Bible Hunter, faut pas déconner avec Jésus !

Bible Hunter, faut pas déconner avec Jésus !

La boîte du jeu !

Je sens que l’on va encore me taxer d’irrévérencieux mais sachez quand même que ce n’est pas moi qui ai créé ce jeu ou imaginé son thème. Rien qu’à la lecture du titre, vous pouvez déjà imaginer de quoi il va s’agir…

Bible Hunter, la chasse au gros gibier, parce que toute la mécanique est assez virile et violente, vu qu’il s’agit principalement d’affrontements de nos héros cathos pour obtenir des cartes “bible”. Il faut considérer les cartes “bible” comme des missions et le but de vos personnages bibliques, parmi les plus célèbres, va être de se les procurer en cumulant un maximum de points de victoire, enfin de points de foi. Le jeu a été créé par Macoto Nakamura.

Il se joue de 1 à 6 joueurs pour des parties de 15 mn. Il est estampillé Kirisuto Shimbun Co, Ltd (le Journal du Christ)…

Dans la boîte, il y a trois types de cartes : des cartes missions, marquées du mot sacré “Bible”, des cartes “Paroles de Bible” et, le meilleur élément et de loin du jeu, les cartes personnages, dont les particularités (homme, enfant de Dieu, croyant, roi…) sont indiquées en haut à droite des cartes. Chaque personnage est aussi affublé d’un nombre très important pour l’acquisition des cartes “Bible”… leur score biblique, appelé avec une certaine ingéniosité “Bible Points”.

Alors, comment qu’on recrée la bible ?

C’est assez simple. Le jeu se déroule en trois manches. Ces trois manches vont apporter chacune leur tour une petite différence, mais rien de bien méchant (ouh la, le choix des mots va être difficile), non, euh, rien de bien folichon (non, mais ça va pas mécréant ?!), bon, rien de bien mortel (pfffff). Et là, Jésus descend de sa croix (voilà, première peine de prison pour moi après cette phrase). Revenons-en à nos moutons (bêê).

On place trois cartes “Bible” au centre de la table après avoir établi les trois piles de cartes différentes. Les cartes au dos vert sont les cartes “Bible”, celles qui ont l’échine bleue, les cartes “Paroles de la Bible” et les dernières, rouges, celles représentant les personnages. Chaque joueur reçoit 2 cartes personnages et 2 cartes “Paroles de la Bible”, qu’il garde bien cachées devant lui.

Les joueurs doivent toujours reconstituer leur main après avoir joué des cartes, qu’ils remportent ou non la carte “Bible”. Lors de la première manche, le joueur actif va poser au centre de la table les trois cartes “Bible”, découvertes. Certaines ont des conditions particulières, mais je reviendrai sur ce point plus tard. Les joueurs vont avoir deux actions possibles à leur tour : la première, attacher à une des trois cartes “Bible”, une carte “Paroles de Bible”, la seconde, annoncer qu’il souhaite se battre pour remporter une des cartes “Bible”.

Lors de cette deuxième action, les autres joueurs vont avoir le choix de participer au concours de celui qui a la plus grosse, foi. Certains personnages, là aussi, ont des caractéristiques particulières et comme dans tous les jeux de cartes du monde, le texte sur les cartes l’emporte toujours sur les règles. Ainsi, Jonas, fils d’Amitthaï, le cinquième des douze petits prophètes de la Bible (lol, ça fait un peu chanteur à la croix de bois, cette formulation de Wikipédia) (deuxième peine de prison), annule les effets des autres cartes, mais sa dimension “Points de Bible” est assez limitée, avec ses 60000 points…

Pour comparaison, Jésus, se balade tranquille avec ses 100000 points. Comme quoi, avoir des relations, ça aide, même dans le monde du jeu de société (oups, encore 10 ans en prison). On calculera mon score de pénitence à la fin de l’article, si vous êtes d’accord. Une fois les effets des cartes personnages appliqués, on attribue la carte “Bible” au joueur le plus fort. Bon, Jésus, s’il est là, en général, c’est pas trop la peine de tenter le coup.

Chacun rentre chez soi. Il y a des cartes sympa… Samson, le beau gosse super balèze, lui, sera éliminé si une femme est présente parmi les cartes personnage jouées, Bethsabée, pourra, elle, éliminer n’importe quel personnage masculin lors de la confrontation… Les joueurs qui échouent lors de la confrontation perdent la carte qu’ils ont mise en jeu et en reprennent une nouvelle de la pioche “personnages”.

Pierre, pas mal non plus, dans son genre…

Jésus, la brute du jeu !

