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Les avis
- DRAGON BOATS : c'est le même jeu en mieux !
On peut considérer que ce "nouveau" jeu (d'un auteur qui ne créé presque plus rien) nommé Dragon Boats of the four seas est une version brillamment corrigée de Felinia, ce que l'on n'a pas trop rappelé, sans doute à cause de la piètre réputation de Felinia. Signalons d'abord que l'éditeur, Mapple games, n'a rien fait pour rendre justice à cette relecture de Michael Schacht par lui-même: la notice est vague, le plateau ressemble nettement à un proto, les cartes comportent de petites erreurs et manquent cruellement d'une aide de jeu, les bateaux en carton sont durs à monter... et pourtant ! Moi qui n'avait guère apprécié Felinia et son système d'enchères conduisant à lancer des expéditions, je dois reconnaître que Schacht a très bien revu sa copie. Ayant rapidement revendu Felinia, j'aurais du mal à vous dire exactement ce qui est différent dans cette nouvelle version. Le départ a été placé au milieu de 4 îles différentes au lieu d'une seule, les symboles/couleurs sont plus faciles à distinguer, les bateaux ont des conditions de départ selon le nombre de meeples, voilà le genre de petites modificiations qui a rendu cette refonte NETTEMENT meilleure, à tel point que j'ai désormais envie de le sortir à chaque fois que l'on souhaite lancer un jeu de majorité astucieux mais accessible Nous sommes sur un jeu mêlant donc enchères / collections / majorités. Ce n'est pas à proprement parler de la gestion ressources, même si certaines servent à effectuer des actions plutôt qu'à être simplement collectionnés pour les points de fin de partie. Le système est assez original, mêlant pose d'ouvrier et enchère un peu à la manière du sous-estimé Francis Drake. La sensation de répétitivité est toutefois moins grande que dans ce jeu de flibustiers, puisqu'on ne reboote pas ses colons et son matériel entre chaque expédition (on doit juste stocker un nombre maximum de marchandises sur son plateau, ce qui est assez logique pour éviter l'effet réserve d'écureuil). L'aspect le plus sympa du jeu ce sont les pouvoirs spéciaux, qui sont très variés. On peut obtenir quasiment tous de 2 façons différentes: une avec des cartes possédant un texte explicatif (qui s'achètent avec une marchandise spéciale, les trésors), l'autre avec des tuiles disposant du même symbole que la carte. Évidemment, le symbole sur la tuile n'a AUCUNE chance de vous faire comprendre le pouvoir concerné, parfois un peu complexe, il va donc falloir confectionner une aide de jeu pour laisser voir le texte des cartes à la vue de tous! Une fois cela fait, vous aurez un jeu qui est plus que solide, je dirais même qu'il rappelle des grands anciens du jeu de majorité à mécanismes astucieux tels qu'El Grande (beaucoup plus que les classiques un peu simplistes et vieillis de Schacht dans ce genre comme Kardinal & König). Une vraie perle ludique cachée dans la boue, donc ! grotesk
07/05/2024
9 - un jeu pépère, joli et qui tourne bien.
Voilà un jeu de pose d'ouvriers avec création de moteur léger, pour une partie courte, lisible et simple. Le matériel est absolument splendide, mais dans un genre heroïc fantasy complètement générique. Ici, tout est facile, sans tension, sans guère de risques, oscillant entre l'astucieux et le pataud. On construit, on explore, on exploite des ressources plus ou moins rares, on tue des monstres, on recrute avec les ressources des personnages qui rapportent des points en fin de partie. Il y a des petits twists intéressants avec les deux territoires de son plateau personnel: les 3 zones de la carte (de plus en plus difficiles d'accès), la présence des monstres et des tours de défense (elles sont activables indépendamment des zones, et sans risque de monstre), l'activation par rue des bâtiments urbains aux pouvoirs parfois bien trouvés, comme ceux qui donnent des meeples supplémentaires blancs pendant une manche... Bon, on reste sur des damiers de 3X3, activables uniquement à l'horizontale, donc on comprend vite qu'aucun neurone utilisé pour ce jeu n'aura été maltraité! Il y a un peu un feeling de Zapotec mais en beaucoup moins malin et tendu, et surtout sans interaction ou presque. C'est vraiment du pépère tranquilou, que vous pourrez faire un jour où vous n'êtes pas assez réveillé pour un Lorenzo ou même un Loyang, ou bien sinon avec des enfants (un peu comme Montana ou Little Towns). Personnellement je lui préfère quand même Montana, qui a une certaine pureté et des tours extrêmement rapides. Settlement a ses bons moments, il est très agréable mais manque un peu d'élégance en fin de partie, et à 4 joueurs les tours sont trop longs. Par contre, il se joue à l'identique en solo et ça fonctionne très bien, exactement comme avec le mode solo d'Hallertau, sans aucun bot, juste en mode puzzle game pour battre son score. Ca lui remonte sa note à 7 car c'est assez rare. grotesk
06/05/2024
7 - WISE GUYS: Pourquoi on ne gagne presque pas de réputation???
