Protéger son jeu de societé : quoi, pourquoi, comment

Dans plusieurs fils de discussions, on peut lire des avis sur les méthodes de protection de son jeu de société. Mais à chaque fois, ce sont des discussions un peu en périphérie du fil originel, alors je donne mon avis en lançant un nouveau fil.

:arrow: Bon bien parler de la protection d’un jeu de société, il faut d’abord rappeler les principes juridiques qui s’y appliquent.

Il n’existe pas de texte de loi spécial pour les jeux de société ; probablement parce que le droit d’auteur générique les couvre suffisamment. Du point de vue juridique, une boîte de jeu se compose de plusieurs éléments de genres différents (illustrations, pions, règles, …). Bien que l’œuvre soit un tout, chaque élément est protégé en tant que tel et peut avoir des auteurs différents. La « règle du jeu » est l’élément qui constitue la colonne vertébrale du jeu. C’est elle qui définie l’idée même du jeu et souvent aussi son univers.
Comme il est souvent rappelé, les ingrédients de la règle, les astuces de jeux, les combines mathématiques qui la composent ne sont pas protégeables individuellement. Vous ne pouvez pas les breveter. Les brevets sont réservés aux procédés techniques et industriels. Notez que c’est la même chose pour un livre ou pour un scénario de film : vous pouvez faire un film où le méchant se trouve être le père du héro ; cette astuce scénaristique peut être reprise dans un film sans que ce soit un plagiat de Star Wars. C’est la même chose pour les jeux de sociétés. Il faut vraiment qu’une partie constitutive soit copiée pour que cela soit un plagiat.

:arrow: Avant de voir comment protéger son jeu, regardons « contre quoi on protège son jeu ».

À mon sens il faut protéger le jeu de deux choses : les copieurs malhonnêtes d’une part, et les auteurs honnêtes qui peuvent avoir la même idée d’autre part.
On entend dire par des professionnels que dans la pratique les éditeurs de jeux ne volent pas les idées des créateurs et donc qu’il n’est pas besoin de vraiment protéger un nouveau jeu avant son édition. Je crois en l’honnêteté des éditeurs, pourtant je pense que de tels conseils ne devraient pas être donnés.

* Il faut tout de même protéger son jeu des éditeurs petits ou grand, français ou étrangers qui pourraient le copier par méconnaissance du droit, par culot ou parce qu’un autre auteur vous a lu et copié. Beaucoup de jeux en recherche d’un éditeur ne sont pas géniaux (il faut le dire), mais si vous croyez à votre jeu protégez le contre les fous.

* La très grande partie des jeux ont très peu de chance d’être copiés, c’est vrai, mais il faut aussi dormir sur ses deux oreilles. On ne sait jamais, votre jeux est peut être génial malgré les refus des éditeurs. La protection ne coûte pas très cher.

* Par ailleurs, si votre jeu est repose sur des bases simples il y a aussi une probabilité qu’un autre auteur invente un jeu très similaire sans vous copier. En protégeant votre jeu, vous serrez alors celui qui a leur droit de le faire édité si vous avez été le premier à le protéger.

:arrow: Comment protéger son jeu ?

Pour qu’un jeu soit protégé contre la copie ou le plagiat, il suffit que vous ayez une preuve que c’est vous le premier auteur (preuve dite d’antériorité). Il faut donc une preuve datée. Un jeu édité avec le nom de l’auteur est déjà une preuve en soit car on peu facilement prouver la date d’édition de ce jeu.
Si le jeu n’a encore jamais été édité, vous quelques méthodes de protections :

* S’envoyer l’œuvre à soi même par la poste.
On entend parler de cette méthode mais quelle est son efficacité juridique ? Difficile à dire.
En théorie cette méthode permet de prouver la date de l’invention grâce au cachet de la poste. Il faut toutefois prendre soin de brider l’enveloppe par un cachet ou un scotch afin de prouver que le contenu n’a pu y être introduit après l’oblitération du timbre.

