Dead Man's Hand

Dead Man's Hand

L’histoire que je vais vous conter, je la tiens du vieux Tuck. Vous savez celui qui traîne toujours près du saloon, une bouteille à la main. Oui toujours de bon conseil celui-là… C’est un peu la mémoire de cette belle ville. Il sait tout sur tout et est toujours prêt en échange d’un petit verre à nous raconter une histoire passée.

Si c’est vrai? … S’il le dit cela le doit être non?

Bref… Où j’en étais? Ah oui… Dead Man’s Hand. Il s’agit d’une petite bourgade américaine située dans l’Ouest sauvage au coeur de l’Arizona. A l’époque, la ville venait juste de se développer sur les cendres d’un ancien village mexicain et de s’agrandir suite à l’achat Gadsden. Ca va, vous situez?

Nous sommes donc proche des années 1853, l’époque de l’expansion ferroviaire, des grandes nations indiennes libres, de la conquête, de la liberté mais aussi des limites d’une loi naissante.

Dead Man’s Hand n’est pas encore une ville 100% américaine. Le chemin de fer est encore en prévision (mais il devrait pas trop tarder selon les plans des plus “grands”), les natifs mexicains viennent juste de se faire expulser, les premiers bâtiments viennent seulement d’émerger. Et pourtant, situé entre Tucson et Tombstone, le petit hameau devient rapidement une ville de près de 300 âmes.

Fermiers, chercheurs d’or, commerces, banques, saloon, filles de joie, teinturiers, tout y est… même les plus vils renégats… A ce titre, la Veuve a vu le jour en plein milieu de la ville. Le shérif et les loi sont expéditifs ici. Pourtant, même si les affaires du croque-mort sont lucratives, la ville attire toujours son lot de troubles.

L’histoire, dont il est question aujourd’hui, a pour protagoniste une bande célèbre dans Dead Man’s Hand.

Dirigée par deux jumeaux, Barry et Tim, la bande de guerreros a plus souvent été vue en train de descendre des bouteilles et ceux qui les tenaient avant, plutôt que de préparer des coups de génie.

Pourtant, cette fois les rumeurs vont bon train dans la ville. A tel point que le shérif Charlton a fait venir des renforts dans la bonne ville.

Comme d’habitude, la pénombre s’installe et le bruit de la rue diminue. Dehors, les lumières se font rares mais le saloon et le Milady’s Sweets and Dreams font recettes.

Un coup de feu retentit. Un cri surgit puis s’éteint rapidement.

Les trois adjoints du shérif qui étaient de garde se font surprendre par une embuscade perpétrée par quelques hommes étranges. Très vite, deux des agents de la loi réagissent et prennent leurs armes se dirigeant vers l’endroit du tir. Le troisième, surpris, ne bougent pas.

Avant que les hors-la-loi ne s’activent, un des hommes de loi se met à tirer sur un homme situé derrière une palissade de bois.

La balle passe à travers un petit trou et vient directement se loger entre les deux yeux du renégat. L’homme s’effondre et met fin aux volontés de la bande qui s’enfuit aussi vite qu’elle était venue mettant fin à leurs ambitions.

L’Ouest ça ne pardonne pas.

Le jour se lève. Les affaires de la nuit et les exploits du jeune adjoint se répandent comme une traînée de poudre.

La loi vient encore de frapper et la populace se rassure tout en dépensant son argent et en allant le déposer à la banque. La banque de Dead Man’s Hand est d’ailleurs reconnue parmi une des plus sûre du coin.

L’intégrité et la haute compétence des agents de loi ne sont pas étrangères à cette réputation. Il faut dire que Charlton en est bien fier de sa banque. Plus il y a d’argent, plus sa ville est riche, plus elle attire de la population.

Le shérif se demande tout de même quel fut le but de l’apparition des hors-la-loi la veille. Tout en buvant son café bien à l’abri dans son bureau, un gros boum retentit. Un fin nuage de fumée s’échappe des fenêtres de la banque.

La banque! Mais bien sûr…

Le coffre vient juste de sauter et trois des malfrats sont encore dans les murs. Le quatrième, le guetteur, fait office de cible de choix placé en plein milieu de la rue. Mais le shérif ne s’y trompe pas. Il est là pour les ralentir.

Le but pour les hors-la-loi s’enfuir avec le butin.

Le shérif reste en retrait mais envoi son nouvel adjoint principal, celui qui s’est distingué la veille, s’occuper de l’affaire. Il est bien entendu accompagné par trois autres agents.

