Game Chef : le bel Ludilabo

Vous connaissez le Game Chef ? Non ce n’est pas Monsieur Phal… Le Game Chef est un concours de jeu un peu beaucoup particulier dont on ne parle pas assez de par chez nous autres les amateurs de Kubenbois ou Totemistes. Et ceci pour plusieurs raisons que nous allons nous empresser de vous raconter de suite. Nous allons parler jeux et laboratoire de jeux.

Retour dans le passé, direction 2002. Monsieur Mike Holmes lance le projet Game Chef sur les forums américains de jeux de rôles indépendants : The Forge.

Ce concours de création de jeux ne ressemble en rien aux prix ludiques comme celui du Jeu de l’Année, ni même d’ailleurs comme les concours de créations ludique comme ceux de Boulogne-Billancourt ou de Parthenay.

Non ce concours est avant tout un laboratoire d’idées et de partage avant d’être une récompense même s’il y a une sélection et des vainqueurs au final.

Pourquoi n’en avez-vous pas plus entendu parler que ça ? Parce que la chose est née dans le milieu rôliste indépendant et n’en est que rarement sortie. Non pas par une obscure volonté communautariste mais tout simplement parce que les choses se sont faites ainsi et que le champ créatif des jeux de rôles ou apparenté était déjà bien vaste.

Nous ne vous narrerons pas ici l’historique du concours depuis 2002 puisque si cela vous intéresse, vous le trouverez détaillé sur le site officiel. En français ? Oui en français. Depuis 2013 la chose est désormais disponible pour les francophones. Et pas que ! Le Game Chef est même désormais disponible en 8 langues. Chaque langue possède son propre jury et sa propre équipe, le tout est ensuite centralisé pour les étapes finales.

Mais alors pourquoi s’intéresser à un concours rôlistique sur Tric Trac ? D’abord parce que le jeu de rôle reste toujours un jeu, à moins que nous ayons raté quelque chose. Ensuite parce que le règlement précise que ce concours concerne les « jeux analogiques » c’est à dire tous les jeux non numériques. Donc a priori, les jeux de tables entrent bien dans cette catégorie.

Nous avons néanmoins posé quelques question à Ludovic Papaïs (actuellement Project Manager chez Iello et anciennement organisateur français du prix) et Jérome Larré (auteur et éditeur de jdr et actuellement organisateur).

Les deux compères ont donc confirmé la forte mouvance rôliste de la chose mais aussi le désir d’ouverture. Ici on parle de jeu en général et si possible de jeux dans des formes nouvelles. Le but du concours est donc d’être un laboratoire de création, un lieu d’exploration, de transgression mais aussi de transversalité. Et ça la transversalité nous on aime.

Default

Pour cette année, c’est cuit les auteurs/chercheurs car la date de remise des projets c’était hier. Oui je sais, nous sommes cruels. Mais désormais vous pouvez vous préparer pour l’an prochain. À ce jour 39 projets francophones sont en lice et 116 anglais.

Chaque année un thème est choisi par l’équipe américaine et trois ingrédients proposés dont deux devront être utilisés.

En 2015 le thème était « Pour un public différent ». Les ingrédients : abandon, libellule, calme/quiétude/immobilité et rêve. Zou ! Vous avez une semaine !

La première phase de lecture commence par une évaluation entre participants. Chacun va pouvoir apprécier les propositions de quelques autres. Cela formera la première sélection. Du 12 au 18 juillet prochain c’est le jury (Peggy Chassenet, Jérôme Larré et Éric Nieudan) qui prend les choses en main. Le vainqueur francophone sera annoncé aux alentours du 16 août. Nous vous tenons au jus. Puis le finaliste mondial.

Chose amusante, cette année on discute et on débat avec Google+. Drôle d’idée se diront certains vu que le réseau social de Google n’est pas le plus actif ni le plus utilisé. Sauf… par les rôlistes indés. Voilà qui explique cela. Et peut-être également la légère baisse du nombre de projets présentés cette année.

Alors du coup, nous nous sommes dit que vu les ponts qui s’élargissent entre les domaines de la culture pop comme les jeux, pourquoi est-ce que les auteurs de jeux de table n’investiraient pas plus la chose. Pas dans une optique éditoriale mais pour justement franchir quelques frontières avec de la vraie créativité. Celle qu’un éditeur vous dit qu’elle ne fonctionnera jamais en le regrettant dix ans après quand c’est devenu un hit mondial. Bon et puis sinon rien que pour le plaisir c’est bien aussi. C’est important le plaisir.

On se file rencart avec les vainqueurs ?

► Site officiel du Game Chef (english)
► Site officiel du Game Chef (français)
► On en parle sur Tartofrez (site de Jérôme Larré)

4 « J'aime »

Merci Docteur pour cet éclairage sur un concours que j'aime beaucoup, pour l'avoir découvert il y a deux ans seulement. Un détail important à préciser : c'est un concours de création en temps limité. Une fois le thème et les ingrédients du concours révélés, les participants ont 9 jours pour créer un jeu, pas un de plus. Créer un jeu en 9 jours, c'est quelque chose. ;)
J'ajoute que oui, c'est bien un concours qui se veut un laboratoire créatif, et qu'il n'y a pas que des jeux de rôles de présentés. Le concours de l'année dernière a vu l'émergence de jeux semi-plateaux semi-narratifs, de GN minimalistes expérimentaux, etc. et le jeu qui avait remporté le volet francophone n'était pas du tout un jeu de rôle, mais un jeu de société utilisant le sens des mots comme constituants. J'en parle un peu (vu que c'est moi qui l'ai créé, désolé pour l'auto-promo) dans un petit article ici :

http://www.hod-factory.net/nebula/

1 « J'aime »