* Utiliser une enveloppe Soleau.
C’est une enveloppe spéciale qu’on achète environ 10 € à l’INPI. Elle permet de dater officiellement votre œuvre (écrite) en laissant un exemplaire à L’INPI. Si vous avez bien rédigé votre œuvre, et que vous être le premier à l’avoir déposé (personne ne le sait tant que personne ne se manifeste) alors vous êtes protégé.

Les méthodes préventives :

* Parler beaucoup de son jeu autour de soir, à des salons, dans ludothèques, à des éditeurs, cela permet dissuader certains copieurs malhonnêtes. Malheureusement cela ne persuade pas ceux qui n’y connaissent rien au droit d’auteur, ou ceux qui sont hors de la France.

* Diffuser son jeu sur Internet : ça a les mêmes inconvénients, et en plus il est difficile de prouver juridiquement la date d’un fichier informatique.

Ces deux méthodes peuvent dissuader certains voleurs mais votre protection sera caduque si vous devez régler votre problème devant les tribunaux. Et peut arriver à cause d’idiots, d’ignares du droits ou des culottés.

  • S’envoyer l’œuvre à soi même par la poste.
    On entend parler de cette méthode mais quelle est son efficacité juridique ? Difficile à dire.
    En théorie cette méthode permet de prouver la date de l’invention grâce au cachet de la poste. Il faut toutefois prendre soin de brider l’enveloppe par un cachet ou un scotch afin de prouver que le contenu n’a pu y être introduit après l’oblitération du timbre.

    -> Aucune valeur. Trop facilement trucable. Il suffit de s'envoyer une enveloppe pas ou à peine fermée, et de mettre n'importe quel document dedans au moment voulu et de bien refermer, etc.

Oui et tant qu'on y est, une fois que le plateau de jeu est terminé dans sa théorie mathématique, je pense que c'est pas une idée stupide que de le déposer en "Dessin et Modèle".

C'est là où y'a qq années, une dame a déposé un dessin tout moche, avec une flèche vers le bas et un message, "bébé" ou un truc dans ce goût. Elle a rangé son dessin dans la catégorie "Tee-Shirt".

Résultat : elle a ramassé une fortune. Bon c'est une légende urbaine mais elle est sûrement vraie.

-O-druide-O- dit:-> Aucune valeur. Trop facilement trucable. Il suffit de s'envoyer une enveloppe pas ou à peine fermée, et de mettre n'importe quel document dedans au moment voulu et de bien refermer, etc.


C'est pour cela que j'ai écrit :
"Il faut toutefois prendre soin de brider l’enveloppe par un cachet ou un scotch afin de prouver que le contenu n’a pu y être introduit après l’oblitération du timbre."

Plusieurs associations d'auteurs (musique, lettres,...) citent cette solution comme alternative à l'enveloppe Soleau, elles précisent toutefois d'envoyer la lettre en Recommandé avec Accusé de Réception. C'est vrai que les AR son sensés prouver la date d'envoi et de réception d'un courrier.
Je conseille en plus de faire une enveloppe "scellée" ou "bridée".

hoguie dit:Oui et tant qu'on y est, une fois que le plateau de jeu est terminé dans sa théorie mathématique, je pense que c'est pas une idée stupide que de le déposer en "Dessin et Modèle".


Uniquement si ton plateau à une forme biscornue surper originale à des fins purement esthétiques.

Si la forme du pateau est faite pour donner une fonction utile, alors ce n'est pas protégeable en "dessins et modèles". De même, le fait d'être composée de formes basiques (cases, hexagones, ) ne permet pas non une protection dans cette catégorie. En très large majorités, les formes de plateau de jeu ne peuvent pas être déposée en "dessins et modèles".

En plus la protection en "dessins et modèles" coûte une peu cher (60 euros environ).

http://www.apci.asso.fr/design/design_faq.php

POur les règles de jeu, je bosse pas mal avec copyrightdepot.com, c'est pratique et ca a l'air efficace. Bon c'est un peu cher (16 euros), mais tu peux envoyer des modifs 30 jours après et c'est gratuit.

Ca fait en gros un abonnement à 16 euros par mois.

Evidemment j'en suis à 10 mois de création de mon jeu alors ca fait un peu cher...

Et dire que je pensais avoir fini au bout d'une semaine...

