Sanssouci Michael Kiesling chez Ravensburger

[Sanssouci][Torres][Zooloretto]

C’est bientôt Essen, le salon ludique public le plus grand d’Europe, voir du monde. Donc tous les éditeurs se préparent pour la présentation de leurs nouveautés. Pour certains, l’enjeu est d’avoir les boîtes en temps et en heure, et deplaire aux joueurs, les velues. Pour d’autres, l’enjeu est ailleurs, plus loin… Il faut séduire les membres du Spiel, car la course a déjà commencé…

Et le Spiel des Jahres 2014 est…

On ne le sait pas encore. Bien sûr. Mais quelques éditeurs sont déjà persuadés qu’ils vont l’avoir, parce qu’ils travaillent tous les ans un jeu pour décrocher le fameux prix. Et chez Ravensburger, ils s’y connaissent parce qu’ils l’ont déjà eux. Plusieurs fois. Mais les gabarits, les formats, les attentes ont bien changé… Le Spiel est parti du « familial » pour aller vers du plus « geek », voir le carrément étonnant (ne me dites pas que « Torres » n’est pas un Spiel étonnant), pour revenir vers du « familial light » en fleurtant malgré tout avec le « familial + »… compliqué. Mais peut-être que Ravensburger a trouvé la solution, et cette solution sera présentée à Essen, en octobre…

Sanssouci.

C’est le nom du jeu. Oui. « Sanssouci ». Certainement un nom pour exorciser, un nom prémonitoire, un nom pour rassurer… Bon, il faut comprendre le français, c’est sûr, mais si le jeu est allemand, ce « Sanssouci » doit avoir la même résonnance chez nos amis germains qui utilisent des mots français pour faire chic. En tout cas, il doit signifier comme chez nous le nom d’une villa tranquille, la villa « Sanssouci », car il est question ici de château, le château « Sanssouci ». Vous voilà jardinier de ce château, en concurrence avec d’autres jardiniers, et il vous faudra agencer le mieux possible le jardin que vous allez proposer aux nobles afin de marquer un maximum de points…

La mécanique.

Le jeu s’annonce comme un jeu familial, accessible à partir de 8 ans, d’où ma référence en introduction au Spiel des Jarhres. Quand on parcourt la règle, quand on lit les résumés, on sent une petite touche « Zooloreto »… Pas dans la mécanique, mais dans l’ambiance, la facilité, la profondeur, le public visé. Un jeu simple et facile, mais pas que… La règle est signée Michael Kiesling, et Michael Kiesling n’est pas n’importe qui puisqu’il a déjà eu le Spiel, et pas avec n’importe quoi, avec « Tikal ». Oui. Là, si des joueurs un peu velus ont tenu jusque-là, ils doivent avoir les pupilles qui se sont ouvertes… Donc, c’est familial, simple, mais très certainement fin, subtil et peut-être avec un potentiel de plaisir même pour ceux qui ne jure que par des trucs qui ferait peur à un comptable.

En gros, et schématiquement, chaque joueur va avoir un petit plateau devant lui. Sur ce plateau, il va falloir poser des tuiles représentants tout ce que l’on peut trouver dans un jardin à la française. Des roseraies, des sculptures, des labyrinthes, des fontaines… Vous allez créer un espace où vont pouvoir se déplacer des Meeples de Nobles, et en fonction de leur déplacement, vous allez marquer des points.

À son tour, le joueur actif, qui a 2 cartes en main, va en jouer une afin de pouvoir prendre l’une des tuiles à disposition de tous les joueurs. Cette carte va lui indiquer quelle tuile il peut prendre (le genre, la couleur…). Ces cartes sont de plusieurs types et il y en a une qui permet de choisir ce que l’on veut, et si l’on montre une carte qui nous ferait prendre un élément non présent, on prend ce que l’on veut… Il y a donc du hasard, mais aussi des choix de la réflexion…

Une fois la tuile prise, il faut la placer sur son petit plateau personnel. Là aussi, il y a des règles de placement. Vous devrez placer la tuile sur un emplacement à la croisée de son type et de sa couleur. Si vous ne pouvez pas parce qu’il y a déjà une tuile, vous la mettez à l’envers, côté jardinier, sur un espace libre de la colonne ou de la ligne.

Une fois la tuile posée, vous déplacez l’un de vos nobles le long d’un chemin de tuiles. Vous bougez n’importe quel noble, la seule règle importante, à part le fait de ne pas passer par des cases vides, bloquées, c’est que le noble que vous bougez doit finir son mouvement une ligne plus basse que sa position de départ. Et vous marquez 1 point par tuile que vous passez. Là, les esprits les plus fins ont déjà capté la subtilité. Oui. On va donc essayer de faire un chemin tortueux, qui va monter, puis descendre, puis remonter… Mais ce n’est pas facile, parce qu’il faut composer avec ce qui se présente, ce que vous avez en main, ce qui va intéresser les autres… Et ce n’est pas si simple, parce que vous allez avoir les bonus de fin de partie à prendre en compte…

Une fois terminé, on complète la pioche de tuiles, on pioche une carte, et c’est au joueur suivant. On fait ça 18 tours et la partie prend fin, non sans des bonus de fin de partie s’il a terminé des lignes et des colonnes, et des bonus d’objectif, car en début de partie chaque joueur va recevoir 2 cartes objectifs qui sont des endroits du plateau où un noble doit apparaître à la fin de la partie, ce qui va aussi influencer vos choix et les chemins que vous allez créer.

Ça donne quoi ?

Aucune n’idée, nous n’avons pas joué. Mais la chose semble taillée pour le Spiel tout en donnant l’impression d’avoir un intérêt pour les joueurs qui aiment réfléchir un peu. Une espèce de pont encore une fois entre le jeu tout public et les amateurs de la chose ludique. Un élément qui ne trompe pas, qui laisse penser que… c’est l’illustration de la boîte. Ravensburger a confié la chose à Julien Delval, l’homme qui a fait ses preuves chez Days Of Wonder. C’est un détail, mais ça confirme ce petit sentiment de carton potentiel.

Une VF ?

Aucune idée pour le moment, Ravensburger est difficile à cerner. Le jeu est annoncé qu’en allemand pour le moment. Est-ce que Oya va être sur le coup pour le distribuer, ou est-ce que Ravensburger va franchir le cap de nous le proposer directement. Des informateurs avisés nous indiquaient il y a peu que Ravensburger avait envie de faire plus en direction de la France. Nous verrons bientôt, parce que pour le moment nous ne savons pas et nous n’avons aucun contact. On ne connaît même pas le prix ni la date de mise en vente. On sait que le jeu sera présent à Essen et on a la règle en allemand. C’est déjà pas mal…

► La règle en allemand, c’est par là !


« Sanssouci »
Un jeu de Michael Kiesling
Illustré par Julien Delval
pour 2 à 4 joueurs
à partir de 8 ans
édité par Ravensburger
Sortie Prévue : Octobre 2013


3 « J'aime »

Le nom de Sanssouci est bien connu des Allemands. Il s'agit en effet de l'ancien palais d'été de Frédéric le Grand sis à Potsdam et où effectivement pour faire classe l'usage de la langue française était obligatoire ;)

5 « J'aime »

Je croyais que Sansscouci était un château de Bourgogne sur les bords de la Loire ^^

2 « J'aime »

Sanssouci est le palais de Frédéric II de Prusse, le fameux despote éclairé de Voltaire, souverain des Lumières, francophile et francophone comme dans quasiment toutes les monarchies de l'époque.

Des news de ce sanssouci et de l'éventuelle traduc VF?