Ils arrivent à temps et commencent à encercler la banque, investissant entre autre le rez-de-chaussée du saloon.

Mais Tim, le second de Barry (vous vous souvenez les deux jumeaux), les voit et prépare ses hommes.

Le but pour eux est simple, s’enfuir ou tuer assez d’hommes de loi pour les effrayer. L’ordre est donné. Tim et un de ses hommes avancent vers le saloon et tente de tirer en vain sur celui bien caché à l’intérieur. Pendant ce temps, les hommes de loi resserrent leurs emprises.

Le troisième braqueurs prend le temps d’ajuster son tir. Le coup part au moment où l’agent caché relève la tête à travers une fenêtre. Cela ne pardonne pas. L’homme est mort sur le coup.

Le braqueur en profite donc pour sortir de la banque fièrement.

Pendant ce temps, au milieu de la rue, les tirs résonnent. Le guetteur fait presque mouche mais échoue de peu.

Cependant, il arrive à effrayer les hommes de loi qui opèrent à un repli stratégique, pensant le contourner par les bâtiments.

Les hors-la-loi en profitent pour se placer dedans et autour du saloon. Ils se rapprochent ainsi de la sortie de la ville (et de l’endroit où sont dissimulés leurs chevaux).

C’est alors que le shérif décide de fermer son bureau et de sortir se faire raser en se rendant au St John’s Barber, situé en plein milieu de l’action.

Les tirs continuent et un deuxième agent se fait tuer tandis que Tim arrive à s’enfuir le premier avec son butin.

Cela devient tendu pour les agents de loi, en minorité et moins bien placé.

Les hors-la-loi ont le sourire aux lèvres. Le guetteur tombe touché en plein coeur. Pas le temps de regretter ou d’avoir de la pitié, le deuxième braqueur sort.

Le shérif décide de sortir du St John pour calmer la situation.

Trop tard, le troisième en profite pour courir vers son cheval et partir au galop.

La banque est vide, deux morts dans leur camp… C’est un vrai échec pour les hommes de loi.

Alors que l’histoire aurait pu s’arrêter là, le shérif vexé et furax décide de se lancer dans une chasse à l’homme.

Apprenant que Barry est en ville avec quelques uns de ses hommes, il décide de lancer une opération d’envergure afin de les arrêter… pour mieux les pendre.

Pendant que Barry se relaxe au Milady’s Sweet and Dreams, un de ses hommes le prévient à temps du piège du shérif.

Inférieur en nombre et moins bien préparé, les hors-la-loi n’ont qu’un objectif: s’enfuir.

Les hommes de loi ont aussi un ordre simple: capturer les renégats morts ou vifs.

Les hors-la-loi sont submergés en nombre. Pourtant, ils arrivent à bien se placer et décident de tenter le tout pour le tout en courant.

Malheureusement pour eux, les hommes de justice sont partout. Des tirs résonnent dans toute la ville. Aucun mort à signaler mais de nombreux blessés.

C’est alors qu’en pleine course, un des malfrats s’effondrent tout près de la sortie, raide mort. Un magnifique tir du shérif direct en pleine tête.

Le moral baisse et le ciel se couvre. La pluie commence à tomber. Une pluie dense, accompagné d’un ciel sombre et orageux. Il devient plus difficile de courir. Tous les mouvements sont restreints ce qui n’arrangent en rien le cas des hors-la-loi.

Le traquenard se fait plus fort. Les tirs se font plus en rafale mais ratent leurs cibles. Un civil se fait toucher lâchant une caisse empli d’un produit douteux tout proche du Fu Machu’s Laundry. Un des hommes de loi s’en approche et s’injecte le contenu. Cela le rend plus fort mais aussi moins lucide.

Il décide de courir contre le vent et la pluie à la rencontre d’un des renégats. Mais il est trop tard.

Celui arrive à s’enfuir avant d’être rejoint. La substance brouille la vision et l’évaluation des distances de l’agent.

Pour une fois la chance semble du coté des hors-la-loi. Alors qu’un autre homme se fait abattre, une des filles du Milady choisit ce moment pour sortir sur le balcon et de faire profiter à l’ensemble des hommes situés autour du bâtiment de ses plus beaux attributs corporels.

Cette distraction fonctionne à merveille et deux agents (dont le shérif) restent bouche bée.

Un troisième hors-la-loi en profite pour s’extirper du guêpier dans lequel il était et en s’accrochant in-extremis à son cheval à s’enfuir.

La situation est de plus en plus tendue pour les deux camps.