C'est fou le nombre de fois où j'ai pensé avoir terminé... oh et puis non là ca va pas ! Facile, une bonne trentaine de fois.

Bon, je m'y mets. Il y a traditionnellement 2 visions des choses en matière de protection juridique des jeux :
1. "Le secret". Ne rien dire, tout cacher, attendre le dernier moment avant de faire découvrir au monde la valeur de notre jeu.
2. "L'ouverture". Transparence maximale, mettre en téléchargement les différentes versions du jeu au fur et à mesure qu'il progresse.

Chaque vision a ses partisans et ses détracteurs. Mais le plus important est de savoir ce qu'on peut protéger, comment on peut le faire, et l'impact que ça peut avoir sur notre manière d'aborder les choses.

L'antériorité
On parle beaucoup du meilleur moyen d'obtenir une preuve d'antériorité. Très bien, mais quoi, et pourquoi ?
:arrow: Pour commencer, oubliez les astuces style s'envoyer un accusé AR. Une enveloppe Soleau ne coûte que 10 euros, valable 5 ans reconductible 5 années de plus. Et sa validité juridique est établie. Ne prenez pas 5 minutes de votre temps à imaginer comment économiser 3 euros, ça n'en vaut pas la peine.
:arrow: L'antériorité permet de prouver qu'on est le premier à avoir fait quelque chose. Ca tombe sous le sens. Mais à quoi ça sert, concrêtement pour un auteur de jeux ? Tout dépend de ce qu'on espère protéger.

Qu'est-ce qu'on peut protéger
Comme le faisait judicieusement remarquer Skrol, un jeu est constitué de plusieurs éléments.
Les règles sont habituellement ce qui mérite le plus d'être protégé contre la copie. La démarche de protection est la même que celle d'un écrivain qui ne voudrait pas se faire voler son nouveau roman par un éditeur peu scrupuleux à qui il l'aurait envoyé. Mais il faut garder à l'esprit une chose simple : un roman est long et difficile à écrire, et un best-seller peut rapporter des sommes hallucinantes. Une règle de jeu est courte, et a priori facile à réécrire. Si vous vous faites voler votre jeu, l'indélicat aura la présence d'esprit d'en changer le thème ou certains mécanismes, mais dans tous les cas il réécrira tout avec ses mots à lui. Et comme tout ce que vous aurez protégé, ce sont les mots qui composent la règle, et non pas les mécanismes qu'ils décrivent, vous n'aurez que vos yeux pour pleurer.
Les graphismes, que ce soit ceux des pions, des cartes ou des plateaux de jeux, sont eux aussi placés sous la règle du copyright : personne ne peux recopier ce que vous avez créé sans votre autorisation. Et autant il est difficile de plaider la ressemblance entre deux textes qui vous semblent décrire le même jeu, autant il est facile de montrer qu'une illustration est une imitation d'une autre. Si vous avez des éléments graphiques importants, n'hésitez pas à les protéger pour ne pas vous les faire voler. Mais là encore, gardez la tête froide : un auteur/éditeur qui se permettrait de copier un jeu aura l'intelligence de payer des illustrateurs qui en referont tout le graphisme.
Le nom. Vous n'y aviez pas forcément pensé, mais si vous avez trouvé un nom dont vous êtes fier, qui reflète bien l'esprit de votre jeu, vous auriez vâchement les boules de voir quelque chose sortir avec ce nom-là. Ca n'a pas de rapport direct avec la protection d'un jeu, parce qu'il est toujours possible de plagier directement un jeu en changeant complètement son nom, mais c'est toujours un risque. Là encore, pas de mystère, pour déposer un nom à l'INPI, c'est 215 euros pour 10 ans, indéfiniment renouvelable.

