Ben mon cochon ! Il rit encore à 80 balais

[Le Cochon qui rit]

Mais sinon… la vache c’est de ta famille aussi ?

Ben mon cochon ! Il rit encore à 80 balais

Alors vous allez rire !

Parce que ça fait quand même 80 ans que se vend le “Cochon qui rit”. 80 ans pour un jeu de comptoir avec juste des figurines de cochons en kit.

J’en connais déjà qui sont à s’arracher les pions et à prier st Wallace. Un jeu de pur hasard. Vous imaginez ? Mais à quoi pense t-il chez Dujardin ? Quel est donc ce secret étrange qui fait que cette chose, que certains ici ne considèrent même pas comme un jeu, continue son sacré petit bonhomme de chemin avec le succès qui va avec ?

C’est juste que nos petits chéris amateurs de kubenbois ont pris un chemin de l’évolution ludique particulier et que de restreindre l’univers à cela serait bien réducteur.

La différence ? Le hasard.
Si le hasard est une composante importante dans le jeu, son appréciation ou sa présence fluctue selon les endroits et les époques.

Enfin la vérité sur le monde, les hommes et les cochons

On a toujours opposé jeux de stratégie et jeux de hasard. À l’époque moderne, mais aussi beaucoup plus tôt au moyen-âge, le mariage de la stratégie et du hasard était déjà consommé. Pour seul exemple, le Tric Trac dont nous avons emprunté le titre pour ce site.

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Le hasard c’est aussi et surtout l’ailleurs. C’est cette chose sur laquelle nous n’avons pas d’influence. Les conditions externes. Dieu en quelque sorte !
Le hasard c’est ce qui échappe à notre décision. Et dès lors on peut rapidement comprendre qu’il soit diversement apprécié.

À notre moderne époque, l’individualisme est devenu roi. L’individualiste convaincu n’aime pas beaucoup trop l’idée que quelque chose puisse lui échapper. Il a une notion volontariste de son existence qu’il guide au gré de ses choix. Le “c’est la vie” relativiste est gommé par le “je suis comme ça”.

Alors ce salopiaud de petit dé qui impose ses propres choix en dehors de toute cette magnifique volonté et ce savoir-faire incroyable dont nous pourrions disposer sans lui… C’est l’ennemi. Le représentant du néant qui va nous engloutir. L’absence de contrôle de soi et des autres. La mort quoi…

Ce cochon qui en veut à votre vie…

En plus, imaginez que vous subissiez la pire des atteintes à votre volonté sous l’œil goguenard d’un goret octogénaire qui rit depuis des années…
Vous aurez alors un idée de l’enfer pour ces jeunes immortels tout puissant qui se frayent une route dans la vie par la force de leurs poings et de leur pensée clairvoyante.

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Pourtant… à en croire les ventes, cela ne semble pas être le cas de toutes et tous. Il faut croire que chercher les bons numéros pour faire pousser des pattes, des yeux et une queue à une grosse patate rigolarde apporte du plaisir à certains.

St Michel nous montre la voie du porc !

Et si les amateurs du “Cochon qui Rit” étaient (sans le savoir) de sages philosophes à la fois hédonistes (l’aspect cochon) et zens (accepter l’aléa) ?

Joseph Michel serait-il un gourou ? “Le Cochon qui Rit” un acte de foi qui nous remets avec bienveillance de la fragilité de notre existence ?

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Ho ! Il peut bien continuer à rire le cochon !

Cette année, il a 80 ans l’animal. Il commencé comme rien. Une petite bestiole de jeu de comptoir à Lyon. Le jeu du cochon se jouait sans cochon à l’origine. C’est le gars Michel qui a jugé malin de rajouter des bouts de cochons en kit.
Grand bien lui en a pris car les mômes ont adorés ça. Du coup le jeu a un peu quitté les bars et les petits rouges du matin pour venir habiter dans les chambres des petits. Et puis de temps à autres, se souvenant peut-être de ses origines populaires, les parents le piquaient aux enfants.

En fait, même si l’on croit la chose venue du fond des âges (1932 c’est loin mais quand même), ce n’est que dans les années 80 que le jeu trouve les chemins de la grande surface.

On pourrait dire qu’il s’est retrouvé dans le caddie par mégarde. Non ! On ne le trouvait pas dans les temples de la consommation alors ! C’est que le rire du cochon était tout simplement contagieux. Passant de bouches à oreilles dans les mains de ceux que fascinent encore le roulement d’un dé avant de révéler sa vérité.
Et paf ! Avec un peu de chance vous lui enfonciez un nouvel organe dans le trou !
Dieu vous parle dans le dé et vous tel un Frankenstein docile et enjoué, vous créez votre propre créature hilare.
Et avant le voisin en plus !
le voisin ? Oui, il a perdu. Mais ce n’est pas de sa faute. C’est juste qu’il n’a pas eu de chance.

Vous comprenez maintenant pourquoi il se marre le cochon ?

Et à part ça ? Quoi de neuf ?

Ha. Oui. Sinon accessoirement Dujardin a édité une boîte collector pour les 80 ans du cochon sacré de la sagesse du grand tout qui bouffe tout cru les pousseurs de kubenbois.

C’est une édition limitée à 5000 exemplaires et si vous voulez encore sauver votre âme de gros cochon, il doit encore en rester quelques exemplaires deci delà.
Les règles ? Et bien comme d’hab. Vous voudriez que ça change ? Vous me ferez trois jambons et deux pieds panés pour votre pénitence. Amen.

“Le Cochon qui rit version collector 80 ans”
Un jeu divin de st Joseph Michel
Illustré par ses serviteurs
Publié chez sa sainteté Dujardin
Vénéré de 1 à 4 dès 4 ans
Public Hédoniste Zen
Disponible depuis quelques temps dans les 32€

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Et comme on est fort, voici une TiTiTiVi, Saint Phal vous présente l’intérieur de la boîte en images qui bougent !

AMEN !!!

In Porcus Veritas...

J'ai une antique édition à la maison (voir la dernière photo de l'article) et il m'est arrivé de la sortir lors d'une soirée jeux. Je vous assure que dans ceux qui se sont précipité pour y jouer avec un large sourire plein de nostalgie il y avait une large majorité d'amateurs de jeux à base de Xylo-Parallélépipèdes.