Crowdfunding et panique à l'usine.

Le secteur ludique change. Des bouleversements visibles. D’autres moins. Kickstarter est une révolution en marche. On le dit. On le répète. Mais cette révolution est comme un iceberg. Il y a la partie visible. Celle qui s’étale. Celle qui s’expose. Qui remplit les forums de Tric Trac. Les conversations de salon. Celle qui excite les joueurs passionnés. Qui séduit les éditeurs. Qui inquiète les boutiques. Les distributeurs. Mais sous l’eau, il se passe des choses. Aussi. Beaucoup. Des aléas qui ont des répercutions en surface. Des décisions, parfois microscopiques, commencent à provoquer des ondes qui vont se transformer en vague si cette « révolution » ne redéfinit pas son cadre. Ne les expliquent pas.

Le profil KS.

Il suffit de lister les projets ludiques les plus fameux. Ceux ayant levé un maximum d’argent sur les plateformes de financement participatif. Enfin, sur Kickstarter. Surtout. Et l’on va s’apercevoir que la majorité reposent sur le même type d’offres. Des figurines. De la fig. De la figouzes. Plein. Encore. Plus. On en est même arrivé à parler de projet « Kilo Plastic ». Stretchgoal sur Stretchgoal. Palier après palier. Les boîtes se remplissent de hordes de figurines. Ho oui. On veut un gros colis. On en veut pour son argent. Et on en a pour son argent. Cool Mini Or Not est devenu le maître étalon. Le modèle précurseur du KS type.


Du délais.

On en a pour son argent quand le projet arrive. Et il faut être patient. Car entre le moment où un projet se lance et celui où vous allez pouvoir respirer la bonne odeur du plastique, il peut se passer un moment. Un bon moment. Voire un très long moment. Un moment encore plus long que le plus long des délais annoncés. De ceux qui mettent tout le monde en colère.

Vous l’avez sans doute remarqué si vous êtes un « pledgeur compulsif » de longue date. Ces délais - entre le financement et la livraison - ont subi des variations. Au début du commencement, rien n’était vraiment sûr. Il faut dire que les premiers lanceurs de projets utilisaient le système du participatif pour financer leur propre jeu. Leur bébé. Sans avoir été éditeur. Avant. Sans même savoir comment cela pouvait se passer. Réellement. Les délais annoncés étaient alors assez aléatoires. Le porteur de projet n’ayant pas vraiment idée des process de fabrication. Des embrouilles de production qui pouvaient lui tomber dessus. Mais cela passait. La nouveauté du propos. L’empathie de l’auteur qui demande de l’aide. On pardonne.

Puis, sont arrivés les projets tout bien pensés. Millimétrés. Ceux portés par des habitués de marché. Des éditeurs. Pour de vrai. Des gens qui savent que les boites peuvent se retrouver dans des containers bloqués en pleine mer par une avarie de supertanker que même la meilleure volonté du monde ne débloquera… Sauf si on s’appelle Magneto. Mais, paradoxalement, ces fameux délais se sont (un peu) raccourcis. Ces porteurs de projet lançaient leur KS une fois que tout était prêt. Règle rédigée. Mise en page faite. Devis établis. BAT sur la table. Bref, le porteur n’avait qu’à appuyer sur le bouton de production pour mettre les machines en route une fois l’argent encaissé. Et les délais annoncés, miracle, étaient plus court et - presque - respectés.

Des Succès.

Seulement voilà. Il y a les succès. Oui, les succès. Celui du secteur ludique en général. Celui du financement participatif. Et, surtout, le succès du jeu avec figurines. Oui. La figurine envahit le ludique. Elle n’est plus l’apanage du jeu de baston améritrash avec des dés dedans. Non. Il suffit de regarder un jeu comme « Fourberie » chez Bombyx pour s’en rendre compte. Et c’est là que la catastrophe arrive. Là. Au loin…

Mais pourquoi mon jeu que j’ai payé il y a 1 an n’est pas encore sur ma table ?! Nom d'une pipe de bon sang de bois !!

Du retard.

Force est de constater que la grogne monte chez les pledgeurs. De plus en plus. Mais c’est finalement leur faute. Oui. Vous pledgez trop ! Arrêtez !!!! Quoi qu’est ce que je raconte ?! Quoi je déconne ?! Quoi j’exagère ?! Non. Je vous explique.