Pourquoi protéger ?
Comme je viens de l'expliquer, il est difficile d'apporter des preuves factuelles qui prouveront que votre oeuvre a été copiée. Ou bien c'est que vous êtes tombé sur un copieur particulièrement idiot, qui a repris votre jeu tel quel. Hum, les risques d'être plagié sont faibles, les chances que le plagieur soit si bêtes sont presques nulles. Bref.
Alors, qu'est-ce que vous ferez si un jeu édité est une copie manifeste du votre ? Vous engagerez un avocat pour poursuivre le plagieur. Et là, on entre dans la logique floue de la justice, qui est tout sauf une science exacte... Donc votre but sera d'accumuler le plus de preuves (dur dur), ou en tout cas ce qui pourra aider le juge à se former une "intime conviction" en votre faveur. Vous sortirez à ce moment vos enveloppes Soleau pour prouver vos dires. Mais ce n'est pas assez. Pour ajouter du poids à vos propos, vous avez tout intérêt à avoir avec vous des dizaines de personnes, qui pourront témoigner ; ces personnes (amis, testeurs, joueurs de ludothèques, téléchargeurs sur Internet) pourront dire qu'à une certaine date ils ont pu tester votre jeu, expliquer ce qui les avait alors convaincu que vous en étiez bien l'auteur. Si vous avez mis votre jeu en téléchargement dès ses premiers pas, les gens qui l'auront téléchargé et testé pourront expliquer comment ils ont vu évoluer votre oeuvre, comment votre cheminement ludique vous a conduit vers le résultat final. Et ce sont ces témoignages qui pourraient faire pencher la balance.

Alors ?
Tout ce que je viens d'expliquer peut se résumer à :
:arrow: Vous ne pourrez jamais "verrouiller" votre jeu, et rendre impossible son plagiat. Il faut se faire à cette idée.
:arrow: A partir de là, le seul moyen de ne prendre aucun risque, c'est que personne ne teste votre jeu. Difficile de se faire éditer dans ces conditions...
:arrow: Vous avez tout intérêt à diffuser le plus largement possible, pour avoir le plus de témoins possibles en cas de problème. En plus, multiplier les testeurs permet d'améliorer le jeu plus vite.

Juste pour apporter une vision perso.

A lire tous ces messages sur la protection c'est à croire que le seul but de ce que personnellement je considère comme un loisir, c'est de contacter avec la plus grande méfiance un éditeur dans le seul but de gagner de l'argent ou de la reconnaissance publique.

Côté créateur, Je créé pour mon plaisir, je présente mes jeux aux concours pour évaluer le niveau de mes jeux. je n'ai jamais connu dans mon entourage de personne temoignant concretement d'un plagiat ou d'un vol d'idée, preuves à l'appui.

Pour revenir à mon point de vue, l'édition n'est vraiment pas l'objectif de ma démarche et je n'ai pas non plus la prétention que mon esprit brillant et ce qu'il en sort va susciter une envie immédiate de pomper mes idées.

Je pense que si un jour je sors un jeu réellement interessant, c'est l"edition qui viendra à moi, ayant eu echos de ce jeu dans un concours ou lors de tests et pas le contraire. De ce fait, la protection selon moi n'a aucun intérêt.

Je trouve totalement abhérant toutes ces remarques acerbes sur les editeurs pompeurs ou les créateurs voleurs.

BdC

amaury dit:Donc votre but sera d'accumuler le plus de preuves (dur dur), ou en tout cas ce qui pourra aider le juge à se former une "intime conviction" en votre faveur. Vous sortirez à ce moment vos enveloppes Soleau pour prouver vos dires. Mais ce n'est pas assez. Pour ajouter du poids à vos propos, vous avez tout intérêt à avoir avec vous des dizaines de personnes, qui pourront témoigner ;

Hum... je me demande qui t'as donné ce conseil.
Même si un témoins peut assurer que tu as eu cette idée depuis bien longtemps, et bien le juge de diras "ok, il a eu l'idée, mais sous quelle forme ? Rédigé comment ? Quelle était la version exacte à l'époque ?" Et là tu n'as rien de subtenciel. Que les souvenirs forcément vagues d'un témoin. Carrément pas suffisant.

L'enveloppe Soleau est un preuve scientifique qui assure que M. Untel a déposé tel texte à telle date. Si tu as cette preuve, tout témoignage devient superflus.

Un témoin ne peut pas assurer le contenu mot à mot, il aura un vague souvenir de l'idée, ce qui n'est pas suffisant. Si il a téléchargé le fichier, et bien une date d'un fichier informatique est falsifiable à souhait.