Je précise d'abord que c'est bien de la version WISE GUYS en français dont je parle ici. J'ai vraiment eu l'impression de mal lire la règle de ce jeu tellement il semble mauvais!!! Mais je l'ai relue 10 fois et il semble que non! Tout à l'air impeccable à la première lecture, un petit feeling d'Istanbul, pose d'ouvrier sur tuiles, beaux dessins, règles simples, bien thématisé. Au début ça semble un assez bon cocktail, mais très vite on à l'impression d'un jeu qui aurait à peine été testé, genre on lance des idées et on verra bien si c'est jouable ou pas. En l'occurence non seulement on l'a trouvé injouable mais aussi très ennuyeux, en particulier à cause des lieux de plus en plus nombreux qui enlèvent la tension mais n'ajoutent aucun intérêt vu que leurs pouvoirs sont très similaires! Le nombre d'aspects approximatifs est impressionnant, mais je vais me focaliser une UN SEUL aspect complètement fucked up pour vous demander à vous, chers lecteurs, si vraiment je ne me suis pas trompé. Je m'explique: -On commence la partie avec des personnages TRES dissymétriques, notamment au niveau de la réputation, qui est très importante. -La réputation est TRES difficile à gagner. Dans notre configuration (tirage des lieux au hasard) je n'ai jamais gagné au combat le SEUL lieu qui permettait d'en regagner en l'activant. Du coup à force de mauvais lancers j'ai fait la partie en pure loose et la personne qui est restée dans ce lieu a bien réussi! Je n'ai jamais regagné la moindre réputation, on alors une seule fois un seul point grâce à un carte... Je n'ai donc presque rien fait, que de la figuration! En relisant la notice je pensais trouver l'erreur, par exemple un "salaire" de réputation pour la faire remonter à chaque tour, petit à petit, son niveau. Peut-être un oubli à la traduction? Si on n'a pas de réputation, on ne peut pas combattre, on ne peut pas vendre de bouteilles, bref on ne peut pas grand chose. Et du coup je reste persuadé que j'ai fait une erreur, car ce jeu a quelques bonnes critiques et il me semble quand même douteux qu'on ait laissé passé un truc aussi broken à 325 % !!! grotesk
05/05/2024
3 - Lopiano héritier de Colovini?
Ragusa semble assez simple à la lecture des règles mais chaque coup vous entraine dans un terrible dilemne, et sa durée très courte renforce ce sentiment! L'auteur a poussé le bouchon encore un peu plus loin par la suite avec Zapotec, et je me demande si je ne le préfère pas car on s'y rend immédiatement compte de l'enjeu de courte durée et des choix cruciaux qui en découlent. Dans Ragusa, la première partie est une pure découverte avec des choix un peu random, d'autant que certains points des règles peuvent sembler flous. J'ai un peu l'impression de jouer à un obscur Léo Colovini alambiqué (Islas Canarias, Go West, Shangri-la, Alexandros, Magna Grecia, Masons... bigre il en a fait plein comme ça!) qui demanderait presque trop d'investissement au joueur même s'il y a un côté très original et excitant. Dans Zapotec les chaînages sont plus faciles à voir car il n'y a pas le côté spatial typique de Colovini, c'est juste de l'ouvrier basique. Ragusa est donc un jeu bon mais difficile, qui pourra sembler trop cérébral au début. Au final je retourne quand même au premier jeu de cet auteur, Calimala, qui est vraiment génial et facile à jouer malgré son côté sophistiqué. C'est d'ailleurs un autre point commun avec Colovini: après Carolus Magnus, le coup de génie alambiqué MAIS facile à comprendre, il semble qu'il aie toujours voulu mais jamais réussi