Tout tient dans le rapport qualité / prix. Quand on propose un jeu à 100€ avec 500 figurines, il va falloir le meilleur rapport qualité / Prix. Parce que le joueur est exigeant. Il veut du beau. L’éditeur, lui, veut du beau et du rentable. 99% des figurines sont donc faites en Chine. Parce que les meilleures offres sont en Chine. Parce que les meilleurs fabricants sont, en fait, quasi tous en chine. Seulement voilà, mon bon Monsieur, ma bonne Dame, des usines, en Chine, des usines qui assurent, il n’y en a pas 50. Non. Figurez-vous qu’il y en a très peu. Et que ces usines sont… débordées. Dépassées. Elles n’arrivent plus à fournir.

Pour décrire la situation, prenons un exemple. Un projet KS partant sur un minimum de X€ pour faire 5.000 boites avec 100 figurines dedans. Les gars ont bien anticipé la production en se disant qu’ils vont atteindre autour des 300%. Au final du dernier jour, voilà que le bouzin explose. 900%. Dingue. Magique. Joie. Malheur. Il avait prévu 1,5 millions de figurines, il en faut 4,5 millions ! La production va demander plus de temps. Le transport va peut-être se faire sur plusieurs bateaux. Et ne parlons pas des envois. Cela en fait des paquets. Des colis…


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Si ce type de projets, de réussites, étaient rares, cela irait. Mais ils sont de plus en plus nombreux. Pire. J’attire aussi votre attention sur le succès planétaire des jeux avec du Star Wars dedans. Ils ne sont pas en mode « participatif ». Certes. Mais à votre avis, où sont fabriqués les magnifiques vaisseaux de « Armada » ? Ceux de « Impérial Assault » ? Pas dans la Silicon Valley. Non. Mais en Chine. Oui.

Rajoutez là dessus que les sculpteurs, les fabricants de moules, la fournisseur en matière première, etc. ne sont pas des milliers sur la place et vous commencez à comprendre le malaise.


2964925ba0f7624de6380ec4ee8a800335dd.pngA la chaine.

Finalement. Il doit se passer quoi dans ces usines. A votre avis. Quand il y a un problème de production sur une ligne. Quand l’agenda est remplit sur les 6 prochains mois. Quand on ne veut pas perdre la face. A votre avis. Il doit se passer quoi dans les couloirs feutrés des salons internationaux, lors de repas de négociations. À votre avis. Il se passe quoi quand un très gros client discute avec un fabricant, un directeur d’usine… Qu’il lui demande si ce n’est vraiment pas possible de faire un effort sur le délai ? De passer avant lui là. Où lui plutôt… Oui. Elle est comme ça la vie. Rude. Vous feriez quoi vous ? Si vous étiez le patron, vous voudriez entrer l’argent des salaires de vos employés. Si vous étiez employé, vous voudriez que votre patron fasse ce qu’il faut pour entrer l’argent des salaires. Normal.

En ce moment, c’est la folie chez les fabricants. A tous les niveaux. C’est Dallas. Ça se bouscule au portillon. Il faut jouer des coudes. Il faut faire appel à des techniques ancestrales afin d’optimiser tout cela en votre faveur. Vous avez la technique des yeux doux. La technique du réseau de connaissance. Celle de l’amitié. Celle du retour d’ascenseur. Celle de la pression. Celle de l’intimidation. Celle de la menace. Celle de la motivation du projet dingue qui va vous épanouir en changeant, en plus, le monde. Et vous avez l’arme absolue. La technique des techniques. Celle des yeux doux de l’amitié du réseau avec un retour d’ascenseur pour un projet dingue avec de l’intimidation de menace à pression d’épanouissement dedans en, bien sûr, changeant le monde. Celle là, ils sont très peu nombreux à la maîtriser…

3ee42705e838ded8fd650c0e5ff2c0cab7f1.pngDu business.

Oui, il est en train de poindre un vrai gros problème avec l’un des maillons important. Celui de la production. Celui de la fabrication des figurines. Trop de demandes. Pas assez d’usines. Et là, vous vous dites qu’il y a un truc à faire. Oui. Un bon business. Monter une usine de fabrication de figurines. Haaaa, la bonne idée. Qui se lance ? Pas moi. Vous vous souvenez du passage sur le rapport qualité / prix. Qualité est un mot important. On ne s’improvise pas fabriquant de figurines. Non. Prix est un mot important. être compétitif n’est pas simple. On ne s’installe pas en Chine, on embauche pas de la main d’oeuvre en claquant des doigts. Si c’était aussi facile, vous imaginez bien que les usines existantes auraient déjà grossis, installé des chaines supplémentaires. Si c’était aussi facile, des entrepreneurs malins seraient déjà sur le coup, en train de monter de nouvelles structures. Mais ce n’est pas vraiment le cas.