Et enfin il faut penser que avoir recourt à des témoins est une chose assez compliquée et chiante (contacter des témoins, les convaincres de témoigner, les trier en fonction de leur souvenir,...) Je ne pense pas que ce soit une recours sérieux en cas de problème de plagiat.

Je crois que Le dépot de pli cacheté chez un huissier ça marche mais le coût et la durée, j'en sais rien (surement beaucoup plus que 10€)

llc dit:Je crois que Le dépot de pli cacheté chez un huissier ça marche mais le coût et la durée, j'en sais rien (surement beaucoup plus que 10€)


Pour un huissier, le chiffre qu'il m'avait été donné d'entendre : 800 francs, (francs, hein : c un peu vieux comme chiffre...)
En résumé : Aïe !
Perso, je protège rien et j'achète des jeux avec l'économie réalisée ;)

Toinito, un euro investi dans une boite de jeu est un euro bien investi !

Skrol29 dit:Même si un témoins peut assurer que tu as eu cette idée depuis bien longtemps, et bien le juge de diras "ok, il a eu l'idée, mais sous quelle forme ? (...)
L'enveloppe Soleau est un preuve scientifique qui assure que M. Untel a déposé tel texte à telle date.

Tu interprètes mon propos. Je n'ai jamais dit que la preuve d'antériorité (l'enveloppe Soleau) ne servait à rien et qu'il fallait la remplacer par des témoignages. Pas du tout ! Les 2 sont complémentaires et nécessaires.
Parce que de la même manière, un copieur ne va pas reprendre mot pour mot la règle que tu auras déposé dans ton enveloppe. Retour à la case départ.
Skrol29 dit:Si tu as cette preuve, tout témoignage devient superflus.

Grosse erreur. Tu as besoin des enveloppes pour prouver factuellement la date à laquelle tu as rédigé quelque chose. Mais dans le cas du plagiat, où quelqu'un se permet de faire une grosse copie de ton travail, il faut inciter le juge à penser que la version du plagieur ne découle pas d'une création, mais bien d'une copie. Si tu as des témoins qui peuvent expliquer le cheminement logique qui t'a amené du premier proto jusqu'au jeu final, et qu'en face le plagieur n'a que son résultat final à mettre en face, qui aura le plus de poids ?
Si tu fais un jeu X, et qu'il est manifeste que le jeu Y n'en est qu'une copie, il te faudra donner tous les éléments possibles pour prouver que toi tu as créé ton jeu en suivant un parcours qui ne doit rien à personne. Et normalement ton plagieur ne pourra pas démontrer la même chose.
S'il est de notoriété publique que tu travailles sur le jeu X, que tout le monde peut voir ton jeu avancer en le téléchargeant sur Internet, en y jouant dans des conventions, festivals et autres ludothèques, que tu as eu la présence d'esprit de stocker quelques étapes-clés de l'évolution de ton jeu dans des enveloppes Soleau, et si il y a des dizaines de personnes qui peuvent témoigner que tu travaillais bien à améliorer sans cesse ton jeu... je pense que tu as mis un maximum de chances de ton côté.
Skrol29 dit:Un témoin ne peut pas assurer le contenu mot à mot, il aura un vague souvenir de l'idée, ce qui n'est pas suffisant. Si il a téléchargé le fichier, et bien une date d'un fichier informatique est falsifiable à souhait.

Pas d'accord. Si tu as des dizaines de témoins, que tu leur montres les différentes règles de ton jeu (que tu sors de tes enveloppes Soleau, évidemment), il y en aura toujours dans le lot qui se souviendront de tel ou tel point de règle qui les avait marqué à l'époque. Et cela apportera de l'eau à ton moulin quand tu voudras expliqué au juge quelle avait été ton évolution dans la création de ton jeu.
Je peux te certifier que si quelqu'un s'amuse à plagier les illustration de Pandocréon Menhir, j'ai des dizaines de personnes qui pourront donner des dates exactes auxquelles ils ont connu les dessins originaux. De la même manière, chaque amélioration de la règle pourra facilement être remise dans son contexte temporel, ce que fera plus difficilement un plagieur.
Skrol29 dit:Et enfin il faut penser que avoir recourt à des témoins est une chose assez compliquée et chiante (contacter des témoins, les convaincres de témoigner, les trier en fonction de leur souvenir,...) Je ne pense pas que ce soit une recours sérieux en cas de problème de plagiat.