à reproduire cette quinte flushe! PS: attention la plupart des éditions de ce jeu ont une ENORME erreur, car il y a plein de bateaux identiques et un seul d'un certain type, ce qui fausse complètement les objectifs. Or, Atalia ne répond plus à ces demandes de nouveau paquet de cartes, il faut donc adapter le nombre de cartes pour garder des objectifs égaux, mais du coup on se retrouve à chaque fois sans bateaux à la fin de la partie, ce qui n'est quand même un peu embêtant. Apparemment seule la première édition du jeu ne comporte pas cette erreur, mais toutes les suivantes (dans toutes les langues) l'ont! grotesk
05/05/2024
6 - Super mais austère
Loyang est un jeu d'échanges de ressources sans ouvriers, mais qui ne fait pas du tout penser à Goa ou à d'autres jeux de Rudiger Dorn, grand spécialiste du genre. Ce n'est pas non plus un jeu scripté comme Agricola du même Uwe Rosenberg: il y a une grande liberté d'actions à chaque tour mais aussi une certaine répétitivité qui peut rebuter. La seule progression est due à l'ajout de champs (on a de plus en plus de ressources) et de nouvelles cartes, mais en gros on fait la même chose du début à la fin. Le draft puis les échanges sont très particuliers, ce qui fait qu'il ne ressemble finalement à aucun autre jeu. C'est très, très astucieux, et peut-être trop pour ceux qui veulent avant tout s'amuser! Un autre détail original est l'achat de points de victoire avec des pièces à la fin de chaque tour. Je peux faire un lien avec d'autres jeux plus légers de Rosenberg comme Bonhanza ou Babel, mais pas vraiment avec ses autres jeux agricoles qui semblent beaucoup plus influencés par Caylus et ses ouvriers. A chaque tour, vous faites ce que vous pouvez parmi de très nombreuses combinaisons possibles et dans l'ordre que vous le souhaitez. Il faudra donc veiller à ne pas rester calculer vos coups possibles trop longtemps, le mieux étant sans doute de partir dans une direction et de s'y tenir, d’autant qu'on peut largement prévoir ses coups pendant que le tour de l'autre joueur. Car oui, je ne parle que d'un autre joueur... Loyang est à mon avis principalement un jeu à deux, car à trois il est trop long et à quatre un peu tordu, avec une règle alambiquée et arbitraire (jeu simultané pour éviter la longueur). On a énormément de chances de se tromper (c'est à dire de tricher involontairement) quand on applique cette règle de jeu simultané. En effet, à moins d'être un génie des jeux ou d'avoir fait 20 parties, Loyang est typiquement un jeu où vous êtes obligé de commenter toutes vos actions aux autres joueurs pour éviter les erreurs, en particulier avec les cartes de clients réguliers insatisfaits! Peut-être qu'à l'instar de Babel du même auteur (ils ont en commun les actions illimitées et le choix de leur enchaînement), Loyang ne devrait se jouer qu'à deux. Il paraît que le mode solo est excellent aussi, je ne l'ai pas essayé mais j'imagine que cela doit bien fonctionner puisque le draft reste à la fois stratégique et aléatoire. Finalement, je pense qu'il s'agit d'un jeu pour esthètes du game design: il a un côté austère qui ferait passer Agricola ou Hallertau pour des party games déjantés, mais ses mécaniques uniques lui confèrent un charme et une indéniable légitimité dans une collection exigeante. Et puis, détail plus pragmatique, ses couleurs méga flashy rendent vraiment bien sur une table, ça change du maronnasse ou du verdâtre habituel à ce genre allemand froid. grotesk
05/05/2024
8 - Un jeu d'initiation parfait... mais pas très fun.