De la conclusion.

bb4dab143a723da818325e1fc3a64771a690.pngLes porteurs de projets participatifs vont devoir revoir leur copie, analyser la situation et intégrer cet état de fait s’ils ne veulent pas subir l’ire (justifiée) des joueurs qui ont mis la main à la poche et qui attendent ce pour quoi ils ont payé. Il va falloir que les pledgeurs se rendent compte que les délais sont souvent un mirage. Et que, peut-être, ce n’est finalement pas très grave. L’important est que le jeu arrive à un moment et qu'il tienne ses promesses ludiques. Il va falloir que KS mettent en place des outils pour que ces histoires de délais soient plus claires, appréhendées au moment de la création d’un projet. Sinon, nous allons nous retrouver avec des forums plein de rancoeur, de colère et c’est dommage pour ce qui est un loisir qui n’est là que pour passer du bon temps autour d’une table.

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Je pense qu’à l’heure actuelle, en attendant un changement dans le secteur de la production, les porteurs de projets vont devoir revoir leurs délais. C’est à dire ne pas hésiter à donner une date de livraison de 12-18 mois. Je ne pense pas que ça dérangera les pledgeurs (il me semble que Scythe et 7th Contient ont bien expliqué que leur jeu n’était pas terminé). Ca évitera les frustrations. Au mieux, le projet est en avance et tout le monde est content.

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Visiblement mantic ils ont compris…on est très très loin des 500 figurines pour 100 euros :slight_smile:

C’est surtout la responsabilité du porteur de projet de prévoir un délai suffisamment large pour livrer dans les temps. Il peut naturellement y avoir des impondérables, mais si on a prévu de la marge ca doit rester gérable.

Un autre facteur important dans la relation avec les fabricants, c’est le ‘repeat business’ comparé aux ‘one-shot’ : il est clair qu’un éditeur qui travaille régulièrement avec un fabricant aura plus de poids qu’un éditeur qui a un projet ponctuel avec ce fabricant. Certains fabricants comprennent très bien l’intérêt de construire des relations à long terme, et n’hésitent pas à refuser des projets s’ils n’ont pas la capacité de tout traiter.

Pour ce qui est des nouvelles usines, il y a des choses qui bougent. Au Viet-Nam notamment, proche de la chine mais avec des spécificités qui promettent le pays à un avenir industriel intéressant.

Ensuite, sortons la boule de cristal…

Un aspect très intéressant est le possible retour de la fabrication plastique en Europe et aux USA. En effet, ces dernières 10-20 années (voire plus), les capacités de production en plastique injecté ont massivement été transférées d’europe (Allemagne notamment et USA) vers l’asie, moins chère niveau main d’oeuvre. A noter que les machines d’injection sont toujours de fabrication Allemande ou Américaine, par exemple Arburg est localisé dans ces deux pays ( Injection moulding machine: Modular injection moulding machine from Arburg | ARBURG ).
Face aux délais et coûts croissants de transport, et vu la montée de la demande pour des pièces injectées dans le secteur du jeu de société, il ne serait pas du tout surprenant de voir les grosses structures de fabrication Européennes (Ludofact, NSF, …) et Américaines (GPI, Warmer, Ludofact US, …) envisager de réinvestir dans des capacités de production locales.

Pour ce qui est de la sculpture, en dehors des cellules de sculpture et deisgn internes aux grands fabricants, il y a aussi un développement et une professionalisation marquée de petits studios spécialisés dans la sculpture, ou plutôt la modélisation 3D de figurines cars ce métier aussi change, et le vecteur et les quads surfaciques ou les modèles solidworks remplacent progressivement le bouchon, fil de fer et ‘green stuff’ chers aux amateurs de la méthode traditionnelle.
En tout cas une chose est certaine, c’est une période de changements qui arrive et le secteur est en ébullition!