La différence principale qui intervient entre les trois manches jouées, c’est le nombre de cartes “Paroles de Bible” qui pourront être adjointes aux cartes “Bible”. Pendant la première manche, le maximum est d’une carte “Parole de Bible” par carte “Bible”. Dans la deuxième manche, 2, et dans la troisième, 3…

<img alt=“Le jeu en cours avec Satan sur la première carte “Bible”” class=“size-full wp-image-765” src=“http://www.japantime.org/japanboardgames/wp-content/uploads/2014/05/biblehunter.jpg” style=“height:306px; width:480px” />

Le jeu en cours avec Satan sur la première carte “Bible”

Et Satan dans tout ça ?

Il n’est pas en reste et je dirais même qu’il est sacrément bien représenté dans le jeu. Par contre, l’illustrateur du jeu a décidé de le dessiner en noir sur fond rouge, tout petit, apparemment nu, ailé, les doigts recroquevillés et les oreilles pointues… tout ça couplé à une taille d’enfant chétif. Il fait partie des cartes que l’on peut ajouter aux différentes cartes “Bible” et fait perdre 30 points de victoire à la dite carte.

Oui, parce que j’ai oublié de vous le dire, on peut aussi perdre des points dans ce jeu… Il faudra faire attention à bien choisir sa carte “Bible” et à ne pas trop mal sélectionner la carte “Personnage” que vous allez envoyer à la bataille…

Les cartes “Bible” ont en général un score de base de 10 ou 20 points de victoire. Les joueurs vont pouvoir y ajouter des cartes de leur main : Satan, -30 pv, une lyre, 20 pv, une carte récolte, 20 pv, la prière, 10 pv… et certaines fonctionnent en synergie, les cartes plantes notamment qui, seules ne valent rien, mais qui, une fois accumulées (au total 4 dans le jeu), apportent 40 pv… par carte !!

Les cartes “Bible” elles aussi ont eu droit à des manipulations de mécanique intéressantes : celle de Samuel, par exemple, apporte 10 pv de plus si les deux cartes narrant les histoires de celui-ci sont remportées par le même joueur, de même pour le Livre des Rois (?!)…

Bref, sous des atours hallucinants, le jeu offre des tas de combinaisons possibles pour améliorer son score. A la fin de la partie, le joueur qui a le plus de points de victoire gagne la partie, ou une place au Paradis, c’est au choix.

Quelques cartes… avec Satan dans le fond…

Mais WTF, quoi ! dirait un jeune Français à la mode !

Oui, c’est le mot. Pourtant, on se laisse prendre au jeu très rapidement et l’ambiance qui s’en dégage est très agréable. Comme d’habitude, on a droit à des illustrations très orientées manga, plaisantes mais peu originales (bon, après 10 ans ici, les illustrations typiquement japonaises me sortent par les yeux, et c’est peu dire, surtout qu’ici les personnages ne sont même pas vêtus comme des soubrettes pré-pubères). La mécanique fonctionne très bien et les joueurs doivent faire preuve de sang-froid au moment de décider s’ils vont participer à la confrontation ou attendre la suivante.

Le bluff, associé aux cartes “personnages” à effet, ainsi qu’aux tentatives de piéger les adversaires, apportent au jeu une profondeur qu’on ne soupçonnerait pas au premier regard. Bon, Jésus est carrément OP, comme diraient les amateurs de Hearthstone… mais peu importe, vu qu’à l’origine cette carte est une carte Promo distribuée lors du Game Market d’Osaka, il y a quelques semaines. Le plus incroyable au final, c’est que le jeu a été créé en collaboration avec une vraie association chrétienne. Là, je trouve ça tout simplement génialissime…

Imaginer qu’un véritable prêtre a expliqué au créateur comment représenter Satan, quels personnages intégrer, combien de points bibliques leur attribuer (!!!)… c’est une histoire que j’aurais aimé filmer. Bon, pour ce qui de ma pénitence post-article, une quarantaine d’années de prison, ça devrait suffire, non ? Ou bien, quelques “Je vous salue Marie” ? Je vous laisse libres de décider ! Il y a toujours aussi le burger Sakura de chez McDo, là, c’est pas loin de la peine capitale, niveau gastrique !

Izobretenik

4 « J'aime »

Puisqu'on parle jeu et religion, j étais tombé sur un éditeur spécialisé dans les jeux pour la communauté juive. C est beaucoup moins intéressant (sur la construction du jeu en lui même) puisqu'il adapte le "Trivial" et "qui est qui". Ce saint article, permet donc de faire part de cette curiosité

http://www.ahdoutgames.com/