont l’identité n’est d’ailleurs connue que progressivement. C’est ici que les statistiques viennent au secours de l’aide à la prise de décision mais aucun joueur n’a besoin d’un ordinateur pour ça.

Le Cepheus, bot conçu par Michael Bowling, Neil Burch, Michael Johanson et Oskari Tammelin est présenté par l’équipe comme une IA jouant mieux que n’importe quel joueur humain. Sur le long terme s’entend.

Les créateurs précisent que l’IA ne joue pas un jeu parfait mais s’en approche suffisamment pour être considéré comme tel par n’importe quel joueur humain.

En d’autres termes, si l’on prend toutes les mains pouvant survenir, l’IA ne peut pas perdre en moyenne. Elle obtient soit l’équilibre soit la gagne.

Cepheus a été conçu pour identifier les 316 000 000 000 000 000 situations possibles de ce Poker. Pour les évaluer, des machines ont joué les unes contre les autres. Non pas pour tenter de gagner ou de perdre mais de confronter chaque situation à un résultat. 200 processeurs ont donc « joué » pendant 70 jours pour obtenir au final une base de donnée de 11 téraoctets. La force brute des machines…

C’est avec l’aide de cette base que les combinaisons sont évaluées afin de choisir la meilleure stratégie à un moment donné en fonction des informations connues.

Cela n’empêche évidemment pas le bon vieux bad beat.
Le gros avantage de Cepheus c’est qu’il n’est pas soumis à la fatigue ni à la psychologie. Son défaut, est de n’être performant que sur la distance et certainement pas aussi performant qu’un joueur humain professionnel contre un joueur humain débutant.

À noter que Michael Bowling avait déjà travaillé sur le projet Polaris qui avait été battu par une équipe humaine au premier championnat de Poker Homme Machine avant de prendre sa revanche au second en 2008.

► Le site du projet Cepheus

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Mouais... À mon avis n'importe quel internet pro-ado scandinave loose/aggro explose la machine... :) ;)

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C'est bien expliqué.

Juste "Texas Holdem no Limit mais de sa version en duo et à limite" c'est pas du no limit, justement. On parle de Limit golden.

Maître Capello

Bah en 1v1 à la 5/10 c'est squatter par du pro-ado scandinave :) ;)

Si le bot ne gagne qu'en duo et en mode limite, ils ont encore de la marge avant d'inquiéter un joueur professionnel.

Ben dis donc!!!

Allez un paracétamol pour le mal de crâne et on se fait une partie de Jungle Speed avant qu'un gars nous ponde un robot.