[Diplomatie][Imperial][Imperial 2030]
En 2030, qui contrôlera le monde ?
En son temps (il y a bien trois ans maintenant), “Imperial” a eu un succès d’estime très fort auprès des joueurs-joueurs à tendance gros jeux de plusieurs heures qui grillent quelques milliers de neurones. Et aussi auprès de ceux qui aiment la diplomatie et les coups fourrés. Fort de ce succès, Mac Gerdts, son auteur, se prépare à en sortir une nouvelle version, “Imperial 2030” basée sur les mêmes mécanismes.
Le changement de thème apporte beaucoup à la compréhension du jeu. Dans “Imperial”, les joueurs représentent des investisseurs (genre marchands d’armes et banquiers) qui cherchent à prendre le contrôle des nations européennes au début du XXe siècle pour en tirer profit. Ce qui est sans aucun doute proche de la réalité mais qui était toujours déroutant pour les novices qui avaient tendance à vouloir gérer un pays de bout en bout comme dans un bon vieux Diplo. En le transposant dans le futur proche, et en gardant le même principe, tout s’éclaire. Les méchants financiers voulant prendre le contrôle du monde à leur profit sont tellement d’actualité qu’il sera bien plus facile d’appréhender le jeu. Il devient clair qu’on peut essorer un pays puis passer à un autre.
En avançant d’un bon siècle, le jeu prend une autre dimension géographique. Finie la vieille Europe, c’est à l’échelle mondiale que tout se déroule désormais et les pays à conquérir sont l’Europe, les États-Unis, la Russie, l’Inde, la Chine et le Brésil. L’ex tiers-monde entre par la grande porte !
“Imperial 2030”, comme les autres jeux de Mac Gerdts utilise le principe de la roue. Les joueurs y déplacent un pion qui indique quelle action sera réalisable ce tour-ci et quelles actions il pourront réaliser au tour suivant. Ils auront alors le choix d’avancer plus ou moins vite, se privant de certaines actions afin d’en réaliser d’autres plus vite par la suite. Un système très malin utilisé dans tous le jeux de l’auteur.
Ici, l’objectif est de devenir le plus riche possible en prenant le contrôle des pays, en les obligeant à rentrer en conflit les uns avec les autres, ou en en tirant le plus profit financier grâce à la spéculation. En cela, “Imperial” est un jeu alliant le principe des 18xx, ces jeux de trains et de bourse et “Diplomatie”. Ce qui en fait aussi un jeu complexe à maitriser.
Il y a quelques changements de règles par rapport à la version 1900, plutôt des réglages qui rééquilibrent le jeu. Par exemple, le déplacement au-delà de trois cases sur la roue est plus onéreux pour les pays les plus puissants (trois millions par case à la place de deux). La carte Investor est modifiée par l’introduction des banques suisses ; il y a une obligation de 30 millions ; chaque pays ne dispose que de quatre provinces et ne peut donc avoir que quatre usines ; les impôts ont été simplifiés et ne nécessitent plus une augmentation des revenus.
Pour les joueurs qui arriveront à passer outre la couverture du jeu, “Imperial 2030” semble être une évolution indispensable à ceux qui aiment ce jeu. Qui seront également contents d’apprendre qu’ils ne seront pas obligés d’acheter tout le jeu (40€ prix conseillé) mais pourront se contenter de la carte et des éléments spécifiques pour 20€ (15€ pendant le salon d’Essen).
“Imperial 2030”
un jeu de Mac Gerdts
pour 2 à 6 joueurs
édité par PD Verlag
prix conseillé : 40€
disponible à Essen