Fruit Salad, le grand oublié de la fin d'année...

[Fruit Salad]

Mea culpa. Oui. Quand on fait un truc pas bien, il faut le reconnaître. Assurément. Mais il fallait bien que cela arrive. Il est vrai qu’il sort beaucoup de jeux. Énormément de jeux. Presque trop de jeux. Notez que ce n’est pas une excuse. Non. Alors je vais tenter de réparer cette injustice. Là. Maintenant.

Salade de fruits

Christophe Boelinger est un auteur que tout le monde connaît ici. L’un des tout premiers à avoir participé à la vie de Tric Trac. Un auteur de jeux très marqués. Core. Mais en cette fin d’année, il nous propose un petit jeu de type familial. Le genre de jeu qui tient dans une petite boite métal ronde dont le format, le gabarit et la cible font penser à « Dooble ».

Bon, ce n’est pas une excuse. Je sais. Mais en fait, c’est là aussi que cela a merdé. Pour nous. Parce que je dis « en cette fin d’année » alors que le jeu était prévu pour cet été. En tout cas c’est ce que la première annonce « pro » de Tric Trac laissait entendre. Mais il y a eu des retards de production. Et le jeu a été décalé. Encore. Un peu. Encore. Et paf, il arrive là, en plein rush. Et nous, on n’a pas fait gaffe. Parce qu’on pensait qu’il était déjà sorti. Et qu’on en avait déjà parlé. Et c’est mal. Parce qu’en fait, on n’en avait pas parlé. C’est d’autant plus mal que Ludically est un petit éditeur. Avec de petits moyens. Et nous, on n’aime bien les petits éditeurs. Aussi.

Fruit Salad

Bref, le mieux est de parler du jeu. Oui. D’autant plus que lors de la sélection de Noëls, nous en avons causé entre nous de ce « Fruit Salad ». Nous avons hésité à le mettre. Parce que mécaniquement le jeu est bon. Il remplit parfaitement son rôle. Bon, je ne suis pas fan des graphismes. Je peux le dire d’autant plus que j’aime la mécanique. Même si j’y suis mauvais. Je trouve que le travail de Monsieur Christophe est bon. Intellectuellement bon. Il a voulu faire un jeu familial, lui le hardcore gamer, et il y est arrivé. Très bien arrivé. Parfaitement arrivé. C’est beau. Ce qui est moins beau, je trouve, ce sont les graphismes. J’ai le droit. Du coup, je pense que c’est ce qui a pesé lors de la liste de Noël de Tric Trac en la défaveur de « Fruit Salad ». Avec le recul, je trouve cela dommage. Cela m’avait fait la même chose avec « Détective Académie » chez Cocktail Games. Un jeu absolument excellent, mais dont le ramage ne se rapportait pas au plumage. Face au niveau actuel de la production ludique, ça compte finalement le ramage… Heuuu, le plumage.

Comment ça marche.

Le jeu est composé de cartes, essentiellement de cartes, sur lesquelles sont représentés des fruits en plus ou moins grand nombre. Et de deux dés. On mélange les 60 cartes que l’on distribue entre tous les joueurs. Il y a donc devant chaque joueur une pile, faces cachées. La partie peut commencer.

Les dés.

Ils sont au nombre de deux. L’un va indiquer un type de fruit, l’autre un nombre. En début de manche, on lance les deux dés ce qui indique quel fruit on cherche et en quelle quantité.

Une manche

À son tour, le joueur actif retourne la première carte de sa pile et la pose au centre de la table, face visible, sur la pile commune nommée « Saladier ». C’est là qu’il va falloir être vif. Parce que n’importe quel joueur peut, à ce moment-là, taper sur le « Saladier » s’il pense que le fruit demandé par le dé est en nombre suffisant pour satisfaire la quantité demandée.

Si un joueur tape, il prend le paquet de cartes composant le « Saladier » et vérifie. S’il y a moins de fruits que demandé, il perd la manche et récupère toutes les cartes qu’il place sous sa propre pile. S’il a raison, qu’il y a suffisamment de fruits pour répondre à la demande, il gagne la manche. Il utilise l’une des cartes du « Saladier » pour signifier qu’il a gagné une manche. Il distribue ensuite, à sa convenance, les autres cartes aux autres joueurs. Comme il veut. Il peut répartir ou pas. Il peut charger quelqu’un ou être plus juste. Il est libre. Le bougre. Il a gagné la manche quoi. Mais faites gaffe, c’est là que vous allez vous faire des ennemis…

Si les conditions de victoire ne sont pas atteintes, le joueur relance alors les dés afin de savoir avec quel fruit et en quelle quantité la manche suivante va se faire…

« Fruit Salad » est un jeu de Christophe Boelinger pour 2 à 6 joueurs à partir de 6 ans, illustré par Vincent Boulanger et édité par Ludically. Il coute autour de 15€ .

Petites variations

Là, ce serait vraiment simple. Bon, mais simple. Il y a donc de petites variations. Par exemple, sur le dé fruit, il y un icône « multi fruits » qui laisse le choix au joueur qui tape sur le « Saladier » de choisir le fruit qu’il va compter. Attention, il le fait avant de vérifier.

Certaines cartes ont un « minion », un petit bonhomme qui apparaît de temps en temps. En fonction du type de « minion », il y a un effet applicable tout de suite. Par exemple, il y a celui qui demande de relancer le dé des fruits. Là, quand on a commencé à compter les oranges sans faire attention aux fraises, on est pas très content parce que ça met la pagaille dans la tête. Il y a aussi le relancé du dé « quantité ». Pareil. La pagaille dans la tête.

Oui, mais comment je gagne ?

Simple. Dès qu’un joueur a 4 points de victoire, donc 4 cartes de côté, donc gagné 4 manches, la partie s’arrête et il est déclaré « Grand Vainqueur ».

Variantes.

Comme Monsieur Christophe est un expert en règle subtile, il n’a pas pu s’empêcher de mettre des variantes. Une pour jouer plus longtemps et une pour les tout petits.

Alors ?

Alors… Alors… Comment est ce « Fruit Salad » ? Je vous l’ai dit en début d’article. Mécaniquement c’est du très bon. Efficace. Drôle. Intelligent. Avec de la prise de risque et de la fourberie de vengeance dedans. En plus ce n’est pas très cher. Juste, perso, je coince sur les graphismes. Mais je ne suis qu’un adulte bobo Arty que l’on range dans la catégorie hipster à cause de sa barbe, ses costumes cintrés et ses Dr Martens. Alors ça ne compte pas.

Le mieux, pour vous rendre compte, est d’aller voir la Tric Trac Tv avec l’incroyable Madame Fraise. Oui. Là, vous saurez si c’est pour vous ou pas. De suite.

M’enfin ils sont trognons ces graphismes ? Moi je les aime bien ces petites fraises :slight_smile: