Benjamin Benéteau - Carnet d'illustrateur pour SteamRollers

[SteamRollers]

Benjamin Benéteau, qui êtes-vous ?

Je suis un artiste de bande dessinées Français, qui vit à Bruxelles. Je travaille principalement sur les décors et les voitures de la nouvelle série Michel vaillant depuis 2012, et je prépare un nouveau one-shot qui sera publié chez Le Lombard en 2018.

Avez-vous illustré d’autres jeux de société auparavant, ou seulement des bandes dessinées ?

Non, je travaille habituellement en BD, et pour des commandes occasionnelles telles que des cartes de mariage ou des posters de voitures, mais je n’ai jamais eu la chance de travailler sur un jeu de société auparavant. Comme je suis un joueur occasionnel de jeux de société, je prête toujours attention aux illustrations, et j’espérais pouvoir m’y essayer un jour jusqu’à ce que j’en aie l’opportunité pour SteamRollers.

Vous y avez joué avant de commencer les illustrations ?
Bien entendu: c’était une nécessité absolue pour moi de bien comprendre l’esprit du jeu, avant d’essayer de l’illustrer. Les illustrations sont un interface pour un processus logique de jeu que je devais comprendre auparavant. Cela permet de servir les besoins du jeu tout en le rendant attractif.


Quel a été le processus d’illustration pour SteamRollers?
Un long processus. Au début je me suis dit que ce serait assez rapide, par mon expérience sur d’autres commandes, mais je me suis rapidement rendu compte que cela demanderait beaucoup plus de temps car je n’avais pas l’expérience de ce type de travail.

La difficulté principale est la quantité de contraintes pour le petit nombre d’illustrations: Chaque image doit être soigneusement étudiée, car elle doit transmettre de nombreuses informations et un ressenti, sans être trop abstraite ou chargée, et donc illisible. C’est une approche ‘minimaliste’: moins de complexité visible pour transmettre plus d’informations.

J’ai commencé de manière classique par la documentation: la plupart des indices visuels se trouvaient dans le brief graphique de l’éditeur, j’avais donc un angle de recherche très clair. Google est mon ami, mais j’ai aussi beaucoup d’autres amis pour ce projet, comme les bandes dessinées “style western” des années ‘90.

Le brief graphique de SteamRollers. Ce type de document comprend une description des illustrations à effectuer, et une série d'illustrations de référence permettant de placer l'atmosphère et le genre général recherché.

Ensuite, de nombreuses esquisses, en commençant par l’illustration la plus importante: la couverture de la boîte. Nous avons même fait un petit sondage sur Facebook avec différentes composition pour recueillir les avis du public.


Une fois la composition arrêtée, j’ai fait un rough couleurs, pour valider la direction à prendre pour la mise au net finale.

Enfin, je suis passé à la finalisation, couleurs et mise au net. Le tout en digital, sur ma Wacom Cintiq dont les corrections et ajustements infinis permettent de compenser mon manque de talent naturel.

Ensuite, à part l’étape sondage, toutes ces étapes ont été répétées pour chaque illustration du jeu.

Les étapes de réalisation du plateau de jeu


C’est très différent de la BD ?

Oui très différent, premièrement parce que je n’ai pas l’habitude de faire la colorisation moi-même sur mes planches de Michel Vaillant, bien que j’adore cela. Ensuite, comme expliqué ci-dessus le processus narratif est différent: chaque image est conçue différemment d’une bande dessinée. Par exemple, il n’est pas possible d’ajouter une case de texte pour compenser un manque de lisibilité...

Encrage et rough couleurs de la couverture de boîte

La couverture finale

Comptez-vous encore entreprendre de tels projets à l’avenir?
Certainement! C’est un travail très excitant pour moi, et j’aime le changement d’atmosphère par rapport à une BD. J’ai dit que j’espérais pouvoir un jour illustrer un jeu de société, maintenant que c’est fait j’ai envie d’en illustrer d’autres!

SteamRollers est actuellement en souscription sur Kickstarter jusqu'au 21 Septembre. Ca se passe ici :

3 « J'aime »