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On peut également parler de ces fameux SG. La difficulté pour un porteur de projet va être d’évaluer la capacité de financement de son bébé. Je parle ici surtout pour les grosses boites en mesure d’engager des ressources financières importantes avant même la fin du KS. De cette manière là elles peuvent tout prévoir (notamment les moules) et démarrer très rapidement la production après le KS. Laisser les SG “ouverts” peut être dangereux dans le sens où on peut vite se faire déborder en cas de gros succès. C’est évidemment difficile de jauger ça en amont mais aux backers de savoir ce qu’ils veulent : Soit tu veux ton jeu avec quelques SG limités (ça ne veut pas non plus dire qu’ils soient TRES limités) et tu reçois ton jeu “rapidement”, soit tu préfères une campagne énorme" à la Conan" et tu acceptes qu’il puisse y avoir de gros retards.
Le financement participatif est encore neuf. On le sent. Aux porteurs de projets et aux clients de s’entendre avec l’expérience. A priori, et ce n’est qu’un avis comme un autre (je ne m’y connais pas), il est préférable pour le porteur de projet de limiter ses SG. On parle souvent des conséquences qu’ont ces retards pour les clients mais les vrais perdants ce sont les boites… Ces dernières vont devoir se rassurer, bloquer leurs SG en fonction de leurs estimations (l’expérience va devenir importante), ne pas hésiter à prévoir des délais plus larges. A nous également d’accepter ça et de comprendre qu’à toujours vouloir plus on contribue à ces retards (les conséquences sont simples : il faut de nouveau faire appel à des sculpteurs qui ne sont pas forcément disponibles, attendre la fin de leur travail et peut être décaler la production de plusieurs semaines… Eh oui, on perd notre priorité sur les chaines de production d’où mon avis que les porteurs de projets vont devoir se rassurer et se limiter). A nous de nous satisfaire de ce qu’apporte KS sans toujours en vouloir plus, à savoir avoir accès à des jeux superbes, avec beaucoup d’éléments supplémentaires , toujours plus beaux et à des tarifs très avantageux.
On va y arriver ! =)

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En fait, M.Phal explique bien que ce n’est pas un probleme de KS ou de SG, mais bien plus globalement le succès des jeux avec des figurines, quel que soit leur mode de financement et de vente, et les capacités de production insuffisantes. Avant Zombicide, qui aurait parié que des jeux à 80€ remplis de figs se vendraient comme des petits pains à des joueurs lambda? Pas grand monde, mais ceux qui l’ont anticipé et monté leurs usines en Chine peuvent se frotter les mains aujourd’hui.

De manière encore plus générale, je dirai que c’est un effet collatéral de l’amélioration des éléments de jeux, avec remplacement des meeples et des jetons en cartons par des figurines méga-détaillées même sur des jeux de plateau / gestion (blood rage, scythe). On peut aussi citer la ré-édition de Mythic battles, qui était en carton, en jeu de figs.

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Et puis on pourra lire “La fabrique du monde” de Sophie Van Der Linden sur le bonheur de travailler dans une usine là-bas (certes dans le textile, mais l’arrivée des commandes, les délais à tenir, tout ça doit être semblable).

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Voila, l’autorégulation normale du marché a enfin touché ce secteur des KS à figs. Il était temps, cela va faire un peu le tri.

Quand à augmenter la capacité des usines, c’est un pari important, car si l’on regarde la courbe du succès des KS à figs, n’est on pas arrivé au sommet? Le soufflet ne va-t-il pas retomber pour finir par se stabiliser. Quand tous les gros pledgeurs auront rempli leur étagères / caves/ combles de figs de Conan, Star wars, et autres… que se passera-t-il? Je suis pas sûr que le marché conservera un tel rythme de croissance ou un tel volume de pledges.

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Je trouve cet article hilarant tellement il résume d’une manière enfantine que “KS = figurines” ! Mais le financement participatif ne se résume pas uniquement à cela. Oui le participatif a très clairement encombré les chaînes de production de figurines. Mais non de non, arrêtez de tirer à boulets rouges sur le crowdfunding en étalant à tout va cette petite théorie tout droit sortie de la maternelle. Le participatif a ses désavantages tel qui a été expliqué dans ce sujet (qu’on aurait simplement pu expliquer en deux lignes). Mais pourquoi ne jamais parler de tous ces beaux projets issus du participatif ? Ces petites pépites ludiques qui n’auraient jamais vu le jour sans cette vilaine “pompe à fric” ! On oublie bien trop vite les 10tk, IKI et autres Evolution. Je suis personnellement exaspéré de constater que de tels sujets peuvent encore être résumé d’une manière si simpliste et réductrice.