Il ne reste qu’un renégat en ville, Barry le chef du gang.

Pour les hommes de loi, il n’y a plus qu’une solution le stopper coûte que coûte.

Un deuxième civil portant un baril se fait blesser. Toutes les filles du Milady se pressent autour du bâtiment pour assister au spectacle. Le tonnerre s’intensifie.

Les agents trop sûr d’eux se font bloquer en plein mouvement. Ce répit bienvenu pour Barry lui permet de se rapprocher de la sortie. Un des hommes de loi, bien caché sur le toit du saloon, en profite pour essayer de le tuer en pleine course mais son arme s’enraye.

Usant des techniques apprises de hors-la-loi à hors-la-loi, Barry réussi à prendre la main et de jouer avant le shérif qui s’apprêtait à tirer à bout pourtant. Ainsi, il réussit à ravir la victoire en s’enfuyant comme en faisant un chiffre magique.

Le shérif, trempé et vaincu, reste alors au milieu de la rue. Son regard est vague et ses gestes tremblants.

Pour une fois, le bien n’a pas triomphé… Pour une fois, la justice n’est pas rendue…

Mais ce n’est qu’une des nombreuses histoires qui ont forgé la réputation de la ville de Dead Man’s Hand. La rumeur prétend même, que tout cowboy dans l’âme peut ainsi écrire son nom dans les légendes de Dead Man’s Hand.

La légende de Dead Man’s Hand n’est pas un jeu de plateau. C’est la première fois que sur ce blog on vous parle d’un jeu de figurine.

Mais quel est donc la différence allez-vous me dire?

Un jeu de figurine se compose d’un livre de règle et de figurine… C’est tout. Le reste c’est à vous de le créer. (j’ai bien évidemment simplifié le plus possible cette définition).

Le très joli décor que vous avez pu voir sur ces images est issu de l’imagination et de la créativité de Jérôme (si tu te reconnais).

Les bâtiments sont quand à eux disponibles à la vente.

Ce jeu est un pur jeu de western. Cela fait longtemps que j’étais à la recherche d’un jeu ayant ce thème. Malheureusement, dans les jeux de plateau, le western est souvent assimilé à des jeux de kubipousseur (comme Carlton City), des jeux de dés (Dice Town), des jeux de train (Railways of the Western US), des jeux d’ambiance (Colt Express) ou des jeux de cartes (Western Town).

Ce ne sont pas des mauvais jeux mais, ils ne reflètent pas ce que je cherchais dans un jeu de western.

Dead Man’s Hand a été la vraie découverte. Issu de l’alliance entre le Studio Tomahawk et Great Escape Games, ce jeu de figurine est simple, prenant et jouissif.

Ici, on est plus dans le western hollywoodien. Des règles simples, des figurines jolies, la possibilité d’agrémenter le tout avec des décors, des scénarios courts mais intenses…

Très vite, on s’y croit. On vit l’histoire.

Ici, pas de chichi et parfois ça ne pardonne pas. Exemple sur cette partie où dès le premier tour un de mes hommes (j’étais les hors-la-loi) se fait descendre et fin de la première manche (sans avoir pu jouer).

Mais cette impression de la moindre erreur qui peut devenir fatale, cette sensation de pression constante, ce plaisir jouissif de réussir un coup magistral au dé ou à l’inverse cette frustration d’avoir fait un échec critique.

Moins onéreux qu’un jeu traditionnel de figurine (sauf si vous vous lancez dans la création d’un décor), Dead Man’s Hand arrive à allier le côté traditionnel du western spaghetti tout en lui donnant un véritable coup de boost à la Hollywood.

Une vraie réussite que je ne peux que vous conseiller!



Merci pour votre attention.

Je m’excuse par avance des (trop nombreuses) fautes d’orthographe qui pourront gâcher votre lecture.

Vous pouvez retrouver cet article et bien d’autres sur le blog de l’association rémoise La Cave à Jeux:

http://lacaveajeux.fr

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Ce jeu est tout simplement génial les règles ne sont pas compliqué tout en ayant une profondeur suffisante pour ne pas tomber dans l’ennui et la monotonie des jeux trop simple ,il faut peu de figurines ! La plupart des bandes existantes sont constitués de sept figurines facile à peindre et très bien sculptées de quoi convaincre la plupart des potes de s’y mettre pour pouvoir y jouer

Merci pour ce CR. J’adore ce jeu. Un découverte fortuite qui possède beaucoup de qualités dont une facilité d’accès, du suspens et de la durée de vie. De quoi se faire plaisir longtemps.

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