Je pense plutôt que si tu te fais voler une super idée, et que tu estimes que ça vaut la peine de payer un coûteux avocat et d'engager de longues poursuites, tu pourras faire l'effort de courir après les gens qui pourraient te venir en aide...


Enfin, n'oublions pas une chose : le jeu "4 en ligne", copie conforme du "Puissance 4", n'a pas été condamné parce qu'il plagiait l'original, mais parce que le design de sa boîte (police de caractères, couleurs de la boîte, couleur des pions du jeu sur la photo de la boîte) était trop proche de celui de l'original, et que cela avait manifestement pour but de tromper les acheteurs en profitant de la renommée du "Puissance 4". (j'ai lu ça je sais plus où sur un site officiel, pour illustrer les problématiques de la propriété intellectuelle).

Je pense que chacuns fait comme il le sent le mieux.
Pour ma part et je crois l'avoir dit j'ai monté tout un dossier sur toutes les démarches ou actions que j'ai pu réaliser ( courrier , mails, enveloppes soleaux évolutives pour les règles, dépôts dessinset modèles évolutifs, dépôt marque ( si l'on croit à son titre sinon d'autres choisiront pour toi si édition il ya )

De cette manière si je dois me défendre un jour en cas de litige, à ce stade on ne peut pas encore parler de plagiat donc je répète en cas de litige lorsque je devrais me défendre devant un tribunal j'amènerai mon dossier ( entre 3 et 4 chemises remplies de 80 à 160 vues )au juge on lui disant très sincèrement monsieur le juge est ce que vous pensez que j'aurais pu m'investir autant dans ce jeu s'il n'était pas de moi. Et après c'est du ressort de la justice qui fera je le suppose une comparaison des dossiers avec dates et autres entre les deux parties opposantes.

Lorsque l'on a une passion il faut la vivre à fond.

LPN°1

Salut,

Je suis d'accord avec LPN°1 parce qu'à défaut d'avoir une protection immédiate il incombe à l'auteur de se protèger progressivement.

Et par rapport à une de ses interventions où il disait qu'il fallait faire confiance aux éditeurs je suis tout à fait d'accord avec lui.
ALlait un petit effort LPN°1 et qui sais tu trouveras peut-être parmi ceux qui fréquentent TT un editeur pour ton jeu.

A+

Anonymat

Salut Anonymat,

Est ce que tu serais mon fan ?

Alors tu penses toi aussi qu'une protection dans le temps est le meilleur moyen ?

Je sais pas ce que penseront les autres auteurs ou personnes qui viendront par ici mais s'ils ont un avis sur la question qu'ils ne se gêne pas pour répondre.

Ps : Soyez cool dans vos réponses parce que le sujet me semble intéressant et qu'il serait dommage qu'il se retrouve dans les douves ou la cage aux trolls. Essayons de discuter et ainsi de réfléchir sérieusement à cette idée de protection progréssive. Cela pourrai peut-être ouvrir un débat intéressant et apporter des idées sur la manière de progresser.

Comme tout artiste l'auteur commence par des esquisses pour arriver son BB, son chef d'oeuvre et donc tous ces petites choses sont importantes, quand pensez vous ? Vous qui me lisez.


LPN°1

Que pensez-vous d'une protection dans le temps à défaut d'une protection immédiate ?

Comme tout artiste, l'auteur de jeux commence par des esquisses pour
arriver à son BB ou son chef-d'oeuvre, et donc toutes ses petites choses ou travaux préliminaires sont importants, qu'en pensez-vous ? Vous qui me lisez.

J'essaye de me traduire? ah si je ne cliquais pas si vite!

LPN°1

Boule de cristal dit:A lire tous ces messages sur la protection c'est à croire que le seul but de ce que personnellement je considère comme un loisir, c'est de contacter avec la plus grande méfiance un éditeur dans le seul but de gagner de l'argent ou de la reconnaissance publique. [...] je n'ai pas non plus la prétention que mon esprit brillant et ce qu'il en sort va susciter une envie immédiate de pomper mes idées.