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Mois ce que je me demande, c’est est-ce que cette jusqu’où va croître cette demande de figurine en plastique ? Je pense que celle-ci sera bien plus portée par les jeux des éditeurs qui ajoutent toujours plus de pions en plastique sculptés de qualité sur des quantité de jeux de plus en plus importantes. Bien plus que par les projets Kickstarter Kiloplastic qui pour moi vont finir par s’essouffler (ce n’est qu’un avis je peux me tromper).

Je me dis quand même que dépenser plusieurs centaines d’euros dans un jeu, la plupart ne le fera pas tous les ans. Et même si le monde du jeu est en croissance, le nombre de joueur pousseur de figurine restera toujours à la marge des jeux qui font pouet-pouet.

Bref, quand les joueurs auront un, deux ou N jeux à 100€ (ou beaucoup plus) sur les étagères, il sera tant d’y jouer non ? A moins que nombreux soient ceux qui peuvent entreposer des centaines d’euros sur des étagères (ou dans des cartons) juste par collectionnite.

Voilà, du coup je me demande jusqu’où ça va croître… mais il y a surement de la place pour une usine ou deux pour sûr.

Je ne crois pas que la croissance des jeux de plateau avec figs soit portée par une poignée d’acheteurs compulsifs qui remplissent leurs étagères, mais plutôt par l’élargissement du public. Avant, les jeux de figs étaient un type de jeu qui ne se vendaient qu’auprès d’un public particulier (les warhammer et autres). Tandis que des jeux comme Zombicide ou X-Wing ont intéressé un public de joueurs de JdP “standards”, en prenant le meilleur des deux mondes : les regles fun et faciles d’accès d’un côté, l’immersion et la qualité du matos de l’autre. Le public s’est élargi et de plus en plus de gens ont un jeu avec des figs dans leur ludothèque. Voir plusieurs, sans redondance : prenons ces 5 jeux : Zombicide, Blood Rage, Conan, Scythe, X-Wing : ils n’ont absolument rien à voir en terme de gameplay !

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Et moi je suis exaspéré par les gens qui laisse des commentaires sans savoir lire.
Où as tu lu que cet article est une critique du financement participatif dans son ensemble ?
Et d’ailleurs où as tu lu que cet article est une critique de quoi que ce soit ?

Il fait juste un état des lieux et met le doigt sur les conséquences du succès des jeux à figurine qu’ils soient issus du financement participatif ou pas.

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Ah Kickstarter et ses promesses mirifiques !!!

Un peu le Uber du jeu de société, où comment manger le grain des éditeurs à bas coût. J’espère seulement une chose c’est que cet embouteillage ne va pas gêner les “vrais” éditeurs qui ont pignon sur rue, et qui paient ses employés en CDI, ces charges etc etc et qui prennent de vrais risques tous les jours… je ne parle pas des petites boutiques et du milieu de la distribution qui emploient du monde (n’oublions pas que l’on paie un jeu aussi pour ses aspects).

Malheureusement, quand on parle de Kickstarter, on parle plus souvent d’affaires de gros sous, des SG (je vous renvoie à la vidéo bien choquante de Monolith en train de s’extasier devant des chiffres qui grimpent sur un écran d’ordi comme tout trader de Wall Street). Rajouter à celà le flou autour du modèle économique de ce mode de financement. Le plus pernicieux, pour un joueur et un passionné de la chose ludique comme moi, est la mise en avant des figurines avant la mise en avant des règles et du système de jeu (peut-on encore parler de jeu ou simplement de plasticophilie ?).

Quand on parle éditeur, on par le nombre de boîte, gamme de jeu, n’est-ce pas un peu plus humain qu’une somme d’argent sur un écran d’ordinateur ? L’édition est un métier, au sens noble du terme, vouloir le révolutionner à tout prix n’est pas la solution, et peut être dangereux.

Loin de moi d’enterrer le financement participatif mais il faut savoir l’utiliser à bon escient. Je trouve l’intérêt de ce mode de financement vraiment intéressant dans certains cas notamment les campagnes de Asyncron Games (Fief, eFreedom) qui proposent des jeux extrêmement ciblés, vraiment très risqués et qui veulent s’assurer d’un certain nombre de boîtes vendus pour lancer l’aventure dans les réseaux plus traditionnels. Bref, du microwfunding.