Ce jeu n'a visiblement pas obtenu le succès escompté puisqu'on le trouve aujourd'hui pour une poignée d'euros dans des magasins d'invendus. Il s'agit de gérer de ressources en vue de réaliser des objectifs (des objets en verre) un peu dans la tradition de Rudiger Dorn (Goa, Assante ou plus récemment les très bons Dice Farm ou Steam Time...). Son matériel est plutôt sympa et ses actions bien pensées. C'est un jeu pour se creuser le ciboulot, mais pas trop non plus. Parmi les points positifs: - On voit dès le début l'ordre de ses objets à réaliser jusqu'à la fin de la partie mais on peut le modifier. - On dispose d'actions gratuites qui permettent de comboter et réaliser des tours vraiment glorieux. - Parmi elles, on peut faire appel à des pouvoirs spéciaux très sympas qui changeront complètement d'une partie à l'autre (un aspect hérité de jeux plus experts). - On peut prévoir à peu près les ressources qu'on pourra obtenir grâce à une plateau mobile très ingénieux. En fait, tout est à peu près parfait dans Murano, et reconnaissons qu'il y avait là tous les ingrédients pour un méga succès, je dirais même qu'il est beaucoup plus intéressant que certains gros hits tels par exemple Sagrada. Il n'est peut-être pas très beau, mais le thème se tient puisqu'on retrouve bien les couleurs de verre utilisées dans les objets fabriqués. Pourtant, on a une sensation de répétitivité. Je me rends compte que le jeu nécessite un poil de programmation et d'investissement, donc de penser aux tours suivants, donc il n'est pas TOTALEMENT répétitif... mais j'ai quand même nettement la sensation de refaire toujours la même chose, de regarder toujours ces mêmes satanés morceaux de verre. Cette répétition n'est pas si grave car cette petite course aux échanges est assez courte (à l'instar de Istanbul le jeu de dés) mais ça sent quand même un peu la mécanique trop simple: une seconde façon de scorer n'aurait pas fait de mal (genre quantité vs qualité, quelque chose comme ça). Le joueur qui termine a de grandes chances de gagner (puisque les autres ne feront sans doute pas toutes leurs œuvres) donc on reste dans une compétition assez basique et sans surprise, qui aurait mérité une règle optionnelle supplémentaire pour les joueurs plus chevronnés. En gros les conditions de fin de partie et de scoring sont un poil en dessous de ces élégants mécanismes que j'ai listé plus haut. On a un peut envie de dire "pfff tout ça pour ça". Au final, ce jeu très bien pensé est assez stimulant pour les neurones mais pas tellement fun: c'est presque du hard fun familial! Si vous êtes branché jeux d'échange à l'allemande mais que vous en recherchez une version simplifié pour partager ces sensations avec des enfants ou des non-joueurs, c'est sans doute un jeu pour vous. Les actions gratuites lui donnent un petit côté libre qui est très appréciable, un peu comme un Loyang pour moins de 10 ans. Dans le genre initiation à l'échange de ressources, c'est donc un numéro gagnant. Et puis, de toute façon, inutile de dire que pour 4 euros 99 (le prix que je l'ai payé à Noz), c'est franchement une bénédiction! grotesk
04/05/2024
7 - Un peu de papier sur votre dorade ?
Théo Rivière aime les jeux de collections et de combos de cartes : Sea Salt & Paper rappel par certains points Sea of clouds et c'est un compliment. Le gros avantage de SS&P c'est sa taille. On peut le transporter partout et je félicite Bombyx de ne pas avoir chercher à le rendre plus visible en magasin avec une boîte plus grosse ! Les règles sont très simples et la diversité des collections et combos est bien dosée pour donner du piquant à chaque partie. Passer les premières parties, il est vraiment plaisant d'essayer de contrer son adversaire tout en essayant de lui cacher nos intentions. Ce qui fait le "sel" du jeu ce sont les deux possibilités de finir une manche : La dernière chance ou le Stop apportent de la tension tout au long de la partie et un soupçon de stop ou encore qui donne toute la saveur (poivrée) au jeu ! Le tout est sublimé par le choix artistique des origamis ! Un grand bravo pour cette belle réussite ! LedLink
27/04/2024
10 - Mini pas si mini
Excellent petit jeu d’exploration de donjon. Un jeu qui sort facilement, règles vite apprises et une très bonne rejouabilité. Le seul point qui me chiffone : la taille des icônes sur les cartes, bien trop petites. monkyky
02/04/2024
8 - Un classique idéal pour initier vos amis
C'est un jeu léger, mais que je sors avec plaisir, et c'est LE jeu que je conseille pour une initiation au JdP si l'on a une heure devant soi. - Des règles simples à expliquer - Un temps de jeu de moins d'une heure - Un matériel joli et coloré qui colle bien au thème - du hasard, mais un peu contrôlable (le choix du tirage des cartes au hasard ou dans la pioche "ouverte") - Une mécanique bien huilée où les tours s'enchainent rapidement - Des petites décisions à prendre à chaque tour, qui maintiennent le joueur engagé. - Le plaisir de construire "sa" ligne pour ceux qui ne veulent pas être trop compétitifs - La possibilité de prendre des risques et de se fixer des objectifs supplémentaires pour les joueurs audacieux - Jouable et interessant de 3 à 5 joueurs (avec la disparition des "routes doubles" à 3 joueurs pour maintenir l'enjeu du contrôle des lignes) Pourquoi la version "Europe" plutôt qu'une autre? Elle est certes un chouia plus complexe que la version de base "US" avec l'ajout des gares et des tunnels (mais juste un chouia, ça reste un jeu simple), mais elle a l'avantage de parler plus à un public français. C'est superficiel, mais "Londre-Istambul" est plus évocateur pour moi que "Phoenix-Montreal" kardwill
02/04/2024
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