Ce n'est pas de cela dont il s'agit.
Pour les auteurs qui mettent de l'effort et de la passion dans leur création de jeu, il est très frustrant de devoir tout lâcher parce un jeu trop similaire vient empêcher son édition publique. La protection permet avant tout de ne pas devenir paranoïaque, et aussi de résoudre les problèmes de coïncidence. Ca ça arrive. Par ailleurs, mais c'est heureusement très rare, cela permet aussi de résoudre des problème de plagiat.
Boule de cristal dit:Je pense que si un jour je sors un jeu réellement interessant, c'est l"edition qui viendra à moi, ayant eu echos de ce jeu dans un concours ou lors de tests et pas le contraire.

Je crois que tu te trompe énormément. Dans l'édition de jeux, comme dans d'autres domaines de création, la reconnaissance ne vient que très rarement d'elle même. Dans la très grande majorité des cas l'auteur doit faire beaucoup d'effort pour que sa création se remarque dans la masse, et aussi beaucoup d'effort pour qu'un éditeur croit à la rencontre avec le publique.
Peut être dis-tu cela simplement parce que tu crée des jeux "pop-corn" c'est à dire qu'on essai et puis qu'on oublie (c'est ce que j'ai cru comprendre d'après ce que tu dis de toi même). Mais peut être qu'une de tes petites créations et un joli bijou qui pourrait être un petit peu ré-habillé, éventuellement débuggé et qui ferait plaisir à plein de monde. Mais ça ça n'arrive pas en croisant les bras en attendant que ça pousse.
Je ne parle pas d'un succès commercial car on sait (Merci Knizia) qu'on ne pas vivre de la création de jeux. C'est pour nous tous une passion avant tout, et pour très peu une source de revenus. Il n'est pas question d'argent, ni de méfiance envers les éditeurs.
Boule de cristal dit:De ce fait, la protection selon moi n'a aucun intérêt.

Tu peux considérer que la protection est inutile pour ce que tu attends de tes jeux. Mais je crois que tu devrais garder ce conseil pour les gens qui ont la même approche de la création que toi.
À quelqu’un qui a mis beaucoup d'effort dans son œuvre, ou simplement qui "y croit", je conseille vraiment de la protéger avec des méthodes reconnues. C'est simple et pas cher.
Boule de cristal dit:Je trouve totalement abhérant toutes ces remarques acerbes sur les editeurs pompeurs ou les créateurs voleurs.

De quelles remarques acerbes parles-tu ? Où as-tu lu une remarque de ce type dans ce fil de discussion ?

Que font les éditeurs pour protéger les jeux qu'ils éditent ?
Si vous le savez, merci de le préciser, ça devrait être intéressant ça. On aurait une idée d'une méthode efficace. Non ?

D'après ce que j'ai pu entendre les éditeurs sorte le jeu sans faire trop de protection ( dépôts INPI ) en fait c'est l'édition qui est leur protection. ( je ne l'affirmerai pas mais si quelqu'un à plus d'infos qu'il le dise )

Donc pour nous qui sommes auteurs c'est pas le cas d'ou mon idée de protection dans le temps à défaut d'une protection immédiate.

Ps : Je sais qu'une fois édité il faut un an pour faire un dépôt dessin et modèle.

Je pense comme toi skrol 29 si une personne met temps de coeur dans son jeu il serait bête de ne pas le protèger. D'ailleurs que penses tu de mon idée citée plus haute.

A+

LPN°1

LPN°1 dit: en fait c'est l'édition qui est leur protection


Si quelqu'un avait protégé ce jeu sans pouvoir l'éditer, pourrait-il encore intenter une action en justice contre cet éditeur ? Je crois que oui.
Relire les propos de l'utilisateur SKROL 29 est très instructif.

Je me permets de répéter ma question : que font en réalité les éditeurs pour protéger les jeux qu'ils commercialisent ? Nous pourrions ainsi définir les méthode efficace même pour les créateurs amateurs.