Le macrowfunding (Exploiden Kittens, Conan, 7th Continent…) et le crowfunding pour le crowfunding (Zombicide) n’est à mes yeux plus quelque chose de participatif au sens étymologique (« prendre part à ») mais plus un mode de vente (“être client de”). Il ne faut pas s’étonner que les clients se rebiffent là où les participants sont plus tolérants.

Et puis de toute façon le Kubenbois vaincra !!!

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J’ai ma méthode quand je soutiens un projet. Je l’oublie et comme ça je ne pense plus aux délais et un jour j’ai une surprise dans la boîte aux lettres! Tellement d’autres jeux à jouer avant…
Sinon l’article est très intéressant. Merci

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Pourquoi quand on parle de participatif sur TT c’est toujours pour soulever ce qui pose problème ? C’est cela que je pointe du doigt !

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Je dois avouer que je ne comprends pas pourquoi les joueurs râlent des délais des jeux via la participation.
J’ai participé et je participe encore à quelques projets ciblés (jeux et cd). Il s’agit de création et je préfère un projet bien abouti avec un délai nécessaire qu’un projet bâclé. De toute façon si nous souhaitions ce même jeu pledgé, il ne serait pas disponible plus tôt en boutique, alors patience pour une belle expérience.
De plus la participation apporte, l’information sur les phases de création comme sait si bien le faire partager l’équipe du jeu V-Commandos.
Je ne pense pas que l’ère des figurines est à son apogée. Elle permettent plus d’immersion à mon sens.
Par contre je crois que l’avenir sera aux figurines pré-peintes de belle qualité.
C’est bien de se projeter dans des figurines grises, mais c’est mieux quand elles sont peintes.
Je trouve les jeux globalement pas très chers par rapport à d’autres loisirs étant donné le nombre d’heures d’utilisation que nous en faisons.
Je suis d’avis que les clients sont prêts à payer un jeu plus cher s’il est encore plus beau.

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Article très intéressant. Vous soulevez le vrai problème : la saturation de la production ludique actuelle et qui est la conséquence de la profusion de jeux (KS ou pas, avec ou sans figurines d’ailleurs).

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Ah, je me demandais quand quelqu’un soulèverait le problème.
“Finalement. Il doit se passer quoi dans ces usines. A votre avis. Quand il y a un problème de production sur une ligne. Quand l’agenda est remplit sur les 6 prochains mois. Quand on ne veut pas perdre la face. A votre avis. Il doit se passer quoi dans les couloirs feutrés des salons internationaux, lors de repas de négociations. À votre avis. Il se passe quoi quand un très gros client discute avec un fabricant, un directeur d’usine… Qu’il lui demande si ce n’est vraiment pas possible de faire un effort sur le délai ?”… Phal s’arrête pudiquement aux salons dans lesquels les donneurs d’ordres négocient, mais sur la chaîne j’ai comme l’impression que ça doit être un peu plus tendu niveau négociation !

Ah ben, c’est bizarre, parce moi, du participatif sur TT, j’ai plutôt l’impression qu’on aime bien, et qu’on le montre. Après, si ce qui te gêne, c’est la ligne éditoriale de l’équipe Tric Trac concernant le participatif, je ne vois pas non plus trop le problème: Evolution et 10TK, que tu cites en exemple de réussite, ont eu droit à des vidéos sur TT, et dans le cas de 10TK, même à un TT approved. Et une vidéo en anglais avec Jamie lors du KS. Et l’équipe s’est investie dans certains KS via Jamie, et va continuer à le faire.
Donc non, quand on parle de participatif sur TT, on ne parle pas que de ce qui pose problème. On parle de tout, y compris de ce qui pose problème.

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"Force est de constater que la grogne monte chez les pledgeurs. De plus en plus. Mais c’est finalement leur faute. "
Exactement. Il faut acheter les jeux qui sortent et laisser les éditeurs faire leur travail.
“Financement participatif”. Mon œil. Pré-commande à l’horizon infini. Si le jeu sort un jour, on aura bien le temps de se le procurer. Et les figurines en plus ou autre suppléments on s’en fiche. Ou alors le jeu n’est-il suffisamment intéressant qu’il faille cela ?
Et si des jeux ne doivent pas voir le jour car ils ne trouvent pas de moyen de financement, on s’en fiche.
Il y a déjà tellement de sorties par an…

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